Madame B

Entrer dans le monde très secret des nettoyeurs me faisait bien tripper. Je n’avais pour seule référence que le film de Luc Besson, Léon où un Jean Reno plus tordu que jamais, nous initiait à sa fonction. Bientôt 40 ans, Blanche Barjac, Madame B quand à elle, a appris les ficelles du métier grâce à son beau-père Adrian, un peu comme dans une entreprise familiale qui passe de père en fille. Il n’y a qu’une chose à retenir de cet excellent thriller c’est que chaque acte vient avec ses conséquences, à partir de là le récit se déroule selon un enchaînement qui fait froid dans le dos. Vous êtes prévenus, un battement de paupière ici, provoque un tsunami là- bas ! L’auteure nous entraîne dans une aventure complètement déstabilisante pour madame B et par conséquent pour le lecteur aussi. On oscille entre la perte de sa santé mentale ou bien une superbe machination mais qui, quoi, comment et pourquoi c’est bien là tout l’intérêt du récit. Plusieurs thèmes sont abordés qui en eux-mêmes sont très porteurs. Trahison, disgrâce, vengeance… non nous ne sommes pas dans le roi Lion, mais bon qui en veut à madame B au point de la rendre quasiment folle. Un feedback inévitable dont elle se serait bien passé, nous allons tacher de comprendre, de mettre les événements en perspective et de ne pas se laisser envahir par le lot d’informations fournies pour n’en retirer que la substantifique moelle. Une vraie partie de cache-cache où les choses sont dévoilés meurtres après meurtres, nettoyages après nettoyages sur un rythme qui nous impose un démarrage en douceur mais attention à l’accélération. Alors même si le récit se veut noir et dramatique, je n’ai pu m’empêcher d’être touchée par le personnage de Blanche avec cette sensation de perte de contrôle qui est si bien décrite et complètement flippante. Une lecture qui se mérite tant on suit les pensées souvent sombres et décousues de Blanche. Bonne lecture.