
Taqawan
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Taqawan est le nouveau roman de l’auteur québécois Eric Plamondon résidant dans la région bordelaise depuis quelques années. Je n’avais jamais eu l’occasion de lire cet auteur et je dois dire que je n’ai pas regretté même si j’ai été un peu dérouté au départ par ce roman puzzle.
« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »
« Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s’emparer des filets des Indiens mig’maq. Emeutes, répression et crise d’ampleur : le pays découvre son angle mort.
Une adolescente en révolte disparaît, un agent de la faune démissionne, un vieil Indien sort du bois et une jeune enseignante française découvre l’immensité d’un territoire et toutes ses contradictions. Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source… »
En évoquant un conflit de 1981 entre les autorités québécoises et la communauté des Indiens mig’maq de la réserve de Restigouche pour une histoire de droits de pêche du saumon, Plamandon montre tout son amour pour les peuples amérindiens qui ont peuplé la Gaspésie et l’ensemble du Canada avant l’arrivée des Européens. Alors, on peut parfois s’interroger sur la version idyllique de la région décrite par l’auteur si on a lu un peu Joseph Boyden, personne qu’on ne peut taxer de sentiments frileux vis à vis des Indiens, et qui explique que les autochtones n’avaient pas attendu l’arrivée des Européens pour se foutre sur la tronche. Mais, tout ce qui concerne leur arrivée, leurs traditions, leurs coutumes sont décrites avec beaucoup de passion, montrant un bel attachement jamais démenti tout au long du roman.
En fait, cet incident regrettable, ce coup de force est une manœuvre de la région du Québec pour mettre une certaine pression sur le pourvoir fédéral canadien en place détenu à l’époque par un certain Trudeau. Pauvres Mig’maq qui avaient choisi le mauvais camp lors de la guerre de la nouvelle France au 18ème siècle en s’alliant à la France et qui se retrouvent encore les victimes de la rivalité entre pouvoir canadien et ambitions québécoises plusieurs siècles plus tard.
« Taqawan », Roman fourre-tout, avec des évocations de Gilles Villeneuve le pilote de F1, Céline Dion… mais beaucoup plus organisé qu’il n’y parait au premier abord, donne aussi la vedette au saumon si important pour la communauté mig’mac. Et on apprend des choses intéressantes sur le poisson, on en apprend d’ailleurs beaucoup sur ce petit monde de la Gaspesie. Le roman se couvre aussi d’une intrigue policière particulièrement noire qui, si elle ne vous transporte pas, aura l’avantage de faire valoir les différents points de vue de l’époque concernant les Indiens parqués dans leurs réserves.
« Taqawan » propose donc un instantané de ce qu’était le Québec au début des années 80 tout en rendant un bel hommage aux Amérindiens et à leur sagesse concernant la nature et le respect qui devrait lui être dû et tout cela en 200 belles pages tout sauf superflues et bien souvent très didactiques.
Attachant.
Livre destiné pour la jeunesse, Un Os Au Bout De L’Autoroute (Grand Angle 1978) de William Camus, un canadien aux origines iroquois, reste, aujourd’hui encore, un ouvrage qui m’a fortement marqué en découvrant le parcours d’un jeune indien tentant vainement de s’extirper des effroyables conditions sociales d’une réserve indienne de l’Etat d’Arizona où la jeune génération ne trouve d’issues que dans l’alcool et le suicide. J’avais à peine onze et je me souviens encore de la tragique destinée de Petit-Cheval. Quarante ans plus tard, c’est un roman comme Taqawan d’Eric Plamondon, également d’origine canadienne, qui marquera indéniablement l’esprit des lecteurs avec le récit noir d’une adolescente indienne, victime d’une viol et dont l’intrigue est fortement imprégnée du contexte social d’une réserve mig’maq située à la frontières des provinces du Québec et du New-Brunswick.
En 1981, sur la réserve de Restigouche, 300 agents de la Sûreté du Québec débarquent pour confisquer les filets des pêcheurs mig’maq. Dans un contexte d’émeutes et de répressions violentes, échapper à la police pour défendre les siens pourrait presque apparaître comme un jeu pour Océane, une jeune adolescente indienne en pleine révolte. Mais la tournure des événements vire au drame lorsque la jeune fille disparaît. Écœuré par les exactions dont il a été témoin, Yves Leclerc, un agent de la faune, démissionne de ses fonctions et trouve refuge dans sa cabane nichée au cœur de la forêt où il découvre Océane, bien mal en point. Afin de faire la lumière sur le déroulement des événement, il pourra compter sur Caroline, un jeune enseignante française en stage, et surtout sur William, un indien solitaire qui sait faire parler la poudre quand il le faut.
Désignation mig’maq du saumon, Taqawan n’a rien d’un titre anodin puisque ce fameux poisson devient l’enjeu d’un conflit historique qui a opposé, en juin 1981, les autochtones de la réserve de Restigouche aux autorités québécoises voulant imposer des quotas de pêche en bafouant ainsi les traditions ancestrales d’un peuple millénaire. Durant une période de crise constitutionnelle où la province du Québec entend affirmer sa position au sein de la nation, Eric Plamondon met en exergue tout le paradoxe d’un gouvernement québécois prônant des velléités d’indépendance tout voulant assujettir la population mig’maq afin de défier les autorités fédérales du pays.
Roman noir aux courts chapitres rythmés et percutants, entrecoupés de contes et de légendes, d’événements historiques romancés, de recettes de cuisine traditionnelles et autres aspects sociaux et culturels, Eric Plamondon dresse avec Taqawan une superbe carte anthropologique du peuple mig’maq permettant de mettre en lumière tous les éléments qui nourrissent une sombre intrigue se mariant parfaitement au contexte des événements. Avec cette structure narrative quelque peu atypique mais extrêmement bien équilibrée, ne cédant d’ailleurs jamais à un quelconque misérabilisme, l’auteur construit un récit solide, emprunt de quelques scènes d’actions trépidantes, oscillant sur les registres du polar et du roman historique. Apparaissant comme fragile et vulnérable, Océane va peu à peu se construire autour des terribles épreuves qu’elle subit et des rencontres qu’elle fera au cours d’un parcours éprouvant pour devenir la jeune femme déterminée que l’on découvre au terme d’un roman bouleversant qui aborde également la thématique des abus sexuels liés au trafic d’êtres humains. A l’instar d’une population québécoise davantage concernée par les victoires de Gilles Villeneuve en F1 ou les débuts de Céline Dion, Yves Leclerc, le garde-faune ulcéré par les événements dont il a été témoin, cherche tout d’abord refuge dans la solitude de sa cabane nichée au fond des bois avant de s’impliquer pour venir au secours d’Océane tout en pouvant compter sur l’aide de Caroline, une institutrice française qui le contraindra , à son corps défendant, à percevoir toute l’ambivalence du gouvernement québécois vis à vis de la population mig’maq. Autre personnage emblématique du roman, il y a William, vieil autochtone solitaire, mi-chasseur, mi-sorcier, incarnation de cet homme mutique préférant agir, quitte à employer la force quand cela s’avère nécessaire et dont les ressources vont s’avérer indispensables pour déjouer les pièges des individus traquant la jeune indienne.
Belle surprise de ce début d’année 2018, Taqawan est un roman à la fois social et politique absolument saisissant qui parvient en moins de 200 pages à nous immerger dans le contexte historique de cette « guerre du saumon », sur fond de polar nerveux, tout en appréhendant les aspects ethnographiques d’une population amérindienne révoltée tentant de se soustraire, parfois en vain, à toutes formes de vexations et d’humiliations que veut lui imposer une nation conquérante, refusant de se pencher sur son passé. Un livre prodigieux.
Quatrième de couverture
« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains. »
Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s'emparer des filets des Indiens mig'maq. Emeutes, répression et crise d'ampleur : le pays découvre son angle mort.
Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source...
Mon avis
Ce livre est totalement atypique mais très intéressant. On découvre l’histoire d’Océane, une jeune fille qui se trouve confrontée à la violence. Mais le récit est très régulièrement entrecoupé de légendes, textes explicatifs sur le saumon, présentations de faits historiques …. Alors, on pourrait avoir l’impression d’un roman désordonné. Et pourtant, pas du tout ! Car pour comprendre les difficultés du vivre ensemble, la soif de vengeance des uns, le désir profond d’exister à part entière des autres, il faut appréhender l’Histoire sous toutes ses facettes, dans toute sa complexité….
A travers son texte, l’auteur égratigne les hommes politiques et leurs choix… Parquer des hommes dans des réserves est-ce une solution pour leur permettre de s’intégrer ? Et comment les nommer pour qu’ils ne se sentent pas mis à l’écart ?
Eric Plamondon a une écriture qui peut se révéler très poétique lorsqu’il parle de nature, faisant ainsi opposition à la violence des faits qu’il décrit dans leur brutalité crue….
Le saumon, taqawan, voyage, s’adapte à son environnement (son système respiratoire change en fonction de l’eau douce ou salée qui l’accueille) et l’homme, qu’en est-il de lui ? Peut-il voyager aussi librement que ce poisson ? Où est-il obligé, sans arrêt, de faire des concessions , régi par des lois qu’il ne choisit pas et qu’il doit subir en silence?
Un récit peu ordinaire et une magnifique découverte !
A partir d'un épisode récent mais méconnu de l'histoire québécoise -"la Bataille de la Restigouche"-, Eric Plamondon nous offre un roman mosaïque et mariant les genres.
Juin 1981.
Un raid policier est lancé contre les Mi'gmaq de la Réserve de la Restigouche, pour récupérer leurs filets. Il a pour but de faire respecter les quotas de pêche au saumon nouvellement imposés aux indiens, mais la rivalité opposant le Québec au Canada est aussi en jeu : les réserves indiennes relevant de la juridiction du gouvernement fédéral, il s'agit (surtout) de "faire chier Ottawa". L'opération dégénère en affrontement aux dépens des Mi'gmaq, maîtrisés à coups de matraques, et dont de nombreux pères de famille échouent en prison.
C'est le cas de celui d'Océane, jeune indienne de quinze ans, qui pendant les événements, fait une mauvaise rencontre... Elle est retrouvée prostrée, après une nuit passée dans la forêt, par le garde-chasse Yves Leclerc, qui, écœuré par la violence mise en oeuvre pour contraindre les indiens à respecter la loi, vient de démissionner. L'adolescente refusant d'être ramenée dans la réserve, il la confie à une amie institutrice. L'agression d'Océane est le point de départ d'une intrigue policière qui se mêle à la dimension politico-historique du récit, qui s'enrichit par ailleurs, à la manière d'un almanach, d'une mine d'informations diverses, égrenées au fil de brefs paragraphes qui dotent "Taqawan" d'un rythme énergique.
On y navigue entre présent et passé, à l'époque où le continent des indiens, qui n'en étaient pas encore, ne s'appelait pas "Amérique", mais qu'il avait sans doute déjà été foulé par les Vikings puis par les Basques. On y apprend que "Taqawan" est le nom donné au saumon lorsqu'il revient dans sa rivière natale pour la première fois, que ce roi des poissons a l'odorat mille fois plus développé que celui du chien, que pour les scandinaves, il change de nom à chaque étape de son périple migratoire et donc de sa croissance... des anecdotes à caractère historique nous instruisent sur sa consommation et sa pêche, de l'Antiquité à nos jours. Il y est aussi question des débuts de Céline Dion, de l'origine du nom donné à la Gaspésie, de contes et de légendes...
De manière moins légère, le récit est également hanté par l'histoire sanglante de la fondation de la nation canadienne. L'histoire d'une conquête et d'un asservissement menée à coups de dévastation des territoires, de pillages d'une terre que les indiens considèrent comme appartenant à tous, quand l'homme blanc ne songe qu'à la privatiser, à se l'approprier. L'histoire du mépris dans lequel on a tenu ces peuples qualifiés de sauvages, qui ont pourtant tant à nous apprendre.
Eric Plamondon parvient dans "Taqawan" à mêler naturellement romanesque, humour et réalité tragique.
Une jolie découverte.
C’est Lionel Besnier, rencontré à l’époque où il dirigeait la collection Folio Policier qui a attiré mon attention sur ce roman au titre étrange que je n’aurais surement pas lu autrement : Taqawan d’Eric Plamondon. Et il aurait été bien dommage que je le rate.
Nous sommes au Québec, en 1981. Plus de trois cent policiers viennent de rentrer en force dans la réserve des indiens mig’maq. Les fauves sont lâchés, les coups pleuvent, les matraques fracassent cranes et côtes, une vingtaine de prisonniers sont embarqués. Leur tort ? Refuser les quotas de pêches de saumons que le gouvernement québécois veut leur imposer, eux qui ont de tout temps sans jamais mettre l’espèce en péril.
Une répression brutale qui va entraîner la démission d’un garde-chasse, la disparition d’une adolescente, et bien d’autres événements, plus violents les uns que les autres.
Quel beau roman qui prouve qu’il n’est pas indispensable d’écrire un pavé pour raconter une histoire, créer des personnages, planter un décor et émouvoir le lecteur. Car Eric Plamondon réussit parfaitement tout cela en moins de 200 pages.
Les chapitres courts passent d’un personnage à l’autre, reviennent sur le passé plus ou moins récent, racontent des légendes ou des histoires indiennes, parlent de l’hiver canadien, de l’odeur de la neige, de l’importance du saumon dans le monde. Et tout cela semble couler de source, facile, évident.
C’est plein de poésie mais aussi de violence, la situation des indiens, méprisés par tous, pions dans les luttes de pouvoir entre le Québec et le gouvernement fédéral est décrite avec précision, clarté, empathie mais aucun misérabilisme.
Le rythme est bon, on enchaine naturellement entre le récit présent, et des épisodes passés, voire des informations n’ayant (en apparence), aucun rapport avec l’histoire, mais qui à l’arrivée complètent le tableau. Et cela sans jamais tomber dans la démonstration ni le plaidoyer.
Un très beau roman, juste, sur une situation que nous connaissons mal ici. Un roman qui se lit tout seul, avec un véritable plaisir de lecture au premier degré, et que l’on referme en se sentant plus intelligent. Une belle réussite à ne pas manquer.
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