
Les enquêtes du commissaire Soneri Tome 3 Les ombres de Montelupo
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Après avoir arpenté les rives du Pô dans Le Fleuve Des Brumes, s’être égaré dans les rues de Parme au détour de La Pension De La Via Saffi, nous retrouvons le commissaire Soneri pour la troisième fois dans une intrigue plus intimiste puisqu’elle prend pour cadre le village natal de cet enquêteur emblématique du roman policier italien. Avec Les Ombres De Montelupo ce sont les réminiscences d’un père trop tôt disparu qui planent sur cette vallée perdue des Apennins où la brume s’invite une nouvelle fois pour diffuser cette atmosphère mélancolique enveloppant l’œuvre remarquable de Valerio Varesi.
Désireux de s’éloigner des tumultes de la ville de Parme, le commissaire Soneri s’octroie quelques jours de vacances bien méritées pour se ressourcer dans son village natal au gré de longues promenades sur les sentiers escarpés de Montelupo, en quête de quelques champignons qui accommoderont les petits plats mitonnés que lui préparent l’aubergiste de la pension où il séjourne. Mais la quiétude sera de courte durée. Les rumeurs bruissent dans le village. On évoque une éventuelle faillite de l’usine de charcuterie Rodolfi, unique source de revenu des habitants. Rumeurs d’autant plus inquiétantes que les Rodolfi père et fils disparaissent dans d’étranges circonstances qui suscitent l’émoi de toute une communauté. On parle d’emprunts frauduleux, d’escroqueries et d’économies de toute une vie parties en fumée. Et les détonations résonnant dans les châtaigneraies des environs ne font qu’amplifier la tension qui règne dans la bourgade, car à Montelupo les comptes se règlent parfois à coup de fusil de chasse.
Élément récurrent de la série mettant en scène les enquêtes du commissaire Soneri, l’évocation des partisans luttant contre les factions fascistes devient l’enjeu sous-jacent de cette nouvelle enquête où les souvenirs résonnent comme un écho sur les flancs de cette région montagneuse nimbée de brumes et de troubles compromissions. Bien plus que le devenir de Palmiro et de son fils Paride, deux entrepreneurs peu scrupuleux, il importe pour le commissaire Soneri de découvrir si son père s’est compromis avec le patriarche qui a fait prospérer la région avant que l’entreprise ne périclite en entraînant tout le village dans le chaos des désillusions desquelles émergeront tout un cortège de représailles. Une enquête qu’il mène presque contre son gré, sur les chemins sinueux de ces contrées boisées où les rencontres et les événements se succèdent dans les contreforts abrupts de cet environnement sauvage que parcourent braconniers et contrebandiers en tout genre.
Gestions déloyales, investissements hasardeux, même dans cette région reculée de l’Italie, les désillusions financières toucheront l’ensemble d’une communauté secouée par la brutalité des conséquences d’une entreprise en faillite. On décèle, notamment au travers de Sante, l’aubergiste grugé, tout le désarroi mais également toute la concupiscence de villageois appâtés par les gains faciles découvrant la tragique réalité de prêts téméraires qu’ils ont octroyé sans aucune garantie. Emprunt d’une certaine forme de mélancolie, il émane du récit tout un climat de suspicion qui pèse sur l’ensemble des villageois au gré d’une enquête qui trouvera son aboutissement dans une traque absurde ne faisant qu’exacerber ce sentiment d’injustice et de désillusion planant sur un monde qui semble désormais révolu et qu’incarne Le Maquisard, personnage emblématique du roman, qui va à la rencontre de son destin en fuyant les carabiniers qui le pourchassent. Sauvage, encore épris de liberté, le vieil homme parcourant les bois au crépuscule de sa vie, incarne le souvenir de cette figure paternelle dont Soneri tente de faire rejaillir quelques bribes au détour de ces paysages embrumés dans lesquels il puise une certaine forme de vérité. Mais bien plus que la brume, c’est cette neige ultime qui va recouvrir, tel un linceul, l’ensemble d’un passé amer dont il va pouvoir se détacher pour toujours.
Avec Les Ombres De Montelupo, Valerio Varesi décline dans l’équilibre d’un texte somptueux, où la nostalgie d’une époque révolue côtoie ce présent âpre et inquiétant, tout le savoir-faire d’un auteur accompli, capable de conjuguer émotions et tensions narratives émergeant des contreforts boisés de ces montagnes embrumées qui distillent un puissant parfum, mélange de liberté et d’humanité.
Au risque de me répéter, en ce moment, j’adore les polars italiens. En trois romans Valerio Varesi est devenu un habitué, un auteur dont on attend avec impatience chaque nouvelle traduction consacrée à son commissaire Soneri. Le dernier chez nous ? Les ombres de Montelupo.
Cela devait être des vacances. Le commissaire Soneri a pris quelques jours, en novembre, pour retourner dans son village natal, arpenter les bois du Montelupo pour chercher des champignons, comme il le faisait avec son père. Mais dès son arrivée, au bar ou à l’auberge, à demi-mots, on lui fait comprendre que quelque chose ne va pas dans la famille Rodolfi.
Le père avait fait fortune après la guerre, dans la charcuterie. Il est d’ici, il parle le dialecte et marche dans les bois. Son entreprise fait plus ou moins vivre tout le village. Mais le fils … Le fils parle anglais, ne vient jamais, joue en bourse … Et surtout cela fait un moment qu’on ne le voit plus.
Jusqu’à ce qu’on découvre son cadavre, et que le père se suicide. La quiétude de Soneri, et la cueillette des champignons sont bien compromises et le tableau idyllique de son enfance va être mis à mal.
Dans un paysage imposant, étincelant dans la lumière froide de l’automne, ou caché par le brouillard, la cupidité, le mensonge, le secret et les rancœurs vont définitivement gâcher les vacances du commissaire, mais également le souvenir de son enfance, et le faire douter sur l’image qu’il gardait de son père.
Dans le village, l’arrivée massive de l’argent a fait voler en éclat une solidarité de façade, déjà bien mise à mal par les années de guerre, qui ont vu certains résister, et d’autres profiter. Voire faire les deux, histoire d’assurer ses arrières quoi qu’il arrive.
Paysage magnifiquement décrit, on se croit en balade avec Soneri dans ces bois, on débouche avec lui en plein ciel, on sent la neige qui arrive. Des personnages hors du commun, comme le père Rodolfi et son ennemi intime Le Maquisard, seul point fixe avec la montagne dans une société qui perd ses repères. Une intrigue savamment menée, qui nous perd dans les doutes et le brouillard avant que la lumière ne soit faite. Et une désolante mais ô combien réaliste peinture des dégâts causés par l’arrivée trop rapide d’une importante masse d’argent dans une communauté anciennement condamnée à la frugalité.
Et puis comme dit un personnage avec lequel je ne peux qu’être d’accord : « L’argent rend beau même ce qui est moche, bougonna l’aubergiste. Ça a toujours été de voyous, lança-t-il ensuite, plein de colère, sa voix brisée qui semblait masquer une plainte. Il faut bien l’être pour amasser autant d’argent, non ? »
Encore une très belle réussite de Valerio Varesi, pleine de nostalgie, de sensibilité et d’intelligence.
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