
La note américaine
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l’avis des lecteurs
C’est cette obsession du détail véridique et cette manière si particulière de nourrir sa narration sous une forme romancée qui font du journaliste et écrivain David Grann un auteur emblématique de ce que l’on désigne comme de la narrative nonfiction, ou en français de l’enquête littéraire, trouvant notamment sa place dans les colonnes du prestigieux magazine New Yorker où il travaille toujours. Mais ce sont bien évidemment autour de ses ouvrages que David Grann connaît une certaine notoriété, ce d’autant plus que bon nombre d’entre eux font l’objet d’adaptations au cinéma à l’instar de Trial By Fire (Allia 2010) réalisé par David Lowery ainsi que La Cité Perdue De Z (Points 2020) mis en scène par James Grey. Mais l’actualité de David Grann se focalise autour de deux événements que sont la sortie de son dernier ouvrage Les Naufragé du Wager (Sous-sol 2023) dont on annonce l’adaptation par Martin Scorsese qui vient de réaliser Killers Of The Flower Moon inspiré de l’avant-dernier récit de l’auteur. A l’occasion de la sortie sur les écrans de cet événement cinématographique, les éditions Globe ont donc réédité La Note Américaine en reprenant son titre original, Killers Of The Flower Moon, faisant référence aux fleurs tapissant les immenses prairies de ces contrées appartenant aux indiens Osages, objets de toutes les convoitises après la découverte de champs pétrolifères au début du XXème siècle, mais également aux meurtriers qui se sont employés à dépouiller les membres de cette communauté autochtone de toutes leurs richesses.
Alors qu'ils vivaient sur des terres situées dans les états du Kansas, de l'Arkansas et du Missouri, les indiens Osages sont finalement parqués sur un territoire aride de l'Oklahoma afin de laisser leur place aux colons bénéficiant de l'appui du gouvernement dans le cadre d'une conquête de l'ouest débridée. Famines et maladies déciment cette population autochtone. Pourtant avec la découverte du plus grand gisement de pétrole des Etats-Unis au début du XXème siècle, les chose changent pour les Osages qui détiennent désormais une véritable fortune leur permettant d'acquérir des biens matériels considérables, d'envoyer leurs enfants faire des études dans les universités les plus prestigieuses et d'employer une cohorte de domestiques blancs qui sont à leur service. Mais en 1921, certains membres de la communauté disparaissent dans des conditions dramatiques. Empoisonnements, exécutions par arme à feu, attentat à l'explosif, les meurtres s'enchainent sans qu'aucune enquête sérieuse ne vienne mettre un terme à cette terrible série noire. C'est le règne de la terreur qui régit désormais le quotidien de ces riches Osages terrorisés allant jusqu'à demander de l'aide auprès du président afin que cesse ces exactions meurtrières. Le dossier est finalement confié au Bureau of Investigation dirigé par un jeune fonctionnaire ambitieux Edgar J Hoover qui voit là une opportunité de mettre en avant ce service de police qui deviendra en 1935 le fameux Fédéral Bureau of Investigations (FBI). C'est donc une équipe d'enquêteurs aguerris qui va débarquer dans le comté d'Osage afin de démasquer les auteurs de ces crimes abominables.
Il fallait bien un film d'une durée de plus de trois heures à la mise en scène solide pour restituer certains aspects de cette enquête magistrale évoquant la série de meurtres qui a secoué la communauté des indiens Osages au début du XXème siècle. Une belle adaptation donc avec quelques acteur formidables tels que Lilly Gladstone et Jesse Plemons devant absorber les interprétations parfois outrancières d'un Robert De Niro plutôt inspiré et d'un Leonardo Di Caprio qui a tendance à surjouer avec à la clé toute une série de mimiques devenant rapidement insupportables. Difficile néanmoins d'intégrer tout les éléments d'un récit d'une densité peu commune que David Grann décline avec une véritable maestria en décortiquant les moindres détails d'une époque trouble qu'il restitue avec une précision peu commune. Il faut donc saluer cette initiative toute commerciale des éditions Globe pour remettre au goût du jour Killers Of The Flower Moon/La Note Américaine publié et 2018 et désormais orné d'une nouvelle couverture et d'un bandeau faisant la promotion d'un film qui reprend la première chronique d'un ouvrage en comptant trois. Cette première chronique prend véritablement l'allure d'une intrigue policière qui s'articule autour de la personnalité de Molly Burkhart témoin impuissante des débuts du Règne de la terreur entrainant la disparition de ses proches. Qui donc commet ces meurtres ? A qui profite le crime ? C'est autour de ces questions que David Grann dresse le contexte social de l'époque tout en déclinant la trajectoire historique du peuple Osage et de ses richesses nouvellement acquises avec la découverte de cette manne pétrolière que l'on se transmet par héritage au sein des familles autochtones. Pour s'emparer de ses richesses ou au moins en contrôler le flux, les Blancs mettent en place un système inique de tutelle auquel chaque Osage est soumis, tandis qu'une faune de gens peu scrupuleux gravitent autour d'eux afin de faire main basse sur leur fortune. On prend ainsi la mesure du choc des cultures et des crimes odieux qui se perpétuent dans un contexte rendu encore plus délétère par la prohibition dont on contourne allègrement les règles. Il émane ainsi une atmosphère sauvage de non droit rendue encore plus prégnante par des autorités incompétentes et pour la plupart du temps complètement corrompues. La seconde chronique dresse le portrait de Tom White, chargé par Hoover de faire enfin la lumière sur les meurtres qui déciment la communauté des Osages donnant l'occasion à David Grann de nous expliquer les arcanes politiques de ces investigations permettant de mettre en avant les compétences du Bureau of Investigation, ancêtre du légendaire FBI. Pressions et déterminations sont les moteurs de cette enquête d'envergure et des procès qui s'ensuivent en mettant en exergue les jeux d'intimidations de la partie adverse bien décidée à tout faire pour éliminer les témoins gênants. En nous projetant dans le présent, la dernière chronique s'intéresse au devenir des descendants des différents protagonistes qui ont joué un rôle dans ce Règne de la terreur avec ce sentiment indicible de gâchis qui imprègne encore les membres de la communauté Osage qui n'a rien oublié de cette terrible époque. Mais bien plus qu'un fait divers qui mettrait en cause quelques individus abjects David Grann met en lumière une machinerie institutionnelle odieuse destinée à spolier, de manière systémique, les avoirs des indiens Osages.
Ainsi, Killers Of The Flower Moon/La Note Américaine, dresse le portrait d'une Amérique inique prête à tout pour s'emparer des richesses des autochtones dans un climat de terreur et de violence qui perdure à travers le temps, comme une espèce d'ADN immuable phagocytant l'ensemble des communautés qui composent le pays. Une enquête d'une impitoyable clairvoyance.
1921 Les guerres indiennes sont loin. Leurs survivants ont, pour la plupart, été parqués dans des réserves où ils végètent, misérables, abandonnés à leur sort.Une exception à cette règle : le peuple osage. Il s’est vu attribuer un territoire minéral aux confins de l’Oklahoma. Or ces rochers recouvrent le plus grand gisement de pétrole des États-Unis. Les Osages sont millionnaires, roulent en voitures de luxe, envoient leurs enfants dans les plus prestigieuses universités et se font servir par des domestiques blancs. Le monde à l’envers.Un jour, deux membres de la tribu disparaissent. Un corps est retrouvé, une balle dans la tête. Puis une femme meurt empoisonnée. Et une autre. Plus tard, une maison explose. Trois morts. Qui commet ces assassinats ? Qui a intérêt à terroriser les riches Osages ? Les premières enquêtes, locales, sont bâclées, elles piétinent. C’est pourquoi, après une nouvelle série noire, ce dossier brûlant est confié au BOI (Bureau of Investigation, qui deviendra le FBI en 1935). À sa tête, un très jeune homme. Son nom est Hoover, Edgar J. Hoover. Il veut deux choses. La première : faire toute la lumière sur cette sombre affaire, et il s’en donne les moyens, enquêteurs hors pair, méthodes rigoureuses de police scientifique, mise en fiche de la moindre information. La seconde : le pouvoir. Surtout le pouvoir. Et ce premier coup d’éclat va le lui offrir sur un plateau.
Ma lecture
David Grann à travers ce récit nous livre son enquête concernant une série de décès survenus à partir de 1921 dans l’Oklahoma, état du Midwest des Etats-Unis, territoire des Osages, amérindiens propriétaires des terres et de leurs richesses.
En effet les Osages étaient riches, très riches car ils avaient inclus dans le contrat lors du morcellement des terres en 1900 une clause étonnante :
« Tout pétrole, gaz, charbon ou autres minerais sur ces terres (…) sont, par la présente, réservés à la tribu. » (p64)
Inutile de préciser que cette mention prémonitoire, faisant d’eux des hommes et des femmes multimillionnaires, attira bien des convoitises lorsque le sol révéla la présence de quantité de pétrole….. Des millions de dollars qui reviennent aux Osages, il fallait trouver un moyen de les récupérer et des moyens les blancs en ont trouvé : tutelle, mariages mixtes, spoliations et jusqu’à cette série de meurtres.
Ce fut principalement Mollie Burkhart qui fut à l’origine de toute l’affaire quand elle s’inquiéta de la disparation de sa sœur Anna, puis des décès et nombreux et inexpliqués autour d’elle pendant ce que l’on appela « le Règne de la terreur ».
David Grann, reprend point par point tous les événements de cette sinistre affaire, où il est question d’empoisonnements, d’exécution de sang froid, de dynamite par un gang dirigé par un cerveau sans état d’âme avec pour seul but le gain.
L’enquête fut prise en mains après quelques temps et disparitions opportunes des détectives par le tout nouveau B.O.I (qui deviendra par la suite le F.B.I.) dirigé d’une main de fer par Edgar Hoover.
On découvre les prémices de la modernisation des enquêtes : empreintes, centralisation des informations, filature etc… Et c’est grâce au travail minutieux et obstiné de Tom White que le commanditaire et ses acolytes furent démasqués.
C’est un récit basé sur une histoire vraie dont David Grann nous révèle tous les détails, beaucoup de détails. J’ai trouvé la première partie assez longue, avec de nombreux éléments, personnages et même si les faits étaient pour le moins troublants, j’avais une certaine impatience à ce que la machine se mette en route….. Et lorsque Tom White entre en scène avec en arrière plan l’énigmatique et inquiétant E. Hoover, toutes les pièces se mettent peu à peu en place, s’imbriquent les unes aux autres et l’on comprend qu’il fallait en passer par ce long préambule pour comprendre et réaliser toute l’horreur et le machiavélisme des meurtriers….
Même si l’on a connaissance et conscience des drames, spoliations, abus de pouvoir qui ont eu lieu envers les amérindiens, il n’est pas inutile de rappeler certains faits, les remettre en lumière et dans le cas présent il s’agit d’indiens riches, très riches, trop riches. Non contents de les déposséder de leurs terres, il fallait les déposséder du sous-sol et de ses richesses, d’une manière ou d’une autre.
L’auteur s’est attelé à refaire l’enquête, pas à pas, document après document, allant jusqu’à rencontrer certains descendants et toute l’horreur tient dans la proximité des commanditaires et des protections dont ils bénéficiaient.
On se perd parfois dans tous les noms, les liens familiaux, mais on prend conscience de l’ampleur du travail de recherches effectué par l’autre, l’écriture est assez froide, journalistique, sèche. Des faits rien que des faits à part dans la dernière partie où David Grann a cherché à retrouver les témoins directs encore vivants. Il va prendre conscience que le souvenir de ce Règne de la Terreur est encore bien vivant et présent dans l’esprit de ceux-ci et il laisse émerger toute l’émotion qui l’étreint.
Une lecture très instructive sur une histoire peu glorieuse et peu connue d’une série de meurtres dans une ambiance où l’alcool de contrebande , le moonshine, fait des ravages et qui met dans la lumière l’acharnement d’un homme Tom White à mettre à jour les assassins.
Le pitch
Oklahoma dans les années 1920. La tribu indienne des Osage est victime d’une série d’assassinats. Un siècle plus tard, le grand reporter du New Yorker, David Grann, a mené l’enquête sur ces crimes pour mettre à jour comment le FBI, naissant, les a résolus. Ou pas… Une enquête exceptionnelle qui révèle un pan de l’histoire américaine inimaginable. Bluffant. Glaçant.
Pourquoi je vous le conseille ?
Parce qu’on y découvre la naissance du FBI. Pour l’histoire proprement hallucinante et méconnue de ce peuple au destin hors du commun. Pour la qualité du récit basé sur une enquête précise et édifiante.
Pour l’enquête historique passionnante et la découverte des Indiens Osage. Leur particularité ? Ils sont millionnaires ! Car le territoire rocheux de l’Oklahoma que leur a attribué le gouvernement après le massacre des guerres indiennes s’est révélé être le plus grand gisement de pétrole des Etats-Unis. Quelle ironie. Mais cela ne va pas trop leur porter chance. On s’en serait douté, et on n’est pas déçu…
Pour l’écriture romancée, remarquable, qui s’appuie sur une enquête de terrain menée au plus près de la vie réelle de ces populations trop riches pour que cela leur porte chance ; vieilles photos d’archives à l’appui qui sont proposées au centre de l’ouvrage.
Pour les balbutiements du BOI (Bureau of investigation) qui deviendra FBI en 1935, avec à sa tête Edgar J. Hoover, déjà. Très éclairant. Brrrrrr
Les Osages représentent dans l'Amérique du début du XXème siècle une curieuse exception : ce sont de riches indiens. Tirant les leçons de ce qu'ont subi certaines autres tribus, ils se sont montrés malins, et ont su négocier dans leur intérêt les conditions du lotissement des terres où ils ont été relégués pour permettre l’expansion territoriale blanche. Ce lotissement, entrepris dès le XIXème siècle, a pour but d’en finir avec la vie communautaire, et d’assimiler les indiens d’Amérique en en faisant des propriétaires, ce qui permettra par la suite d’acquérir plus facilement leurs terrains. Les Osages, à qui l’ont a attribué des terres a priori stériles aux confins de l’Oklahoma en cours de création, sont ainsi parvenus à augmenter de manière significative la taille des parcelles allouées, et surtout à obtenir un droit souverain sur les ressources du sous-sol. Or, ce sous-sol s’est avéré riche en pétrole, et les Osages –qui le savaient- sont devenus millionnaires en louant leurs terrains aux blancs désireux de les forer.
Cette situation unique, inédite, va susciter de nombreuses convoitises et leur être fatale… Car riche et indien sont aux yeux de la majorité des blancs des termes incompatibles. Le train de vie de la tribu alimente les fantasmes les plus délirants. On prétend qu’ils jettent leurs pianos dans leurs jardins, qu’ils changent de voiture au moindre pneu crevé... Un inspecteur du gouvernement chargé de contrôler les dépenses de la tribu évoque même Sodome et Gomorrhe… Un arrêt fédéral leur impose d'ailleurs des curateurs. Un tuteur est ainsi attribué à chaque Osage dont l'incompétence est jugée selon le nombre d'indiens que compte son ascendance…
L’affaire sur laquelle se penche David Grann dans "La note américaine", qui sera par la suite désignée comme "le Règne de la terreur" et marquera à jamais la tribu, commence avec le meurtre d’Anna, une Osage dont le corps est retrouvé au bord d’une rivière, où elle a été abattue. Sa sœur Mollie Burkhart est effondrée, d'autant plus qu'une malédiction semble toucher les femmes de la famille, sa mère décédant quelques mois plus tard dans des conditions suspectes. Le cadavre d’un autre membre de la tribu, Whitehorn, est bientôt découvert, assassiné lui aussi. Épaulée par son mari Ernest -un blanc-, et Hale, l'oncle de ce dernier, très influent au sein de la communauté, Mollie engage un détective pour retrouver l'assassin d'Anna. Sans résultat. Et l’enquête, successivement confiée au shérif, au procureur de l'état, puis au procureur général, piétine de même. Les hommes de lois, corrompus, ne semblent pas très motivés –les victimes ne sont après tout que des indiens-, ou ne pas avoir intérêt à ce qu’elle soit résolue, et les rares blancs qui semblent sur des pistes sérieuses sont eux-mêmes assassinés avant d’avoir pu livrer le résultat de leur enquête.
Pendant ce temps, une véritable épidémie semble frapper les Osages, dont beaucoup décèdent brutalement de maladies inexplicables.
Après des mois et des mois de stagnation, l’enquête est transmise au Bureau of Investigation, dont le jeune Hoover vient de prendre la direction. Il la confie Tom White, un des personnages phare du récit, étonnamment droit et humaniste dans un contexte de racisme et de corruption, qui abhorre la violence, croit en la réinsertion sociale, et se fait fort de n'avoir jamais utilisé son arme. Il constitue une équipe qui ressemble davantage à une cellule d’espionnage qu’à une équipe d’enquêteurs. En effet, pour approcher les indiens qui ne font plus confiance aux forces de l’ordre et endormir la vigilance des meurtriers -puisqu'il a d'emblée été admis qu'ils étaient plusieurs-, ses hommes s’introduisent dans la communauté comme des taupes ou des agents doubles, sous des couvertures diverses. Après des mois d’une enquête méticuleuse, et parfois décourageante, White et ses hommes parviennent à faire juger les coupables des meurtres d'Anna et de Whitehorn.
Pour Hoover, cette affaire deviendra la vitrine du nouveau Bureau -futur FBI-, en étayant ses arguments pour la nécessité d'une police nationale, composée de professionnels ayant suivi une formation technique et scientifique.
Seulement, ce succès n’est que la partie immergée de l’iceberg de ce que recouvre le Règne de la terreur, ainsi que l’explicite David Grann dans la dernière partie de son récit, même si le lecteur a eu auparavant de nombreux indices lui faisant soupçonner la réelle ampleur de l’affaire.
Difficile de dénombrer toutes les victimes et a fortiori d’identifier tous les coupables de cette atterrante histoire, surtout après presque un siècle. On retiendra que presque chaque Osage a perdu sous le Règne de la terreur au moins un membre de sa famille, et que ce que l’on a appelé l’Indian Business, cette escroquerie généralisée ayant pour but de les dépouiller impunément, méthodiquement, représenta une opération criminelle complexe, impliquant plusieurs niveaux de la société, les procureurs, juges et forces de l'ordre facilitant les transactions et permettant le blanchiment du produit des arnaques orchestrées par la plupart des curateurs des indiens, ou par les blancs mariés à des membres de la communauté (les deux n’étant souvent qu’une seule et même personne), avec la complicité de médecins et d’avocats véreux.
"La note américaine" est ainsi le récit d’un massacre insidieux, dont l’argent est le mobile, justifié par la vénalité et le racisme, une parenthèse de cauchemar et de désespoir dans l'Histoire des Osages, dont les répercussions se feront sentir sur plusieurs générations, les empêchant d’accorder leur confiance à quiconque, eux qui ont été trompés, assassinés par des proches, sans pouvoir compter sur la protection de la loi et de la justice, en citoyens de seconde zone.
Bien que glaçant, l’ouvrage est passionnant et dense. L’auteur brosse de ces personnages réels des portraits souvent précis, qui les matérialisent –et on est aidé par les photos qui émaillent l’ouvrage- et il enrichit l’intrigue liée aux meurtres et à l’enquête en la replaçant dans son contexte historique et culturel, ethnique. L'immersion au cœur de la communauté Osage -à cheval au moment des faits entre deux siècles mais aussi entre deux civilisations- et les digressions sur les prémisses des méthodes scientifiques mises en oeuvre par les forces de l'ordre sont notamment passionnantes.
A lire.
Bien que je ne sois pas habituellement lecteur d’essais, les avis positifs lus sur plusieurs blogs polar m’ont convaincu de lire La note américaine de David Grann.
Aux XIX°, le peuple Osage, comme les autres peuples indiens, s’est vu attribuer quelques terres dans une réserve pourrie, terre sèche et cailloux. Tout change au début du XX° siècle quand on découvre dans les sous-sols de la réserve un gigantesque gisement de pétrole. Les Osages deviennent alors richissimes, et leur réserve, ainsi que leur situation, attirent tout ce que le pays compte de vautours.
En 1921, deux membres de la communauté sont assassinés, d’autres meurent étrangement de maladies foudroyantes. Les enquêteurs sur place disparaissent à leur tour, ou sont achetés. Un jeune bureaucrate, arrivé à la tête du Bureau Of Investigation envoie alors sur place un ancien Texas ranger incorruptible, Tom White. Il peut recruter qui il veut, travailler comme il veut, seule obligation, tenir son chef au courant tous les jours et surtout, réussir à tous prix. C’est que le jeune bureaucrate a de l’ambition, beaucoup d’ambition, une ambition dévorante et maladive. C’est Edgar J. Hoover de sinistre mémoire.
Pour lui, Tom White va mettre à jour un réseau de criminels qui tuent les indiens pour s’emparer de leurs richesses. Et il ne découvrira pas tout, au début du XXI° siècle le journaliste David Grann qui s’intéresse à cette affaire totalement oubliée va découvrir que la réalité était encore plus sinistre.
Je vais être honnête avec vous (comme toujours), c’est un livre qui m’a appris une quantité impressionnante de choses, c’est peut-être même un livre qu’il faut lire si on veut connaitre l’histoire cachée des USA, et sans doute la nôtre (parce que les américains ne sont pas le seuls qui cachent leurs saloperies), mais ce n’est pas un livre que j’ai eu un grand plaisir à lire.
La rigueur et l’honnêteté de l’enquête, ne sont pas en cause, l’intérêt historique non plus. C’est juste que j’ai un peu perdu le goût des essais, et que, désolé, non, ça ne se lit pas comme un polar pour reprendre la phrase type des imbéciles.
Tout est passionnant … Sauf l’écriture très plate, qui énonce des faits, mais ne donne pas vraiment, sauf par moment, de chair aux protagonistes. J’ai appris, effaré, comment les indiens étaient traités comme des enfants qu’il fallait mettre sous tutelle, j’ai découvert, ou confirmé après le famille Winter les mœurs ouvertement corrompues de toute la société américaine au début du XX°, j’ai vu, atterré, comment l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs, et je me suis demandé ce que ça veut dire chez nous. J’ai lu, j’ai été très intéressé, mais je n’ai pas dévoré. Alors qu’un polar de Don Winslow sur le sujet m’aurait fait grimper au rideau.
Je suis devenu trop accro à la littérature de fiction. Désolé.
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