
Pactum salis
Résumé éditeur
livré en 4 jours
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
Très improbable, cette amitié entre un paludier misanthrope, ex-Parisien installé près de Guérande, et un agent immobilier ambitieux, prêt à tout pour « réussir ». Le premier mène une vie quasi monacale, déconnecté avec bonheur de toute technologie, tandis que le second gare avec fierté sa Porsche devant les boîtes de nuit.
Liés à la fois par une promesse absurde et par une fascination réciproque, ils vont passer une semaine à tenter de s‘apprivoiser, au cœur des marais salants.
Ma lecture
Tout les sépare et pourtant ils sont attirés l’un par l’autre. Jean, paludier près du Croisic, parisien de naissance mais ancré dans sa nouvelle profession découverte un soir de déprime à la télévision et Mickaël euh, non Michel car son véritable prénom il l’a transformé car trop ringard, nantais de naissance installé dans la capitale comme agent immobilier à Paris, il a construit sa vie pour faire partie d’un monde qui le fascinait, basée sur l’argent et l’image.
Comment une relation peut-elle se nouer entre deux êtres si différents ? L’un est taiseux, attaché à des valeurs que lui à inculquer un voisin, Henry, doux dingue qu’il n’a plus revu depuis un duel. L’autre, ambitieux et sans scrupules ne rêve que de profits et de réussite.
L’un a un regard désabusé sur le monde qui l’entoure
Savez-vous que notre pays est le champion du monde des ronds-points ! Nos élus ont fleuri notre territoire de 30 000 rotondes en quarante ans ! On détruit des églises et on construit des ronds-points, quel drôle de pays ! Jusqu’à présent la France était la fille aînée de l’église, dans peu de temps elle sera la fille aînée des ronds-points Tourner en rond, hésiter, se tromper c’est notre nouvelle religion !(p36)
vit de son métier de paludier, jour après jour, solitaire dans sa chaumière,
Le souvenir de Domitille s’était montré très envahissant, son ombre avait durablement assombri sa libido. Elle l’avait laissé sur les genoux, le cœur sec et le désir éteint. la bêtise propre aux sentiments avait nettoyé son esprit des désirs sales du corps et des salaces mélanges des chairs.(p182)
misanthrope, l’autre profite, sans état d’âme du système, sans y trouver le bonheur, ne vivant qu’à travers les objets de la réussite : voiture, argent, femmes…..
Ils n’ont rien de commun et pourtant c’est une sorte d’aversion pour ce que représente l’autre qui va produire cette attraction.
Après mon coup de coeur pour « En attendant Bojangles », premier roman d’Olivier Bourdeaut, je guettais la sortie de son nouveau roman pour voir s’il allait m’offrir le même voyage. Je suis entrée dans l’histoire sans problème avec seulement un peu de difficultés à m’y retrouver dans tous les termes techniques du métier de paludier mais on finit par s’y retrouver…. Un lexique aurait peut-être été le bienvenu.
Le sujet de deux univers qui s’opposent mais qui sont attirés malgré tout par ce que représente l’autre par curiosité, envie ou solitude peut-être, est intéressant et m’a plu. La construction du récit en remontant dans le passé de chaque personnage afin de mieux le comprendre pour ce qu’il est devenu, j’ai aimé, l’intrigue n’étant que le prétexte à cette haine/amitié virile des deux hommes, est sans grand intérêt et ne sert qu’à un final auquel on ne s’attend pas.
Par contre l’écriture, les métaphores en vois-tu en voilà, certaines phrases très alambiquées m’ont lassée. Trop c’est trop et j’ai trouvé que cela alourdissait le propos et n’apportait rien au récit sauf de lui donner un côté pompeux. Il n’y a pas la même poésie que dans son précédent roman (sauf peut être dans le personnage d’Henry) mais cela prouve qu’il est capable de changer de style, de narration mais s’intéresse toujours aux humains et à notre monde.
Je n’ai pas le même coup de coeur que pour Bojangles mais je trouve que la patte d’Olivier Bourdeaut se confirme : un style, un univers sans toutefois retombé dans le même que le premier, ce qui aurait été jugé facile. On le lit sans déplaisir, c’est une photographie de nos vies, de ses contradictions et de ses folies….
A fluctibus opes
Après le succès phénoménal de En attendant Bojangles, on attendait Olivier Bourdeaut. En changeant totalement d‘univers, il gagne le pari du second roman.
Une histoire d’hommes. Tel pourrait être le résumé le plus succinct du second roman d’Olivier Bourdeaut. Il a choisi l’univers très particulier des marais salants et le caractère bien trempé d’un paludier pour digérer le succès de En attendant Bojangles, son demi-million d’exemplaires, ses trente traductions et son adaptation en BD et au théâtre. Un choix judicieux à mon sens, car il est difficile de comparer les deux romans. On est ici beaucoup plus proche des comédies cinématographiques comme L’Emmerdeur ou Les compères qui ont prouvé combien l’idée de faire se rencontrer deux personnes venant d’horizons totalement différents pouvait être judicieuse.
Voici donc Jean occupé à récolter le sel de ses marais dans un cadre somptueux, entre Batz-sur-mer et Le Croisic, au bord de la presqu’île de Guérande. Nous sommes au mois d’août, au moment le plus crucial, celui qui décide si une année a été bonne ou non. Mais cette fois, les éléments semblent favorables, comme il l’explique lui-même : « ça fonctionne avec du vent comme pour les bateaux, du soleil comme pour les vignes, des efforts comme avec les femmes, de la patience comme avec les enfants et de la chance comme pour la vie… C’est une bonne saison cette année, nous avons de la chance. »
Cela dit, la fleur de sel se mérite et il ne faut pas ménager sa peine pour trouver l’or blanc. Alors quand au petit matin, il découvre une porsche sur sa palude, un ivrogne endormi sur une bâche après avoir uriné sur la pyramide de sel, son sang ne fait qu’un tour. Il s’empare de sa pelle et s’en va régler son compte à cet homme. «Le tranchant d’acier s’arrêta net à cinq centimètres de la carrosserie. Non, finalement. Son inconscient avait décidé pour lui qu’il ne méritait ni la prison, ni de verser des dommages et intérêts faramineux pour cet homme. L’inconnu dormait toujours, indifférent au procès fulgurant qui venait de le condamner à la décapitation.» Il choisit de le recouvrir d’une bâche et de la laisser mariner dans son jus.
À son réveil Michel ne comprend pas ce qu’il fait là, quel est l’importance de son forfait, mais il sent bien qu’il a failli mourir. Aux invectives de l’un répond l’incompréhension de l’autre. Et avant que les choses ne s’enveniment davantage, il lui faut promettre de dégager son bolide avant la fin du jour.
Après quelques opérations immobilières fructueuses à Nantes, Michel entend conquérir Paris et se constituer un joli magot. Pour l’heure, il passe ses vacances dans un palace et noie sa solitude dans l‘alcool. Au fil du récit, on va comprendre que Jean a suivi l’itinéraire inverse, a quitté Paris pour retrouver de vraies valeurs et une activité qui l’épanouit même si elle lui permet tout juste de joindre les deux bouts. Sans doute n’imaginait-il pas qu’il serait appelé à changer de locution latine. Après avoir fait sien A fluctibus opes (La richesse vient de la mer), il trouvera au bout de quelques rebondissements le sens de Amicitia pactum salis (l’amitié est un pacte de sel). Car Michel va devenir l’employé saisonnier de Jean.
Pour poursuivre la métaphore cinématographique – on imagine du reste fort bien la belle adaptation possible de ce roman – on ajoutera deux rôles secondaires : celui d’un certain Henri, inventeur et seul représentant du «Dédé» le débauché de droite. Il est en quelque sorte le grand frère ou le père spirituel de Jean. «Leur état civil affichait seize ans d’écart, mais le gouffre qui les séparait se mesurait en siècles. La passerelle était jetée, l’histoire pouvait commencer.»
L’adjudant Jules Kédic connaîtra lui aussi son heure de gloire. Jusque là spécialisé dans l’élucidation des vols de bicyclettes, il va se retrouver brutalement face à un cadavre à moitié enfoui dans le marais salant.
Habile réflexion sur le sens de la vie, sur le rôle du statut social, sur la solitude du célibataire au mois d’août, Pactum Salis est aussi une très agréable plongée dans les tréfonds de l’âme humaine où un pacte peut très vite être remplacé par un autre. N’en déplaise aux critiques qui font la fine bouche, dans doute plus par mode et plus pour se mettre eux-mêmes en avant que par honnêteté intellectuelle, ce second roman est également très réussi.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés