
Gravesend
Résumé éditeur
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
La vie peut-être morne, elle peut-être capiteuse dans ce morceau de Brooklyn et le passé se conjugue au présent…
« Gravesend, une enclave italienne au sud de Brooklyn.
Conway y vit avec son père et, depuis seize ans, il pleure son frère Duncan, renversé par une voiture alors qu’il tentait d’échapper à Ray Boy Calabrese et à sa bande de petites frappes.
Depuis seize ans, Conway attend que Ray Boy sorte de prison afin de lui infliger la seule condamnation valable à ses yeux : la peine de mort.
Mais la vengeance ne prendra pas le tour attendu et, dans ce quartier hanté par la mélancolie et les fantômes, la colère, la frustration et les regrets vont faire leur oeuvre au noir…
Désir, fantasme, désespérance et noirceur sont les maîtres mots de ce roman à la profonde humanité. »
William Boyle est originaire du quartier où il situe son histoire. Se réclamant d’auteurs tels que Larry Brown, Charles Willeford ou Harry Crews il s’est vite imprégné de l’écriture au contact de l’essayiste de la pègre américaine Philip Carlo.
Cette « Little italy » coincée entre Bay Parkway, l’Avenue P, Ocean Parkway et la Belt Parkway possède un accès au littoral. Un retour sur les lieux de son enfance d’une pseudo starlette, ayant tenté l‘aventure dans la ville des Anges, va bouleverser quelque peu un équilibre précaire d’une communauté sclérosée par l’hypocrisie, les faux-semblants, des petites vies étriquées. Les personnages restent habités par les rancœurs et ne savent pas exprimer leurs sentiments. L’impression laissée par le tableau dépeint par l’auteur réside dans des êtres profondément ancrés, lestés par leurs passés. Ils n’entrevoient pas d’avenir ou celui-ci passera par le chaos et la destruction d’utopies vaines.
Sur un rythme « mid-tempo » Boyle nous assène une prose, une écriture qui cerne avec justesse ses protagonistes, esquisse une réalité pieuse parasitée par un environnement poisseux, déprimant.
On accède volontiers à son talent dans l’envergure humaine et psychologique mais on aurait aimer que la cadence se brise, évolue vers une trame moins linéaire, moins « attendue ».
La gravitation de Conway dans son monde clos, son histoire centripète aboutit à une inexorable fuite en avant et met à jour un manque de courage devant des chimères inextinguibles.
Le passé doit rester derrière soi, avec soi, mais derrière soi. Le présent se doit d’être une rampe de lancement pour une vie faite de projets et de constructions pérennes. Boyle aime à nous décrire son anti-thèse !
Noir qui aurait mérité une mélodie plus progressive pour une écriture possédant les atouts du genre.
Un peu plus d’un millier d’ouvrages. C’est le nombre de romans qu’a publié la maison d’éditions Rivages/Noir durant 30 ans devenant ainsi l’une des grandes références mondiales dans l’univers du roman noir et policier. Une belle collection si l’on prend la peine de consulter la liste où figurent les grands noms de la littérature noire, mais également des auteurs méconnus qui émaillent cet inventaire prestigieux. Travailleurs de l’ombre, très souvent mis en exergue par son directeur, il faut particulièrement saluer les traducteurs à l’instar de Pierre Bondil, Jean-Paul Gratias, Daniel Lemoine et Freddy Michalsky qui parvinrent à donner une voix française à ces auteurs américains tout en conservant leur petite musique si particulière. Outre une traduction soignée, l’une des particularités de la maison Rivages/Noir est de remettre constamment l’ouvrage sur le métier avec cette volonté farouche de nous faire découvrir de nouveaux auteurs de qualité. C’est ainsi, plutôt que de mettre en valeur une de ses têtes de file, que le numéro 1000 de la collection échoit à Gravesend, premier roman de William Boyle.
A Gravesend, quartier italien, au sud de Brooklyn, il y a ceux qui restent et ceux qui reviennent. Parmi ceux qui restent il y a Conway qui attend son heure afin de venger la mort de son frère Duncan, assassiné sauvagement, il y a de cela seize ans, par Ray Boy Calabrese une des figures du quartier. Parmi ceux qui reviennent, il y a justement Ray Boy Calabrese qui vient de purger sa peine de prison, mais qui attend désespérément de payer le prix fort de ses actes passés. Parmi ceux qui restent, il y a Eugene, jeune adolescent boiteux, qui souhaite montrer à Ray Boy, cet oncle déchu qui n’est plus que l’ombre de lui-même, qu’il peut également devenir un caïd du quartier. Parmi ceux qui reviennent, il y a la belle Alessandra qui traîne dans ses valises ses rêves déchus d’actrice de cinéma. A Gravesend, il y a des destinées qui s’entrechoquent brutalement dans un mélange acide de regrets, de colères et de désillusions.
Il y a bien évidemment des classiques immuables, telles la vengeance et l’illusion perdue, qui entrent dans la dynamique du roman noir et que William Boyle illustre parfaitement dans ce premier roman où il met en scène une tragédie prenant pour cadre un quartier modeste de Brooklyn qui devient un personnage à part entière. Plus qu’un quartier Gravesend devient une espèce d’espace verrouillé où gravitent, de manière dérisoire, des protagonistes qui ont cessé depuis longtemps d’agiter leurs illusions perdues. On perçoit ainsi cette colère et cette frustration taraudant chacun des acteurs qui ne parviennent pas à se dégager d’une destinée qui semble gravée dans le marbre glacé de l’amertume. Mais c’est lors de sursaut, de révolte que les drames se mettent en place dans une explosion de violence qui ébranle toute la communauté assoupie dans une torpeur teintée de nostalgie.
On ressent immédiatement quelque chose d’hypnotique dans l’écriture de William Boyle qui arrive à nous immerger, jusqu’à l’étouffement, dans ce quartier où il dépeint des personnages forts et poignants tout à la fois avec cette propension à mettre doucement en branle la machine infernale qui va broyer les destins dans des scènes d’une brutalité sèche et cruelle. C’est peut-être parce qu’il n’y a rien de flamboyant et d’épique dans ce roman que William Boyle parvient à incarner, avec une belle justesse, l’état d’esprit d’un pays fatigué de traîner derrière lui cette fameuse illusion du rêve américain. Finalement Gravesend c’est l’hymne du désespoir qui touche le cœur des hommes avec un roman noir pas comme les autres qui mérite bien cette mise en lumière que lui octroie ce numéro 1000 de Rivages/Noir.
Avec quelques mois de retard, je lis enfin le numéro 1000 de l’excellentissime collection Rivages/Noir. Gravesend de William Boyle.
Gravesend, quartier italien du sud de Brooklyn. Conway, 26 ans, ne s’est jamais remis de la mort de son frère Duncan, percuté par une voiture alors qu’il essayait d’échapper à la bande de petites frappes de Ray Boy Calabrese. Et voilà qu’après 16 ans de prison, Ray Boy va sortir.
Eugene était à peine né quand son oncle Ray Boy est parti en prison. Il a fait de lui son héros et veut, lui aussi, devenir la terreur du quartier.
Alessandra était partie à LA, faire une carrière d’actrice. Rien n’a fonctionné, et elle revient dans son quartier à la mort de la mère, sans trop savoir ce qu’elle va faire de sa vie.
Autant de destins qui vont se télescoper dans le quartier de Gravesend que l’on ne quitte jamais vraiment.
Du bon vrai roman noir, digne de porter ce numéro 1000 de Rivages/Noir. Ce roman prend le contrepied complet du rêve américain. Il raconte une fuite impossible : l’impossibilité à échapper à son milieu social, culturel, à sa classe et à son quartier.
Il le fait au travers de destins que l’on sait sur le chemin de la catastrophe, dans le courant du fleuve qui les mène aux chutes inévitables. Les personnages tentent sans succès de quitter un quartier qui change. Impossible d’échapper à son histoire italienne, impossible d’échapper à son histoire ouvrière. L’accent, le goût de la cuisine familiale, la pauvreté, sont autant l’élastiques qui les rattachent et ne rompent jamais.
Tout est décrit avec un vrai sens de la tragédie et surtout beaucoup d’empathie, de tendresse et de justesse. Même s’ils sont souvent égoïstes, lâches, faibles … On se les aime ces personnages parce que l’auteur nous fait sentir leur humanité et nous aide à les comprendre.
Un beau n°1000 pour une belle collection.
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