Requiem pour une République
  • Date de parution 08/04/2021
  • Nombre de pages 544
  • Poids de l’article 272 gr
  • ISBN-13 9782072922510
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Policier historique Thriller Romans noirs Algérie France

Requiem pour une République

4.11 / 5 (412 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Automne 1959. L'élimination d'un avocat algérien lié au FLN tourne au carnage. Toute sa famille est décimée. Antoine Carrega, ancien résistant corse qui a ses entrées dans le Milieu, Sirius Volkstrom, ancien collabo devenu exécuteur des basses oeuvres du Préfet Papon, et Luc Blanchard, jeune flic naïf, sont à la recherche de l'assassin. Une chasse à l'homme qui va mener ces trois individus aux convictions et aux intérêts radicalement opposés à se croiser et, bien malgré eux, à joindre leurs forces dans cette traque dont les enjeux profonds les dépassent.

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  • Date de parution 08/04/2021
  • Nombre de pages 544
  • Poids de l’article 272 gr
  • ISBN-13 9782072922510
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

L’histoire se passe en France entre 1959 et 1961. Un grand avocat algérien Abderhamane Bentoui, proche du FLN, est assassiné chez lui avec toute sa famille. Le meurtre a été commandité par Deogratias, directeur adjoint du cabinet du préfet de Paris, Maurice Papon. Pour ce faire, il a engagé un écrivain, proche de l’extrême droite française Victor Lemaire, et Sirius Volkstrom, franc-tireur, qui nage en eau trouble.

Afin de noyer le poisson, la préfecture donne la charge de l’enquête à Luc Blanchard, tout jeune flic assez naïf, et son coéquipier Amédée Janvier, alcoolique notoire. Mais Luc, bien que novice dans la police, ne compte pas lâcher l’affaire et se laisser imposer ses conclusions.

Une recherche parallèle est menée par Antoine Carrega, truand corse, appartenant au milieu, qui est engagé par un ancien compagnon de lutte dans le maquis, père d’une des victimes.

Les trois principaux protagonistes, Luc, Sirius et Antoine, vont bien sûr se croiser, créer des alliances plus ou moins consenties, confronter leurs modes de vie, rangé et policé pour Luc, non conformiste et violent pour Sirius et en plein cœur du milieu pour Antoine.

Luc a finalement sa naïveté pour lui : il croit en la justice française et au travail de policier, il ne se sent pas manipulé avant de se retrouver face à face avec ses supérieurs. Il prend tellement son travail au sérieux, qu’il finit par poser les bonnes questions, aux bonnes personnes.

Sirius cherche toujours à avoir l’ascendant sur ses interlocuteurs, à avoir la bonne carte en main, ce qui lui donne un comportement imprévisible et proche de la folie, mais ô combien efficace. Il se rallie à des causes, non pas qui lui sont chères, mais qui peuvent lui rapporter.

Antoine, quant à lui est un ancien pêcheur corse, qui ne se sent pas prêt à mener une vie tranquille. Il préfère vivre avec ses propres règles, celle du milieu, des truands, où la parole donnée fait figure d’acte d’engagement. Il fait confiance à ses comparses de la pègre et mène sa vie au travers de différents trafics. Mais sa fidélité lui impose de répondre aux demandes de son ami et de retrouver les assassins de la famille Bentoui.

Ce roman est une cartographie de la France à la fin des années 50 et au début des années 60. Le pays se confronte à la fin du colonialisme, au désir d’indépendance de l’Algérie. De Gaulle qui est assez favorable à cette indépendance, s’est entouré de politiciens qui y sont farouchement opposés. Et pour sauvegarder ce territoire, ils sont prêts à tout, à toutes les violences, toutes les manipulations, y compris des meurtres et des attentats. Les immigrés algériens sont venus en nombre pour travailler dans les usines françaises qui ont besoin de main d’œuvre. Mais ceux-ci sont rejetés par une grande partie de la population. On les traite de bougnouls, de sales arabes, alors le meurtre de l’un d’entre eux, même faisant partie de la bourgeoisie parisienne, n’émeut pas grand monde. L’histoire ne fait pas la une des journaux bien longtemps.

Thomas Cantaloube nous plonge dans un polar, ambiance gangster, politiciens véreux. Il nous immerge dans cette France qui est partagée entre accorder l’indépendance à l’Algérie ou au contraire, sauvegarder ce territoire qui permet de faire des essais nucléaires en plein désert.

On croise François Mitterrand, jeune député, on assiste même à son attentat manqué/organisé de l’Observatoire. On participe à la création de l’OAS, à l’organisation de l’attentat contre le train Paris-Strasbourg en 1961, aux manifestations d’Algériens en 1961 violemment réprimées par les forces de police.

Mélange d’histoire de gangsters, d’histoire de France, de politique colonialiste, ce livre est une plongée prodigieuse dans cette époque troublée. On suit les trois personnages, chaque chapitre étant consacré à l’un d’eux, on participe à leur enquête, à leurs malversations, à leur vie qu’ils tentent de poursuivre malgré tout. Certains pourront reprocher quelques longueurs, la chronologie s’étalant sur près de 2 ans, et une conclusion somme toute assez simple, mais personnellement, il m’a passionné de bout en bout, et je suis arrivée sur les dernières pages avec une pointe de regret à l’idée de le fermer.

A la fois polar et roman historique, le roman de Thomas Cantaloube est porté par le cynisme et la violence d’une période encore taboue de notre histoire.


Paris, fin des années 50. Une famille entière est assassinée à quelque cinq cents mètres du Quai des Orfèvres. L’affaire est sensible : parmi les victimes figure le couple formé par Abderhamane Bentoui, avocat algérien renommé en lien avec le FLN, et son épouse Jeannette de la Salle de Rochemaure, membre de l’aristocratie française. Leurs deux enfants, ainsi que le frère d’Abderhamane, complètent la liste des victimes.


Nous suivons en alternance trois personnages qui, pour des raisons diverses, traquent l’auteur du meurtre.


Luc Blanchard, jeune recrue de la Police, est chargé de l’enquête avec son binôme Amédée Janvier, flic désabusé et alcoolique. Mais lorsque l’affaire est classée à la demande expresse du Préfet de police Maurice Papon et le crime imputé à un ouvrier algérien dont le cadavre a été repêché sur les bords de Seine, Luc s’obstine, convaincu qu’elle n’est pas résolue. C’est en quelque sorte un candide, ce jeune Blanchard, qui est devenu flic pour servir une idée de la justice qu’il semble être le seul, parmi ses pairs, à défendre. Cette affaire va sonner le glas de ses illusions, en l’amenant à comprendre que justice et intérêts supérieurs de l’Etat ne font pas toujours bon ménage.


Sirius Volkstrom est un ex-collabo dont l’opportunisme et l’appât du gain sont les seules idéologies, homme de l’ombre à qui fait appel Jean-Paul Deogratias, l’une de ses vieilles connaissances et accessoirement bras droit du Préfet, pour une mission délicate. Il s’agit d’éliminer Victor Lemaire, recruté par le même Deogratias pour assassiner Abderhamane Bentoui, une fois qu’il aura commis son forfait. Sauf que rien ne se passe comme prévu, et que Lemaire s’évapore dans la nature après avoir occis sa cible mais aussi ses proches, censés être absents au moment du crime.


Antoine Carrega, enfin, après avoir choisi les rangs de la Résistance, vit depuis l’après-guerre de divers trafics bien rodés, s’étant refusé à suivre le chemin de ses ascendants corses, pêcheurs de génération en génération. Félix de la Salle de Rochemaure, père de Juliette, le contacte, en tant qu’ancien compagnon d’arme, pour enquêter discrètement sur la mort de sa fille, le vieil homme n’éprouvant aucune confiance pour les sbires de la préfecture.


Nos trois quidams, en quête du même homme, vont se croiser, s’affronter, parfois collaborer, louvoyant entre milieux interlopes et préfecture de police, les pires bandits n’appartenant pas toujours aux premiers.


Le tout dans un contexte explosif de guerre qui ne dit pas son nom. Ayant admis que le temps de l’asservissement était révolu, De Gaulle s’apprête à accorder l’indépendance à une Algérie que d’autres, parmi lesquels certains de ses proches collaborateurs, s’obstinent à vouloir garder française. Pris entre nostalgiques de la puissance coloniale française et indépendantistes de plus en plus organisés, le chef de l’Etat tergiverse, entretient une incertitude qui met le feu aux poudres et incite chaque camp à fourbir ses armes.


L’intrigue à la fois complexe et énergique nous mène de quartiers populaires aux bureaux des organes d’Etat, nous faisant côtoyer truands et hommes politiques -parmi lesquels François Mitterrand ou Jean-Marie Le Pen-, nous introduisant au cœur d’une mécanique où anciens ennemis s’acoquinent, les bancs de l’Assemblée nationale comme les sièges des hautes administrations rassemblant gaullistes et nostalgiques de Vichy, d’anciens collabos occupant des postes clés avec la bénédiction de leurs anciens adversaires.


Et au milieu de tout ça, un peuple réclame son droit à disposer de lui-même, et en paie le prix fort…


Je n’ai pas de chance avec la série noire en ce début d’année. Je n’ai pas du tout accroché à La peau du papillon de Sergey Kuznetsov (abandon au bout de 100 pages), et là je ne peux pas dire que je sois convaincu par Requiem pour une république de Thomas Cantaloube.


Septembre 1959, l’avocat d’origine algérienne Abderhamane Bentoui est assassiné chez lui, en même temps que son épouse, fille d’Aimé de la Salle de Rochemaure, résistant gaulliste de la première heure, de ses deux enfants et de son jeune frère de passage à Paris. Côté policier, une consigne tombe, directement du préfet Maurice Papon : Il faut enquêter du côté des luttes internes algériennes, et en particulier du côté du FLN. Luc Blanchard bleusaille qui vient de rentrer à la Crim va vite y perdre ses illusions.

Mais il n’est pas le seul à la recherche de l’assassin. Antoine Carrega, trafiquant corse, ancien résistant va chercher aussi pour le compte de Rochemaure avec qui il a combattu dans le maquis. Rochemaure qui voit d’anciens collabos revenir au pouvoir et qui ne fait aucune confiance à la police de Papon pour mener une vraie enquête. Et Sirius Volkstrom, ancien collabo, proche du bras droit de Papon a lui aussi des comptes à régler avec l’assassin.

Qu’est-ce qui me gêne dans ce polar, par ailleurs bien documenté ?

Tout d’abord, à mon goût, l’auteur a voulu mettre trop de choses. A savoir tout ce qui s’est passé entre 1959 et 1961 ou presque. On croise tout le monde sauf de Gaulle. Mitterrand, Pasqua, Debré, Papon, le SAC, le faux attentat de l’observatoire, l’enterrement de Céline, l’OAS, la manifestation du 17 octobre 61 et sa répression sanglante et impunie, les essais nucléaires français en Algérie. Le seul évènement dont je n’avais jamais entendu parler, et qui aurait pu être un point central du récit est l’attentat sur le Strasbourg-Paris perpétré par l’OAS. C’est beaucoup, c’est même trop, et on dirait que l’auteur n’a pas voulu, ou su, choisir dans ce matériau si riche pour se concentrer sur une intrigue. Cela laisse une impression de superficialité, tout étant traité un trop rapidement.

S’ajoute à cela, en prime, d’autres intrigues secondaires, comme la première sur laquelle enquête Blanchard, qui n’apportent rien au récit.

Ensuite l’écriture est trop sage et trop explicative pour moi. Trop sage parce que si certains personnages souffrent, ou doutent, en exagérant un peu, on lit « il souffre, il doute », mais on ne le ressent pas dans ses tripes. Quand Harry Hole est en pleine dérive, on le ressent, quand Rocco Schiavone ou Ricciardi souffrent, dépriment, ou ressentent de l’empathie pour une victime, on est touché en plein cœur. Là, rien, on lit mais on ne ressent pas. Sans doute parce que c’est sage, et trop explicatif. Et c’est là que ça coince aussi. L’auteur nous explique tout ce que pensent les personnages face à telle ou telle situation, ou pourquoi ils font telle ou telle action. Comme s’il ne faisait pas confiance au lecteur. Ça affadit, ça ralentit, ça manque de fantaisie, de folie, d’émotion, de rage … D’épices.

Bref raté pour moi, même si la toile de fond historique a été suffisamment intéressante pour me pousser à aller au bout. Mais peut-être suis-je de mauvaise humeur, j’ai vu de bons échos sur la toile.

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