
La maison des feuilles
Résumé éditeur
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
Une de mes dernières lectures de 2022, et elle fut marquante. La maison des feuilles a été un challenge à plus d’un titre. D’abord, celui de réussir à lire ce pavé de presque 700 pages labyrinthiques à la mise en page particulière. La maison des feuilles est aussi un livre de plus dans mon propre challenge de lectures de « maisons », commencé avec La maison enchantée, La maison hantée, et La maison dans laquelle. Enfin, il remplissait une catégorie pour mes deux défis livresques hivernaux : le cold winter challenge (Hiver sombre, La nuit du solstice : angoisse, horreur) et le défi Un hiver au chalet (Frissons glacés). Résultat des courses : challenges remplis, à tous point de vue.
Présentation de l’éditeur
« Je fais encore des cauchemars. D’ailleurs, j’en fais si souvent que je devrais y être habitué depuis le temps. Ce n’est pas le cas. Personne ne s’habitue vraiment aux cauchemars. »
Ainsi parle Johnny Errand au seuil de cette Maison des feuilles, et de poursuivre sa mise en garde :
« Ca ne se produit pas immédiatement, mais sans prévenir vous vous apercevrez que les choses ne sont pas telles que vous pensiez qu’elles étaient. »
Livre subversif, livre défendu, le lecteur est prévenu… et bien entendu tenté. Dans son introduction, Johnny explique comment il a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d’un vieil homme aveugle, décidé de le mettre en forme et de l’annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d’emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de « home movie ».
Tout s’annonce bien jusqu’à ce qu’il découvre une pièce qui jusqu’alors n’existait pas. Passé l’étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Navidson tente d’explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L’horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l’expédition que pour le lecteur – lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique.
Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu’elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampano semble-t-il le rendre fou ?
Un roman mille-feuilles
Poupées russes
A la lecture de cette présentation éditoriale, on comprend de suite le mécanisme à l’œuvre dans La maison des feuilles. Emboîtement narratif, poupées russes de récits, ou encore mille-feuilles : peu importe le nom qu’on lui donne, c’est bien de cela qu’il s’agit ici.
Au centre du monstre, la maison aux dimensions étranges, objet du film Le navidson record, (1) une histoire créée de toutes pièces inventée et mise en scène par Zampano qui en fait en même temps l’exégèse (2). Celui-ci est retrouvé mort dans sa maison par Johnny Errand qui reprend le travail de Zampano, rassemblant les feuillets et les annotant (3). Ce faisant, La maison des feuilles semble impacter sa vie, créant un étrange parallèle. Alors les notes de Johnny sont moins un commentaire du travail de Zampano qu’un récit secondaire en lien avec Le navidson record (4), bouclant ainsi la boucle.
Palimpseste
Autre nom commun auquel j’ai pensé à la lecture de ce roman : le palimpseste. C’est un peu le ressenti que j’ai eu en ouvrant ce livre. La succession de notes par deux personnes différentes, qui remanient-raturent-détruisent-effacent les feuillets crée une superposition des récits. Tout comme les annotations et commentaires, l’effacement de commentaires et de feuillets (brûlés, déchirés…). La table des matières ne parle pas de chapitres mais de pièces, avec des annexes; d’autre part, des illustrations donnent une idée assez précise de la nature des feuillets, de leur constitution et de la manière dont ils sont rattachés (ou pas) les uns aux autres.
Il y avait des liasses et des liasses de papiers. D’infinis enchevêtrements de mots, signifiant parfois quelque chose, parfois rien, se fracturant souvent pour bifurquer sans cesse vers d’autres morceaux que j’ai trouvés par la suite – de vieilles serviettes, les bords déchirés d’une enveloppe, et même une fois le dos d’un timbre-poste; tout et n’importe quoi, mais rempli; chaque fragment entièrement recouvert par le déferlement d’année et d’années de déclarations encrées; surchargées, barrées, corrigées, à la maison, à la machine; lisibles, illisibles; impénétrables, lucides; déchirées, maculées, scotchées; certains morceaux encore impeccables, d’autres effacés, brûlées ou pliés et repliés tant de fois que des passages entiers de dieu sait quoi avaient fini par s’effacer ».
Cet empilement textuel laisse apparaître des traces du passé, mêlées au présent. Mais cela va plus loin que le palimpseste, puisque les écrits rajoutés par Errand dialoguent avec les écrits de Zampano. C’est comme si la constitution du texte nous faisait voyager dans le temps. La forme rejoint le fond ici, puisque Le Navidson record semble profondément toucher Johnny qui part complètement à la dérive. Une sorte de retour au point 0, là où tout a commencé.
Un canular éditorial
Une construction factice…
Ceci peut paraître extrêmement compliqué. Comment se retrouver dans ce gloubi-boulga de 700 pages, comment savoir qui annote, à quel niveau on se trouve ?
En fait, La maison des feuilles est un canular complet, qui se donne à voir dès la page de garde :
» MARK Z. DANIELEWSKI :
LA MAISON DES FEUILLES
par
Zampano
avec une introduction et des notes de
Johnny Errand
traduit par
Claro »
Dès cette page de titre, on nous fait croire qu’en fait, le vrai auteur de La maison des feuilles est Zampano et Errand juste son commentateur, après sa découverte des manuscrits et feuillets. Une note éditoriale dans l’avant-propos nous explique la genèse de la mise en forme de La maison des feuilles, et plus loin nous indique comment nous y retrouver dans les notes (une différence de police entre les commentaires de Zampano et ceux d’Errand).
Errand, parlons-en : auteur de l’introduction (complètement bidon) de La maison des feuilles, comme une préface et un avertissement de l’éditeur avant un texte. Il nous raconte comment il est tombé sur les travaux de Zampano (aveugle, au passage), le mot que celui-ci a laissé à ses successeurs pour finir le travail, et nous donne un aperçu de la composition du recueil (décrite plus haut). De ce fait, on n’a pas à la deviner au gré des pages : à la fin de l’introduction, on a déjà compris l’empilement et la construction du roman.
Pour accroître sa vraisemblance
Ca m’a fait penser aux textes du XVIIème, période d’essor du roman qui doit trouver ses marques et sa légitimité; nombre de textes comportent ainsi un montage similaire, avec un faux éditeur, des mots en avant-propos garantissant la véracité de ce qui se donne à lire ensuite… tout ça pour légitimer le texte et le rendre vraisemblable. Les notes de Zampano sont dans cette veine : hyper vraisemblables, sourcées, avec citations de travaux d’universitaires, pages etc. Sauf que tout est du pipeau, même quand les auteurs sont réels. Mais ça donne à l’ensemble une solidité (factice).
Dans tous les cas, une fois qu’on a compris la construction du roman et que tout est bidon et illusoire, comme les murs de cette maison, le plus dur est fait, et il ne reste plus qu’à profiter du labyrinthe.
La maison des feuilles : un jeu de miroirs et de labyrinthes
Miroirs et échos
Le livre est comme la maison : solide et costaud vu de l’extérieur, mais bordélique et vertigineux à l’intérieur. La maison des feuilles, c’est un jeu de miroirs entre le fond et la forme qui se répondent. La maison affecte de la même manière ses habitants mais aussi Zampano et Errand, qui plonge dans une folie sans retour.
Même si on comprend que les uns et les autres ne sont pas hyper stables de nature, la maison n’arrange rien. Elle accentue leur état. Et cela se voit sur les pages. Par exemple, la 4ème exploration (centrale dans le bouquin) est une plongée vers l’enfer. Plus les personnages descendent dans ce noir sans fin, plus le roman devient dur à lire. Le texte est tronqué, écrit dans tous les sens, certaines notes de bas de pages sont introuvables ou sont complètement mélangées. L’absence de repères est partout, pour les personnages du film, leurs commentateurs et le lecteur. Quand les personnages se perdent, les pages se vident, laissant juste quelques mots posés ici ou là au hasard. Ou rien.
A la folie des personnages répond celle d’Errand; aux morts de certains personnages du Navidson, répondent celles de l’entourage d’Errand. Et Navidson et Errand auront un parcours assez similaire, du début à la fin. La maison des feuilles est donc un gigantesque jeu de miroirs avec des échos (d’ailleurs Zampano nous offre une réflexion assez poussée sur l’écho, qui a un rôle important dans la maison).
Jouons au petit Poucet
Comme le petit Poucet, j’ai pris des petits cailloux pour jalonner mon chemin dans ce bouquin. J’ai collé un nombre faramineux de post-it pour m’y retrouver et tenter de reconstruire un sens dans tout ce fatras.
L’important ici n’est pas de trouver LE sens, parce que je pense qu’il n’y en a aucun (ou plusieurs), mais de sortir de ce pétrin à peu près entier, en ayant saisi des choses qui nous parlent. J’ai pu élaborer des théories (sans qu’à aucun moment le bouquin ne les valide, mais il ne valide rien de toute façon), j’ai été sensible à certaines métaphores, et j’ai ressenti le vertige de la construction, tant sur la forme que dans le fond. C’est comme une illusion d’optique, sans début ni fin, un truc logiquement impossible mais le fait est que c’est là. Alors ?
Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas eu l’impression de rester coincée dans le labyrinthe. Pas mal de réflexions sur la nature de celui-ci agrémentent le texte, et une image m’a parlé : celle du Minotaure, d’ailleurs souvent effacée comme si nommer le Monstre de la maison était une erreur. Personnellement, je ne suis pas persuadée qu’il y ait un monstre au fond du labyrinthe. Comme je l’ai dit plus haut, la maison n’est qu’un reflet de l’esprit de ceux qui y habitent et la racontent. J’ai pris le labyrinthe, narratif, architectural, comme une métaphore. En gros : tous ces personnages, à quelque niveau que ce soit, sont tous cramés du ciboulot, et la maison reflète ce carnage. A quoi bon essayer de trouver alors ce qui se trouve au centre d’un esprit complètement enfumé ?
Et donc, tout ça pour quoi ?
Oui, c’est génial, mais…
Parce que oui, une fois qu’on a compris le truc, avec les miroirs, les échos, la folies des uns et des autres, l’état de la maison reflet de l’esprit des personnages, et le labyrinthe qui n’a ni début ni fin et qui donc n’existe pas : que reste t-il ?
Autant j’ai trouvé tout ce bordel assez génial, inventif, brillant, complètement fou, tant sur le fond que sur la forme… autant je me suis posé cette question assez souvent, et à la fin aussi : tout ça pour quoi ? D’ailleurs, dans son introduction, Errand aussi se la pose. Nous voilà en train tous de fumer par les oreilles, pour un truc qui ne serait qu’une illusion ? Y a t-il, dans la maison des feuilles, quelque chose de tangible ? Ce bouquin dit-il quelque chose, provoque t-il quelque chose ?
Mais ça manque de quelque chose.
A part le casse-tête qu’il représente (et on aime ou pas, moi je me suis bien amusée), c’est un peu vide. D’abord parce qu’il ne provoque aucune émotion. C’est comme si, du fait de tout concentrer dans la construction pour tout faire tenir debout, il n’y avait plus de force pour le reste. Est-ce parce que tout est bidon que j’ai trouvé les personnages fantomatiques ? Absolument sans goût ni saveur ? Est-ce parce qu’ils sont l’objet d’une exégèse que je ne les ai pas considérés comme des « vrais » personnages ? En tout cas, aucun ne m’a fait vibrer, rire, hurler; je n’ai tremblé pour aucun d’eux, ni eu pitié d’eux. Ce roman a beaucoup plu à mon esprit, mais n’a pas su toucher mon cœur.
Je ne peux pas dire non plus avoir ressenti une frousse incroyable dans cette maison. Les explorations sont ténébreuses, en revanche je n’ai pas ressenti de force malveillante à l’œuvre. Nul frisson et nulle horreur ressentis. Je pense que le côté « film raconté scène par scène » associé à son analyse critique a généré chez moi un détachement total par rapport à cette maison. Peut-être était-ce là ce qui était recherché ? A nous interroger sur ce qui fait la force et la vie d’une histoire et de personnages. Un roman peut-il fonctionner en déconstruisant absolument tout, jusqu’à son auteur ? Peut-il fonctionner en ne racontant finalement pas grand chose, ou en cassant à un tel point l’histoire centrale qu’on ne parvient pas à la reconstituer ?
La vertu du doute
Je me suis dit aussi que l’intérêt était de transposer à l’écrit ces jeux d’illusion d’optique. Vous savez, ces trucs qui sont impossibles logiquement et physiquement, mais qui, dessinés, prennent forme et existent, de fait. C’est un peu à ça que m’a fait penser ce roman. Une histoire centrale qui n’a jamais existé ailleurs que dans l’esprit de son créateur tout aussi fictif, mais qui finalement parvient à impacter la vie des personnages qui mettent la main dessus. Il y a en plus de la mise an abyme dans cette construction, qui se donne à voir en même temps qu’elle se constitue.
Je sais bien que tout ça reste évidemment fictif, toutefois j’ai trouvé qu’il y avait une mise en scène de l’illusion qui était réussie. Mine de rien, cette maison des feuilles m’a marquée et va me marquer. Alors, cela la rend un peu réelle, non ? Ou pas. En tout cas, j’ai aimé ce positionnement typiquement fantastique du texte, n’expliquant jamais le pourquoi du comment, générant panique et angoisse devant des événements qui semblent hors de toute logique rationnelle, et laissant infuser le doute chez le lecteur.
De ce fait, je pense que ce bouquin peut être lu, relu et rerelu et offrir à chaque fois une vérité différente à son lecteur. La maison des feuilles est beaucoup de choses, mais surtout un roman où l’expérience de lecture est radicalement différente; pleinement active, mise en doute, interrogée. Peut-être que c’est ça aussi, le sens de ce roman ?
Ceci n’est pas pour vous » : voilà les premiers mots de La maison des feuilles. En voilà une invitation à la lecture singulière. Sans trouver qu’il était fait pile poil pour moi, j’ai vraiment bien aimé cette expérience de lecture, qui m’a remué les méninges. Lire plusieurs fils ensemble, en perdant complètement ses repères et entouré de miroirs c’est quelque chose d’assez unique. Cependant, si j’ai trouvé le tout assez génial, ça manquait selon moi de profondeur (c’est le comble); pas assez d’émotion, pas assez de sens (aucun ou trop à la fois) et surtout un sentiment de « tout ça pour ça ». Alors oui, j’aurai plaisir à y retourner, à découvrir d’autres indices, à me perdre de nouveau dans d’autres bras de ce labyrinthe narratif géant. Malgré tout, la déconstruction de tout semble pour moi trouver ici ses limites. C’est une expérience à faire dans tous les cas !
Les éditions Monsieur Toussaint L’ouverture ont décidé d’offrir une nouvelle édition remastérisée et en couleurs au célèbre roman de Mark Z.Danielewski, La Maison des feuilles. Le livre avait été publié en France en 2002 chez Denoël dans la collection Denoël & d’ailleurs. La traduction était de Christophe Claro. La Maison des feuilles est le premier roman de Mark Z.Danielewski, qui rencontra de nombreux refus éditoriaux avant que le livre soit finalement publié en 2000 chez Pantheon Books.
L’histoire du livre est en partie liée à une maison dont la taille est différente à l’intérieur et à l’extérieur avec l’apparition soudaine de plusieurs pièces. Pour l’anecdote, Lovecraft avait, dans Le Livre de Raison (sorte de collection d’idées, de notes, de suggestions pour écrire des textes), avancé un germe d’histoire autour d’une pièce fantôme dans une demeure, tantôt présente tantôt absente. Je m’en rappelle bien car cette idée m’avait marquée, et j’avais même commencé à réfléchir à une potentielle nouvelle sur ce thème, qui n’a jamais abouti. Mais c’est ce qui a motivé en grande partie ma lecture de ce roman de Mark Z.Danielewski.
Le roman raconte plusieurs histoires enchevêtrées. Tout d’abord celle de Johnny Errant, qui suite à une coïncidence va se retrouver en possession d’un dossier ayant précédemment appartenu à un dénommé Zampanò. Ce dernier était un écrivain aveugle retrouvé mort dans son appartement. Le dossier est composé de plusieurs notes racontant l’étude académique qu’a menée Zampanò concernant un film documentaire appelé The Navidson Record. Ce documentaire a été réalisé par Will Navidson, reporter photo sur la maison dans laquelle il vécut avec sa femme Karen et leurs deux enfants Chad et Daisy. Les Navidson avaient acheté cette maison en Virginie dans le but de rapprocher les deux époux dont l’union battait de l’aile. Tout allait bien au début, puis après un voyage de quelques jours, la famille s’est aperçu que la maison changeait. En effet, une porte était apparue dans la chambre parentale. Plus étrange les modifications se poursuivaient et les Navidson se rendirent compte que la maison était plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. D’étranges couloirs apparaissaient dans la maison et Will ne pu se retenir d’aller les explorer en compagnie de plusieurs autres personnes, dont son frère Tom. Le roman raconte de manière imbriquée ce qui est arrivé au Navidson dans cette maison, l’enquête menée par Zampanò et la vie de Johnny Errand avec les conséquences que la lecture du manuscrit a sur lui.
La Maison des feuilles est un récit très particulier autant sur le fond que sur la forme. Pour le fond, c’est lié aux différentes histoires racontées en même temps, et qui présentent des intérêts assez différents. L’histoire de la maison et Navidson est clairement celle qui présente le plus d’attrait, on a envie de savoir ce qui leur arrive et comment va évoluer leur situation. Le fait que leur récit soit vu au travers d’un documentaire de type Paranormal Activity ou Le projet Blair Witch renforce l’aspect réaliste de ce qui est arrivé, mais a tendance également à éloigner le lecteur des personnages. On ressent assez peu d’empathie pour cette famille. L’histoire de Johnny Errand se fait dans les notes de bas de page, malheureusement elle souffre de longueurs. Elle se fait en écho à la narration concernant les Navidson, ce qui contribue à augmenter l’impression de labyrinthe qui est caractéristique du roman.
La forme du livre est très particulière et cela se voit dès que l’on le feuillette. Toute l’histoire des Navidson est sous la forme d’un documentaire. Ensuite, le roman est construit comme un véritable puzzle avec des récits qui se croisent, des annexes, des notes de bas de pages qui partent en tous sens. Le texte est en plusieurs couleurs, certaines pages sont presque vides, d’autres ont des encadrés au milieu, des passages que l’on peut lire seulement avec un miroir, des passages barrés…La forme du livre devient elle aussi un véritable labyrinthe que le lecteur essaye de déchiffrer. Cette construction en poupées russes pourra au choix amuser certains lecteurs ou au contraire en rebuter d’autres. Elle est remarquable à plus d’un titre, mais aussi déroutante et exigeante. La mise en page reflète les changements des différents protagonistes, l’exploration de la maison, et les changements de narration entre les personnages. Le lecteur est sans cesse surpris, autant par le fond que la forme et ne sait jamais à quoi s’attendre. Elle reflète aussi la folie qui s’empare de certains personnages ainsi que la fine frontière entre le réel et l’imaginaire au sein des différents récits.
La Maison des feuilles est ainsi un roman qui impressionne : il est original et créatif, mais également très contraignant et exigeant lors de la lecture. Les notes de bas de pages forment une histoire indépendante qui se mêle au reste du roman. La forme de l’ouvrage est remarquable et reflète l’image du labyrinthe qui est omniprésente dans les différents récits constituants le roman. Néanmoins, on a l’impression que l’auteur s’est plus concentré sur la forme que sur le fond. On se perd dans les récits (ce qui reflète encore le fameux labyrinthe) et on reste un peu sur sa faim. Le livre reste une expérience de lecture hors du commun.
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