Florida
  • Date de parution 12/05/2022
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 172 gr
  • ISBN-13 9782072943591
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
famille enfance Romans français

Florida

3.54 / 5 (981 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le jour de ses sept ans, Elizabeth a la malchance de gagner un concours de beauté. Sa mère n'a dès lors qu'une obsession : faire remonter sa fille sur la première marche du podium. Mais l'enfant ne cesse de la décevoir et chaque défaite se fait plus amère. Pour Elizabeth - grimée, manipulée, exhibée -, l'heure de la révolte est venue. Sous le soleil de Floride, qui dore les corps autant qu'il les brûle, la jeune fille décide de livrer un combat féroce pour que, enfin, sa vie lui appartienne.

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  • Date de parution 12/05/2022
  • Nombre de pages 272
  • Poids de l’article 172 gr
  • ISBN-13 9782072943591
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

J’ai aimé "En attendant Bojangles". Ce n’est pourtant pas le genre de titre pour lequel j’ai de l’appétence, mais j’avais été séduite par le pétillement du texte, le mélange de fantaisie et de tragédie qui m’a par moments presque fait penser à Boris Vian. Pour autant, et bien qu’ayant apprécié, à l’occasion d’une dictée organisée à l’occasion d’un salon littéraire, le naturel et l’humour de l’auteur, je n’ai jamais eu envie de récidiver… jusqu’à ce que je tombe sur un exemplaire d’occasion de son dernier roman. Malgré l’ombre de l’extraordinaire roman de Joyce Carol Oates sur un sujet similaire, et encouragée par les avis positifs de lectrices fort recommandables, je me suis dit "pourquoi pas ?".

C’est malheureusement le "pas" qui l’a emporté…

Elizabeth Vernn voit sa vie basculer le jour de ses sept ans, lorsque sa mère lui offre comme cadeau d’anniversaire une participation à un concours de mini-miss, qu’elle remporte. C’est le début d’une navrante et traumatique épopée de salles des fêtes en salles des fêtes, d'une existence focalisée sur les défilés dominicaux et la préparation qu'ils requièrent chaque semaine, entre séances de coiffage, épilations, et poses de faux cils... Las, Elizabeth, éternelle seconde, ne renouvellera jamais l’exploit de la première fois.

Arrive un moment où la fillette, devenue adolescente, se rebelle. Finis les concours ! elle se débrouille pour être envoyée en pensionnat loin de sa mère toxique et de son inutile de père. C’est le début d’une entreprise de vengeance visant à reprendre le contrôle de son corps, allant jusqu’à le déformer. Mais Elizabeth s’illusionne en pensant que la maîtrise de son corps lui permettra de maîtriser sa vie, et de renouer avec ce qu’elle est. A ce jeu de l’apparence, qui met en avant la plastique -même déformée- aux dépens de l’individualité, il ne peut y avoir de gagnant. 

Ce sujet est sans doute du pain bénit pour un écrivain, non ? Il contient tellement de thématiques potentielles, et est un point de départ idéal pour traiter de la toxicité de certaines relations parents-enfants.

"Florida" aborde bien, d’ailleurs, la plupart des aspects qui y sont liés, qu’ils soient sociétaux -dictature sexiste et arbitraire d’une image de la femme dont on abreuve les enfants dès leur plus jeune âge-, individuels -dérive éducative de parents qui projettent leurs fantasmes irréalisés sur leur progéniture ou qui s’investissent dans leur soi-disant accomplissement pour compenser une vie de couple insatisfaisante-, ou qu’ils concernent ses conséquences psychologiques. C’est d’ailleurs sur ces dernières que s’attarde plus particulièrement l’auteur, insistant sur la difficulté à se construire quand ce qui compte c’est l’image retouchée de vous-même, sur la dichotomie que cela génère entre l’individu et son corps, allant jusqu’au rejet, sur l’isolement, enfin, que cela procure, parce qu’on devient à la fois visible et jalousée. Il appuie aussi sur la forme d’addiction qu’engendre la première victoire, et l’engrenage qui s’ensuit pour l’obtenir à nouveau, à tout prix, en se conformant à une image en décalage avec soi-même. La défaite quant à elle est mère d’impuissance et de frustration, car la course à la beauté, contrairement à la compétition sportive, n'offre même pas l'espoir de s’améliorer à force de travail.

Tout cela est fort intéressant mais… je n’y ai pas cru.

Je ne saurais dire précisément pourquoi mais quand j’ai compris, tout d’abord, que l’intrigue se déroulait aux Etats-Unis, j’ai eu un premier décrochage. Et j’ai gardé jusqu’au bout l’impression de lire un auteur français voulant faire croire à une intrigue américaine. Mais le plus embêtant, c’est de n’avoir pas cru non plus en Elizabeth Vernn, qui est pourtant la narratrice de "Florida", retranscription du journal où elle déverse, crument, sur un rythme heurté, agressif, sa rage, et une haine visant en particulier sa mère. La ligne unique qui guide son discours, interdisant toute nuance, et en même temps sa manière tellement impeccable de jouer sur les mots, de construire ses diatribes, font que tout au long de ma lecture, j’ai vu la plume de l’auteur sous celle de la jeune fille, et entendu, plus que la révolte de son héroïne, l’indignation d’Olivier Bourdeaut. 

"Florida" est joliment écrit, mais sonne faux, et sent le fabriqué. Quel paradoxe quand on y pense ! : Elizabeth n’en devient, une fois de plus, qu’un objet de démonstration, dont on ne parvient à aucun moment à approcher l’authenticité… 


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