
Fées, weed & guillotines
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
J’avais beaucoup aimé Le club des punks contre l’apocalypse zombie du même auteur, un bon mélange d’humour et de surnaturel avec ce qu’il faut d’actions et de rebondissements pour maintenir en haleine. J’ai été un peu moins séduite par cet opus qui souffre d’une baisse de rythme certaine au milieu.
Le titre du roman résume bien de quoi il est question et permet de se faire une idée du contenu. Le roman se situe principalement à notre époque mais il y a quelques retours en arrière durant la période de la révolution française. L’univers ressemble sensiblement au notre mais il existe un monde parallèle où vivent les fées et autres créatures de conte de fées mais qui n’en ont que le nom vu leur manière de se comporter. L’héroïne prénommée Jaspucine est ainsi une fée ayant visité notre monde à plusieurs reprises dont une fois lors de la révolution (sous le nom de Charlotte Corday…). Cette fois, elle doit retrouver un des enfants de la reine des fées et vue ses précédents résultats, ce n’est pas gagné. Elle cherche de l’aide qu’elle obtiendra sous la forme d’un détective privé plutôt doué qui sera épaulé par un agent de police et un intello à l’expérience de terrain inexistante. On a donc affaire à des personnages haut en couleur qui évoluent dans un univers mélangeant agréablement les polars, la féérie et l’histoire française. L’univers est agréable avec ce qu’il faut de folie pour le rendre unique. Les personnages sont à la fois drôles, sympathiques avec une touche d’excentricité.
Tout cela avait de quoi séduire et le début du roman m’a enthousiasmé. Autant par l’humour dont fait preuve l’auteur que par la richesse de ses personnages et le mélange de genre de l’univers. Puis au bout de 150 pages environ, je me suis un peu ennuyée. Le rythme de l’histoire baisse considérablement et il y a un passage vide qui heureusement est sauvé par la fin qui reprend sur un tempo plus intense.
Une autre chose qui m’a gênée est l’intrigue qui assez faible. Il y a quelques rebondissements mais l’impression générale de chaos ne parvient pas à masquer cela. C’est dommage car l’univers est solide et intéressant. J’ai beaucoup apprécié notamment les passages se déroulant pendant la révolution française ou le fait de faire part du point de vue du « méchant » de l’histoire. Je pense que j’ai surtout ressenti cette déception du fait que j’avais été enthousiasmée par le début du livre. J’en attendais peut-être trop.
Ce roman offre donc un univers original et bien construit avec des personnages plaisants et un humour décalé. Le style de l’auteur est agréable à lire, il est drôle et incisif. Cependant, j’ai été dérangée par une baisse de rythme au milieu du roman et une intrigue assez brouillonne. Je lirais néanmoins d’autres romans de l’auteur avec plaisir car j’ai été séduite par son dernier en date.
Karim Berrouka fait partie des noms dont je regrette ponctuellement de ne pas avoir découvert le travail plus tôt, au moins un peu. Parce qu’à force de recommandations directes, interventions de qualité dans les quelques tables rondes où j’ai pu le croiser, ou autres évocations flatteuses de ses œuvres ; j’ai fini par me dire que quand même, il y avait là un pas à franchir. Il aura fallu une dernière poussée par un certain Alex Nikolavitch, dont les avis me sont précieux, pour enfin me décider, lors des dernières Imaginales d’automne. Ma confiance était telle que j’ai pris deux ouvrages de l’auteur en même temps.
Et là, c’est le moment où je vous donne mon avis sur le premier d’entre eux : j’aime bien faire les choses dans l’ordre.
Marc-Aurèle Abdaloff est détective privé, et il s’ennuie un peu. Il aimerait que son métier corresponde un peu plus à l’image qu’il s’en faisait avant de s’y lancer. Il faut dire que les adultères et les menues affaires de corruption, ça devient vite monotone. Par chance, un jour, débarque dans son bureau une étrange femme en tenue de soirée, l’air un peu revêche, limite antipathique, qui le missionne pour retrouver une femme sur la seule base de son sourire, et de trois très vieux portraits pour référence. Autant dire mission impossible. Mais précisément, c’est ce dont Marc-Aurèle avait besoin. Et en plus, la dame paie très bien. Alors au boulot. Quitte à plonger tout droit dans les emmerdes, fussent-elles d’une nature insoupçonnée.
Entre la réputation de Karim Berrouka et mon intense faiblesse personnelle pour la figure du privé en littérature – de genre – populaire, ce roman partait fondamentalement gagnant avec moi, pour être tout à fait transparent ; il avait même très peu de chances de me déplaire. Et effectivement, j’ai passé un bon moment de lecture. Je l’ai su très tôt dans le roman, grâce à une plume gouailleuse, à la joie communicative, et à des ambitions de divertissement assumées. C’est là, malheureusement, que ma chronique va sans doute pêcher par un certain manque de matière à manipuler, pour être honnête. Parce que si j’ai effectivement passé un bon moment, et que je n’ai que très peu de reproches – a fortiori mineures – à formuler à l’égard du travail de l’auteur, mes compliments sont de l’ordre de l’évidence. Ce roman affiche très tôt ses intentions, et s’échine, pendant toute sa durée, à les respecter. Dès le premier chapitre, on comprend qu’il s’agira de faire se caramboler deux univers n’ayant rien à voir le long d’une enquête spectaculaire, avec légèreté et allégresse, un discours familier voire vulgaire, juste assez pour être rigolo sans se vautrer dans la grossièreté, le tout au service d’une distribution à l’avenant. Et voilà.
Et clairement, Karim Berrouka maîtrise : c’est fun. Moi qui suis assez difficile en terme d’humour littéraire, j’y ai trouvé mon compte. Sans régulièrement m’esclaffer, j’ai un peu ri, beaucoup pouffé et souvent acquiescé devant les astuces mobilisées. Je ne peux pas dire que j’ai été renversé ; sans doute parce que ce roman en particulier est arrivé un peu tard dans mon parcours, mais je dois reconnaître que ça fonctionne de bout en bout, et que ça fonctionne bien. Si j’avais lu ce roman quelques années en arrière, j’aurais été bien plus enthousiaste, là où je ne suis aujourd’hui que convaincu. Alors, oui peut-être que j’ai trouvé la formule un poil redondante sur la fin, la conclusion un brin précipitée, perdant un peu de son charme en même temps que l’effet de surprise ; peut-être que j’aurais aimé un peu plus d’exigence ou de détails dans le world-building, mais c’est un goût personnel, rien d’autre. L’idée de Karim Berrouka me semblait être surtout d’écrire une enquête policière un peu barrée laissant la place à des dialogues savoureux et un peu iconoclastes : le contrat est indubitablement rempli.
En vrai, je suis un peu embêté de ne pas avoir spontanément plus de choses à dire au sujet de ce roman. J’ai à la fois le sentiment qu’il mérite mieux que ma polie mais froide validation, et celui d’exprimer précisément ce que j’en pense ; ni trop ni pas assez. Peut-être que mon amour des détectives privés et du surnaturel me pousse à exiger un peu trop des récits de ce genre, expliquant mon refus d’un enthousiasme que je trouverais superfétatoire ; ou alors, tout simplement, j’ai l’impression trop prégnante qu’il y avait la place pour plus dans ce récit en particulier, tout du moins pour quelque chose me parlant plus.
Mais j’ergote pour rien. Ce roman était bien, et les romans qui sont biens, c’est bien. Et dans cette optique, je vais moins trainer à lire mon autre exemplaire d’un roman de Karim Berrouka, pas trop vite mais pas trop lentement, histoire de confirmer l’idée selon laquelle le monsieur et moi sommes destinés à littérairement bien nous entendre. Ça aussi, c’est une réussite à mettre au crédit du roman du jour.
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