Ceux du lac
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Les combats de la tribu Șerban
Corinne Royer nous propose un voyage en Roumanie, au sein d’une famille de tsiganes installés au bord d’un lac, non loin de Bucarest. Faisant suite à « Pleine terre », ce roman creuse le sillon de l’attachement à la terre, à la modernité destructrice et aux croyances toujours vivaces au pays des Carpates.
Sasho était l’aîné. Il avait dix-sept ans. C’était le premier fils des Șerban. Après lui venaient Marcus, 15 ans, et Ruben 14 ans, mais il « était de loin le plus têtu et le plus intrépide. C’étaient les Șerban du milieu ». Ceux placés entre l’aîné et les jumeaux Aki et Zoran, 12 ans. À ces cinq frères, il convient d’ajouter leur sœur Naya. Une fratrie qui vit non loin de Bucarest avec leur père et leur chien Moroï. Ils ont construit une cabane en pleine nature, sur un delta qui leur offre de quoi vivre de chasse et de pêche ainsi que des animaux sculptés par le chef de famille. « Une vie choisie, défendue, voulue ainsi, âpre et sauvage, parfois féroce ; loin des rythmes endiablés de la ville, mais également loin des appartenances claniques avec leur lot d’allégeances aux barons qui régentaient partout les communautés tsiganes. Les Șerban n’étaient ni d’un monde ni d’un autre. » Mais cette singularité inquiète leur tante Marta qui s’était exilée en France en 1964 pour y faire des études de lettres. Elle leur apprend à lire, encourage Naya à suivre son rêve d’être footballeuse et veut scolariser ses frères, encouragée par l’assistante sociale.
Mais c’est un autre fonctionnaire qui va bousculer leur quotidien, celui qui vient leur présenter le grand projet de réserve naturelle « Un grand projet, oui, l’Europe, comme on vous l’a déjà dit, monsieur Șerban, l’Europe sera de la partie, il faut bien financer ! Des sentiers pour les piétons et un long circuit praticable à vélo avec des postes d’observation. On pourra accueillir des enfants, des touristes, tout ça aux portes de Bucarest, un modèle de réserve naturelle urbaine aux yeux du monde. Bien sûr, il faudra détruire la cabane et déménager, la faune a besoin de calme pour se reproduire, et il faut bien rendre tout ça parfaitement propre, vous comprenez, monsieur Șerban, vous comprenez ? Madame Ponor vous trouvera un logement en ville et vos enfants iront enfin à l’école, les plus grands pourront travailler pour la réserve, pourquoi pas, hein, monsieur Șerban, pourquoi pas ? »
Le père a beau expliquer qu’attirer les touristes sur une zone vierge ferait bien davantage de dégâts que leur cabane, ils doivent se résoudre à quitter leur cabane pour une nouvelle vie qui ne saurait leur convenir.
C’est à partir d’une histoire vraie que Corinne Royer a construit son nouveau roman autour de son thème de prédilection, à savoir l’attachement à la nature que l’on trouvait déjà dans Pleine terre. On y ajoutera ici les préjugés autour des Tsiganes, la dépossession, les illusions de la modernité et le poids des traditions. Car en Roumanie, il y a toujours un peu de sorcellerie ou de croyances dans le quotidien post-communisme. Et face au mal, il reste la poésie et l’amour. C’est ainsi que le roman est scindé de voyages en train qui donnent l’occasion de livrer un ressenti, toujours en vers libres. Ils disent l’adversité, la violence et les drames qui frappent les Șerban, mais aussi leurs espoirs et leurs rêves.
Sasho va les déposer dans les bras de Monica, la femme aux attraits irrésistibles : « Ses seins étaient aussi lourds que ceux de tante Marta, sa taille était fine comme les silhouettes des hérons, et sa chevelure rousse pareille au poil des renards. Sa bouche avait le contour sombre et l’humidité des sous-bois. »
Avec elle, il va s’évader, se dire que tout n’est peut-être pas perdu. Qu’il était temps de tenir sa promesse et d’aller voir les bisons des Carpates…
Le roman s’ouvre sur une immersion en eaux sombres. Un baptême, une noyade, une fuite, un mirage ? Un homme à la tête de chien s’ébroue et se débat, flatte et fracasse les flots. Déjà s’impose une écriture amphibie, tout aussi mouvementée que maîtrisée, qui coulera de source jusqu’au bout. Pleine d’alluvions, de toxicité, tantôt limpide, parfois emportée, mais toujours rutilante et déterminée, comme la rivière de Roumanie imprégnant chaque page.
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