
La dame d'argile
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Quatre femmes puissantes
Dans son troisième roman, Christiana Moreau retrace le destin de quatre femmes au caractère bien trempé. Sabrina, Angela, Costanza et Simonetta vont nous faire voyager de Belgique en Toscane et du Quattrocento à nos jours.
Restauratrice au musée des beaux-arts de Bruxelles, Sabrina n’a pas à chercher bien loin pour trouver d’où lui vient sa vocation. Si elle est installée en Belgique, sa famille est originaire de Toscane. Avant de quitter l’Italie, ses ancêtres étaient artisans et travaillaient dans des poteries où de grands artistes venaient passer commande après avoir imaginé leurs œuvres. Sa grand-mère Angela, en partant rejoindre son mari qui avait trouvé du travail dans les mines du bassin houiller de Liège, s’était vue confier par sa mère un buste de femme, propriété de la famille depuis des siècles. C’est désormais dans son appartement que trône cette statue, héritée après le décès de la nonna.
Aussi c’est avec excitation qu’elle attend la visite de Pierre, son professeur d’histoire de l’art à l’université – qui avait aussi été son amant – pour lui présenter cette dame en terre cuite.
Ébahi, le spécialiste reconnaît immédiatement cette pièce extraordinaire.
«Le modèle se nomme Simonetta Vespucci.
— Comment le sais-tu ?
Pierre sourit devant sa stupéfaction.
— La devise qui est gravée dans l’argile, «La Sans Pareille», est la même que celle qui figurait sur l’étendard de Giuliano de’ Medici, pour une joute donnée sur la place Santa Croce à Florence. Simonetta Vespucci, La Sans Pareille, bien que mariée, fut la «Dame» du chevaleresque Giuliano, c’est-à-dire l’idéale bien-aimée.
— Qui était-elle?
— Simonetta Cataneo avait seize ans quand elle épousa Marco Vespucci, le cousin d’Amerigo.
— Le célèbre navigateur florentin?
— Lui-même, celui qui a donné son nom à l’Amérique.
— Et ma statue… est sa cousine?
— Par alliance. Cette jeune femme a illuminé les chefs-d’œuvre des maîtres du quattrocento, Ghirlandaio, Pollaiuolo, Piero di Cosimo, Botticelli ou Leonardo da Vinci. Elle était adorée, courtisée, les Florentins en étaient fous et une passion naquit entre elle et Giuliano de’ Medici. Si le monde entier connaît son image, en revanche, on sait très peu de choses d’elle.»
Des révélations qui confortent Sabrina dans sa volonté d’enquêter et de partir en Toscane sur les traces de la sans-pareille.
Jouant sur les temporalités, la romancière raconte au lecteur l’histoire d’Angela, de son voyage vers la Belgique avec sa précieuse statue, mais aussi celle de Simonetta dans la Toscane du quattrocento au milieu des intrigues et des alliances et cette effervescence artistique autour des Medici. La force du roman, c’est de nous permettre de vivre chacune de ses époques au présent. Une construction qui donne également au lecteur un coup d’avance sur Sabrina. Quand elle arrive à Impruneta, accompagnée d’un spécialiste de l’histoire de l’art, il sait déjà que Costanza a arpenté les rues du village toscan bien des siècles auparavant avant de partir, déguisée en garçon, pour se mettre au service d’Antonio Pollaiolo. Ou que Angela n’a pas osé dévoiler l’œuvre d’art soigneusement emballée quand elle a découvert le baraquement dans lequel vivait son mari, au milieu des terrils. Sans oublier l’arrivée de Simonetta venue de sa Ligurie natale pour épouser un Medici et nous faire partager l’effervescence de toute la cour, fascinée par sa beauté, mais surtout des artistes qui vont en faire leur modèle et dont on retrouvera les traits dans de nombreuses peintures et sculptures (lire à ce propos cet article de Connaissance des arts).
Ses allers-retours de la fin du XVe siècle à nos jours permettent de mieux comprendre l’incroyable audace de la jeune artiste qui a bravé bien des interdits pour pouvoir exprimer son art. Les femmes qui entendaient ne pas se contenter de faire de la figuration sont alors victimes d’hommes qui n’entendaient pas céder une once de pouvoir. Elles devront se battre tout autant que ces migrants arrivant en Belgique quelques siècles plus tard, leur force de travail ayant été échangée pour une tonne de charbon. Surveillés par des fonctionnaires zélés pour que le vent de la révolte ne se lève pas dans leur esprit voulu docile, ils leur faudra beaucoup de force de caractère et de solidarité pour sortir de leur misère.
Christiana Moreau réussit une fois de plus, en conjuguant sa plume alerte à une solide documentation, à nous faire découvrir un pan extraordinaire de l’histoire de l’art, à nous faire montrer Florence bien mieux que dans des guides touristiques, mais aussi à défendre la cause des femmes à travers ces quatre destins si attachants. Comme dans La sonate oubliée, elle sait habilement se servir de son histoire personnelle et de sa passion pour l’art pour nous offrir un somptueux roman.
Un magnifique roman choral qui trace le portrait de quatre femmes, entre le Quattrocento et notre époque. Sabrina est restauratrice d’art à Bruxelles, sa grand-mère Angela vient de mourir et elle hérite d’une sculpture en terre cuite signée Costanza Marsiato et intitulée La Sans Pareille. L’oeuvre se transmet de mère en fille ainée depuis des siècles, Sabrina pressent sa valeur et se demande comment Angela issue d’une famille pauvre pouvait détenir un tel trésor. Elle sort d’une histoire compliquée avec son ancien professeur d’histoire de l’art et décide qu’un séjour à Florence pour retrouver ses racines et celles de la statue s’impose.
Tour à tour Sabrina, sa grand-mère Angela, Costanza l’artiste du XVème siècle et la belle Simonetta Vespucci prennent la parole et racontent leur histoire. Sabrina mène son enquête avec l’aide de Stefano, un expert florentin qui ne tarde pas à tomber amoureux d’elle.
L’Italie de 1945 est ravagée par la guerre et la crise économique, il n’y a pas de travail et la misère règne. Giuseppe n’a d’autre choix que de partir pour la Belgique où il deviendra mineur dans un charbonnage dans des conditions terribles, puis ouvrier dans la sidérurgie. Angela le rejoint et raconte la dure condition des émigrés italiens déracinés dont les enfants grandiront dans leur nouveau pays.
Costanza vit à la fin du XVème siècle, fille d’un artisan et très douée, elle désire devenir une artiste, une vraie créatrice, mais ce rêve est interdit aux femmes. Elle se travestira en hommes et risquera sa vie pour suivre son projet, mais déjà les Médici sont en déclin, puis Savonarole prend le pouvoir. Il n’y a plus de place pour les fêtes, l’art et la beauté à Florence, Costanza s’enfuira juste à temps.
Simonetta a régné sur la ville vingt avant Costanza. Tout Florence était amoureux d’elle, en particulier Giuliano, le frère de Lorenzo il Magnifico et Sandro Botticelli qui en a fait sa muse pour toujours. Elle a posé pour de nombreux peintres et illuminé Florence telle une météorite avant de mourir à vingt-trois, laissant ses admirateurs inconsolables.
Christiana Moreau brosse de remarquables portraits de femmes, très convaincants et bien écrits. Elle nous parle avec brio de la place et du rôle des femmes à ces différents moments. Costanza est en avance sur son temps et elle ne pourra être reconnue, en dehors de sa famille et de son maître. Simonetta est une femme objet, mais elle a été élevée pour cela et apprécie finalement son statut de reine de beauté, ainsi que la relation platonique qui la lie à ses amis. Elle mourra très jeune mais est immortalisée par ses nombreux portraits. L’auteure parle abondamment de la vie à Florence et de l’art du Quattrocento, de la peinture, de la sculpture et des artistes. Ces parties sont très documentées et vraiment passionnantes, on voit bien que le sujet est maitrisé.
Le style est varié et très agréable, il coule comme l’Arno . L’auteure nous propose aussi toute une réflexion très intéressante sur ce qu’est un artiste et ce qui le distingue de l’artisan et sur la création en général. Ce roman historique est un coup de coeur que je recommande chaleureusement.
Merci à Netgalley et aux Editions Préludes pour cette magnifique découverte.

J'ai lu ce roman il y a deux etes déjà. Ce fut un véritable coup de cœur. Sachez par ailleurs que l'auteur a son compte Instagram et qu'elle adore parler avec les lecteurs.
L'histoire est assez surprenante mais non à la fois notre époque contemporaine et l'après deuxième guerre mondiale en Italie et en Belgique.
On se retrouve plongé dans deux mondes opposés : celui de la jeune femme qui travaille à la restauration des objets d'art et qui vit plutôt confortablement mais qui a une vie sentimentale très compliquée. Et celui de son aïeule, extrêmement amoureuse de son mari mais qui vit dans un état de pauvreté absolument abominable.
Le style de l'auteur est extrêmement riche. C'est une magnifique écriture. J'ai d'ailleurs lu d'autres romans d'elle et je suis tout à fait conquise.
La dame d'argile reste pour le moment mon roman préféré de cette écrivain.
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