D'encre et d'Os

Synopsis

La connaissance donne du pouvoir. Le pouvoir corrompt les âmes les plus pures.

Impitoyable, surpuissante et désormais présente dans toutes les métropoles du monde, la Grande Bibliothèque régit selon ses convictions le flux de connaissances rendu accessible aux masses. Grâce à l’alchimie, elle peut fournir instantanément le contenu des plus grandes œuvres de l’histoire à qui souhaite les lire, mais la possession de livres est interdite.

Même si la majeure partie de son savoir provient de livres illégaux obtenus par sa famille sur le marché noir, Jess Brightwell croit en la valeur de la Bibliothèque. Mais quand il est envoyé à Alexandrie pour concourir à un poste d’érudit, ce qui lui permettrait d’opérer clandestinement pour sa famille, sa loyauté est mise à rude épreuve. Car alors qu’il se lie d’amitié avec les autres postulants et découvre ses véritables talents, il commence à lever le voile sur les sombres secrets de la plus importante et la plus vénérée institution du monde.

Ceux qui contrôlent la Grande Bibliothèque sont prêts à tout pour défendre la connaissance. Elle est, pour eux, plus précieuse qu’une vie humaine.

Et bientôt, les livres, mais également les hérétiques, se mettront à brûler…

Avis lecture

Mais quelle est donc cette pépite ?

Eh bien, c’est un achat impulsif fait au salon des Halliennalles de 2022. Séduite par la couverture et par le synopsis, je n’ai pas réfléchi bien longtemps avant de l’embarquer. C’est pourtant très différent de ce que je lis d’habitude, mais mon instinct ne m’a pas trompée. C’est une pépite comme on en voit rarement !

Attention : il y a une erreur de traduction dans le titre de la saga. Techniquement, elle est référencée sous le nom La Grande Librairie, mais devrait s’intituler La Grande Bibliothèque. C’est d’ailleurs ainsi qu’est désignée l’institution au cœur de l’histoire, dans le texte. Dommage, mais que ça ne vous empêche pas de découvrir cette série qui fut, pour moi, un véritable coup de cœur. Pour preuve, j’ai lu ce premier volet en moins de trois jours !

Et si je vous disais que vous ne pouviez posséder aucun livre ?

Voilà un interdit qui choquera forcément tous les passionnés de lecture, moi la première. Je n’ai donc pas pu résister à l’appel de ce worldbuilding centré sur les livres et, plus encore, sur l’interdiction qui les entoure. 

Bien sûr, il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. Rachel Caine ne se contente pas de cette seule restriction et profite de ce premier tome pour développer tout un tas de règles, de dérives et de pouvoirs réservés à l’élite. C’est brillamment maîtrisé, sans pour autant se révéler complexe, puisque le récit se déroule dans un monde similaire au nôtre. Quelques grands événements de l’Histoire ont néanmoins été remaniés depuis l’apparition de l’écriture égyptienne, ce qui me permet de qualifier cette saga d’uchronie réussie !

Du reste, le contrôle absolu des livres et, par extension, du savoir, débouche sur un contexte riche en tensions, en dangers et en révoltes. Passionnant !

Une ambiance dark academia pour ce premier opus

Derrière les apparences imposées par la Grande Bibliothèque, nombreux sont ceux qui luttent contre son influence. La famille de Jess, le héros principal, est de ceux-là, même si son but est loin d’être noble : s’enrichir grâce au trafic illégal de livres. Elle ne résiste donc pas à la tentation d’envoyer l’un de ses enfants à Alexandrie dans l’espoir qu’il décroche un poste d’érudit et joue les agents doubles. 

Bien que conscient des machinations familiales, Jess est heureux de cette destinée, car celle-ci lui permet d’être en contact avec les livres qu’il chérit depuis toujours. Le voilà donc embarqué dans une série d’épreuves dont il sous-estime, au début du moins, les dangers sous-jacents. Cela est d’autant plus vrai qu’il ne comprend pas d’emblée les enjeux qui se cachent derrière cette formation réservée à une poignée d’élèves seulement. Presque sans le savoir, il met le doigt sur d’obscurs complots et perce de sombres mystères, autant d’éléments qui n’ont cessé de me convaincre tout au long de ma lecture.

Simple au départ, l’intrigue prend progressivement de l’ampleur et j’ai découvert avec beaucoup d’enthousiasme ses ramifications et ses zones d’ombre.

Des personnages creusés et attachants

Bien qu’il s’agisse d’une saga young adult, je n’ai rencontré aucun cliché dans la construction des personnages. Certes, on n’échappe pas à la petite romance, mais celle-ci est plaisante et, surtout, elle sert diablement bien l’intrigue.

Personnellement, j’ai beaucoup d’affection pour Jess, mais qui n’en aurait pas pour un amoureux des livres ? Courageux mais pas téméraire, intelligent mais pas prétentieux, gentil mais pas totalement innocent, il concilie plusieurs facettes qui font de lui un héros à la hauteur de cette fabuleuse saga.

Notez qu’il est bien entouré lors de sa formation à Alexandrie, mais il est très facile de se repérer parmi les différents personnages. Au début, Rachel Caine leur donne quelques traits de caractère suffisamment prédominants pour que l’on puisse les distinguer et, progressivement, elle leur ajoute des nuances. Elle donne à chacun un but, des rêves et même de l’espoir…

Mention spéciale pour Wolfe, l’érudit en charge de la formation, dont j’ai apprécié toute la dualité. Sous ses airs de tyran, il a bien plus à cœur les intérêts de ses élèves qu’il ne voudrait le faire croire !

À quand la suite ?

Très vite, je l’espère, car la fin D’Encre et d’Os est une explosion d’action et de rebondissements. Le hic, c’est que le tome 2 n’est temporairement plus disponible en relié, or j’aimerais avoir tous les volumes dans le même format. J’attends donc sa réimpression avec grande impatience !