
Les enquêtes du commissaire Soneri Tome 1 Le fleuve des brumes
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l’avis des lecteurs
« Le fleuve des brumes » est un des trois premières sorties de la toute nouvelle maison d’édition Agullo. Autant une disparition est triste, j’ai très mal vécu la fin de 13ème note, autant forcément pour l’amateur de bouquins une naissance de surcroît dans le polar est une excellente nouvelle. Outre celui-ci sortent un roman roumain et un russe mais je dois dire que ma préférence pour la littérature italienne et mon attirance pour l’Italie tout simplement ont vite guidé mon choix.
Alors ce roman rital de 2003 inédit en France est l’œuvre de Valério Varesi qui signait là les débuts des enquêtes du commissaire Soneri et de ses adjoints, ses démêlées avec les magistrats ainsi que son histoire avec sa compagne avocate au tempérament de feu ( pour le moins) qui n’hésite pas à rechercher jusque dans les écrits magnifiques et intemporels du grand conteur Boccace pour trouver des situations particulièrement épicées propres à de nouvelles expériences amoureuses ou plutôt sexuelles particulièrement originales. Mais déjà certains imaginent des récits où la truculence légendaire des Italiens battra son plein mais que nenni, on est très loin par exemple du commissaire Montalbano de Camilleri, très loin de la Sicile. Le roman est situé dans la région de Parme où visiblement on donne une image du pays beaucoup plus austère. Rassurez-vous, la gastronomie magique et ensoleillée italienne est néanmoins bien présente dans de certaines pages qui donnent l’eau à la bouche.
« Dans une vallée brumeuse du nord de l’Italie, la pluie tombe sans relâche, gonflant le Pô qui menace de sortir de son lit. Alors que les habitants surveillent avec inquiétude la montée des eaux, une énorme barge libérée de ses amarres dérive vers l’aval avant de disparaître dans le brouillard. Quand elle s’échoue des heures plus tard, Tonna, son pilote aguerri, est introuvable. Au même moment, le commissaire Soneri est appelé à l’hôpital de Parme pour enquêter sur l’apparent suicide d’un homme. Lorsqu’il découvre qu’il s’agit du frère du batelier disparu, et que tous deux ont servi ensemble dans la milice fasciste cinquante ans plus tôt, le détective est convaincu qu’il y a un lien entre leur passé trouble et les événements présents. »
Alors à la lecture d’une partie de la présentation de l’éditeur, vous aurez déjà compris que l’humeur générale ne sera pas à la franche rigolade. Si on devait rapprocher ce roman à des auteurs plus connus, on pourrait parler de Simenon comme l’indique justement l’éditeur car l’histoire va être une lente et complexe investigation avec des recherches dans l’entourage des victimes mais aussi dans les archives de l’histoire de la région où les témoins sont de plus en plus rares et dont la mémoire inconsciemment ou sciemment transforme la vérité, occulte certains passages peu glorieux.
Et Soneri avance sûrement mais aussi très lentement un peu à la manière du commissaire Erlandur d’Indridason. L’enquête fouille du côté des règlements de comptes lors de la libération du pays quand les « les chemises brunes », à partir de 1943 quand les Américains ont débarqué dans le sud de la péninsule, se heurtent à une résistance souvent d’obédience communiste matérialisée par les brigades d’assaut Garibaldi. Comme en France à l’époque, ce sera la purge, les exactions répondant aux crimes commis par les fascistes pendant des années, une période trouble comme en France, la vengeance aveugle, la loi du talion, l’exercice du pouvoir en reprenant parfois les méthodes des tortionnaires combattus… comme en France, on se venge bien sûr sur les femmes quand on ne peut pas attraper les vrais salauds.
Mais ceci n’est qu’une partie du roman, le vrai héros est le Pô qui lors d’une monstrueuse crûe montre aux humains leur insignifiance devant les forces de la nature, devant le non-respect de ses lois. Encore comme Indidrason montrant l’Islande sauvage, Varesi nous offre de beaux passages montrant un fleuve en colère qui relègue à simples comparses, simples observateurs les populations riveraines.
Parallèlement en restant sur le fleuve, on découvre l’univers des bâteliers du Pô, un monde en voie de disparition où certains tentent d’éviter la faillite, la disparition d’un monde devenu obsolète au 21ème siècle par de sombres magouilles.
Un roman qui touchera tous les amateurs de polars qui pensent que l’humain dans sa complexité, sa diversité, sa banalité, sa grandeur et sa bassesse est la plus belle source d’inspiration d’une histoire.
Longue vie aux éditions Agullo.
Quand une libraire enthousiaste et passionnée de littérature noire comme Stéphanie Berg vous présente Le Fleuve Des Brumes de Valério Varési cela donne une chronique enflammée relayant ainsi l'irrésistible envie de découvrir ce roman policier envoûtant.
"Quel regret de ne pas parler italien quand nous lisons Valerio Varesi. Malgré l’excellent travail de traduction de Sarah Amrani pour le Fleuve des Brumes, la mélodie des phrases est si délicate que nous rêverions de le lire dans la langue de Dante. Le Pô donne le tempo. Au gré de ses crues et décrues, les chapitres prennent leur temps, les phrases s’étirent dans les vapeurs d’eau, la brume invite à la mélancolie, la pluie martèle les mots avec une violence sourde. Toute l’atmosphère du roman est contenue dans son titre.
Dans un paysage littéraire qui veut trop souvent nous faire croire que nous cherchons des sensations, des claques et des images choc, Valerio Varesi nous pousse à contre-courant vers une littérature soignée, particulièrement attentive à ses personnages et à ses images. La promesse pour le lecteur de nourrir son imaginaire et de le plonger au coeur de son univers. Un univers fait d’hommes et de mémoires, de racines et d’histoires. Nulle attente de retournement de situation à chaque fin de chapitre, donc, nous nous soumettons au rythme que nous imposent les mots et les savourons comme une respiration.
L’Italie se prête parfaitement aux décors de romans noirs comme elle a sût se prêter aux décors de cinéma. Photogénique, sensuelle, dangereuse, raffinée. Nous sommes loin des étés écrasant de chaleur dont la littérature policière italienne regorge mais dans une ambiance tout aussi authentique. Les dialogues sont habités et les lieux s’animent sous nos yeux. Varesi nous fait respirer des embruns chargés d’odeurs de cuisine de bistro. Il nous incite à pousser la porte de l’Auberge du Sourd, repaire des vieux du coin où étrangers et indigènes se regardent en chien de faïence. L’auteur pousse l’évocation jusqu’à nous glisser discrètement, avec la complicité de son éditeur, la carte de l’Auberge en bordereau, satisfaisant notre appétence de détails en invoquant notre amour de la table et du bon vin. Le Fleuve des Brumes pourrait se trouver en quelque sorte au croisement du Bar Lume de Marco Malvaldi où les retraités tapent les cartes en refaisant le monde et réinventant la justice, et les rues pavées que foule le Commissaire Ricciardi de Maurizio De Giovanni durant de longues errances invitant à la réflexion, la méditation et parfois à la résolution de l’enquête.
L’intrigue est trouble le long du Pô. Le Commissaire Soneri, dont nous découvrons ici le premier opus en français bien qu’il ait existé dans trois précédents romans non traduits (nous laissant supposer que Sébastien Wespiser, son éditeur français, a estimé que Le Fleuve des Brumes saurait introduire au mieux cet attachant personnage de série policière), ne s’encombre pas de détours ni de masque. Pourtant derrière chaque mystère se cachent des vérités tues, des rancunes enfouies sous des façades de non-dits. Ce sont ces apparences qu’il va chercher à abattre avec la même application qu’utilise l’auteur pour ne pas brusquer ni braquer les acteurs du drame qui se joue. Tandis que la pluie ne cesse de s’abattre sur la plaine du fleuve, la péniche du vieux Tonna s’éloigne vers le large avant d’être retrouvée vide de son occupant. Tonna est-il véritablement monté à bord ? Et lorsque le corps de son frère est découvert sans vie, laissant croire qu’il a choisi de se défenestrer, pouvons-nous vraiment y voir une coïncidence ? La conviction qu’une autre histoire se joue derrière l’improbable hasard pousse le Commissaire Soneri à refuser les discours qui lui sont servis et nous autres lecteurs à nous jeter en toute confiance dans les remous boueux des secrets de ses personnages.
La montée des eaux ensevelit les indices, recouvrant d’une chape de silence les motivations et les blessures individuelles, ne laissant à la vue de tous qu’un cadavre et une disparition. Mais la décrue vient saluer la patience du lecteur et conforter son intuition. Lorsque les bourrasques s’apaisent et que l’eau se retire, les perceptions floutées par le brouillard prennent une dimension plus nette, plus évidente et surtout bien plus universelle que ne le laissaient penser les premiers chapitres du roman. Nous observons ici tout le talent de Valerio Varesi, celui que nous sommes nombreux à chercher dans les romans noirs bien au-delà des enquêtes haletantes et des frissons de suspense, l’art d’utiliser la fiction et le sens de l’intrigue pour nous servir un tableau de l’humanité. Une humanité indissociable de l’Histoire dont l’auteur dévoile les stigmates que porte son pays, qu’il porte certainement lui-même comme tout citoyen qui s’interroge sur la responsabilité des générations passées, pères ou grand-pères, acteurs d’une guerre qu’il peine à comprendre mais dont il observe la portée actuelle.
Si l’Italie est propice aux fantasmes de volupté et de chaleur, elle est aussi un terreau fertile pour les récits traumatiques. Honorant une mémoire collective et dénonçant un fascisme absurde et détestable, Varesi nous rappelle que nous sommes condamnés à porter notre passé si nous ne choisissons pas de le regarder en face. En utilisant l’attendrissement que peuvent nous inspirer les personnes âgées semblant n’aspirer qu’à la paix et la tranquillité, l’auteur nous rudoie, il nous renvoie le reflet d’une humanité divisée malgré l’apparent aplanissement des drames, les années écoulées n’ont pas plus de poids qu’un bois flotté charrié par le Pô, la haine est universelle et intemporelle, nous pouvons choisir de la comprendre ou l’ignorer en restant en surface, mais si nous laissons Varesi nous emmener dans les tourbillons de ses tourments, nous gardons l’assurance que la beauté de sa plume nous gardera toujours hors de l’eau."
Quatrième de couverture
La pluie tombe sans discontinuer et les eaux du Pô montent dangereusement. Dans le brouillard, une péniche dérive sans personne à bord : où est passé Tonna, le batelier ? Étrange. D'autant que la même nuit, son frère est retrouvé mort dans un accident suspect. Le commissaire Soneri se plonge dans le passé des deux hommes et exhume leurs lourds secrets.
Mon avis
On est dans la plaine du Pô. Un homme s’est défénestré à l’hôpital et en parallèle, son frère a disparu en abandonnant sa péniche. Les deux frères Tonna ont-ils été « accompagnés » vers la mort ou ont-ils choisi de s’en aller en même temps ? Le commissaire Soneri se lance dans l’enquête et va découvrir la face sombre de ces deux hommes. Suite à plusieurs discussions avec un neveu, des connaissances ou autres, il s’avère que les frangins étaient des taiseux, farouches, l’un plus solitaire que l’autre mais surtout d’anciens fascistes ….
Difficile de savoir s’il s’agit d’une vengeance en lien avec une vieille affaire ou autre chose. Les habitants du coin n’ont pas envie de se confier, encore moins de se mêler des événements du présent, ils ont bien assez de vivre et de s’accommoder d’un « hier » pas toujours gai. Certains lâchent malgré tout quelques bribes.
L’atmosphère est humide, le Pô tient une place énorme comme un personnage à part entière. Il englobe tout, fait flotter sa brume (qui cache l’assassin ?), étouffe et clôt l’horizon. C’est dans un passé trouble, auprès de ceux qui n’ont rien oublié des affrontements d’autrefois, que devra se renseigner avec doigté le commissaire. Il ne doit braquer personne et aller doucement. C’est un homme qui sort de l’ordinaire. Il aime bien manger, boire un petit coup lui est agréable mais heureusement lorsque son rythme ralentit, la belle Angela, sa compagne avocate le secoue. Elle peut même lui lancer des idées pour le faire avancer et pas que sur l’affaire qui lui tient à cœur…elle aime bien la bagatelle avec Soneri aussi ;-) et cela occupe leurs conversations (et apporte de la légèreté au livre ;-)
La richesse et l’originalité de ce roman tiennent dans son ambiance et son écriture qui se marient à merveille. Un mélange de lourdeur due à l’humidité, de lenteur (peu de faits), de fluidité (l’écriture qui coule comme les eaux du fleuve….) à l’équilibre improbable mais pourtant parfaitement réussi !
Une nouvelle maison d’édition, Agullo, un nouvel auteur italien Valerio Varesi et avec Le fleuve des brumes, ce qui ressemble fort à une nouvelle série.
C’est l’hiver, quelque part dans la plaine du Pô. Au cercle nautique les habitués jouent aux cartes et suivent attentivement la montée des eaux. A la radio on commence à parler d’évacuation et tous surveillent les digues avec anxiété. C’est sous une pluie battante que Tonna quitte le quai aux commandes de sa péniche. Etonnamment, il n’a pas allumé ses feux de position, et sa manœuvre semble hésitante sur le fleuve en crue, lui qui navigue depuis plus de soixante ans.
Plus tard dans la nuit, la barge est retrouvée échouée, personne à bord. Le lendemain le frère de Tonna passe par la fenêtre du troisième étage de la ville voisine. Suicide ou meurtre ? Le commissaire Soneri en charge des deux affaires va se heurter au silence des habitués du fleuve, un silence qui, cinquante ans après, couvre encore les haines du passé, quand les Tonna, fascistes membres des chemises noires chassaient les communistes et les partisans.
Du bon travail, solide, comme l’aiment les amateurs de polars. Si on veut chipoter on peut regretter un léger coup de mou dans le milieu du roman, quand l’intrigue et les personnages pataugent, mais c’est vraiment secondaire.
Le véritable personnage du roman, celui qui rythme l’intrigue et la vie de tous les autres c’est bien entendu le fleuve. Tout tourne autour de lui, des centimètres inondés, de ce qu’il cache, de ce qu’il finira par révéler. Les hommes en vivent, y vivent et y meurent. Il coule, déborde, se transforme en brume ou en glace. C’est vraiment lui, le décor, le moteur, et le cœur magnifiquement décrit de ce roman.
Ensuite on est dans du classique efficace : De bons personnages, des meurtres qui plongent leurs racines dans un passé douloureux et jamais complètement réglé (le fascisme), l’oubli des nouvelles générations, la mémoire des plus anciens.
Ca marche, c’est bien fait et on aura plaisir à retrouver le commissaire Soneri … et le Pô.
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