La main de Dieu
  • Date de parution 05/05/2022
  • Nombre de pages 343
  • Poids de l’article 440 gr
  • ISBN-13 9782382460191
  • Editeur AGULLO
  • Format 201 x 142 mm
  • Edition Grand format
Policiers et Thriller Italie

La main de Dieu

3.66 / 5 (173 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Moi, j'appartiens à ces forêts, et eux, ils considèrent que la forêt leur appartient. Toute la différence est là. "Une nouvelle enquête du commissaire Soneri qui nous entraîne jusqu'à un village isolé des Appenins, dans un paysage de neige, d'arbres et d'eau menacé par des intérêts économiques.Sous le plus vieux pont de Parme, le corps d'un homme émerge du rivage boueux. Il a été assassiné, puis jeté à l'eau on ne sait où et emporté par le courant. Le commissaire Soneri, se fiant comme toujours à son instinct, décide de remonter le fleuve. Par un après-midi froid et pluvieux, son voyage vers les origines l'amène dans un village isolé des Apennins, près d'un col autrefois parcouru par les marchands et les pèlerins et désormais fréquenté par les vendeurs ambulants non européens et les " mules " de la drogue. Les villageois parlent peu et à contrecœur, l'hostilité envers l'étranger, qui plus est le flic, est évidente. Soneri découvre malgré tout l'identité de la victime – un entrepreneur local riche et redouté – dont le nom est lié à un violent conflit d'intérêts sur l'avenir de ces montagnes. Au fil des jours, l'enquête devient de plus en plus inquiétante, tandis que le commissaire s'échine à trouver la bonne piste parmi des chemins impénétrables qui se perdent dans un paysage intact de neige, d'arbres et d'eau. Dans ce décor qui le fascine et le bouleverse à la fois, il croise des personnages bizarres, rassemblés dans une sorte de communauté des bois, et un prêtre dérangeant à la foi subversive, confiné par punition dans ce lieu oublié de Dieu...

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  • Date de parution 05/05/2022
  • Nombre de pages 343
  • Poids de l’article 440 gr
  • ISBN-13 9782382460191
  • Editeur AGULLO
  • Format 201 x 142 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

L'une des grandes particularités du roman policier, ce sont bien évidemment les séries mettant en scène un enquêteur récurrent que l'on prend plaisir à retrouver régulièrement au gré d'investigations plus ou moins variées. Ses habitudes et petites manies, son entourage et bien évidemment l'environnement dans lequel il évolue font partie des plaisirs que l'on éprouve à la lecture de chaque opus. Certains esprits chagrins prétendront qu'il s'agit d'une mécanique narrative répétitive et simpliste portant préjudice à la qualité d'une intrigue qui s'essouffle dans la durée. Contredisant cette assertion les exemples sont pourtant nombreux à l'instar du commissaire Soneri, personnage central des enquêtes mises en scène par Valério Varesi, et que l'on découvrait en 2016 avec Le Fleuve Des Brumes (Agullo/Noir 2016)et dont on partage désormais six enquêtes se déroulant, pour la plupart d'entre elles, dans la région de Parme où les résurgences du passé, et plus particulièrement du fascisme, s'entremêlent aux aléas du présent et des meurtres que cet enquêteur au charme indéfinissable doit résoudre. La singularité du personnage de Soneri réside dans la densité de sa personnalité complexe où l'homme, bien au-delà de son statut de commissaire, s'interroge en permanence sur le monde qui l'entoure en s'attardant sur les périphéries du crime sur lequel il doit enquêter avec une dimension philosophique omniprésente, instillant parfois le doute dans le cours de ses investigations tout en l'interpellant sur le sens de sa carrière de policier. Malgré le vague à l'âme qui semble l'habiter en permanence, le commissaire Soneri est un personnage terrien, très attaché à sa région en partageant avec son entourage proche quelques repas mémorables au Milord, pour célébrer tous les bienfaits d'un terroir qu'il affectionne. Au gré des six enquêtes du commissaire Soneri, le lecteur s'est également attaché à toute une galerie de personnages récurrents tels que Juvara, adjoint fidèle et besogneux, le médecin légiste Nanetti et bien évidement Angela, compagne sensuelle du policier exerçant comme avocate et qui prend une place de plus en plus prépondérante dans le cours des intrigues comme c'est le cas pour La Main De Dieu, nouveau roman de la série qui nous entraîne dans les contreforts des massifs de l'Apennin septentrional.

On découvre sous le plus vieux pont de Parme, le corps d'un homme partiellement immergé dans un cloaque de boue. Appelé sur les lieux, le commissaire Soneri constate très rapidement qu'il s'agit d'un meurtre et que le corps a probablement été jeté en amont du fleuve où l'on retrouve d'ailleurs une camionnette criblée de balles. Se fiant à son instinct et aux premiers éléments de l'enquête, le policier remonte le cours de l'eau qui l'amène au village de Monteripa, niché au cœur des Apennins, non loin d'un col venteux. C'est dans cet endroit reculé que son enquête prend racine alors qu'il se retrouve bloqué par les intempéries. Se heurtant à l'hostilité des habitants, le commissaire Soneri met à jour un conflit d'intérêt qui divise la localité sur l'avenir de ces montagnes majestueuses. Traquant la vérité envers et contre tout, le policier va tout de même parvenir à nouer quelques contacts étroits avec un garde-forestier engagé, un membre d'une étrange communauté vivant recluse dans les hauteurs et un prêtre que l'on a relégué dans ce lieu perdu en guise de punition. Dans cet environnement de brume et de forêts enneigées, émerge quelques éléments d'une enquête qui conduit Soneri dans le sillage de ces cols autrefois utilisés par les contrebandiers et qui servent désormais de lieu de passage pour les trafiquants de drogue. Mais est-ce bien dans ce milieu qu'il découvrira l'identité de l'assassin ?

Avec La Main De Dieu, c'est dans un environnement grandiose que l’on évolue en compagnie du commissaire Soneri au gré d'une atmosphère de huis-clos pesante, contrebalancée par la magnificence des lieux qui nous offre un cadre d'investigation assez particulier. Dès lors, on assiste à une superbe dynamique de l'enquête avec cette remontée dans les hauteurs du massif des Apennins suivie d'une période d'isolement où le policier va devoir composer avec des habitants taciturnes qui se montrent, pour la plupart d'entre eux, réfractaire à une enquête pouvant mettre à jour quelques comportements inavouables. Malgré le silence, Soneri perçoit rapidement la discorde qui oppose les villageois, entre ceux qui souhaitent l'installation d'un domaine skiable et ceux qui veulent préserver l'étendue forestière dans son intégralité. C'est l'occasion pour Valerio Varesi d'aborder ainsi le thème de l'écologie qui devient l'un des vecteurs de l'enquête puisque la victime, homme fort de la région, mettait tout en oeuvre pour imposer le projet de construction de ce domaine skiable controversé. Ainsi, par l'entremise de Cavazzini, le garde forestier surnommé Afro, le lecteur prend la pleine mesure des enjeux animant le village sur le délicat sujet de l'environnement avec un personnage engagé qui permet à Soneri de découvrir la région et cette communauté particulière des Faunes qui lutte pour la préservation des lieux. L'autre personnage incontournable du village, c'est Don Pino, ce prêtre dont la foi subversive a suscité l'ire de sa hiérarchie ecclésiastique qui l’a relégué dans les contreforts de ce massif alpin oublié de tous. Une rencontre entre l'homme de loi et l'homme de foi permettant à Valerio Varesi de mettre une nouvelle fois en perspective les doutes qui animent le commissaire Soneri au gré de ces échanges intenses avec ce personnage trouble et isolé qui semble avoir tout perdu. C'est donc autour d'une succession de mobiles envisageables que l'auteur nous égare à dessein au gré d'une intrigue solide comme le roc qui compose le décor de ces montagnes majestueuses nous renvoyant à la petitesse de notre existence qui bascule parfois au détour d'un crime. Un roman âpre et saisissant comme Valerio Varesi sait les écrire. 

Du rififi dans les Apennins

Le pitch

Le point de départ de l’histoire est des plus classiques, avec la découverte d’un corps, sous un pont. La suite, l’est moins. Sur les hauteurs de Parme, l’hiver. Un village isolé par la neige, dans « l’enceinte grise et âpre » des Apennins. Une nouvelle enquête du mélancolique Soneri. Un commissaire discret et contemplatif à la Maigret, véritable ethnologiste de la société italienne. Un nouvel opus qui atteint des sommets, traversé d’une mélancolie poétique qui n’oublie pas d’être drôle et divertissant. Un roman âpre et saisissant comme Valerio Varesi sait les écrire.


Pourquoi je vous le conseille ?

Car l’auteur piémontais Valerio Varesi signe des romans policiers atmosphériques et charnels, ancrés dans un terroir qu’il connait bien, la région de Parme. Pour Soneri, bourru et gourmand, enquêteur à l’ancienne, commissaire philosophe, irrésistible d’humanité, qui travaille à l’instinct, sur les impressions et les sensations. Pour la mélancolie, la poésie, l’élégance du style. Car se plonger dans ces classiques du roman noir italien procure un plaisir auquel il faut toujours succomber. Parce que l’atmosphère pesante de huis-clos contrebalancée par la magnificence des montagnes offre un cadre d’investigation singulier et spectaculaire. Pour l’intrigue solide comme un roc qui soulève des thématiques politiques et sociales d’actualité où l’écologie tient sa juste place.

DES POLARS ATMOSPHÉRIQUES. Dans tous ses romans, Valerio Varesi nous fait le portrait d’une région, la plaine du Pô, tantôt brûlante comme dans Les Mains vides, tantôt ouatée, comme dans Le Fleuve des brumes, tantôt noyée dans le brouillard comme dans Or, encens et poussière. Cette fois, La Main de Dieu se déroule sur les hauteurs de Parme, dans un village perdu qui se révèle aussi poétique que dangereux. C’est l’hiver, la neige amortit les bruits, isole les hommes, étouffe les cris. Valerio Varesi, par mille détails, dit la beauté majestueuse des lieux et fait lentement monter une atmosphère de plus en plus inquiétante. Et notre policier rêveur, Soneri, de se retrouver sur la route de villages détrempés, comme Monteripa, où il ne se sent pas le bienvenu. La boue, la pluie, la neige fondue et les rafales glaciales ravinent les montagnes où l’hostilité de la nature fait écho à celle des hommes, taiseux, perpétuellement inquiets. « La route était un cimetière d’ornières qui se déroulait patiemment en direction du ciel entre éboulis, hêtraies et pinèdes de reboisement. Le vent secouait les arbres comme s’il voulait les arracher en brisant leurs racines… Soneri remontait la vallée tel un berger qui s’en irait passer l’hiver de l’autre côté de la montagne où donne la tiédeur de la mer. » Un silence de mort et une écriture sensuelle : Valerio Varesi nous émeut et nous faire rire, dans un style littéraire d’une belle et rare élégance. Voilà pour l’atmosphère.

POUR SONERI, UNE SOMMITÉ EN ITALIE. Écrit en 2009, La Main de Dieu est le septième volume de la série traduit en français. Avec Soneri en personnage récurrent, né d’un vrai commissaire que l’auteur a rencontré dans ses premières années de journaliste. Un personnage dense et complexe qui, au-delà de son statut de commissaire, s’interroge en permanence sur le monde qui l’entoure. S’attardant sur la périphérie des crimes. Instillant une dimension philosophique à ses investigations tout en s’interrogeant sur le sens de sa carrière de policier. Un enquêteur à la Maigret, intuitif, discret et contemplatif, qui donne des pistes, prend le temps d’écouter, de regarder. Et qui préfère les individus modestes et se place à leurs côtés. Un homme mûr, mal à l’aise dans son époque, sensible au temps qui passe, fatigué de fréquenter les morts, tenté par une forme de retrait. Malgré le vague à l’âme qui semble l’habiter en permanence, le commissaire Soneri est un personnage terrien, très attaché à sa région et son terroir. Un gourmand qui apprécie les bons petits plats et entretient une relation piquante avec la belle Angela, une avocate qui n’a pas froid aux yeux. Un homme attaché à l’Histoire, qui souffre de voir sa chère ville de Parme aux mains des affairistes et de politiciens peu scrupuleux. Une forme de mélancolie traverse particulièrement cette Main de Dieu. Un pessimisme rythmé par la nostalgie d’une Émilie-Romagne en train de disparaître. Un sentiment de gâchis tout à fait tragique. « Parfois je n’aime pas la manière dont ça se termine », dit Soneri.

POUR L’INTRIGUE, SOLIDE ET POLITIQUE. Le corps d’un homme est retrouvé sous un pont. Il s’agit du patron de l’usine locale ; l’homme qui tenait la région d’une main de fer. Au-delà de la recherche du coupable, c’est la compréhension des forces politiques en présence qui va nous intéresser au plus haut point. L’opposition entre les ambitieux, rêvant de progrès et de station de ski nec plus ultra, et les écologistes qui veulent préserver la nature. Avec en toile de fond l’histoire du pays, de ses sentiers, où les partisans antifascistes et les pèlerins ont été remplacés par des trafiquants de toutes sortes. Pas de quoi se réjouir.


On a de la chance avec nos amis italiens, après Rocco, revoilà Soneri de Valerio Varesi. Il nous amène en montagne, l’hiver, dans La main de Dieu.

Un cadavre venu s’échouer, l’hiver dans La Parma (on apprend qu’à Parme les torrents sont féminins), une camionnette retrouvée en amont qui appartient à quelqu’un d’un village, plus haut, toujours plus haut, et voilà Soneri coincé en plein hiver dans un village de montagne. Un village loin de l’image idyllique que l’on peut avoir de la vie proche de la nature. Un village qui n’aime pas les étrangers, et où il se passe de drôles de choses.

Qu’il soit à la ville ou à la montagne, la vision de Soneri de l’humanité reste sombre. C’est vrai, il est flic, et confronté au pire de l’âme humaine. Ici un village renfermé, où des habitants aigris ne supportent pas que des « étrangers » qu’ils soient vraiment d’un autre pays, ou juste de la ville, viennent leur dire comment il faut vivre, ou même simplement viennent essayer de vivre autrement.

Des paysages magnifiques, une nature sauvage, mais des gens tristes et agressifs, ayant totalement perdu les notions de solidarité qui prévalaient il n’y a pas si longtemps, et qui sont prêts à tout pour gagner l’argent qui leur permettra d’acquérir tout ce qu’on leur promet à la télévision, mais auquel ils n’ont pas accès.

Comme le dit un garde forestier bien seul :

« Ce n’est plus la peine de montrer les crocs comme les loups, il suffit de domestiquer l’argent, d’abrutir avec la télé et de faire semblant d’être démocrate. Voilà comment on se fait élire sans contraindre personne. Simple, non ? » Et ça ne marche pas que dans la montagne du nord de l’Italie …

C’est donc au règne de l’argent plus ou moins facile, sans règle ni morale, et à la bêtise bien grasse que Soneri sera confronté cette fois. Encore un très bon Varesi, sombre, mais illuminé par quelques visions de la montagne et quelques plats réconfortants. Parce qu’en Italie, même les sales cons savent cuisiner.

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