
Villa triste
Résumé éditeur
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Il y a une décennie, Victor Chmara avait dix-huit ans. Afin d'échapper à un vague danger le menaçant à Paris (où régnait alors une "ambiance policière déplaisante"), il séjourna dans une station thermale savoyarde. Il y fit la connaissance de la belle Yvonne Jacquet, actrice débutante avec qui il vécut durant quelques semaines une relation pseudo amoureuse. Le couple, installé dans une chambre du luxueux hôtel l'Hermitage, y cohabitait avec le dogue allemand et dépressif d'Yvonne, et passa, le temps d'une saison, de nombreux moments en compagnie de Meinthe, ami de la jeune actrice, homme énigmatique aux tics étranges, exerçant la médecine en suisse.
De retour sur les lieux, il convoque ses souvenirs, y déambule. Sa mémoire n'est pas toujours fiable, et les fantasmes y tiennent sans doute une bonne place, mais peu importe : ce qu'il évoque est de toutes façons une réalité faite de faux-semblants. Ce qu'il sait des protagonistes de son histoire relève en effet autant de secrets et de mensonges que de faits avérés. Le récit en acquiert une texture presque éthérée, les héros se dotant d'une dimension quasi fantomatique. Le narrateur lui-même nous apprend ne pas s'appeler Victor Chmara ; il s'était inventé à l'intention d'Yvonne un titre de Comte russe, et un passé romanesque mettant en scène des ancêtres ayant fui la Révolution bolchevique. Nous ne saurons jamais qui il est réellement. Nous comprenons, par bribes, que c'est un individu sans réelle attache. Les seuls souvenirs personnels auxquels il fait brièvement allusion se rapportent à une enfance parisienne, et à des rendez-vous hâtifs que lui donnait son père dans les halls impersonnels d'hôtels divers.
Aussi, Victor -puisque c'est le seul prénom que nous lui connaissons- donne l'impression d'être sans consistance, d'être un spectateur de ce qu'il raconte, sans que cela amoindrisse le plaisir et l'intérêt que l'on prend à la lecture. Car tout tient dans la subtilité de l'ambiance créée par Patrick Modiano, dans ce mystère teinté de nostalgie qui vous charme subrepticement, dans cet esthétisme à l'élégance volontairement surfaite qui nimbe son récit d'un voile de décadence et de légère excentricité.
Vous lisez en prenant conscience de tenir là quelque chose de beau, la principale force de l'auteur résidant dans sa capacité à nous enchanter mine de rien, avec facilité et discrétion...
J’avais lu ce livre il y a bien trente ans (je sais ça ne me rajeunit pas !), je ne me souvenais plus de l’intrigue mais encore de l’ambiance. J’ai décidé de le relire dans le cadre du challenge multi défis de Babelio pour l’item concernant un livre basé sur la mémoire. Ce thème est d’ailleurs récurrent dans l’oeuvre de Modiano.
Le narrateur revient douze ans plus tard, en hiver, dans une ville d’eau dans laquelle il a passé l’été 1963. La ville est un mélange d’Annecy et d’Evian, mais elle n’est pas nommée, toutefois les lecteurs qui connaissent ces deux villes les reconnaîtront facilement. Tout est désert et désolé, il voit de loin le docteur René Meinthe et c’est l’occasion de laisser libre cours à ses souvenirs et à sa nostalgie .
Durant l’été 1963, le narrateur a dix-huit ans, il a peur de la guerre d’Algérie et part se cacher dans cette ville située au bord du lac Léman (pas non nommé mais facile à reconnaître) car il pense qu’il lui sera facile de s’enfuir en Suisse si le besoin s’en fait ressentir. On ne connaît pas son vrai nom, mais cet été-là il choisit de s’appeler le comte Victor Chmara et se dit émigré russe. Il vit dans une modeste pension et évite de se faire remarquer, il se promène dans la ville et se sent séparé des autres jeunes qu’il observe de loin. Un jour il rencontre Yvonne dans le hall d’un hôtel luxueux, ils parlent, se promènent dans les jardins. Le soir René Meinthe se joint à eux, il est un ami de longue date d’Yvonne. Il est homosexuel et se fait appeler la Reine Astrid. Yvonne et Victor ne tardent pas à s’installer ensemble au palace. La jeune fille a eu un petit rôle dans un film d’un réalisateur autrichien. Les trois amis passent un été de rêve, entre fêtes et évènements mondains, mais quand Victor croit à son rêve et veut lui donner corps, Yvonne refusera de s’engager. Le rêve prend fin brutalement. Yvonne et René gardent leur mystère.
La nostalgie est partout dans ce livre magnifique. Des souvenirs imaginaires se mêlent aux vrais, alors qu’il se promène avec Yvonne à Evian, Victor rêve du Berlin d’avant-guerre qu’il ne peut avoir connu. Toute l’histoire est une sorte de rêve dans lequel les personnages se mentent à eux-mêmes et entre eux. Il s’écroulera quand Victor voudra lui donner une réalité et une durabilité. La langue est absolument magnifique et riche, les descriptions inattendues et originales. Même s’il ne se passe pas grand chose, l’univers de Modiano recèle une grande magie.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés