
Dire Babylone
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TTT - Très Bien "Durement élevée dans cette culture rasta – encore réprimée après l’indépendance de 1962 –, Safiya Sinclair nous la découvre dans ses grandeurs et horreurs. Prônant de sévères éthique et hygiène de vie, le rastafarisme impose ainsi aux femmes silence, humilité, obéissance, pour ne pas se métamorphoser en vicieuse « Jezabel ». L’autrice en a souffert, obligée aux dreadlocks, aux régimes sans viande, empêchée de devenir mannequin pour se payer ses études. Mais la lecture des poètes, l’écriture de poèmes, la fratrie et une mère aimante lui ont permis de résister à la tyrannie d’un père qui la menace à la machette…
Désormais poétesse reconnue aux États-Unis, elle a enfin trouvé, à 40 ans, la paix. Car elle a publiquement exigé de son père qu’il reconnaisse ses fautes. Il l’a fait – une des scènes les plus époustouflantes de Dire Babylone. Alors la survivante, aux phrasés comme les flots, a même trouvé la sagesse. Elle parvient à rendre hommage, aussi, à un certain rastafarisme, qui l’aura tenu droite. Quand les mots font des miracles…"
Comment se libérer de ses chaînes
Dans un premier roman étonnant de maîtrise, Safiya Sinclair raconte comment elle a réussi à s’émanciper d’un père violent qui entendait imposer les stricts principes rastafaris. Un parcours de vie qui est aussi un portrait de la Jamaïque et des maux qui la gangrènent.
Comme le souligne la version originale de ce roman, ce sont plutôt des mémoires que nous livre ici Safiya Sinclair. Elle nous raconte sa famille et son parcours d’autant plus méritoire qu’il s’est construit sous le joug d’un père qui élevait ses enfants de manière stricte.
Nous sommes en Jamaïque, à Bickersteth où vivent les Sinclair. Le père pourrait être un disciple de Bob Marley, mais ce musicien voit dans le reggae le moyen d’exprimer sa rage face à l’esclavage et à la ségrégation dont les Noirs continuent d’être victimes dans la société postcoloniale. Et s’il lui arrive de faire le joli cœur devant les touristes, il reste intraitable dans sa volonté de suivre les principes rastafaris. Des principes auxquels sa famille doit se conformer, à commencer par son épouse qui, comme toutes les femmes, est considérée impure par nature. Elle a interdiction de porter un pantalon, de se maquiller ou encore d’approcher les non-rastas. Sinon, les coups pleuvent. Et ils ne vont pas manquer, quelquefois sans raison.
Dès sa naissance, Safiya – l’aînée de la fratrie – est soumise à la même loi. Elle doit suivre à un régime soi-disant vital – dont la viande est bannie – qui lui laissera des carences alimentaires et provoquera des troubles dont elle souffre encore. Avec ses frères et sœurs, elle grandira dans la pauvreté et la violence quasi quotidienne, apprenant à se méfier de cette « Babylone » qui désignait « les forces violentes et sinistres nées de l’idéologie occidentale, le colonialisme et le christianisme qui avaient engendré des siècles d’esclavage et d’oppression des Noirs, et provoqué la corruption des esprits noirs. C’était la menace de la destruction qui s’insinuait encore maintenant, et pesait sur chaque famille rasta. »
Mais petit à petit la résistance s’organise. Avec l’amour de sa mère, avec la poésie de Dylan Thomas et la littérature, avec les sourires et la quiétude qui s’installe quand le tyran est absent, la petite voix qui dit non se fait de plus en plus présente.
Après avoir obtenu une bourse lui permettant de fréquenter ne bonne école, elle va trouver dans l’écriture un chemin vers l’émancipation.
Son premier texte publié dans L’Observer de Jamaïque va lui ouvrir la voie vers l’Université. Elle sera aussi quelques temps mannequin aux États-Unis, manière comme une autre de montrer qu’elle fait désormais ce qu’elle veut avec son corps. Manière aussi de prendre la mesure de cette « Babylone » qui ressemble au paradis, mais qui peut aussi être un enfer. Car le racisme s’y fait de plus en plus visible, de plus en plus menaçant.
Alors la soif d’émancipation laisse place au mal du pays, à la dépression et même au désespoir. Fort heureusement, sa mère, sa tante et ses frères et sœurs sont là pour la soutenir dans ces moments. Pour qu’enfin, elle se libère de ses chaînes.
On ne peut qu’être admiratif face à la prouesse de ce premier roman, face à la poésie d’une langue qui nous fait ressentir « le baiser humide de l’air, la caresse salée de l’océan » autant que la violence et l’oppression. Safiya Sinclair dit le courage des femmes, la force des arts – la musique, la poésie, la littérature – et de l’éducation pour rendre la vie plus vivable et plus belle. Pour être enfin libre.
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