Ecrits sur la danse

Gautier était obsédé par l'idée de beauté dans son approche du ballet, dont le principal attrait était selon lui la grâce dans le déplacement des corps des danseurs et le développement des lignes. Il voyait le ballet comme "un rythme muet, une musique que l'on regarde", et la danse comme "essentiellement païenne, matérialiste et sensuelle", une glorification de la femme, idéalisée dans la ballerine. Impudent admirateur de la beauté féminine, il fut pourvu d'une suite de magnifiques modèles, bien vivants sous sa plume. Il eut la bonne fortune de vivre à une époque merveilleusement riche en ballerines. Ses premières impressions ont pour sujet deux des plus brillantes de ce siècle qui se disputaient à cette époque la suprématie à l'Opéra de Paris, l'aérienne Taglioni et la torride et féminine Elssler, symboles respectifs de la poésie et de la passion, qu'il distingua dans un passage mémorable comme la danseuse chrétienne et la danseuse païenne." IVOR GUEST («extrait de la préface»).