À lire à ton réveil
  • Date de parution 22/05/2025
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782381631790
  • Editeur BELIAL
  • Format 183 x 119 mm
  • Edition Grand format
Moins de 6 mois

À lire à ton réveil

3,62 / 5 (78 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

PEU APRÈS LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE.James fuit Londres et ses créanciers en quête d’un refuge paisible, plaçant sesespoirs dans un hameau perdu au cœur d’une Lorraine marquée par les horreurspassées. Au fil de son ermitage, des semaines, des mois, il écrit à Laurence,son amant à la santé fragile resté en Angleterre… Non loin de son logis, unedécouverte ravive la passion pour l’histoire de cet oxfordien contrarié : enpleine forêt, les ruines d’une abbaye dont la fondation semble remonter auxorigines du christianisme. Suivant la piste d’une légende locale, alors qu’il sefamiliarise avec les gens des environs, James explore les reliques du site etdéniche un passage menant à ce qui pourrait être une crypte. Mais est-il bienen présence d’une ancienne abbaye ? De plus en plus exigeantes au cœur d’unhiver lorrain implacable, ses recherches confinent bientôt à l’obsessionnel, etles fables dont les natifs du coin le bercent, conjuguées à un compagnonnagepour le moins étrange, ne tardent pas à produire chez lui des effets effrayants…« Qu’il varie les genres ou les formats,Bennett s’affirme comme une voix à suivre. »TÉLÉRAMA

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  • Date de parution 22/05/2025
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782381631790
  • Editeur BELIAL
  • Format 183 x 119 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

On a des préalables à établir avant de s’attaquer proprement à cette chronique.

Robert Jackson Bennett, il y a peu, s’est exprimé favorablement à l’usage de l’IA générative dans la création littéraire. Je trouve que c’est une absurdité totale et une insulte caractérisée à l’encontre du monde dans lequel il est censé évoluer. Et évidemment, en tant que fervent opposant à la seule existence de cette néfaste usine à gaz anti-créative, ça ne m’a pas fait plaisir du tout. Alors certes, Robert Jackson Bennett n’était déjà pas dans la liste des auteurices les plus à suivre sur mon radar depuis ma déception à la lecture des Maîtres Enlumineurs, et ce en dépit de mon enthousiasme contraire à la lecture de Vigilance. Sans parler de total cancel – je crois qu’il est possible de revenir d’une telle erreur – je dois bien avouer que le nom de cet auteur est dès lors exclus de mes futures listes d’acquisition ; j’ai trop de choses à lire et la moindre excuse valable est bonne pour opérer un tri préventif.

Ceci étant dit, cet exemplaire m’a été généreusement envoyé par les éditions du Bélial’, comme toujours quand il s’agit de la collection UHL, et je les en remercie encore une fois. Et si ce préalable me paraissait important à établir, ne fut-ce que pour être totalement transparent sur un sujet qui me parait extrêmement important dans le contexte actuel, je tenais également à préciser qu’il n’a eu absolument aucune incidence sur mon appréciation du présent texte. Après tout, il a été initialement publié il y a 13 ans en VO, et n’a de fait pas pu être rédigé à l’aide de la technologie démoniaque susnommée, aucune raison d’en faire plus cas que nécessaire, ici. Voilà.

Maintenant que j’ai évacué ce petit problème, je vais pouvoir vous expliquer pourquoi je n’ai pas aimé ce texte.

J’avoue que je suis le premier surpris d’être devenu, avec le temps et les lectures chroniquées sur ce blog, un tel défenseur de certaines idées formalistes, moi qui il y a encore quelques années, aurait pu vous jurer avec une main sincère posée sur le cœur, que le style, vraiment, ce n’était pas pour moi. Une bonne idée pas trop mal racontée, et j’aurais été heureux. Je ne sais pas à quel point je croyais à cette idée, à l’époque ; ce que je sais, aujourd’hui, c’est que j’ai développé quelques obsessions formelles et stylistiques dont je crois qu’on ne pourra plus jamais me défaire.

Quand il n’est pas manié d’une manière qui me convient, je dois encore le répéter : je dé-teste le format épistolaire. Il n’y a aucune structure littéraire qui me sorte autant de la suspension consentie d’incrédulité que les looooongues lettres rédigées par un protagoniste à destination d’un autre personnage qui ne répond jamais. Alors certes, ici, l’auteur transige un peu malicieusement en découpant la correspondance de son héros en bon nombres de lettres séparées, de longueurs acceptables ; mais l’absence de réponse l’oblige à un exercice constant d’exposition et de verbalisation secondaire des réponses inexistantes du personnage à qui il écrit, d’une manière horriblement artificielle et aucunement crédible. Sans compter qu’il rajoute à cette première offense une seconde encore pire à mes yeux, en intégrant des dialogues directs dans la narration faite par son héros, guillemets, tirets et incises à l’appui, ruinant définitivement la moindre chance d’organicité de son récit.

Et c’est dommage, parce que sur le fonds, franchement, ce récit, il avait de la gueule ! Cette histoire d’exilé anglais dans la campagne française post Deuxième Guerre Mondiale, y commettant des fouilles archéologiques sauvages le faisant progressivement douter de sa santé mentale, avec en arrière-plan sa relation à distance avec un homme dont il est épris, ça faisait un récit fantastique tout à fait honorable ; d’autant plus honorable en considérant les évolutions de cette trame initiale. Il y a beaucoup de bonnes idées, là dedans, franchement. Sauf qu’à force d’insister sur un format guindé et parfaitement inapproprié aux besoins de son récit, Robert Jackson Bennett m’a complètement perdu. Et ça m’embête énormément, parce qu’avec une narration beaucoup plus classique, même à la première personne, sous une forme de journal, par exemple, laissant la place à toute la subjectivité du personnage, je sais que j’aurais été séduit. Ici, je n’ai jamais réussi à lire un récit, uniquement un auteur tentant d’écrire un récit, en embuscade derrière chaque formule trop ampoulée, derrière chaque signe typographique parasite. Paradoxalement, avec un style plus maîtrisé, même les aspects les plus pénibles du texte, avec ce protagoniste non fiable, ses penchants pour la bouteille et la luxure, ses accès de mégalomanie et d’hypocrisie toxiques, je les aurais sans doute trouvé assez captivants, au lieu de rajouter à un texte si frustrant.

Et c’est particulièrement cruel, ici, mais je n’ai rien d’autre à dire, parce que je n’arrive pas à penser autre chose. Je crois avoir su honnêtement saisir l’intérêt conceptuel du texte, mais je n’arrive pas à passer outre le fait que je trouve sa structure et son écriture complètement ratées : c’est écrit à l’envers, ce machin. Ça tape trop en plein cœur de la cible de mon ultime tue-l’amour littéraire pour que je puisse y penser autrement : personne n’écrit des lettres comme ça, et surtout pas dans de telles circonstances. Je m’en fiche que ce soit du fantastique, ce n’est pas crédible une seule seconde à mes yeux.

Coincé, je suis coincé.

Je vais devoir vite passer à autre chose.


Novembre 1949. Un universitaire anglais de Cambridge a été obligé, pour des raisons que nous ne connaitrons pas, de fuir l’Angleterre. Il se retrouve quelque part en Lorraine où il a acquis une demeure en piteux état et les ruines d’une abbaye médiévale qui le fascine. Il commence des fouilles dans le froid et la neige et écrit à son amant Laurence, jeune homme à la santé fragile, resté à Londres. Des lettres où il fait part d’évènements de plus en plus étranges survenant autour des ruines.

Ce n’est pas le texte le plus puissant de l’auteur, et on est loin, à mon goût de Vigilance sa première publication dans cette collection. Mais ce fut un très bon moment de lecture. Robert Jackson Bennett sait jouer avec le lecteur, l’intriguer, le faire se demander s’il a manqué quelque chose avant, quelques pages plus loin, de le rassurer et d’éclaircir une incompréhension.

C’est très habilement fait, cela fait naitre un sourire, et l’histoire, si elle semble assez classique, même au lecteur assez peu familier du fantastique que je suis, est bien menée. Et doublée d’une belle histoire d’amour. Un très joli texte. Pour patienter avant le troisième volume des Cités Divines que j’ai sur ma table de nuit et qui attend sagement les vacances.

L’opération Une heure lumière 2025, avec son hors-série offert pour l’achat de deux titres de la collection, vient d’être lancée. Pour l’occasion, deux numéros sont parus. À lire à ton réveil est le second titre de Robert Jackson Bennett, après Vigilance, à paraître dans cette collection. Il date de 2012 en langue anglaise, et la traduction est signée Michelle Charrier. C’est une histoire très différente de Vigilance, où l’ambiance est très soignée avec une grande part de mystères.

À lire à ton réveil fait penser aux récits gothiques autant par la forme que prend le récit, une succession de lettres, mais aussi par l’ambiance qui ressort de cette étrange histoire. Au début des années 1950, James, un archéologue britannique, a dû fuir l’Angleterre pour d’obscures raisons. Il écrit à Laurence, son amant à la santé fragile resté à Londres. Il trouve un logis dans un hameau perdu au cœur de la Lorraine où se trouve une abbaye en ruine. Celle-ci est en pleine forêt et semble avoir beaucoup de potentiel pour James, qui est persuadé qu’elle recèle de trésors historiques. Il entreprend alors des fouilles et des travaux de restauration. Peu à peu, le contenu de ses lettres change et James est confronté à des phénomènes étranges.

Le récit est constitué uniquement de la correspondance de James. Il reçoit visiblement des réponses de son amant d’après ce qu’il écrit, mais le lecteur ne les voit pas. James apparaît ainsi comme le seul témoin de tout ce qui arrive. Le récit devient ainsi ambigu, on ne sait jamais si ce qu’il raconte arrive véritablement. La frontière entre réel et surnaturel est très fine. Le lecteur s’interroge, à l’image des lettres qui semblent s’être perdues, notamment quand James évoque le marquis la première fois. A ce moment le lecteur ne peut réagir que de la même manière que Laurence, et c’est très bien fait. Robert Jackson Bennett entretient le flou de très belle manière en utilisant le mode de narration, mais aussi les décors qui se prêtent admirablement au fantastique. Les lieux sont mystérieux, l’abbaye qui semble changer, la forêt en plein hiver, la neige, tout est réuni pour créer cette ambiance propice aux légendes, à l’histoire, aux vieilles histoires qui qui semblent ressurgir. Robert Jackson Bennett emporte son lecteur dans un passé fiévreux, étrange, au fur et à mesure de la correspondance de James, de son témoignage de ce qu’il vit ou pense vivre.

Il ressort aussi beaucoup d’émotions dans ces lettres, dans les sentiments qu’éprouve James pour son amant, pour son passé, pour ce qu’ils semblent avoir raté. On sent que le lien qui les unit est fort. Les lettres de James sont écrites pour la personne qu’il aime, et cela nous plonge dans son intimité, dans ses pensées, dans leur histoire commune. Ce mode de narration ajouté à l’intimité du récit installe le doute sur la santé mentale de leur auteur, à la fois sur ce qu’il vit, mais aussi sur ce qu’il perçoit de l’extérieur. Robert Jackson Bennett maîtrise à merveille le format du roman court, presque mieux que le long à mon goût (où il en fait parfois trop). Ici, tout est parfaitement dosé, de l’ambiance à la narration, aux choix des lieux et de l’époque.

À lire à ton réveil est ainsi un modèle du genre fantastique (où le lecteur ne peut choisir entre le réel et le surnaturel). Robert Jackson Bennett nous offre un récit parfaitement maîtrisé qui se lit d’une traite, en immersion totale dans cette forêt mystérieuse et glacée.

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