Rue Mexico
  • Date de parution 23/02/2023
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 236 gr
  • ISBN-13 9791036001338
  • Editeur ATALANTE
  • Format 198 x 140 mm
  • Edition Grand format

Rue Mexico

3.75 / 5 (30 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Les gens qui habitent dans des ports gardent toujours espoir. » Des voitures brûlent aux quatre coins du monde. À Hambourg également. Dans l’une d’elles, on retrouve le cadavre d’un fils du clan Saroukhan. Ces anciens mercenaires de l’Empire ottoman sont devenus de puissants trafiquants installés à Brême.Qui a tué Nouri Saroukhan ?La procureure Chastity Riley est de retour avec son collègue Ivo Stepanovic. Doivent-ils chercher la mystérieuse jeune femme qui observait la voiture du toit d’un immeuble ? La vérité se cache-t-elle au sein de l’entreprise d’assurances où Nouri travaillait et gagnait beaucoup d’argent ? Rue Mexico raconte comment deux jeunes, tels Roméo et Juliette, tentent d’échapper à leur milieu et à sa violence. De son côté, la vie de Chastity Riley est bouleversée par le retour d’un ancien amant…Simoche Buccholz cartographie les différents visages de la criminalité, dans les gangs comme dans les grandes entreprises. Prix du Polar allemand 2019 Traduit de l’allemand par Claudine Layre.

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  • Date de parution 23/02/2023
  • Nombre de pages 256
  • Poids de l’article 236 gr
  • ISBN-13 9791036001338
  • Editeur ATALANTE
  • Format 198 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Ce n'est pas tant une histoire de parité, ce n'est pas tant une logique de quantité, mais bien une question d'attitude qui font que bon nombre d'héroïnes de la littérature noire occupent désormais une place à part en projetant un regard bien particulier sur le monde qui nous entoure à l'instar de Chastity Riley, cette procureure allemande, officiant à Hambourg et dont l'apparition sous la plume de Simone Buchholz coïncidait avec la création de la collection Fusion nous proposant le fameux Nuit Bleue (Atalante/Fusion 2021), texte d'une audace et d'une originalité narrative peu commune nous entraînant dans le monde interlope des nuits hambourgeoises sur fond de trafic de stupéfiants provenant des cités de l'ancienne Allemagne de L'Est. Avec Béton Rouge (Atalante/Fusion 2022), second roman de la série de celle que l'on surnomme désormais "Chas", Simone Buchholz abordait le thème de la maltraitance d'enfants en nous emmenant notamment du côté de la Bavière tout en évoquant les dérives des grandes entreprises allemandes et plus particulièrement celles des grands groupes médiatiques. C'est peu dire que l'on apprécie de retrouver cette femme au profil peu commun oscillant entre force et détermination dans le cadre de son travail et une certaine fragilité qui transparait notamment dans la contexte de sa vie sentimentale qui va connaître quelques aléas dans Rue Mexico, troisième roman de la série que Claudine Layre traduit toujours aussi brillamment.

Les voitures brûlent dans toutes les villes du monde et Hambourg ne déroge pas à la tradition. Pourtant dans l'une d'entre elles, on extirpe le cadavre d'un jeune homme que l'on identifie rapidement comme étant le fils du clan Saroukhan, une communauté de l'ancien empire ottoman qui trempe désormais dans le trafic de drogue du côté de Brême. Chargée de l'enquête, Chastity Riley va devoir dresser le profil de la victime pour tenter de retrouver l'auteur du meurtre. Peut-être obtiendra-t-elle de l'aide de la mystérieuse jeune femme qu'elle a aperçu sur le toit d'un immeuble et qui a probablement assisté à toute la scène ? Parviendra-t-elle à extirper quelques éléments de cette communauté soudée qui ne souhaite pas frayer avec les autorités ? Et qu'en est-il de cette compagnie d'assurance pour laquelle travaillait la victime en lui offrant de confortables rémunérations ? Et puis comme pour interférer dans une enquête déjà difficile, il y a le retour de Inceman, un ancien amant qui va bousculer la vie sentimentale de Chastity Riley.

On remarque un certain dépouillement qui caractérise l'ensemble des intrigues narratives de la série Chastity Riley permettant à Simone Buchholz d'aborder de manière assez directe les thèmes sociaux qu'elle souhaite mettre en exergue. Pour ce qui est de Rue Mexico, la romancière aborde donc le sujet de la migration et de l'intégration et de toutes les difficultés qui en découlent, ceci pus particulièrement au travers de cette communauté Mahallami issue des tribus ottomanes d'autrefois et qui est désormais apatride. Pour en découvrir certains contours, on adoptera les points de vue de Nouri et d'Aliza défiant leurs familles respectives pour vivre leur histoire d'amour remontant à l'enfance, en refusant de suivre les préceptes et les traditions quitte à subir la violence et le rejet. Comme à l'accoutumée, Simone Buchholz nous offre avec Aliza, le portrait d'une jeune femme au caractère bien affirmé nous évitant ainsi l'écueil de l'émotion facile et larmoyante pour s'intéresser à cette détermination qui anime ce personnage d'un force peu commune qui nous renvoie évidemment vers Chastity Riley confrontée une nouvelle fois aux aléas de sa vie privée. Mais il faut également s'intéresser à la trajectoire de Nouri Saroukhan qui, en quittant une famille aux comportements tribaux, voire mafieux, en intègre une autre, ceci sur le plan professionnel en refusant d'intégrer les codes de conduite d'une compagnie d'assurance et plus particulièrement de ses collègues en quête de performances à tout prix. Avec des comportements similaires tout aussi douteux les uns que les autres, on observe ainsi l'impasse dans laquelle s'engouffre ce jeune homme rejetant les règles familiales et professionnelles le conduisant à finir dans une voiture enflammée. Tout l'enjeu réside donc à déterminer qui a pu attenter à la vie de Nouri au détour d'une enquête aux contours incertains en s'achevant sur une scène abrupte et détonante qui désarçonnera une nouvelle fois le lecteur. 

Encore davantage de poésie et de spleen émergent de Rue Mexico où Simone Buchholz décline au détour de ces voitures s'embrasant dans les villes du monde, d'une phrase brève, voire même d'un unique mot qui sonne toujours juste, la fragilité des pensées incertaines d'une femme étonnante trouvant le réconfort autour d'un verre qu'elle partage avec ses amis et collègues policiers que l'on retrouve avec un même plaisir dans cette atmosphère chaleureuse du Blau Nacht, bar attitré d'une procureure au charme indéniable.

Les grandes villes du monde comptent chaque jour leur lot de voitures incendiées. C’est devenu banal, et ne suscite plus l’émoi de forces de l’ordre qui ont de quoi s’occuper par ailleurs. Sauf que cette fois, il y avait un homme dans le véhicule. Un dénommé Nouri Saroukhan, selon la carte grise retrouvée sur le lieu du crime. 

Chastity Riley, procureure à Hambourg, secondée par son collègue Ivo Stepanovic, est chargée de l’enquête, qui les amène à Brême. Ils y découvrent l’emprise sur les trafics en tous genres d’une organisation criminelle opaque et particulièrement violente. Les Mahallami sont une minorité ethnique de Turquie, descendants de tribus guerrières chargées de défendre une partie de l'empire ottoman. Leur clan, auquel appartenait la victime, est parfaitement hermétique, et sa dangerosité semble le rendre invincible. Les enfants y sont élevés dans l'habitude de l'extrême violence dès le plus jeune âge. Les femmes, soumises à la volonté des hommes, y sont muselées, et mariées de force. C’est une communauté qui a la particularité de ne rire jamais, dont les règlements de comptes intestins, toujours très sanglants, dépassent une police disposant de moins en moins de moyens.

Trouver, dans ce contexte, l’assassin de Nouri Saroukhan, renié par les siens, va s’avérer aussi compliqué que périlleux, les enquêteurs devant se colleter tantôt avec des Mahallami franchement hostiles, tantôt avec des zélotes du monde de la finance ayant érigé le fric et les signes extérieurs de richesse au rang de Dieux, et qui ne suscitent pas davantage de sympathie.

Chastity Riley est la narratrice, héroïne mémorable et atypique, qui vit dans un entre-deux permanent -on lui confie des affaires quand personne d'autre n'a le temps de s'en occuper-. Elle est toujours épuisée, boit beaucoup trop et ne prend pas soin de son apparence, mais cela ne l’empêche pas d’être percutante, inventive et toujours sur le pont. Elle nous livre sa parole en toute spontanéité, avec une familiarité souvent drôle. Le flux de ses pensées, constitué de considérations tantôt blasées, tantôt rigolardes, mais toujours lucides, est empreint d’un humour désabusé et d’un grand sens de l’autodérision. 

Ses déambulations urbaines nous amènent dans les quartiers délaissés de Hambourg où la décrépitude flétrit autant les murs que les habitants. Tout au long du roman, ville et personnages se mettent à l’unisson, se calquant sur les mêmes rythmes, atmosphère et état d’esprit s’interpénétrant.

"C’était comme si les bâtiments s’écroulaient sur les gens. Un, deux cubes colossaux, carrés gigantesques, tous morts. Des architectes sous speed ont voulu jouer à Tetris mais ont perdu le contrôle. Ici et là, monstrueux, des blocs de béton lavé et d’acier ; dans les années 60 et 70 du siècle dernier, ils étaient blancs et brillants – depuis, la lumière s’écaille par grosses plaques.

Partout des fissures.

Entre elles, du verre réfléchissant impitoyable. Les rares vitres ouvertes ont peut-être été défoncées ou brisées, en tout cas elles ont disparu – va savoir comment se sont formés ces trous noirs dans les façades. Les rues sont des abîmes ; bien qu’on ait planté un arbre solitaire ou créé un espace vert courageux ici ou là, c’est un lieu qui ne convient à aucun être vivant, quel qu’il soit."


C'est un texte à la fois mélancolique et nerveux, empreint d’une fausse désinvolture sous laquelle affleure le désespoir que provoque la noirceur du monde.


Chastity Riley de Simone Buchholz est de retour dans Rue Mexico.

Nouri Saroukhan, du clan Saroukhan de Brême est retrouvé mort dans sa voiture incendiée. Il s’avère rapidement que c’est un assassinat. Il semblerait qu’une jeune femme ait été témoin de l’affaire, mais elle a disparu. Chastity Riley et son collègue flic Ivo Stepanovic sont en charge de l’affaire et vont devoir aller à Brême interroger la famille. Problème, dans le clan Saroukhan, comme dans toute la communauté dont ils font partie, on considère les lois allemandes comme nulles et non avenues. Pour ne pas arranger les choses, pour une raison inconnue, ils considère que Nouri ne fait plus partie de la famille.

Un plaisir de retrouver Chastity, ses déambulations dans Hambourg, ses nuits de cuite, ses relations compliquées, sa bande. Tout ce que vous avez aimé dans les précédents volumes est là dans Rue Mexico.

En prime cette fois la description au vitriol de deux communautés. La première les Mahallami, originaires de l’empire turc, passés par le Liban, rejetés de partout, venus s’installer en Allemagne. Une communauté qui n’obéit qu’à ses propres lois, où le clan prime tout, et où l’individu, surtout s’il est de sexe féminin, ne compte pas.

La deuxième, les groupes de mâles blancs travaillant dans des secteurs de la finance et des assurances où on brasse beaucoup d’argent et où la réussite se matérialise par la voiture. Une communauté qui tourne autour de quelques valeurs : le fric, la bagnole et la coke qu’on s’enfile dans le pif.

Les deux communautés prennent cher. Le tout entre deux balades poétiques et alcoolisées dans Hambourg. Que voulez-vous de plus ?

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