Une machine comme moi
  • Date de parution 19/08/2021
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 227 gr
  • ISBN-13 9782072936098
  • Editeur FOLIO
  • Format 172 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Avec IA et Robots Dystopie et Uchronie Anticipation Anglo-Saxon Romans étrangers

Une machine comme moi

3.59 / 5 (605 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Devant nous trônait le jouet ultime, un rêve séculaire, le triomphe de l'humanisme - ou son ange exterminateur."Londres, 1982. Dans une Angleterre assaillie par les conflits politiques, Charlie et Miranda font partie des premiers privilégiés à acquérir un androïde, Adam. Doté d'une intelligence très perfectionnée, il ressemble en tous points à un humain. À une différence près : conçues pour respecter les règles, ces machines n'acceptent pas les imperfections du monde. Lorsque Adam tombe amoureux de Miranda, la situation au sein du ménage se complique dangereusement...

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  • Date de parution 19/08/2021
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 227 gr
  • ISBN-13 9782072936098
  • Editeur FOLIO
  • Format 172 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Londres, 1982. Dans un monde qui ressemble à s’y méprendre au nôtre, quelques détails dissonent : les Beatles sont toujours au complet, les Anglais ont perdu la guerre des Malouines et le chercheur Alan Turing est encore en vie. Grâce à lui, les prouesses technologiques sont inouïes et les avancées scientifiques en matière d’intelligence artificielle fulgurantes. C’est ainsi que Charlie fait l’acquisition d’un «Adam», un androïde doté de l’intelligence artificielle la plus perfectionnée qui soit. Adam ressemble beaucoup à un humain, sait faire la conversation, écrit des poèmes et proclame son amour pour Miranda, la compagne de Charlie. En dépit de la jalousie que cette déconcertante situation induit, le trio vit en bonne entente, insensible aux catastrophes économiques et sociales qui bouleversent l’Angleterre après l’assassinat du Premier ministre et la possibilité d’une sortie de l’Union européenne. Mais Adam et ses semblables ont été conçus pour respecter les règles et ne parviennent pas à accepter les imperfections du monde — notamment le mensonge. La situation va alors se compliquer au sein de cet inquiétant ménage à trois.

Ma lecture

Ce que j’aime chez un auteur c’est lorsqu’il parvient à nous emmener ailleurs, quel que soit l’endroit où il nous transporte, mais qu’il innove tout en restant crédible, qu’il me porte à réfléchir à ce que nous sommes, avons été ou risquons d’être mais sans ennui, sans ton pontifiant et didactique. Et bien c’est ce que m’a offert Ian Mc Ewan en imaginant dans le Londres de 1982, un trio peu ordinaire : un homme, Charlie, une femme, Miranda et Adam, un androïde.

L’auteur installe ce trio dans le Londres politico-économique de l’époque mais en y apportant sa propre touche, traversant la guerre des Malouines, les attentats de l’IRA, les prises de position de Margaret Tatcher etc… en les incluant dans son histoire, les modifiant parfois (nous nous retrouvons en France avec Georges Marchais comme Président, les Beatles se sont reformés, Alan Turing n’est pas mort). Et dans ce monde, Charlie 32 ans, végète, boursicote avec plus ou moins de bonheur et grâce à un héritage achète un des androïdes (Adam ou Eve) mis sur le marché et fait la connaissance de sa voisine Miranda de dix ans sa cadette, dont il tombe immédiatement amoureux.

Mais le personnage le plus intéressant, le plus troublant est Adam car celui-ci est doté d’une intelligence artificielle de haut niveau, qui se veut parfaite surtout en matière d’éthique….. L’homme parfait ! Et c’est là que tout se corse car les deux amoureux ont chacun une part d’ombre, pour des motifs précis et qui ne correspond pas à la morale programmée d’Adam.

Comme le couple, je me suis attachée à cette machine presque humaine, poète à ses heures, tombant lui aussi sour le charme de Miranda. L’auteur lui attribue finalement l’âme de ce roman où chacun, humains et machine, se débat avec sa propre conscience face aux événements, à ses faiblesses et à ses actes. J’ai retrouvé la fluidité de l’écriture teintée d’ironie de Ian Mc Ewan, qui s’amuse à imaginer un Royaume-Uni dans lequel Alan Turing n’aurait pas été contraint au suicide pour éviter la castration chimique et qui devient grâce à ses travaux le « père » des ces humanoïdes modernes.

Un monde parfait allez-vous me dire ?…… Loin de là, faites confiance à l’auteur pour être lucide malgré tout vis-à-vis des humains et y mettre les grains de sable nécessaires car les humains ne sont pas des machines….

A aucun moment le récit se relâche grâce à l’introduction d’événements qu’ils soient politique, financier, judiciaire, familial jusqu’à l’éventualité de l’arrivée d’un enfant au sein du foyer (mais pas une naissance ….cela serait trop simple). C’est un roman à tiroirs multiples qui retient notre intérêt grâce à l’ingéniosité et l’imagination de son auteur. Un récit à la fois utopique, humoristique et peut-être visionnaire.

Ce n’est pas un coup de cœur mais en cette période troublée que nous vivons, où nous nous posons beaucoup de questions sur nos comportements, sur notre façon d’agir dans le futur, j’ai aimé me plonger dans cet autre monde des années 80, dans un passé qui pourrait être notre présent ou notre futur.

Ian Mc Ewan s’est amusé à refaire le monde, à sa manière, en imaginant (comme Paul Auster le fait souvent) : Et si……. Si Alan Turing n’était pas mort, si internet et les ordinateurs régissaient déjà le monde dans les années 80, un monde dans lequel il était déjà question que l’Angleterre sorte de l’Union Européenne…..

Une lecture originale à la fois une page d’histoire revue et corrigée, une dystopie mêlée de science-fiction, une histoire d’amour qui n’est pas une romance et avec laquelle vous ne savez plus finalement ce qui est vrai ou faux….. Mais qu’importe puisque l’important c’est d’imaginer, de voyager et de réfléchir.

Quand McEwan s’essaie à l’uchronie, cela donne un roman fort plaisant, qui pose la question du devenir de l’homme face au progrès.

Nous sommes en 1982. Alan Turing n’est pas mort, Georges Marchais est président de la France, et les Beatles se sont reformés après 12 ans de séparation. La technologie a progressé à la vitesse V. Pour autant, si l’humanité est blasée par le progrès au point de ne plus s’en émerveiller, elle n’en est pas pour autant délivrée des traditionnelles problématiques sociétales. En plus du conflit aux Malouines qui s’amorce, le gouvernement de Margaret Thatcher doit en effet composer avec des mouvements sociaux provoqués par une inflation et un taux de chômage galopants, une recrudescence du racisme, de la pauvreté et des agressions.

Charlie est quant à lui passionné par les androïdes. Aussi, lorsque les premiers robots dotés d’une intelligence artificielle sont mis sur le marché, il saute sur l’occasion et dilapide ses dernières économies dans un exemplaire nommé Adam. Un personnage peu attrayant que ce Charlie, qui vit de boursicotages en ligne, et exprime une haute opinion de lui-même, se considérant comme inventif, généreux… et expert en amour. C’est pourquoi le comportement de Miranda, sa voisine du dessus, avec laquelle il entame une idylle, le laisse parfois perplexe. La jeune femme, de nature plutôt passive, manifestant un intérêt tranquille pour toutes ses propositions, semble cacher un secret…

L’intrigue est centrée sur la manière dont le trio que forment le couple et Adam s’apprivoise, interagit. Le robot imitant l’homme jusque dans l’expression de ses émotions, de ses douleurs, il suscite chez son propriétaire une forme de trouble, et des réactions elles-mêmes guidées par une sorte de réflexe mimétique. Ainsi, bien que persuadé qu’Adam n’éprouve ni sentiment ni douleur, Charlie ne peut s’empêcher de l’interroger sur ses impressions, adhérant ainsi par automatisme à l’imitation, au leurre.

Et bientôt le robot manifeste ses propres volontés, refuse d'être désactivé, et se prétend amoureux de Miranda…

Une intrigue dont l’auteur tire prétexte pour questionner sur ce qui caractérise l’humanité et le vivant, et sur la capacité de l’homme à reconsidérer sa place dans une société où les avancées technologiques tendent à redéfinir une organisation basée sur le travail. Une fois l’être humain délivré des tâches confiées aux robots, sera-t-il libéré ? Pourra-t-il consacrer son temps à s'adonner à l'amour, à l'amitié, à la philosophie… à la quête d’un nouveau sens à sa vie ? Difficile à croire, compte tenu du besoin de transgression de l’homme, de sa propension à la violence, de sa soif de domination, de sa cupidité… 

C’est avec beaucoup d’humour -et aussi du suspense, ajoutant à son intrigue le piment d’une affaire judiciaire-, que Ian McEwan utilise ainsi le "personnage" d’Adam pour renvoyer l’homme à ses limites, à ses défaillances, imaginant des androïdes censés être moralement supérieurs à l’homme incapables d’intégrer l’ignominie et la violence humaines, démunis pour faire face au chagrin et à la douleur. 

L'homme mérite-t-il le progrès si lui-même ne progresse pas ? Faut-il d’ailleurs rêver d’une humanité "parfaite", dans la mesure où l’imperfection de l’homme et sa complexité même sont inextricablement liés à ses réussites (sa créativité, son empathie…) ?

Vaste sujet dont l’auteur s’empare une fois encore avec intelligence, mêlant divertissement et réflexion…


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