
Jeu Blanc (Cheval indien)
Résumé éditeur
livré en 4 jours
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Résumé
Cloîtré dans un centre de désintoxication, Saul Indian Horse a décidé de raconter son histoire : son enfance au cœur du Canada, bercée par les légendes et les traditions ojibwés, rythmée par la récolte du riz et la pêche ; son exil à huit ans avec sa grand-mère, suite à un hiver particulièrement dur ; son adolescence, passée dans un internat où des Blancs se sont efforcés d’effacer en lui toute trace d’indianité. C’est pourtant au cœur de cet enfer que Saul trouve son salut, grâce au hockey sur glace. Joueur surdoué, il entame une carrière parmi les meilleurs du pays. Mais c’est sans compter le racisme qui règne dans le Canada des années 1970, même au sein du sport national.
On retrouve dans Jeu blanc toute la force de Richard Wagamese, son talent de nature writer et sa capacité à retranscrire la singularité et la complexité de l’identité indienne, riche de légendes, mais profondément meurtrie. Le roman a d’ailleurs été récompensé par le Burt Award for First Nations, Métis and Inuit Literature.
Ma lecture
Saul Indian Horse se souvient, sur les conseils des travailleurs sociaux qui l’entourent dans le Centre de désintoxication où il séjourne pour sortir de l’enfer de l’alcool, il se raconte, il écrit, car les mots ne peuvent être dits. Saul est un objibwé du Nord de l’Ontario et pour être plus précise du clan des Poissons Ojibwés du Nord : les Anishinabés, vivant près de la rivière Winnipeg.
Et c’est le récit poignant d’une enfance projetée à huit ans, orphelin, dans une institution la St Jerome Indian Residentiel School tenue d’une main de fer par des religieuses dont la sœur Ignacia. Inutile que j’entre dans les détails des sévices reçus par les enfants dont les plus faibles préféraient mourir que subir. Seule lumière pour Saul, le père Leboutilier qui va détecter en lui des qualités de rapidité et d’analyse en hockey sur glace.
Saul va vite se faire un nom et une réputation, va gravir rapidement les étapes pour atteindre les sommets mais ses origines vont le tenir à distance par les Zaunagush, les blancs, devenant sujet de moqueries et de violences car chez les « blancs » les règles ne sont pas les mêmes.
C’est un récit poignant d’un homme qui pensait avoir trouver dans le hockey sur glace une médecine pour soulager la perte des siens et l’inhumanité du lieu, une sorte de danse magique dans laquelle il pouvait à nouveau exister, trouver parfois une famille. Il va connaître une gloire momentanée puis sombrer dans l’alcool car certaines douleurs mettent du temps à émerger et à se soigner.
Au hockey un jeu blanc est un match dans lequel l’adversaire n’a marqué aucun point et dans la vie de Saul bien des blessures sont portées au tableau de marquage : pertes de sa famille, maltraitances, affronts qui vont le mener à se détruire en se noyant dans l’alcool.
Je n’aurai jamais pensé prendre autant de plaisir dans la lecture d’une histoire avec en arrière plan le hockey sur glace. J’ai parcouru avec Saul les territoires de son enfance mais aussi ceux de sa vie d’homme, avec parfois un regard attendri sur sa volonté farouche, malgré le froid et le manque de moyens, de jouer, d’être sur la glace et de mettre à profit ses prédispositions, d’exister, de tenir….
C’est un récit poignant d’une vie commencée dans les grands espaces, avec la fierté d’une communauté vivant de ses ressources mais dont les membres disparaissent peu à peu, parfois de façon inexpliquée. On connait tous le sort réservé aux autochtones mais Saul va trouver en lui les ressources pour survivre, n’hésitant pas à faire appel à ses ancêtres et à leurs légendes pour survivre.
Il y aura des mains tendues malgré tout, des familles accueillantes mais qui ne pourront certes pas effacer les blessures, mais aideront à les panser, à se sentir moins seul.
On se prend d’intérêt pour le hockey, ici activité de résilience, à suivre la progression de cet enfant doué, instinctif, imaginatif, volontaire mais qui n’oubliera jamais d’où il vient et qui il est. On lui dira qu’il est métamorphe, qu’il possède cette capacité à s’adapter à toutes les situations mais certaines seront contraires à son état d’esprit, lui qui ne voulaient que jouer, que le plaisir de jouer et d’autres, même si elles semblaient avoir été intégrées, effacées, referont surface.
C’est une confession qui laisse des traces comme les coups de lames de patins sur la glace, faisant resurgir des événements enfouis dans la mémoire et qui changent notre regard sur certains personnages, le tout avec une écriture empreinte d’humilité et de justesse.
Une belle lecture.
Je suis sortie de cette lecture emplie d’une immense tristesse, avec le sentiment d’avoir accompagné l’auteur le héros dans un long cheminement, aussi intime que douloureux. D’être partie, à ses côtés, à la découverte d’un traumatisme si profondément enfoui qu’il ne s’est révélé, à lui comme à moi, que dans les ultimes pages de ce roman à la fois sobre et poignant.
Lorsque nous faisons sa connaissance, Saul Indian Horse, âgé d’une trentaine d’années, est en cure de désintoxication alcoolique. Il a décidé de raconter son histoire.
Ses plus vieux souvenirs sont ceux d’une enfance passée dans la forêt, au sein d’une petite bande dont sa grand-mère Naoni est la matriarche. Ils vivent en quasi-autarcie, dans la terreur de l’étranger blanc qui peut à tout moment venir enlever les enfants pour les placer à l'école. C’est ce qu’il advient de Rachel et Benjamin, sœur et frère de Saul. Incapable de surmonter cette perte, leur mère tombe dans un mutisme dont elle ne sort que pour prononcer le mot "école". Ses parents devenus alcooliques, ils entament une vie d’errance et de misère, d'un village de tentes à l'autre, en quête de boisson. Sa grand-mère le prend sous son aile ; elle lui apprend à chasser, lui raconte des histoires ojibwé, le tient éloigné des adultes lorsqu’ils sont sous l'emprise de l'alcool.
Puis, dans des circonstances que je n’évoquerai pas ici pour ne pas déflorer toute l’intrigue, Saul se retrouve seul, et envoyé à St Jerome’s Indian Residential School, un pensionnat. Il ne reverra jamais sa famille.
"Tout ce que je connaissais d’indien disparut au cours de l’hiver 1961, quand j’avais huit ans. (...) St Jerome’s vola toute la lumière de mon monde".
Là, on force les petits indiens à renier leurs racines et leur identité, à vivre dans l'humiliation et les violences. Enlevé à sa forêt et à son peuple, Saul découvre les corrections, les menaces, les besognes incessantes et l'épuisement, les maladies qui suscitent l'effroi. Le pire, ce sont les assauts nocturnes, ces bruissements mystérieux et terrifiants qui laissent, au matin, des enfants brisés. Il voit certains de ses camarades mourir, de tuberculose, de grippe, de pneumonie, de suicide. Il n'y a jamais d'enterrement : les corps disparaissent, simplement. À force d’entendre dénigrer leur peuple et leur famille, mépriser leur mode de vie et leurs rituels, les pensionnaires finissent par se considérer comme des êtres inférieurs.
"Cette impression d'être indigne, c'est l'Enfer sur terre."
Saul apprend à disparaître en lui-même, à s'isoler. Puis il découvre le hockey, grâce au Père Gaston Leboutilier, qui détonne par sa jeunesse, son sens de l'humour et sa gentillesse. L’homme décèle chez le jeune Ojibwé un don pour ce sport, une vision du jeu hors norme, et le prend sous son aile. Pour Saul, plus qu’une découverte, c’est une libération, la communion avec quelque chose de bien plus grand que lui. Sa douleur de la perte et sa solitude s’effacent avec le lustre de la glace, l'air froid, le bruit de la crosse.
Son ascension est fulgurante, Saul connaît son heure de gloire. Puis il est confronté au racisme.
Arrive un moment où, à travers ce à quoi le renvoient ceux qui ne voient en lui que l’indien, et non le joueur talentueux, il est contraint de s’interroger sur la propre image qu’il a de lui-même. Le jeu est devenu un combat violent, à l’encontre de sa vision du sport, et il n’y trouve plus aucune joie. Il se rend compte qu'il se perd, se sent démuni face à la colère qui bouillonne en lui, à cette part de rage qui ne l’a jamais quitté ; il réalise que sa vie n’a jusqu’alors été qu’une fuite en avant, pour échapper à ses souvenirs, et échapper à lui-même. Et c’est sans doute l’épreuve la plus difficile qui l’attend, mais aussi la seule qui pourra le sauver, que celle qui l’amènera à faire la lumière sur les ténèbres de son histoire personnelle.
Bouleversant.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés