
L'intérêt de l'enfant
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Pas toujours facile d'expliquer pourquoi McEwan est, incontestablement, un GRAND écrivain.
Prenez "L'intérêt de l'enfant", par exemple...
Voilà un titre qui a été analysé, résumé, apprécié à de nombreuses reprises sur la blogosphère depuis sa sortie, et je cherche ce que je pourrais bien vous dire pour éviter la redondance. Pour exprimer avec le plus de justesse et de précision possible ce qui fait que ce roman porte bien la marque de son auteur...
Je crois que je peux le résumer en une phrase : McEwan s'adresse à notre cerveau plus qu'à notre cœur. Postulat qui a priori peut sembler peu vendeur... Qu'est-ce en effet que la littérature sans émotions, me direz-vous ? A quoi bon la lecture, si elle ne procure pas quelques frissons ?
Ou peut-être ne direz-vous pas cela du tout, si comme moi, vous attendez aussi de la littérature qu'elle vous stimule intellectuellement, qu'elle vous permette de remettre en cause vos certitudes, ou d'aiguiser votre sens de l'analyse sur des problématiques que vous n'avez sans doute pas l'occasion d'aborder chaque jour avec vos adolescents ou vos collègues de travail...
"L'intérêt de l'enfant" ne fait ni pleurer, ni sourire (ou en tous cas, pas beaucoup !). C'est un livre qui, à l'instar d'un "Samedi" ou d'un "Enfant volé", fait surtout réfléchir. Ses personnages ne suscitent pas une folle empathie, mais ils nous intéressent. La précision objective, rationnelle, avec laquelle l'auteur transcrit leurs pensées, leurs sentiments, éveille chez le lecteur une saine curiosité, l'invite à une observation bienveillante et ouverte.
Bien sûr, ses héros éprouvent des émotions, et peuvent nous toucher, mais il s'attache surtout à en faire des êtres pensants et profondément matures en transcrivant, davantage que leurs émotions pures, leurs cheminements intellectuels.
Son héroïne illustre à merveille cette volonté : de par sa profession, Fiona Maye, juge aux affaires familiales, s'efforce, à chaque affaire, de faire primer le droit, et surtout l'intérêt de l'enfant -sacro-saint credo-, sur les émotions, et les considérations d'ordre social, familial ou religieux. A presque soixante ans, elle est une magistrate reconnue et accomplie, aux dépens d'une vie personnelle qu'elle néglige quelque peu, ainsi que le lui reproche son époux. Chargée de statuer dans une affaire de refus de transfusion sanguine par un adolescent témoin de Jéhovah et atteint d'une leucémie, elle va devoir affronter ses propres questionnements quant à sa capacité à rester neutre et objective... C'est d'ailleurs un beau personnage que compose Ian McEwan, avec cette figure de femme forte mais humble, car exigeante envers elle-même, en quête d'une probité qu'elle sait difficile à atteindre.
Mais son intrigue est avant tout un prétexte à s'interroger sur la responsabilité non seulement des juges, mais aussi de l'ensemble des instances censées assurer le bon fonctionnement du droit et la préservation de l'intégrité des plus faibles. Où s'arrête cette responsabilité ? Dans quelle mesure un magistrat doit-il se sentir concerné par les conséquences de l'une de ses décisions ? Quelle est la part de sentimentalité, même inconsciente, dans la prise de ces décisions ?
Ian McEwan n'apporte pas de réponse. Comme vous l'aurez compris, il préfère nous laisser cogiter...
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