
Les contreforts
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Au seuil des Corbières, les Testasecca habitent un château-fort fabuleux, fait d’une multitude anarchique de tourelles, de coursives, de chemins de ronde et de passages dérobés.
Clémence, dix-sept ans, bricoleuse de génie, rafistole le domaine au volant de son fidèle tracteur ; Pierre, quinze ans, hypersensible que sa sœur protège d’un amour rugueux, braconne dans les hauts plateaux ; Léon, le père, vigneron lyrique et bagarreur, voit ses pouvoirs décroître à mesure que la vieillesse le prend ; Diane, la mère, essaie tant bien que mal de gérer la propriété.
Ils sont ruinés. Dans l’incapacité d’assumer les coûts nécessaires à la préservation du domaine, ils sont menacés d’expulsion. Et la nature autour devient folle : des hordes de chevreuils désorientés ravagent les cultures. Frondeurs et orgueilleux, les Testasecca décident de prendre les armes pour défendre le château, son histoire et finalement ce qu’ils sont.
Je résume
Une famille, les Testasecca, règne sur un château-fort, Montrafet dans les Corbières au sud de Carcassonne, mais peine à le restaurer. Ils se noient dans les procédures administratives et demandes financières pour que le château de leurs ancêtres ne tombe pas en ruines, tentent de consolider ce qui est en passe de s’écrouler, sans compter les rivalités et conflits que celui-ci génère au sein de la commune. Le monument prend l’eau de toutes parts et petit à petit ce qui se devait être une entreprise de sauvetage d’un patrimoine familial va se révéler devenir une guerre de tranchées dans lesquelles la famille va livrer un dernier combat, fourbir ses armes contre l’ennemi qu’il soit le temps, l’usure, les hommes et les rouages administratifs.
Ma lecture
Leur patrimoine, Montrafet, est frappé d’un arrêté de mise en péril. Tout s’écroule ou menace de s’écrouler. Que ce soit Léon, le baron, tel Minotaure, régnant en maître despotique sur ses terres, Diane, que rien ne prédestinait à s’occuper de devis, démarches, gouffre financier, relances etc… car peu de ressources et trop de dépenses, Clémence, 17 ans, leur fille débrouillarde, bricoleuse, tenace et Pierre, 15 ans, leur fils, sensible et miraculé d’un orage, celui que l’on surnomme « le baron perché » car sauvé d’un orage par Loghauss la sinagrie d’après la légende villageoise, car ici nous sommes au cœur des Corbières que l’auteur connaît bien où les vieilles pierres et certains esprits peuplent la campagne.
Ce récit tient de l’épopée, de celle que mène une famille qui vit en camp retranché sur ses terres, guettant (et quêtant) subventions et aides mais plus souvent d’espoirs , de ventes de stères des bois du domaine, de braconnages pour survivre en presque total autarcie. C’est un combat de chaque jour voire de chaque minute qu’il faut affronter, au fur et à mesure que tombent les pierres, que les étayages se succèdent et deviennent eux-mêmes dangereux, où il faut savoir mener l’Hyperélectreyon, la bétonnière et la truelle mais également l’administratif que cela demande à travers formulaires, réclamations et petites combines pour récupérer le moindre euro.
Clémence donnait les directives, véritable artisan maçon, chef de chantier, architecte des causes perdues. (p121)
Ils sont 4, les 4 contreforts qui se soutiennent et soutiennent une forteresse qui a perdu de sa superbe et se démantèle, ils la maintiennent vaille que vaille, car fier de leur passé et de leurs ancêtres, ils en font une question d’honneur pouvant aller jusqu’au sacrifice.
Alors ce n’est pas la maréchaussée, ni un notaire ou un promoteur immobilier qui vont les contraindre à renoncer, Léon n’hésitant pas à jouer de la voix et des poings pour rendre sa justice, Clémence, le voilier blanc qui ne plie jamais les voiles, et puis parce qu’ils y ont trop déjà perdu en amour, en amitié pour déserter. Alors dans tout combat il y a parfois une dernière bataille à mener, un champ du cor avant la curée. L’auteur dresse l’inventaire des sacrifices et pertes faits au nom de la bâtisse, qu’ils soient sentimentaux ou amicaux.
Comme dans tout combat chacun des personnages a fait des sacrifices qu’ils soient personnels, sentimentaux ou amicaux mais sans pour autant renier leurs choix car quand on est un ou une De Testasecca on ne renonce pas, d’autant que la devise de la famille depuis des siècles leur insuffle l’énergie et les rattrape quand le sort s’acharne
Qu’est-ce qui n’est pas impossible ?
Guillaume Sire dont j’avais énormément aimé Après la longue flamme rouge, que j’avais découvert avec Réelle, se lance, lui aussi, dans une aventure à chaque écriture, naviguant sur des thème totalement différents car comment ne pas penser à ses familles qui héritent ou achètent des châteaux ou propriétés historiques délabrés ou en ruines, se lançant dans le faramineux travail de restauration et ce qu’il engendre d’abnégation, d’humilité pour leur garder superbe et dignité.
J’ai retrouvé l’écriture de l’auteur, insufflant le souffle du romanesque et de l’épique pour faire de son roman un récit où se mêlent les déboires et tracasseries d’un clan unit par l’amour d’un lieu et de son environnement, car la nature y est omniprésente qu’elle soit au niveau du végétal mais également du monde animal. Ici tout fait corps. J’ai été parfois un peu perdue par tous les termes propres au lieu (qui auraient peut-être nécessités une définition en base de page), mais j’ai renoncé à tout savoir et me suis laissée porter par l’épopée de ces chevaliers d’une cause que l’on comprend perdue.
Ce qui se lit au début comme le quotidien imprévisible des propriétaires des lieux, jamais à l’abri d’un effondrement, d’une chute de machicoulis ou autre coursive, ne possédant plus que leur ingéniosité et imagination pour poser des emplâtres sur des « jambes de bois » qui ne demandent qu’à se briser, devient, au fil des pages, un dernier combat héroïque d’une rare intensité.
J’ai aimé.
Qu’est-ce qui n’est pas impossible?
Pour son nouveau roman, Guillaume Sire change de registre. Le Prix Orange du livre 2020 avec Avant la longue flamme rouge nous entraîne cette fois sur les chemins de l’Aude où une famille tente de sauver son château. Un combat inégal, mais une vraie épopée!
Après le succès de Avant la longue flamme rouge, notamment couronné par le Prix Orange du livre 2020, Guillaume Sire a répondu aux questions du portrait chinois de La bibliothèque de Juju. A la question, s’il était un endroit du monde, le romancier a répondu Montahut: «C’est une colline près de Carcassonne. Il faut passer par le village de Palaja, et monter dans les Corbières, vers le Col du Poteau. Après la bergerie de Montrafet, vous continuez sous le grand cèdre bleu, puis vous montez entre les genêts et les chêneverts, à gauche, et vous arrivez à Montahut.» Si je reviens sur cette description, c’est parce qu’elle nous livre la clé de ce nouveau roman précisément situé dans cette région de l’Aude.
Léon Testasecca est le châtelain de Montrafet. Mais à l’image de son château qui tombe en ruines, il ne possède plus grand chose de sa gloire passée et doit se battre pour ne pas être expulsé. Fort heureusement, il peut compter sur sa famille. «Clémence, dix-sept ans, bricoleuse de génie, rafistole le domaine au volant de son fidèle tracteur; Pierre, quinze ans, hypersensible, braconne dans les hauts plateaux; Diane, la mère, essaie tant bien que mal de gérer la propriété.» Un clan qui va devoir faire face à une montagne de problèmes pour tenter de sauver leur héritage.
Léon Testasecca est un frondeur. Il n’hésite pas à faire le coup de poing pour défendre ses idées et son honneur. S’il imagine que le vin, qu’il ingurgite en grandes quantités, sera peut-être sa planche de salut, il paraît bien seul à penser que la fortune se trouve dans son vignoble. Mais ceux qui pensent qu’il y a une mine d’or sous le château fantasment tout autant. Tandis que Pierre chasse, Clémence passe ses journées à consolider ce qui peut l’être. Et Diane se bat pour obtenir des subventions, obtenir la mansuétude de l’administration et des créanciers.
De retour de l’une de ses escapades, Léon découvre qu’un arrêté d’expulsion vient d’être édicté parce que pour l’administration, le monument est désormais en péril. Mais ce n’est rien en comparaison des engins de chantier qui débarquent un beau matin et entreprennent de préparer le terrain pour y ériger un lotissement. Car une partie du terrain a été préemptée sans l’accord de la famille et que désormais, il va falloir aussi engager les peu de moyens à disposition dans un combat juridique long et incertain.
Mais pour Léon et les siens, il est hors de question de céder. La guerre est déclarée!
Cette nouvelle version du combat du pot de terre contre le pot de fer est une tragédie en cinq actes que Guillaume Sire nous livre avec le bruit et la fureur qu’il faut y associer pour faire monter la tension dramatique. Les croyances et la légende bâtie autour du «minotaure de Montrafet» ajoutant aussi à cette épopée le poids du mythe.
Et quand Diane, la princesse parisienne, murmure contre la poitrine de son Minotaure de mari: «J’ai peur parfois que tout cela mène à une impasse. J’ai peur que le combat soit perdu d’avance. J’ai peur que la victoire soit impossible.» il peut affirmer avec force la phrase qui le guide depuis toujours: «Qu’est-ce qui n’est pas impossible?»
Guillaume Sire a retrouvé non seulement les terres de son enfance, les goûts et les odeurs, mais aussi les rêves qui ont construit le romancier qu’il est aujourd’hui devenu. Avec cette envie un peu folle de déplacer des montagnes par la force des mots… et rendre l’impossible possible.
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