
Un indien qui dérange
Résumé éditeur
livré en 5 jours
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
Pas une âme à Chinook ne pourrait s’offrir un appartement au Buffalo Mountain Resort, complexe immobilier de luxe au pied des Rocheuses. Même pas le petit studio avec vue sur le parking et le toit du casino. D’ailleurs, personne dans la réserve n’y songe. Tous savent que seuls les riches citadins blancs en mal de nature ou de jeux d’argent pourront se le permettre. Ce projet apporterait du travail aux Autochtones mais, soucieux de préserver leur culture, les activistes des Aigles rouges s’y opposent. DreadfulWater sait tout cela quand le shérif l’appelle pour prendre les photos d’un mort retrouvé dans un appartement-témoin, mais il refuse d’emblée le coupable tout désigné.
Mon avis
Thumps DreadfulWater est installé à Chinook, une réserve, vers les Rocheuses dans le nord-ouest des Etats-Unis. Il a laissé son poste de policier lorsqu’un drame personnel l’a brisé. Maintenant il est photographe. Il vit avec sa chatte Freeway qui partage vraiment son quotidien et qui a de l’importance à ses yeux. Dans la ville, des travaux sont en cours de finition pour installer un très luxueux complexe immobilier avec Casino etc… La société de consommation ? Une occasion pour donner du travail aux autochtones ? Peut-être …. Mais est-ce que cela correspond à leurs valeurs, à ce dont ils ont besoin, à ce qu’ils recherchent ? Les Aigles Rouges, un groupe d’indiens, dont Stick, un militant très actif, s’oppose à ce projet controversé. Tout le monde n’est pas d’accord mais la construction va être très bientôt inaugurée et les appartements se vendent plutôt pas mal.
D’ailleurs, comme les logements témoins sont meublés, il faut vérifier qu’il n’y a pas d’ébats entre amoureux, de visiteurs intempestifs, de choses qui traînent et qui feraient désordre. Alors, régulièrement, un ou une commercial ( e ) passe voir que tout est impeccable. Or, ce jour-là, un homme est retrouvé assassiné. Il s’agit du programmateur du système informatique de l’ensemble touristique. Cette mort arrange les activistes et Stick, le plus virulent, est le coupable tout trouvé.
DreadfulWater est appelé sur les lieux pour faire des photos. Il connaît le shérif et le gardien des lieux. En parallèle, la mère de Stick, Claire le contacte. Elle souhaite qu’il retrouve au plus vite son fils (qui manque à l’appel), avant que la police ne l’arrête car elle se doute bien qu’il va être rapidement soupçonné. Claire est cheffe du conseil tribal qui a donné son accord pour les nouveaux bâtiments. Thumps et elle vivent tous les deux une relation en dents de scie parce qu’il n’arrive pas à oublier son passé et qu’ils sont à fleur de peau.
Thumps n’est plus enquêteur mais ça le démange d’observer, de faire des déductions, de passer avant les personnes officiellement chargées des investigations pour voir s’il n’y a pas un petit quelque chose qui pourrait lui permettre de comprendre et de résoudre l’affaire ou de faire avancer les choses l’air de rien. J’ai beaucoup aimé son fonctionnement, ses relations aux autres (notamment avec sa chatte, c’est très amusant). Il a une façon de se couler à droite à gauche, presque en se faisant oublier pour mieux resurgir plus loin, il est un peu roublard mais jamais méchamment.
Cette lecture a été pour moi une belle découverte, j’ai apprécié l’écriture fluide, prenante (merci aux traducteurs) avec une pointe d’humour, le style vif et l’atmosphère qui décrit les faits mais également les émotions des uns et des autres. Les nombreux personnages sont variés, certains ont du bagou, d’autres essaient d’être plus transparents. Les indiens sont partagés entre le fait d’avoir la possibilité de gagner de l’argent avec de nouveaux emplois et l’attachement à ce qu’ils sont profondément. Cette enquête policière permet de se poser une question très importante : quelle est la place des indiens qui vivent encore aux Etats-Unis ? Bien sûr, ce recueil n’apporte pas de réponse mais il nous alerte sur ce sujet à travers un récit plaisant et pas du tout moralisateur.
Il me semble que ce livre est le premier d’une série avec Thumps DreadfulWater. Et bien, tant mieux, j’ai hâte de le retrouver !
Le pitch
Un ex-flic fan de golf devenu photographe est sollicité par sa chérie pour enquêter en sous-main sur un meurtre commis dans un luxueux complexe immobilier sur le point d’ouvrir au pied des Rocheuses. Précision qui fait la différence : nous sommes en territoire Cherokee et le photographe s’appelle Thumps DreadfulWater. Ça ne s’invente pas. Drôlement attachant, mutin, iconoclaste. Aussi instructif que dépaysant. Dès 15 ans.
Pourquoi je vous le conseille ?
Car j’ai toujours été fascinée par le destin des populations d’origine Indienne (autrement appelées Native Americans, American Indians… aux US, Autochtones au Canada) dont ce roman au ton décalé nous offre un éclairage contemporain salutaire. Parce que c’est un récit imaginé par un auteur d’ascendance cherokee, ce qui incite à lui tendre une oreille confiante. Car les polars qui savent manier l’humour ne sont pas si nombreux. Parce que cette découverte enthousiasmante est le 1er tome d’une série de 5 (à date, en cours de traduction), ce qui nous réserve encore de jolies heures de lecture. À suivre de près…
UN DÉLICE VINTAGE. Ce premier volet de la série Thumps DreadfulWater a été publié au Canada en 2002. Il nous arrive traduit avec 20 ans de décalage, nimbé d’un délicieux charme suranné. Un temps où les disquettes étaient souples et les annuaires téléphoniques imprimés. L’enquête s’y déroule à un rythme qui nous laisse savourer les paysages fascinants des Rocheuses, digresser sur l’art golfique, le tout avec un humour Autochtone assez mal connu de ce côté-ci de l’Atlantique. Une fausse nonchalance qui nous garde le plus souvent dans un état de légèreté très agréable.
DES ENJEUX POUR AUTANT TOUJOURS VIFS POUR LES AUTOCHTONES. Un ton qui n’exclut pas le réalisme où l’intrigue (plutôt très bien menée) sert de prétexte à lever le voile sur les discriminations vécues par les peuples natifs, qui elles sont bel et bien d’actualité. Et qui ne prêtent pas à sourire. On y aborde des tensions générées à l’intérieur d’une réserve du fait de l’ouverture d’un complexe hôtelier doté d’un casino censé attirer les foules (de blancs citadins) richissimes, à même de faire tourner l’économie locale. Un projet qui est loin de faire l’unanimité auprès des activistes Autochtones soucieux de préserver leur culture. Le roman aborde de la sorte des enjeux bien réels, avec finesse et sans cynisme, en questionnant la place des Indiens dans les sociétés contemporaines, ballotés entre traditions, consumérisme et tentations identitaires. Un constat qui dérange.
UN PERSONNAGE SUPER ATTACHANT. « [Thumps] est un sang-mêlé, comme beaucoup d’autochtones. Il navigue entre la communauté blanche de Chinook et la réserve autochtone d’à côté. C’est un solitaire, un brin dépressif. Intellectuellement, il n’est pas lent, mais il n’a pas non plus la vitesse d’un Sherlock Holmes. Il est plutôt normal. Je l’aime bien. » C’est ainsi que Thomas King décrit son héros, un ex-policier officiellement retiré des voitures qui cultive un second degré chevillé au corps, qui s’entoure d’une pléiade de personnages tout aussi savoureux que lui, qui tous défendent avec force leur liberté, contre l’oppression et les préjugés. L’ensemble donne un portrait drôle, touchant et néanmoins réaliste de la situation des Autochtones, confrontés à une misère chronique et au racisme ordinaire.
J’avais besoin d’un peu d’humour et de légèreté. J’ai eu en plus une belle intrigue intelligente avec Un indien qui dérange de Thomas King.
Thumbs Dreadfulwater, cheyenne, fut flic en Californie. Puis il a tout lâché et est venu s’installer à Chinook, au pied des Rocheuses, comme photographe. Un photographe au succès mitigé se définissant lui-même comme « chômeur indépendant » plutôt que « travailleur indépendant ». Il faut dire que Thumps ne court ni après le travail, ni après l’argent et qu’il a peu de besoins tant qu’il peut nourrir sa chatte Freeway, prendre de bons petits déjeuners, et passer du temps en compagnie de Claire, responsable de la réserve Cheyenne voisine.
Sa routine est mise à mal quand on découvre un cadavre dans un appartement du luxueux Buffalo Mountain Resort, complexe immobilier et casino pour riches touristes construit sur les terres de la réserve. Voilà qui n’arrange pas les affaires de Claire alors que l’inauguration approche. Cela l’arrange d’autant moins que le shérif a un coupable tout désigné, Stick, membre des Aigles Rouges qui s’opposent au casino et … fils de Claire. Sur sa demande, parce qu’il ne sait rien lui refuser, Thumbs qui était juste venu faire des photos pour le shérif va se retrouver à enquêter sur une mort qui va en entrainer bien d’autres.
Ouf, que ça fait du bien de lire un auteur qui a de l’humour. Un humour qui fait penser à celui des compères Walt Longmire et Standing Bear, jamais forcé, mais qui m’a fait souvent sourire, et parfois même rire. Exemples, parmi tant d’autres :
« Ora mae Foreman cherchait un euphémisme autre que « pour bricoleurs avertis » afin de décrire un bungalow du quartier sud en partie ravagé par un incendie »
« Thumps était relativement certain que la puissance et l’argent ne corrompaient pas toujours, même si, à brûle-pourpoint, aucun exemple du contraire ne lui venait à l’esprit. »
Ajoutez à cela des personnages très attachants, aucun manichéisme dans la description des travers des uns et des autres, qu’ils soient uniquement intéressés par l’argent, ou nostalgiques d’une époque et de valeurs qui n’existent que dans leur esprit. Des personnages qui savent nous surprendre, nous émouvoir ou nous enrager.
Avec légèreté et une fausse simplicité et facilité si difficile à atteindre, l’auteur dépeint sans jamais forcer le trait le racisme dont souffrent les indiens, la misère dans laquelle ils sont la plupart du temps maintenus, mais aussi la beauté des Rocheuses ou d’un ciel étoilé.
Un excellent livre. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, sachez que la série originale compte déjà 4 romans, donc il faut absolument que ce premier soit un succès fou pour que la suite soit traduite. Donc lisez-le, impérativement, offrez-le, conseillez-le, c’est un ordre.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés