L'horizon qui nous manque
  • Date de parution 05/05/2021
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 182 gr
  • ISBN-13 9782743653248
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs

L'horizon qui nous manque

3.45 / 5 (49 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Entre Gravelines et Calais, dans un espace resté sauvage en dépit de la présence industrielle proche, trois personnages aux individualités marquées sont réunis par les circonstances. Des gens que les aléas de l'existence ont amenés à vivre en marge de la société : Anatole le retraité qui rêve d'une chasse mythique, Lucille l'institutrice qui s'est dévouée pour les migrants de la jungle, et Loïk, le criminel imprévisible qui veut pourtant croire qu'une autre vie est possible. La cohabitation ne va pas tarder à déboucher sur une conflagration... Lauréat du Grand Prix de Littérature policière et double vainqueur du prix Mystère de la critique, Pascal Dessaint signe une peinture noire et sensible de la révolte contemporaine. « Un mélange subtil de tendresse et d'humanité, de cruauté et de poésie. » Michel Abescat, France Inter

livré en 5 jours

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  • Date de parution 05/05/2021
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 182 gr
  • ISBN-13 9782743653248
  • Editeur RIVAGES
  • Format 169 x 110 mm
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l’avis des lecteurs

 J’ai bien failli passer à côté de ce livre, cela aurait-été dommage car je viens de découvrir un auteur que je ne connaissais pas et dont le style et la narration m’ont enchanté. Dans ce roman noir nous faisons la connaissance de trois marginaux, trois personnages, de trois destinées et d’une rencontre qui tissera des liens tant dans l’adversité que dans l’amitié naissante. Anatole est retraité, il vit sur un petit terrain en bord de mer dans son mobil home et loue une caravane à Lucille et une baraque à frite transformée en habitat à Loïk. Lucille institutrice, c’était investi dans l’aide aux migrants et en ressort profondément blasée pour ne pas dire blessée. Loïk arrive un beau matin avec un lourd passé de criminel derrière lui et un caractère imprévisible. Ces trois là se sont bien trouvés, ils auront des choses à vivre ensemble et c’est ce que nous conte l’auteur avec un savoir écrire sur la dure réalité de la jungle de calais et de son démantèlement tout en subtilité. Il conserve des trésors de tendresse et de réminiscences partagées au sujet du grand Gabin et de ses réparties cinématographiques qui viennent ponctuer et alléger le récit. L’ambiance ainsi crée est à la fois triste et réaliste mais les personnages arrivent à nous faire voir les choses de leur point de vue et l’on en retire une douce chaleur humaine. Il y a de superbes scènes de nature sur les plages entre Gravelines et Calais, de belles descriptions de la faune et de la flore. Quand au blockhaus de la seconde guerre mondiale, il abrite encore leur lot de mystère et de secret. Avec ce livre j’ai ressenti ce que cela pouvait être de vivre dans l’instant présent, en partant à la chasse où à la pèche pour se nourrir. Vivre petitement certes, retrouver des valeurs d’écoute, de non jugement et de partage entre humains et voir aussi de quelle façon les choses peuvent mal tourner, un livre riche d’enseignement. Bonne lecture.

Un trio se forme par les aléas de la vie. Des personnalités bigarrées s’assemblent par leur attirance respective à vivre à la marge. Ce ne sont pas des marginaux mais ils refusent les conventions, ils abhorrent les strictes règles d’une société vissée sur les normes, rongée par la standardisation placée sous un joug panurgien. Ils composeront sur les plages pas-de-calaisiennes pour se serrer les coudes, créer leur monde propre et tenter de « laver » certaines scories de leur passé. Leurs existences coulent au fil de l’eau et les couleurs entrent dans celles-ci. Garderont-elles leur éclat?

«Entre Gravelines et Calais, dans un espace resté sauvage en dépit de la présence industrielle, trois personnages sont réunis par les circonstances : Anatole, le retraité qui rêve d’une chasse mythique, Lucille, l’institutrice qui s’est dévouée pour les migrants de la jungle et se retrouve désabusée depuis le démantèlement, et Loïk, être imprévisible mais déterminé, qui n’a pas toujours été du bon côté de la loi, peut-être parce que dans son ascenseur social, il n’y avait qu’un bouton pour le sous-sol. Laissés pour compte ? Pas tout à fait. En marge ? C’est sûr. En tout cas, trop cabossés pour éviter le drame. 

Pascal Dessaint nous ramène dans le Nord avec ce trio de personnages qui aiment Jean Gabin, mais qu’on verrait bien chez Bruno Dumont. »

En ouvrant le roman, on laisse derrière soi une couverture nous invitant à l’abandon; L’abandon dans une plénitude bercée par l’insouciance et la liberté. Et les trois protagonistes au départ se jaugent, tout en ayant conscience que leur apparaît concrètement ce qu’ils étaient venus chercher. On s’insère, aussi, dans un tableau naturaliste en croisant cette faune côtière nordiste riche qui ne laisse pas de marbre. 

Pascal Dessaint possède cette écriture suintant l’humanité et la bienveillance spontanée. Il la met en exergue pour affirmer ses convictions et scander ses valeurs cardinales. Si l’avenir lui décerne des prix, je lui décernerai le Prix de la Page 111 dont l’extrait montre les aspirations et les motivations d’écriture d’un écrivain attachant:

« Thibaut s’est demandé à quoi ça rimait, si on se moquait de lui. Il ne se l’est pas demandé longtemps.Un grand coup de pied dans la chaise sur laquelle il était assis l’a fait basculer en-avant. A peine le temps de réaliser et Loïk l’attrapait par la ceinture du pantalon et le col de sa veste. Il l’a soulevé haut. Thibaut ne pouvait pas être plus pantelant, tel un scarabée à agiter les pattes dans le vide. Loîk ne m’avait jamais paru aussi affreux, avec son nez rongé et ses traits creusés, par la vilaine vie, l’ignoble labeur. Ses muscles étaient durs et luisants comme les anneaux d’une ancre de cargo. Il a trainé Thibaut sur vingt mètres sans qu’il touche le sol. Et Thibaut gueulait comme le cochon qu’on suspend et éventre, et bientôt les boyaux coulent dans la poussière….. »

Or sur ces plages les grains de sable sont légions et ils marchent au pas cadencé. Et, nos trois larrons, se remettent alors en question car l’accomplissement de leur rêve libertaire s’effrite. (comme la baraque de Loïk!) Entre chouettes, phoques et libellules le tableau vivifiant s’assombrit telles des pénalités tombant irrémédiablement sur un découvert non autorisé. 

En y croisant Gabin, Pascal Dessaint instille, de même, une couleur sépia au tout et une nostalgie érigée comme un code de valeurs et de sens. Un livre, plus une fable, que l’on aimerait narrer au coin du feu avec de dives bouteilles réconfortantes. 

« Ah ! Nous y voilà ! Ma bonne Suzanne, tu viens de commettre ton premier faux pas ! Y a des femmes qui révèlent à leur mari toute une vie d’infidélité, mais toi, tu viens de m’avouer 15 années de soupçon. C’est pire ! Eh bien que t’as peut-être raison : qui a bu boira ! Ça faut reconnaître qu’on a le proverbe contre nous » Jean Gabin dans « Un singe en hiver ».

Roman dont l’horizon nous éclaire et nous berce d’une langue simple, imagée et “magnificent”. 

Le zénith nous manque mais l’auteur nous sert un bel opus rassérénant!

Quatrième de couverture


Entre Gravelines et Calais, dans un espace resté sauvage en dépit de la présence industrielle, trois personnages sont réunis par les circonstances. Laissés pour compte ? Pas tout à fait. En marge ? C'est sûr. En tout cas, trop cabossés pour éviter le drame.


Mon avis


Comme on marche, on rêve.


Ces trois là n’avaient aucune raison de se rencontrer, encore moins de raisons de vivre en presque communauté. Et pourtant ce trio improbable est réuni dans un espace aussi atypique que chacune de leur personnalité fracassée par la vie.

L’un est un habitant du coin, Anatole, retraité, chasseur, qui sculpte des « appelants », ces oiseaux de bois censés attirés les vrais pour que pan….le fusil crache sa cartouche. L’une, Lucille, est une jeune enseignante qui s’est engagée pour apporter un mieux dans la « jungle » de Calais, mais face aux déceptions successives et au démantèlement, elle a choisi de prendre du recul et s’est installée dans une vieille caravane sur le terrain du premier. Le dernier, c’est Loïk, le plus trouble, un être imprévisible, qui fuit quelque chose ou quelqu’un ou sa propre existence. Il a passé du temps à l’ombre, comme ceux qui ont un dû envers la société et qui doivent payer. Par bribes, on découvrira son histoire, enfin seulement ce qu’il veut bien en dire…. Lui a élu domicile dans l’ancienne friterie, le cabanon d’Anatole qui n’est plus en service. Il l’a sommairement retapé et s’est installé. A ce groupe, on peut rajouter un policier assez discret et un ornithologue (d’ailleurs il est beaucoup questions d’oiseaux dans cet ouvrage). Tous sont des personnages réalistes mais loin des conventions et des normes.


Ils sont donc trois sur un même terrain mais dans des logements distincts. Ils vivent côte à côte, pas souvent ensemble, les échanges sont réduits au minimum car chacun reste sur ses gardes, souhaitant sans doute protéger son jardin privé. L’équilibre est fragile mais tient parce que, soigneusement, ce qui pourrait être source de conflits, est évité. « Ce n’était pas le monde que nous voulions, et pourtant nous y vivions, sans trop de désir mais avec une certaine volonté. »


Mais on est au bord de la mer et il arrive qu’un minuscule grain de sable enraye une machine qui tourne à peu près correctement…. Et voilà comment le quotidien se transforme et devient nettement plus difficile à gérer. Est-ce parce que Loïk a trouvé un boulot mais se sent incompris par son supérieur, est-ce parce que l’amoureux des oiseaux dérange le chasseur ? Ou tout simplement parce que le mal-être des protagonistes refait surface et qu’ils sont mal dans leur peau, donc dans leur vie et de ce fait, tout peut exploser d’un moment à l’autre ? Ou alors : « Le hasard qui ravage l’existence. »


L’écriture de l’auteur est toute en retenue, faite de mots qui font mouche, accompagné de citations de Gabin (Anatole est fan) et de chansons de Jean-Patrick Capdevielle, des Rubettes ou d’autres….. Elle est un brin languissante et il faut découvrir entre les lignes, les messages portés par Pascal Dessaint. Le rythme suit les activités des hommes, le plus souvent sans précipitation et puis de temps à autre, un événement qui oblige à agir, vite.


J’ai tout de suite aimé la photo de couverture. J’imagine la fenêtre de la caravane, ouverte, les chants des oiseaux au loin, le bruit de la mer et du vent, le sable qui rentre parfois quand ça souffle fort, et Lucille, allongée sur la couette qui se questionne en se demandant de quoi sera fait demain…. J’ai apprécié que ces laissés pour compte se soutiennent, même en disant le contraire, comme si la pudeur les empêchait de reconnaître qu’ils avaient créé des liens. L’atmosphère est porteuse de sens et le fait de donner la parole à ces trois « cabossés » est une belle reconnaissance pour tous ceux qu’on oublie…..En résumé, cette lecture a été une parenthèse enchantée.

Après un tour dans les Landes Pascal Dessaint retourne dans son nord natal avec L’horizon qui nous manque. Et ça lui va bien.


Pas loin de Calais, entre dunes et océan Anatole s’est installé dans un mobil home. A la retraite il sculpte des oiseaux, sans grand succès, et chasse à ses heures, sans plus de succès. Il loue une caravane à Lucille, jeune institutrice qui s’est mise en chômage après avoir travaillé avec les migrants de la jungle. Le trio se complète avec Loïk, qui a fait de la prison et aménage dans une ancienne baraque à frites. Seul des trois à avoir un boulot, éreintant, usant, sur une machine qui concasse de vieux bâtiments du port pour construire une nouvelle digue.

Trois vies trop abimées, en équilibre trop précaire pour échapper à l’inévitable chute.

Un roman qui est à la fois dans la droite ligne des récentes œuvres de Pascal Dessaint, et assez différent de ce qu’il écrit habituellement.

Dans la droite ligne pour le lieu, un décor qui ressemble un peu à celui de Le chemin s’arrêtera là, avec un port en transformation, une zone industrielle en perte de vitesse, la mer qui se retire loin, loin, à marée basse, le ciel parfois infini et la nature jamais très loin, avec là-bas un faucon, ici un hibou.

Dans la droite ligne aussi pour les portraits sensibles de gens qui ont pris trop de coups, en ont rendu certains, sont plus ou moins mal dans leur peau, mais tentent quand même de survivre et de trouver une raison de continuer, même s’il faut parfois la chercher au fond d’une bouteille ; et de temps en temps essaient de passer quand même un bon moment. Des gens qui, comme nous tous, ne sont pas exempt de contradictions, de failles, qu’on a envie d’aimer malgré leurs côtés sombres.

Mais aussi différent, par son ton, par une légèreté parfois, bien dans le ton avec l’admiration des personnages pour Gabin. Une admiration que l’on ressent dans des répliques comme celle-ci, qui clôt un chapitre dans la bouche de Loïk :

« Quand un gars récidive, c’est pas qu’il est plus con qu’un autre. C’est seulement qu’il est con plus souvent. Nuance. »

Alors certes, on ne se tape pas sur le ventre et ce n’est pas le roman qui va vous refiler un moral d’enfer. La tonalité reste sombre, mais cette légèreté passagère, cet humour font qu’on referme le livre davantage avec une nostalgie, une tristesse souriante, une sorte de « saudade » qu’en étant totalement plombé.

Triste, beau et paradoxalement d’une certaine façon réconfortant.

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