Un livre de martyrs américains
  • Date de parution 05/09/2019
  • Nombre de pages 859
  • Poids de l’article 1000 gr
  • ISBN-13 9782848767567
  • Editeur REY
  • Format 221 x 147 mm
  • Edition Grand format
Anglo-Saxon Romans étrangers

Un livre de martyrs américains

4.30 / 5 (767 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Un roman magistral, loin des révoltes éphémères et de la pensée rétrécie. »Elle2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d’une petite ville de l’Ohio et tire sur le Dr Augustus Voorhees, l’un des « médecins avorteurs » de l'hôpital. De façon remarquable, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier et offre le portrait acéré d'une société ébranlée dans ses valeurs profondes. Entre les fœtus avortés, les médecins assassinés ou les « soldats de Dieu » condamnés à la peine capitale, qui sont les véritables martyrs ?Membre de l’Académie américaine des arts et des lettres, Joyce Carol Oates est née aux États-Unis en 1938. Auteure d’une œuvre considérable, elle a notamment reçu le National Book Award pour Eux et le prix Femina étranger 2005 pour Les Chutes, ainsi que le prix Jérusalem 2019.

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  • Date de parution 05/09/2019
  • Nombre de pages 859
  • Poids de l’article 1000 gr
  • ISBN-13 9782848767567
  • Editeur REY
  • Format 221 x 147 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d’une petite ville de l’Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l’un des « médecins avorteurs » du centre.

De façon éblouissante, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier. Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l’accident qui a causé la mort d’une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer.

Dans un camp comme dans l’autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d’Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l’avortement. En particulier les filles des deux hommes, Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, obsédées par la mémoire de leurs pères.

Ma lecture

Quel livre….. 860 pages mais quelles pages. Il a été souvent dit et écrit que c’était Le Livre le plus important de Joyce Carol Oates et comme je n’ai pas lu tous ses ouvrages je ne peux l’affirmer mais force est de constater que dépeindre, sans prise de position de sa part, sans jugement, un tableau de certains travers de l’Amérique sous différents angles et points de vue, en exposant les faits, à la manière presque d’une journaliste mais en donnant malgré tout à ses protagonistes toute l’âme ou l’humanité qui les anime dans leurs actions, pensées, réactions, il faut du talent afin que jamais l’attention ne retombe et que le lecteur soit dans la position de réception de faits et soit libre de son ressenti.

Traiter de l’avortement, de la religion, des armes, de la peine de mort n’est pourtant pas chose facile car ce sont des sujets de controverses, d’oppositions parfois extrêmes, énoncer les faits, chaque prise de position se justifiant presque, même si par notre sensibilité nous penchons vers l’une ou l’autre., voilà à quoi s’est attachée l’auteure. Un véritable tour de force.

A travers ses personnages, Joyce Carol Oates démontre l’emprise que religion, conviction, idéologie peuvent avoir sur les hommes et dans le cas présent sur un pays. Que de martyrs, de souffrances, de deuils mais surtout que de dégâts collatéraux et c’est à cela qu’elle s’attache finalement. Au-delà de Augustus (Gus) le médecin avorteur assassiné, de Luther, son meurtrier, il y a tout autour les autres martyrs : leurs femmes, leurs enfants, leurs familles, mais aussi les vécus de chacun qui les ont mené au drame.

Nos vraies vies sont intérieures et inaccessibles à l’œil. (p613)

Elle n’hésite d’ailleurs pas à exposer la mort « par accident » d’un autre « martyr », innocent, Tim, celui qui accompagnait Gus, que Luther a complètement occultée car lui-même ne la comprend pas, ne s’en souvient pas, ne s’en sent pas responsable, car il n’avait pas de motif de le faire. Il était là, c’est tout et pourtant la douleur pour les proches est la même mais tombe dans l’oubli.

C’est avec une construction presque chirurgicale que Joyce Carol Oates dresse un tableau de son pays, de « ses » morales, elle n’hésite pas à décrire les événements, parfois insoutenables (je pense en particulier aux descriptions des manifestations devant le Centre des femmes, des affiches utilisées, à l’attente et à l’exécution de Luther) pour montrer toutes les contradictions de son pays qui peut prôner par exemple le Droit à vie en utilisant les armes.

Aucune piste n’est laissée au hasard, elle donne la parole aux ressentis de tous les témoins qui ont approché des personnages afin de mieux les cerner, de les comprendre. Rien n’est tranché, chacun a sa beauté mais aussi ses zones d’ombre, tout est en nuances comme peut l’être l’âme humaine. L’auteure s’est attachée à remonter le temps pour exposer les vies de chacun, avant, pendant, après ainsi que les impacts sur les enfants et en se concentrant en particulier sur Naomi, fille de Gus et Dawn, fille de Luther, deux trajectoires différentes de victimes collatérales mais pour un même but. Chacune va tenter à sa manière de surmonter la perte respective de leurs pères, faire le chemin pour essayer soit de comprendre, soit de découvrir l’homme qu’elles ont presque du mal à se souvenir et trouver le moyen de continuer.

Joyce Carol Oates n’oublie pas que durant cette période de 1999 (date du meurtre) à 2012 d’autres événements ont impacté le pays avec surtout l’attentat du 11 Septembre 2001, l’effondrement d’une certaine Amérique avec l’effondrement des Twin Tower, un moment de basculement.

L’écriture est fluide, vivante, elle se veut efficace, percutante parfois, je n’ai jamais eu le sentiment de longueurs, d’ennui. J’ai écouté les prises de position de chacun, compris leurs arguments (je n’ai pas dit adhéré) chacun se fait sa propre lecture suivant ses convictions et c’est en cela que le talent de l’auteure se révèle. Elle expose, elle relate et tente elle-même de comprendre ce qui anime ses compatriotes sans jamais oublier qu’ils sont souvent le résultat d’une éducation, de lois, d’une société qui peut être à la fois très puritaine et permissive en armant le bras d’un homme qui se veut justicier et qui l’assume jusqu’au bout.

C’est un roman dont on ne sort pas indemne, certaines images vont rester longtemps dans ma mémoire, je n’ai pas forcément de réponses à toutes les questions qu’il soulève car autant de questions, autant d’êtres humains, autant de contextes, autant de martyrs…..

C’était Le livre que je voulais lire depuis sa sortie pour son auteure que j’aime beaucoup depuis la lecture de Les chutes et Paysage perdu et j’ai encore sur mes étagères d’autres romans d’elle. Mes premières tentatives avec Je vous emmène et Confessions d’un gang de filles n’avaient pas été concluantes mais comme quoi il ne faut pas renoncer. Cette auteure m’attirait par sa personnalité, cette femme frêle avait dans ses interviews une force, une présence, une analyse claire, une détermination incroyable et en particulier dans le dernier avec François Busnel (dont je vous mets le lien en fin de chronique si vous voulez le voir).

https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-12/1071317-rencontre-avec-joyce-carol-oates.html

C’est un roman sur la société américaine divisée comme le drapeau sur la couverture, déchirée, usée, passée à la machine et restituée par une auteure témoin de son temps et de son pays.

Muskegee Falls, un matin de 1999. Luther Amos Dunphy assassine Gus Voorhees devant le centre pour femmes où il travaille comme médecin avorteur. L’homme qui l’y a conduit, un bénévole, est également abattu.

Le roman alterne entre les deux pôles opposés du drame, ceux du meurtrier et de sa victime, et confronte ainsi deux faces a priori irréconciliables de l’Amérique.

Il donne d’abord la parole à Luther, sous la forme d’un "je" déroulant un long soliloque qui devient rapidement pénible. Son crime, qu’il considère comme un devoir, presque une corvée à laquelle il ne pouvait se dérober puisqu’imposée par la voix du Seigneur qui l’a appelé à le commettre, n’était rien de moins qu’un acte de légitime défense en faveur des innocents auxquels le docteur Voorhees allait ôter la vie. Si les convictions qu’il ressasse n’auront pas suffi à faire grincer des dents ceux qui ne les partagent pas, les contradictions entre la rigueur morale que son Dieu lui fait prôner et certains de ses comportements passés (accès de brutalité gratuite et infidélités conjugales) finiront sans doute par effacer tout éventuel résidu d’empathie envers ce triste personnage, qui exprime par ailleurs une vision archaïque et réductrice de la femme, jugée inférieure à l’homme car faible et indécise, notamment lorsqu’elle est enceinte et que son état mental est bouleversé par les hormones. Malgré ses arrangements avec sa propre conscience - il tranche lui-même quant au jugement de Dieu sur ses actes, c’est pratique-, c’est aussi un homme torturé mais qui refuse de l’admettre (la dépression étant un péché envers Jésus), par la mort de sa fille handicapée de trois ans, survenue dans un accident de voiture alors qu’il était au volant. Depuis ce drame sa femme Edna Mae s’abrutit de médicaments qu’elle prend en cachette de son mari.

Le roman se rapproche ensuite des filles, du même âge, de Gus et de Luther, qui malgré leurs différences, vont connaître avec la perte de leurs pères respectifs (l’un assassiné, l’autre incarcéré puis condamné à mort) des destins aux nombreuses similitudes.

La mort de Gus a provoqué chez Naomi Voorhees une amnésie traumatique qui l’incite, quelques années après le drame, à collecter des archives afin de reconstituer "la Vie et la mort" de celui dont la perte constitue le seul événement de sa vie, et représente en même temps une expérience à laquelle elle est incapable de donner une forme. Elle qui a toujours été la worrywart (la bileuse, la pelote d’angoisse) de la famille -coincée entre un aîné désinvolte et rebelle, et une plus jeune sœur adoptive- est comme restée pétrifiée par le drame, s’interdisant de commencer sa vie ou d’aimer, puisque ce qui compte le plus pour elle ne peut être partagé avec personne. Elle est seule pour affronter son deuil : sa mère Jenna a décrété à ses enfants ne plus pouvoir être leur maman, et les a confiés à leurs grands-parents, et ses frère et sœur ont mis leur histoire à distance, en partant vivre loin des leurs.

Une solitude dont souffre également Dawn Dunphy, adolescente balourde et introvertie au parcours scolaire poussif, à qui sa laideur pèse. Elle est habitée d’une anxiété permanente et d’une rage silencieuse qui s’exprime à l’occasion d’éclats rares mais possiblement violents. Comme chez les Voorhees, on évite chez les Dunphy d’évoquer l’événement à l’origine de la déroute familiale. 

La manière dont Joyce Carol Oates rapproche, par leurs nombreux points communs, ces deux jeunes filles pourtant très différentes et à qui l’on a inculqué des valeurs diamétralement opposées (à Naomi la proclamation du droit de la femme à disposer de son corps, à Edna celle du crime inadmissible que représente l’avortement), est troublante. Toutes deux doivent composer avec le poids d’une réputation paternelle non seulement lourde à endosser d’un point de vue moral -chacune est convaincue du bien-fondé des principes prônés par leur père respectif, mais semble écrasée par l’intransigeant courage nécessaire à leur application- mais aussi d’un point de vue social. Harcelées par leurs camarades, elles sont dépassées par les conséquences de l’engagement collectif au nom duquel Gus comme Luther ont oblitéré leurs responsabilités familiales. Livrées à elle-même, devenues des "filles de", elles peinent à trouver leur propre voie, entravées par une loyauté qui les poussent à une improductive détestation de l'autre camp.

C’est un roman qui fait froid dans le dos, en dépeignant une réalité que l’on préfèrerait dystopie… car que penser d’un pays où il est nécessaire, devant des centres pour femmes où chaque jour manifestent des quidams brandissant des pancartes et scandant des slogans "pro-vie", de placer des policiers en faction pour protéger les locaux et le personnel d’éventuels actes de vandalisme ou d’agressions ? Où, au nom de la liberté expression, on permet à des groupes extrémistes de publier des listes d’avis de recherche de médecins avorteurs, incitant implicitement les plus fanatiques à les éliminer ? Où les acquis sociaux et féministes régressent sous les coups d’une extrême-droite de plus en plus audible et influente ? C’est en tous cas un pays fracturé autour de deux camps qui ne suivent pas les mêmes lois, les uns niant la légitimité de celle, séculière, qui est susceptible de changer à chaque élection, pour ne suivre que celle, sacrée et immuable, que professe soi-disant leur religion. Et en ne versant à aucun moment dans le manichéisme, en démontrant que chacun est convaincu en toute bonne foi et avec les meilleures intentions du monde de la justesse morale de sa position, Joyce Carol Oates nous laisse avec la désespérante conviction que la guerre qui oppose rationalisme et superstition est loin d’être gagnée.


2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d’une petite ville de l’Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l’un des « médecins avorteurs » du centre.

 Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l’accident qui a causé la mort d’une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer.

Dans un camp comme dans l’autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d’Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l’avortement.

J’avais peur de m’attaquer au dernier roman de Joyce Carol Oates. Elle peut avoir un style déroutant et elle aborde toujours des problématiques fortes et marquantes. Que ne l’ai-je lu avant? Ce roman est un coup de cœur total. Joyce Carol Oates frappe fort une nouvelle fois avec un livre poignant et tellement bien mené.

Dans l’Ohio, Gus Voorhees est médecin dans un centre pour femmes. Il pratique des avortements. Le centre est protégé par des policiers car des manifestants pro-vie brandissent leurs pancartes quotidiennement, menaçant femmes et personnels. Luther Dunphy, charpentier, fait partie de ces manifestants. Très pieux, il manifeste chaque matin. Un jour, il brandit un fusil et abat le docteur Voorhees. Luther est enfermé et jugé. Il sera condamné à la peine de mort

Joyce Carol Oates s’attaque dans ce roman à deux sujets typiquement américain: le droit à l’avortement et la peine de mort. Son roman est découpé de telle sorte qu’on suit des chapitres alternant la vie de Luther et celle du Docteur Voorhees et plus tard la vie de Dawn Dunphy et celle de Naomi Voohrees, filles des principaux personnages.

Cette façon de procéder permet à l’auteur de nous présenter les protagonistes de l’intrigue et leurs motivations sans jamais juger. Il y a d’abord Luther. Dans le déni total, il ne voit pas la dépression de sa femme, il ne parvient pas à affronter ses démons intérieurs liés à la mort de Daphne, leur petite fille. Il se réfugie alors dans la religion. Il trouve du réconfort auprès de son église et semble communiquer directement avec Jésus. Luther incarne l’Amérique des travailleurs pauvres, peu éduqués, cette classe sociale négligée souvent récupérée par les extrémistes qu’ils soient religieux ou politiques.

De l’autre côté on suit Gus Voorhees, médecin progressiste et féministe qui assiste toutes ces femmes qui souhaitent avorter. Gus est un médecin particulièrement investi qui fait souvent passer son travail avant sa famille, qui ose défier les pro-vie et les provoque parfois à travers ses déclarations dans les journaux. Là encore, Gus incarne une partie de l’Amérique: les professions intellectuelles supérieures, athées et progressistes.

Les événements s’enchaînent très rapidement. Gus est abattu, Luther est condamné à la peine de mort. La population en fait des martyrsMartyr religieux pour Luther qui a sauvé des centaines de vies en tuant Gus. Joyce Carol Oates nous fait basculer dans un monde totalement fanatique. La misère sociale et affective de Luther permet d’expliquer son fanatisme total pour une cause qu’il pense être juste. Là où l’auteure est juste, c’est qu’elle parvient à instiller à son lecteur de la compassion pour cet homme qui a commis l’innommable. De l’autre côté, il y a Gus, lui aussi martyr de la société: un homme bon et juste, mort alors qu’il faisait son devoir. Mais là encore, l’auteur nous peint un personnage gris, en demi-teinte.

Et puis, il y a la suite du roman qui s’ouvre sur les filles de Luther et de Naomi, l’explosion de deux familles à la mort des pères, le poids des regards quel que soit le camp dans lequel on se trouve. C’est tout simplement brillamment traité. Chaque personnage est convaincu du bien-fondé de ses actions, de sa pensée. L’auteur ne porte jamais de jugement. Seules les générations futures se permettent de douter, de comprendre l’autre.

La plume de Joyce Carol Oates mène son lecteur par le bout du nez. Elle nous livre ici une histoire captivante, passionnante et surtout fascinante. La deuxième partie du roman m’a le plus plu car elle confronte les enfants, ceux qui restent après la bataille. On referme livre bouleversé, sur une ultime image qui m’aura mise K.O.

Avec « Un Livre de martyrs américains », Joyce Carol Oates nous offre un roman fort et éprouvant, magnifique et salvateur. Une véritable autopsie de la société américaine brillamment menée !

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