Frakas
  • Date de parution 11/05/2023
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 218 gr
  • ISBN-13 9782073004994
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Policier historique Thriller Romans noirs France Cameroun Réédition moins de 3 mois

Frakas

4,00 / 5 (242 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Paris, 1962. Luc Blanchard enquête sur un groupuscule soupçonné d'être un faux nez des services secrets, impliqué dans l'assassinat à Genève, deux ans plus tôt, d'un leader de l'Union des populations du Cameroun. Une piste conduit le jeune journaliste à Yaoundé, mais il met son nez où il ne devrait pas et devient la cible du gouvernement local et de ses conseillers de l'ombre français.Avec l'aide de son ami Antoine et d'un ancien barbouze, il va tenter de s'extraire de ce bourbier pour faire éclater la vérité.Frakas nous plonge dans un événement méconnu du début de la Vᵉ République : la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts dans la quasi-indifférence générale et donné naissance à ce qu'on appellera plus tard la "Françafrique".

livré en 4 jours

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  • Date de parution 11/05/2023
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 218 gr
  • ISBN-13 9782073004994
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

“Paris, 1962. Luc Blanchard enquête sur un groupuscule soupçonné d’être un faux nez des services secrets, impliqué dans l’assassinat à Genève, deux ans plus tôt, d’un leader de l’Union des populations du Cameroun. Une piste conduit le jeune journaliste à Yaoundé, mais il met son nez où il ne devrait pas et devient la cible du gouvernement local et de ses conseillers de l’ombre français.

Avec l’aide de son ami Antoine et d’un ancien barbouze, il va tenter de s’extraire de ce bourbier pour faire éclater la vérité.” 

“Frakas” commence là où s’est arrêté “Requiem pour une république”, le premier roman du journaliste de Médiapart Thomas Canteloube, plusieurs fois primé et notamment auréolé du très sérieux “prix mystère de la critique” en 2020.

Suite directe de “Requiem”, “Frakas” nous fait retrouver Luc Blanchard, qui n’est plus flic mais désormais journaliste, ainsi qu’un autre personnage du premier roman dont je préfère taire le nom. Le cadre romanesque est parfois assez similaire au premier roman. Blanchard, qui conserve son rôle de Candide, cherche à connaître la vérité sur l’assassinat d’un opposant camerounais. L’Algérie n’est plus le décor et le Cameroun, l’hôte, offre une belle part d’exotisme en ce début d’indépendance en 62 pour la faune d’intrigants officiels et officieux s’employant à piller le pays de ses ressources en magouillant avec les dirigeants qu’ils ont mis au pouvoir. On assiste ici au début de la fameuse Françafrique, relation méchamment néocolonialiste entre la France et ses anciennes colonies.

Comme dans le premier opus, les politiques et leurs conseillers de l’ombre sont mis à l’index. Apparaissent dans la lumière, Pasqua, Deferre, Debré, Mitterrand et dans l’ombre de De Gaulle le monsieur Afrique Jacques Foccart, le SAC, le SDECE, la Main Rouge, les barbouzes, les mercenaires, les mafieux, beaucoup de Corses, la grande muette… L’enquête mènera Blanchard à Douala, Yaoundé et dans les endroits les plus paumés d’un continent abandonné. Mais, on le sait, toute vérité n’est pas bonne à dire, et très vite le journaliste va devenir une cible à abattre.

Si Luc Blanchard n’a pas encore le charisme du commissaire Daquin de Dominique Manotti évoluant avec bonheur dans des romans contant aussi les dessous de la cinquième République, il ne devrait néanmoins pas tarder à faire sa place. Si l’aspect policier s’avère correct, ce sont les dimensions politiques et historiques dénonçant les fautes et crimes de l’État français, les ingérences, les pillages, les magouilles qui donnent son importance et sa force au roman.

Dans cette suite à "Requiem pour une République", Thomas Cantaloube continue d’explorer la face obscure des débuts de la Cinquième République.

Ainsi, après les dessous de l’innomée guerre d’Algérie, il dévoile ceux d’une autre guerre encore plus méconnue, celle du Cameroun. 

Nous sommes au début des années 1960. Le Cameroun vient d’obtenir son indépendance, mais cela ne satisfait pas l’ensemble de ses citoyens, dont certains considèrent à raison que le président nommé à la tête de la nouvelle démocratie n’est qu’un pantin du gouvernement français. Par ailleurs, comme beaucoup des dirigeants issus des indépendances contrôlant l’armée, la police et les caisses de l’Etat, il commence à goûter à ses prérogatives... L’Union des populations du Cameroun (UPC), parti politique fondé en 1948 pour obtenir l’indépendance puis interdit et réprimé en 1955, est entré en clandestinité, et continue la lutte. Cette insurrection est combattue par les militaires camerounais formés et conseillés par l’armée française.

C’est dans ce contexte que nous retrouvons les trois héros avec lesquels nous avons fait connaissance dans Requiem pour une République.

Luc Blanchard, trop humaniste pour rester flic après avoir vécu l’horreur de la répression des manifestants algériens d’octobre 1961, s’est reconverti dans le journalisme. Enquêtant sur La Main rouge, organe officieux chargé des basses œuvres de l’Etat français, il en vient à se pencher sur l’assassinat, survenu deux ans auparavant à Genève, de Felix Moumié, leader de l’UPC. Mais ses recherches piétinent, les responsables politiques qu’il parvient à interroger l’enfument… il décide de partir au Cameroun.

Antoine Carrega, truand corse dont la fiabilité et la débrouillardise lui ont permis de conserver une certaine indépendance vis-à-vis du Milieu, est devenu Antoine Lucchesi. Installé avec sa belle à Marseille où ils ont monté un bistrot, il assume en complément le transport de cargaisons illégales pour le compte des parrains marseillais qui lui font par ailleurs suffisamment confiance pour lui avoir confié le livre des comptes qui maintient la paix entre les différents clans de la mafia. Aussi, quand il réalise que son cuisinier Alphonse, parti dans son Cameroun natal où l’un de ses proches se meurt, a emporté par inadvertance le fameux livre, dissimulé dans une valise, Antoine doit à son tour s’envoler pour l’Afrique.

Je ne détaillerai pas les circonstances dans lesquelles Luc et Antoine se retrouvent, ni comment ils finissent par tomber sur l’obscur mercenaire Sirius Volkstrom, devenu instructeur dans l’armée camerounaise, et qui constituait le dernier membre du trio suivi dans le précédent roman. Il faut bien avouer que ces retrouvailles sont un peu cousues de fil blanc, mais passons… L’efficacité de l’intrigue, menée tambour battant, fait tourner les pages sans efforts, et le contexte est suffisamment passionnant pour faire oublier certaines grossièretés scénaristiques. 

Un contexte par ailleurs atterrant, qui met en évidence le sentiment de supériorité et la cupidité qui président aux relations entre la France et son ex-colonie, où tous les moyens sont bons pour maintenir des restes de grandeur impériale, et continuer à tirer profit des ressources locales sous le fallacieux prétexte d’un accompagnement à l’autonomisation. Sur place, la posture de l’occupant français, teintée de paternalisme et de mépris pour des Camerounais qu’on ne considère que comme des subalternes, voire des sauvages, n’a pas évolué. 

Quant à la guerre, innomée, menée contre les résistants de l’UPC, elle n’est pas sans en rappeler, par ses méthodes, une autre qui lui est contemporaine : utilisation du napalm, éradication de villages entiers (soupçonnés d’avoir servi de refuge aux maquisards), tortures, fosses communes…


Glaçant, mais très instructif.


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