LES ENFANTS PERDUS
  • Date de parution 02/04/2025
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782073086778
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 207 x 143 mm
  • Edition Grand format
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LES ENFANTS PERDUS

3.42 / 5 (60 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans le premier volet des aventures de Thomas More, nous faisons connaissance avec ce détective à la fois mystérieux et attirant. Nous sommes en 1870, après la défaite de Sedan. More, commissaire spécial à la Sûreté, est retenu prisonnier dans la presqu'île d'Iges, comme des milliers de soldats français. Un crime commis dans son entourage conduit le roi de Prusse à demander l'aide de More. Chemin faisant, le commissaire éclaircit le mystère d'un autre assassinat, celui d'un capitaine de cuirassiers tué par un homme venu du bout du monde. Puis, rendu à la liberté en compagnie de son ami l'intendant Seligmann, More se consacre à l'affaire des incendies d'églises, sur la route de Laon à l'Alsace... Derrière l'aventure, François Sureau nous donne à lire un récit sur la nature du mal, du crime, du criminel, sur le passage du temps, qui confère une portée grave et profonde à ce feuilleton de haute volée où tours de passe-passe et érudition ajoutent au grand plaisir de lecture.

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  • Date de parution 02/04/2025
  • Nombre de pages 160
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782073086778
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 207 x 143 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

L’ancien commissaire reprend du service

Avec ce premier tome des Aventures de Thomas More, François Sureau signe un roman d’atmosphère et d’ombres, entre polar métaphysique et méditation sur la vérité, où l’élucidation importe moins que la fidélité aux vivants et aux disparus.

Dans ce premier volume des Aventures de Thomas More, François Sureau se livre à un exercice de style aussi inattendu que réussi : écrire un roman policier sans sacrifier ce qui fait sa voix singulière, faite d’érudition calme, de mélancolie douce et de foi en la littérature comme dernier recours contre l’effacement. Le décor, d’abord, a quelque chose d’onirique : une presqu’île noyée de pluie dans une boucle de la Meuse, à l’issue de la défaite de Sedan en 1870. Comme nous l’apprend Wikipédia, « quelque 80 000 prisonniers français de la bataille de Sedan furent parqués 10 jours du 3 au 12 septembre 1870 sous la pluie, sans abri et sans approvisionnement suffisant dans la presqu’île d’Iges surnommée “camp de la misère“ ». C’est dans cette enclave hors du monde, saturée de boue, de morts et de murmures que l’on découvre un cadavre: un capitaine de cuirassiers, une dent de sanglier pour seul indice, une blessure étrange près du cœur, et autour de lui, un silence inquiétant. « Quand nous l’avons trouvé, il y avait… une sorte de silence autour de lui », dira l’adjudant-chef Martineau, qui confie alors l’enquête à un personnage énigmatique : le commandant Thomas More.

More n’est pas tout à fait un homme comme les autres. Ni tout à fait d’époque, ni vraiment identifiable, il entre dans le roman comme une apparition : « Des cheveux blonds et frisés lui faisaient autour de la tête une sorte d’auréole. On dirait un vieil ange. » Sa pipe sculptée à l’effigie de Bismarck fume mal, ses gestes sont rares, ses silences lourds de sens. Ancien commissaire à la Sûreté impériale, réfractaire à la police politique, il semble revenu de tout, sauf peut-être de la quête de vérité. À peine a-t-il commencé à interroger les témoins qu’un deuxième meurtre survient : dans les étages du château de Bellevue, où le roi de Prusse a installé son état-major, on retrouve le corps d’une jeune femme, déguisée en carmélite, un recueil de discours de Bismarck dans les mains. On pense à Borges, à Chesterton, à Conan Doyle, mais aussi aux fragments poétiques d’un Rimbaud errant parmi les ruines. Le polar devient méditation. Le crime, parabole.

Sureau a toujours écrit à la frontière des genres. Mais ici, pour la première fois, il revendique le roman populaire, celui qui va « de Dumas à Simenon en passant par Conan Doyle », comme il l’a confié à Anna Cabana pour La Tribune Dimanche. Il s’agit toujours, pour lui, de faire entendre une conscience dans le tumulte, une voix dans le vacarme. Le polar devient une manière élégante de poser de vieilles questions : qu’est-ce que le mal ? comment le reconnaître ? à quel moment un homme franchit-il la ligne ? « C’est l’instant qui fait le crime. L’instant qui transforme un innocent en criminel. Cet instant n’est jamais le même », dit More à son fidèle Seligmann. Il ne s’agit pas ici de juger, mais de comprendre. More ne condamne pas. Il cherche, il observe, il se tait. « La vérité lui importe beaucoup plus que le jugement », rappelle Sureau, dans un aveu presque intime sur ce qu’il n’a jamais supporté dans le métier d’avocat.

Ce qui touche ici, c’est cette justesse du ton. Rien de démonstratif, aucune morale affichée, mais un refus obstiné de se résoudre à l’indifférence. Ce que cherche Thomas More, c’est une vérité humaine, pas une victoire.

À travers lui, Sureau dessine une figure d’homme libre, inclassable, un « détective errant » que l’on retrouvera dans d’autres moments de bascule : Salonique 1913, Paris 1940, Hongrie 1989. Mais ce premier tome, concentré et brumeux, se suffit à lui-même. On y sent une fidélité profonde à une idée de la littérature comme abri pour les âmes en exil, pour les « enfants perdus » du monde moderne.

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