
Oyana
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
En 2018, nous fûmes nombreux à saluer les qualités de Taqawan, le précédent roman d’Eric Plamondon, entre aventure et polar en territoire amérindien du Canada oriental. Le livre se serait vendu à plus de 10 000 exemplaires, un succès mérité.
C’est avec un texte d’inspiration différente qu’Eric Plamondon revient cette année, une histoire à la fois intime et politique, qui jette un lien entre des rives qui appartiennent aussi à son histoire personnelle, entre le Québec et le Pays Basque.
Le 3 mai 2018, quand l’ETA, l’organisation armée indépendantiste basque, annonce sa dissolution, la vie d’Oyana, installée à Montréal depuis 20 ans, bascule. Les secrets dont elle entoure son parcours lui semblent tout à coup insupportables à prolonger. Oyana, née au Pays Basque, a cru en cette lutte nationale. Jusqu’au jour où elle a voulu s’éloigner de l’organisation. Pour elle, c’était la mort ou l’exil définitif. Un exil terrestre et personnel, en renonçant à être elle-même, en enfouissant ce qu’elle sait dans un puits de silence. Oyana décide de prendre la fuite et de rentrer au Pays Basque. Sans savoir encore jusqu’où les mots la mèneront, elle entame une série de lettres à l’homme de sa vie pour tenter de s’expliquer et qu’il puisse comprendre.
Eric Plamondon a fait le choix d’un mode bipède pour ce texte court. Une partie épistolaire dans laquelle Oyana raconte son passé, l’inexorabilité de l’engagement politique, le sentiment de culpabilité face aux violences déchaînées, le poids devenu insupportable du secret, du non-dit (les phrases sèches d’Eric Plamondon délivrant là une vérité douloureuse). Une partie non-fiction par laquelle Eric Plamondon nous livre des éléments de l’histoire politique du Pays Basque et de sa lutte nationale, des éléments de la culture et de la langue euskal, parfois sous une forme brute (coupure de presse, discours, communiqué). L’effet didactique est agréable et certain mais nous fait regretter parfois l’aspect suturé d’un texte qui parvient toutefois à trouver un regain de tension dans son dénouement.
Une maîtrise de la phrase simple et une volonté sympathique de raconter une histoire et une culture. Mais la baleine franche des Basques n’égale pas le saumon de Taqawan en vivacité.
Avec Taqawan (Quidam éditeur 2018), Eric Plamondon a acquis une certaine notoriété dans le monde littéraire en obtenant, entre autre, de nombreuses récompenses dont celle du prix des chroniqueurs 2018 du festival Toulouse Polar du Sud alors que j’avais une préférence pour Les Mauvaises (La manufacture de livres 2018), de Séverine Chevalier qui figurait parmi les finalistes tout comme La Guerre Est Une Ruse (Agullo Noir 2018) de Frédéric Paulin. Un choix cornélien pour départager trois romans exceptionnels. En tant que jury, j’ai bien tenté d’influencer mes camarades, mais il faut bien admettre qu’il s’agissait d’une cause perdue tant le roman d’Eric Plamondon avait de quoi surprendre avec un angle narratif extrêmement original, sous forme de vignettes déclinant contes, recettes culinaires et autres extraits historiques, nous permettant d’intégrer la culture amérindienne et plus particulièrement celle des tribus mig’maq sur fond d’intrigue policière en lien avec un trafic d’êtres humains. Toujours audacieux, l’auteur québécois, résidant depuis plusieurs années dans la région de Bordeaux, s’est penché avec son dernier livre intitulé Oyana, sur la culture du Pays basque avec en toile de fond l’annonce de la dissolution de l’organisation armée indépendantiste ETA qui aura des conséquences sur le destin de l’héroïne éponyme du récit.
Cela fait 23 ans qu’Oyana Etchebaster a disparu. Exilée au Mexique, sous une fausse identité, elle a rencontré et épousé Xavier Langlois, un médecin canadien, pour vivre désormais à Montréal où elle mène une vie plutôt terne et sans relief. Mais en prenant connaissance du communiqué de l’ETA annonçant sa dissolution, le passé refait surface. Et il est temps pour Oyana d’y faire face en retournant au Pays Basque qui l’a vue naître. Une quête d’identité au bout de laquelle il sera temps de tirer un trait sur les erreurs de jeunesse et assumer ses responsabilités en réparant tout le mal qui a été fait autrefois. Mais si l’ETA n’existe plus, les morts eux sont bien présents. Et peut-on s’affranchir de ceux qui ont disparus dans des circonstances terribles.
Il fallait bien la sensibilité d’un auteur comme Eric Plamondon pour aborder un sujet aussi délicat que l’indépendantisme du Pays basque dont on découvre les particularismes par le biais du même procédé narratif utilisé pour Taqawan. Des origines de la pêche à la baleine aux éléments de langage originaux, en évoquant bien évidemment les actions de la lutte armée de l’ETA, l’auteur parvient en quelques pages à saisir les contours d’un peuple veillant à conserver sa culture et ses traditions. Pour faire le lien avec ces différents éléments et pour en découvrir tous les aspects, c’est en s’adressant à son mari sous une forme épistolaire qu’Oyana va dévoiler peu à peu son destin en lien avec la cause basque qui l’a conduite à un exil de près de 23 ans.
Contrainte par les événements tragiques qui ont régit sa vie, Oyana évoque donc la perte d’identité, l’exil et cette velléité de reprendre le cours de son destin en dépit de la menace qui demeure latente. Dépourvu d'intrigue policière, le récit prend donc la forme d’un roman noir avec cette héroïne qui souhaite avant tout assumer ses actes. Prémisse de cette reprise en main, il y a tout d'abord ce détour au bord du fleuve Saint-Laurent pour prendre en photo les baleines, projet de jeunesse qui n'avait jamais abouti. La vision des cétacés qui renvoie aux souvenirs d'une jeunesse perdue où Oyana, juchée sur les épaules de son père, découvrait un cachalot échoué sur la plage devient l'écho de cette perte d'innocence devant la mort d'un animal, funeste prélude d'événements terribles qui vont heurter la conscience de la jeune femme qu'elle est devenue et qui trouverait une issue dans la vengeance de la lutte armée. Sans l'ombre d'un jugement, Eric Plamondon parvient à distiller toute la vacuité d'un tel engagement qui ne débouche finalement que sur des regrets au gré d'un texte subtil emprunt d'une sensibilité qui ne manquera pas de toucher le lecteur conquis d'avance par les entournures de ce retour prenant les aspects d'une fuite en avant, s'achevant sur un épilogue incertain.
Bref récit chargé d'émotions, évoquant la quête d'une identité perdue, Oyana devient un roman noir éblouissant qui met en lumière la richesse et l'intensité d'une héroïne superbe que l'on oubliera pas de sitôt, même une fois l'ouvrage terminé. Un grand moment de lecture.
« My world is gone »
Après le remarqué «Taqawan», Éric Plamondon nous offre un roman aussi court que percutant mettant en scène Oyana, une femme qui a fui son pays basque natal dans les années 90 et qui a choisi d’occulter son passé douloureux.
Oyana éprouve le besoin de prendre l’air. Quand celui qui partage sa vie part son travail, elle va marcher au Parc du Mont Royal, En ce Le 5 mai 2018, elle n’imagine pas encore qu’elle effectue là l’une de ses dernières sorties au Québec. La veille au soir, en parcourant un journal qui trainait dans le restaurant japonais où elle dînait, une brève avait retenu son attention: l’ETA a cessé d’exister. Finie la lutte armée.
Cette nouvelle la ramène vingt-trois ans en arrière, au moment où elle prenait la direction du Mexique pour échapper à la police. ETA n’existe plus, mais «que peut-il rester de tout ça? Les traumatismes dans les mémoires? Le nombre de cadavres depuis 1953?» À toutes ces questions vient désormais s’ajouter celle qui hante l’esprit d’Oyana: faut-il rentrer et affronter son passé?
Éric Plamondon, avec le sens de la tension dramatique qu’il avait déjà développé à merveille dans Taqawan, son précédent roman, va travailler par cercles concentriques, racontant d’une part la fin des années 90 avec l’arrivée au Mexique, sa rencontre avec Xavier Langlois le Canadien et d’autre part les «années de plomb» au Pays Basque.
Avec elle, on va feuilleter l’album aux souvenirs, l’amour rédempteur, l’installation au Québec après des vacances aux États-Unis. Et cette relation construite sur la légende d’une orpheline grandissant auprès d’un tonton Joxe et d’une tatie Cristina.
«Je n’arrêtais pas de te dire que je ne voulais pas parler du passé mais du futur.» Mais désormais il est temps de revenir à cette fille du Pays basque, née le 20 décembre 1973, le jour d’un attentat de l’ETA.
C’est sous la forme d’une confession, d’une lettre laissée à son compagnon que nous allons découvrir comment elle se retrouvée impliquée dans la mouvance indépendantiste, comment sans le vouloir elle a été impliquée dans la mort d’une mère et de son enfant et pourquoi elle a dû fuir, un nouveau passeport au nom de Nahia Sanchez en poche. Chronique des années d’un combat aussi idéaliste qu’inégal, mais aussi récit d’un engagement et d’une série d’attentats qui ont ensanglanté l’Espagne et la France, cette douloureuse litanie ne va mener qu’à une seule certitude: la peine des proches, des familles, des amis.
En débarquant à Paris, Oyana ne sait ce qui l’attend, si elle va pouvoir retrouver une vie sereine, comment ses parents et amis vont réagir. Une incertitude qu’elle a envie de surmonter pour retrouver ses vraies racines, car «le Territoire est un langage. Si on ne le parle pas dès l’enfance, il manque toujours quelque chose. »
Éric Plamondon pose en creux cette question: tous les terroristes se valent-ils? Ceux de Daech et ceux qui ont lutté pour l’indépendance basque, pour ne prendre que deux exemples. Ce faisant, il nous explique aussi que ces groupuscules ont une capacité d’entrainement, une dynamique qui fait qu’on ne saurait les trahir pour ne pas se retrouver au ban de la communauté, voire même devenir complice. Avec des conséquences dramatiques. Cette fin d’un monde chantée par Otis Taylor.
Après la découverte enthousiaste d’Eric Plamondon avec Taqawan, est venu pour moi le temps de la confirmation : Oyana.
Mai 2018, Oyana apprend que l’organisation ETA est dissoute, quelques années après avoir renoncé à la lutte armée. Elle décide alors de quitter le Québec et son mari Xavier pour rentrer à Ciboure. Avant elle lui écrit pour lui raconter ce qui l’a amenée au Mexique puis à Montréal, et lui révéler ce qu’elle lui a toujours caché.
Un récit et une rupture qui ne sont pas simples. Et qui sont pourtant moins compliqués que le retour dans un pays quitté 15 ans auparavant.
Pour commencer, dans la lettre d’Oyona, Eric Plamondon retrace superbement l’ambiance d’une enfance et d’une adolescence au Pays Basque et les sentiments vis-à-vis de l’ETA.
Il m’a remis tout ça en mémoire en quelques phrases. Le sentiment de sympathie qui a perduré assez unanimement, même chez des jeunes absolument pas nationalistes (comme moi), et même en général très opposé à toute forme de nationalisme … Une sympathie qui avait pour terreau la résistance à Franco, la mise en orbite de Carrero Blanco et les premiers attentats d’extrême droite du GAL, et qui s’est rapidement évaporée après l’attentat de Barcelone dans le supermarché. Une sympathie affichée, des blagues sur le rôle de l’église dans l’ETA (voir pour les plus jeunes Les phalanges de l’ordre noir de Bilal et Christin), sur les assassinats de guardias civils considérés comme positifs, sur la justification de la lutte armée, avec ses « dégâts collatéraux » … une époque assez difficilement imaginable aujourd’hui.
Pour se faire une idée, aucune soirée festive, aux fêtes de Bayonne ou ailleurs ne se déroulait sans chanter :
« Carrero Blanco ministro naval
tenia un sueño volar y volar
hasta que un dia ETA militar
hizo su sueño una gran realidad
Voló, voló Carrero voló y hasta las nubes llegó »
Et donc avec Oyona, Eric Plamondon m’a fait un peu l’effet de la fameuse Madeleine, qui en l’occurrence serait plutôt un verre de sangria ou de rosé limé (depuis j’ai élevé mes standards alcooliques, et mon foie s’est fragilisé). Et il décrit si bien le plaisir de retrouver l’océan … A croire que lui aussi est un faux québécois et qu’il a vécu son adolescence entre Bayonne et Hendaye …
Ca c’est pour le ressenti très subjectif. Sinon, en peu de pages, il construit très bien son intrigue, insère des pages plus informatives sur la situation en Pays Basque, comme dans Taqawan glisse quelques chapitres en apparence sans lien avec le sujet, tend peu à peu son histoire, et nous embarque avec Oyona, vers un final de plus en plus « polar ».
En chemin il reprend très bien la rhétorique nationaliste et indépendantiste, de façon vivante et pas didactique pour un sou, et la confronte, sans leçon de morale, à la réalité brute des drames, et au ressenti de son héroïne.
Alors c’est vrai, il n’y a pas la surprise du précédent, mois de ces étonnants et rafraichissants changements de directions que dans Taqawan. Pas le dépaysement non plus. Mais j’ai pris un immense plaisir à me retrouver plongé plus de trente ans en arrière.
Pour le plaisir de lecture, et pour ce retour de mes jeunes années, merci monsieur Plamondon !
S’il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d’expliquer sa vie.
Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu’à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu’où les mots la mèneront, elle écrit à l’homme de sa vie pour tenter de s’expliquer et qu’il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d’autres. Elle n’a que deux certitudes : elle s’appelle Oyana et l’ETA n’existe plus.
Oyana c’est l’histoire d’une jeune femme qui se confesse dans une longue lettre adressée à son mari. Elle n’est pas celle qu’elle prétend être car Oyana n’est plus depuis longtemps. Fuyant le pays basque, Oyana s’est installée au Canada et y a refait sa vie mais quand elle apprend dans le journal que l’ETA a été dissolue, c’est sa vie entière qu’elle remet en question. Oyana donne alors sa version, sa vérité.
En 150 pages, Eric Plamondon nous plonge dans une histoire dramatique: celle d’Oyana qui malgré elle, a été embarquée dans un attentat lié à l’ETA. Dans cette confession douloureuse, Oyana va nous révéler pourquoi elle a quitté le pays basque et pourquoi elle a changé d’identité. C’est l’occasion pour elle de revenir sur les sombres années qui ont marqué la France et l’Espagne par des attentats meurtriers. Pourquoi cette cause lui a-t-elle tenue à cœur, elle qui ne s’était jamais vraiment intéressée à la culture basque jusque là? C’est tout le sel de cette intrigue.
J’ai aimé d’une certaine façon ce tout petit roman parce que la prose de l’auteur est très belle. Il évoque magnifiquement bien les paysages et la culture basque. On est plongé dans cet univers très particulier, au cœur de cette identité multiple à la fois française, espagnole avec ce petit quelque chose en plus. Mais voilà, 150 pages c’est bien court pour développer une intrigue dense, pour approfondir les idées d’Oyana et leur donner de la profondeur. Le système d’aller-retour en arrière, de coupures de presse, d’articles plus scientifiques est intéressant mais il m’a manqué un petit quelque chose pour que cette histoire soit fulgurante.
Malgré ses qualités d’écriture, « Oyana » n’est pas un coup de cœur. Il aura manqué de densité pour moi.
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