
Vanda
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Mon fils, ma bataille
Après L’été circulaire, Marion Brunet nous revient avec un roman tout aussi fort. Vanda raconte le combat d’une mère-célibataire pour un fils que son ex-mari découvre après une très longue absence.
Vanda vit seule avec Noé, son fils de 6 ans, dans un cabanon en bord de plage. Un soir, au bar du club où elle vient noyer son mal-être dans l’alcool, elle croise Simon qu’elle n’a plus vu depuis sept ans. Il est de retour pour enterrer sa mère et régler les affaires de succession et ignore qu’il est le père de Noé.
Après les obsèques et avant de rentrer sur Paris, il décide d’aller prendre une bière avec Vanda et de faire la connaissance de Noé. Une rencontre qui le bouleverse bien davantage qu’il ne le laisse paraître. Chloé, avec laquelle il partage désormais sa vie, comprend que désormais plus rien ne sera comme avant.
Pendant ce temps Vanda, employée à l’hôpital psychiatrique en contrat précaire, voit le personnel s’insurger contre des conditions de travail de plus en plus dégradées et un niveau de vie qui baisse. C’est le moment où apparaissent les gilets jaunes et où le moteur de sa voiture lâche. C’est le jour où elle doit prendre les transports en commun pour récupérer son fils fiévreux. Et pour couronner le tout, voilà que Simon réapparait. Il est revenu pour voir le notaire, vider la maison de sa mère et voir son fils. Ce fils qu’il a découvert et qu’il ne veut plus lâcher.
Ni Chloé, ni Vanda ne comprennent ce soudain attachement, mais toutes deux savent que les emmerdements vont croître aussi vite que l’obstination de ce père. Vanda, qui vient de perdre son emploi après avoir manifesté et vu de près la violence policière, accepte son invitation à dîner dans un restaurant de bord de mer, prend les billets qu’il lui propose pour réparer sa voiture avant de comprendre qu’elle se fait piéger. Alors, elle part avec Noé.
Marion Brunet, qui avait déjà réussi avec L’été circulaire (Grand Prix de littérature policière 2018, disponible en poche) à ficeler une intrigue dans laquelle la tension montait crescendo comme la température de cet été dans le Vaucluse, confirme ici son talent à prendre le lecteur dans une intrigue dont il devine que l’issue sera dramatique, sans qu’à aucun moment il ne puisse pourtant deviner l’issue. Ce qui ne fait du reste qu’augmenter son plaisir au moment de feuilleter les dernières pages, quand se dénoue le drame. Vous n’oublierez pas Vanda de sitôt !
A vingt ans, elle a quitté la Bretagne et ses ciels changeants, une mère trop "libérée" pour avoir le temps et même l’envie d’être mère, une bourgade où régnaient trop d’esprits étriqués. Installée dans le sud, elle n’a pas fait long feu à la faculté des Beaux-Arts où elle a rapidement compris n’être pas à sa place...
Elle vit dorénavant dans un cabanon face à la mer, dans le foutoir et un confort rudimentaire. Un lieu solaire et salin, royaume du sable et du vent, de la mer et de la simplicité, qu'elle partage avec Noé, son fils de six ans, son petit "Bulot". Elle entretient avec cet enfant qui "a déchiré l’ampleur existentielle de sa solitude" une relation fusionnelle, possessive ; c’est "eux contre le reste du monde" …
Car Vanda est une fille sauvage. Une hyper sensible et une rebelle, plus qu’une révoltée, qui a gardé la capacité à laisser sa nature prendre le dessus, et rejette de manière instinctive les carcans d’une société dont le matérialisme la laisse indifférente. Même sa beauté est sauvage, couronnée par son abondante chevelure bouclée, soulignée par ses multiples tatouages. Les rapports mère-fils sont quant à eux empreints d’une dimension presque animale, riche d’odeurs et de touchers (Vanda a toujours un tee-shirt sale de Noé au fond de son sac pour pouvoir à tout moment le renifler).
Mais cette liberté se heurte, forcément, aux contraintes sociales… Pour assurer le minimum alimentaire, Vanda travaille en intérim dans un hôpital psychiatrique où elle fait le ménage. Comme sur un fil, sa vie est en permanence au bord de la rupture et de la précarité.
Un parcours opposé à celui de Simon, qui a fui sa province méridionale de médiocrité et de laisser-aller, Simon qui rêvait de l’hygiénisme des villes du nord, de leurs lignes pures et de leurs trottoirs propres, qui voulait gagner sa vie, avoir un boulot reconnu, bref, être pris au sérieux… Or, dans cette ville pourtant tragique où survivent les sans-dents, les malnutris, les petits, les laids, rien ne peut jamais être sérieux, à part de ne pas louper l’heure de l’apéro. Même les immeubles y sont tordus -la preuve, ils s’écroulent-, tout y est modifiable, discutable. Alors il est parti faire son trou à Paris, où il a perdu son accent marseillais, gratté sa couche provinciale. Et ça lui a réussi : il a trouvé un bon job dans une boîte de graphisme, et s’est installé avec Chloé, femme élégante aux dents longues, dans un bel appartement aseptisé. Il est dans la nuance, le bienséant…
Il revient à Marseille à l’occasion de la mort de sa mère, qu’il n’a d’ailleurs jamais osé présenter, par honte de ses origines, à Chloé. A l’époque, sept ans auparavant, où il sortait avec Vanda, il n’a jamais voulu non plus l’emmener chez lui, mais c’était à l’inverse pour ménager sa mère... Sur un malentendu, et persuadée qu’il va repartir à Paris sitôt l’enterrement terminé, Vanda lui apprend qu’il est père. Une nouvelle qui fait basculer la perspective de sa vie, remet en cause tous ses projets….
Pris de velléités paternelles, Simon devient une menace…
"Vanda", c’est avant tout le portrait de son héroïne éponyme, électron libre que Marion Brunet magnifie, qu’elle incarne en une figure brûlante, puissante. Il est certes question, au-delà de la dimension intime du récit, d’un territoire, d’un monde au bord de l’explosion sociale, celui de ces invisibles qui ont le dos cassé par le travail mais ne bouclent pas leurs fins de mois, qui subissent jour après jour l’iniquité d’un système dont l’absurdité prêterait à rire si elle n’avait pas des conséquences aussi tragiques… Mais ce qu’il me restera surtout de cette lecture, c’est la lumière à la fois éclatante et fragile de Vanda, sa manière d’être au monde avec cette intégrité instinctive qui la définit.
En parfaite osmose avec son propos, l’écriture est directe, spontanée, parfois crue, comme naturellement générée par le flux des gestes, des sensations, mais aussi tendue par une violence sous-jacente, qui semble perpétuellement sur le point d’éclater…
Une belle réussite.
Voilà, je le savais, on peut écrire un roman sur ceux qui n’ont rien, ou si peu sans tomber dans la déprime et le néant glaçant. On peut être sensuelle, révoltée, brulante, paumée, sombre et belle. C’est le cas de Vanda de Marion Brunet.
Vanda vit seule avec son fils Noé de 6 ans dans un cabanon sur la plage à Marseille. Survit plutôt. Contrat précaire de femme de ménage dans un hôpital psychiatrique, toujours à la bourre pour aller l’amener ou le chercher à l’école, des bouffées de rage et un amour immense et maladivement exclusif. Quand Simon, disparu 7 ans auparavant sans savoir qu’il était père revient la voir, l’équilibre fragile de Vanda et Noé devient dangereusement instable.
Voilà donc. Après le très beau L’été circulaire, encore un roman qui va vous secouer de Marion Brunet.
Un magnifique portrait de femme bien sur. Oui Vanda est cinglée, son amour pour son fils a quelque chose d’excessif, elle dérape souvent, mais putain qu’est-ce qu’elle est belle, émouvante, chaleureuse, lumineuse parfois. Ce n’est pas un modèle, pas une caricature, elle n’a pas vraiment de conscience politique, elle vit pour elle et son fils. Mais elle est profondément humaine, elle aide les malades, elle les aime, beaucoup plus que ce qu’impose son boulot de femme de ménage. Et puis, sa liberté, son absence d’inhibitions, lui fait dire leur fait aux chieurs. Elle fait ce qu’on n’ose pas, par respect des conventions, par timidité, par peur de choquer. Et c’est bon.
Au travers de Vanda, c’est aussi toute une ville que l’on redécouvre, une Marseille sale et bleue, violente et chaleureuse, vue par Vanda, et par Simon qui y revient et s’aperçoit de tout ce qui lui avait manqué. Une ville que je n’avais plus vu aussi bien décrite depuis … les regrettés Izzo et Carrese ?
Et, sans aucune leçon ni prêche, quelle claque que le constat social. Hôpital psychiatrique laissé à l’abandon, précarité des emplois, matraquage insupportable des manifestants par les flics, mépris des donneurs d’ordre et de leurs valets, arrogance de ceux qui ont le fric et disposent d’une main d’œuvre corvéable à merci … Mais heureusement aussi, par moment, de beaux exemples d’humanité, et de solidarité.
Des scènes inoubliables, comme la manif, une cigarette échangée avec une malade, la lumière de Tanger, un été en Corse.
C’est chaud, humain, émouvant, fou, révoltant … Ca fait du bien, merci Vanda.
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