
La femme qui est dans mon lit
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Les jumeaux fusionnels et l’amoureux transi
Le huitième roman d’Anne Révah a réussi une histoire d’amour absolu, une histoire d’amour fusionnel, une histoire d’amour trouble et obsessionnel, une histoire de dépendance et de désir. Et une sorte de thriller haletant, fascinant, glaçant.
Une famille moyenne dans une ville moyenne. Gisèle et Armand se sont mariés, ont acheté une maison à Maleverne et ont donné naissance à deux enfants, des jumeaux prénommés Claire et Sam. Des jumeaux qui très vite ne vont plus se quitter, ne vont plus supporter d’être séparés. Est-ce la raison pour laquelle Gisèle va sombrer dans l’alcool ? Peut-être pas. Mais son addiction va causer de gros dégâts dans la famille. Face à un mari dans le déni, les jumeaux vont ériger leur propre système de défense pour échapper aux crises et à la violence. Jusqu’au jour où la mort engloutira cette mère. « Gisèle mourut d’une crise cardiaque, trop d’alcool et de douleur, les jumeaux avaient onze ans. Claire disait à qui était prêt à l’entendre que sa mère était morte depuis bien longtemps et qu’à présent au moins ils n’auraient plus peur. Armand se fit aider par l’un de ses frères. Il était dépassé, Sam ne montra aucune réaction face à ce qui se passait. Son monde, sa sœur n’avaient pas bougé. » À partir de ce moment, le lien fusionnel va se renforcer jusqu’à l’obsession, guidant chacune des actions de l’un et de l’autre et rendant presque impossible toute vie sociale. Les études sont interrompues, Claire va trouver un emploi dans un magasin de chaussures, Sam dans un entrepôt. Et la mort de leur père ne va pas arranger les choses. Les rumeurs commencent à enfler et le seul à essayer de ne pas les entendre est Jean, le narrateur, qui reçoit, à intervalles irréguliers, la visite de Claire. Claire, qu’il désire depuis l’adolescence, sans jamais l’avoir vraiment possédée. Claire, insaisissable, solaire, « celle qu’on regardait », mais dont le centre de gravité semble fixé vers son frère jumeau, Sam, ombre inquiète et silencieuse, auquel elle reste viscéralement liée. « Je n’ai jamais su s’ils avaient eu des amis d’enfance, ou si le monde se réduisait à deux, à eux seuls. » Avec la sensation la sensation d’une frontière invisible, d’être le tiers exclu, il va se contenter des rares moments qu’elle lui offre, s’accrocher à « la conviction étrange qu’un jour elle avait pensé à lui », avant de se mettre à la suivre en cachette.
C’est là qu’il va découvrir qu’elle donne rendez-vous à des femmes rencontrées via une application dans un motel. « Elle observait les jambes repliées sur les draps, la poitrine couverte, le visage tourné vers elle. Elle traquait les corps, leur tensions, leurs odeurs, les peaux qui se caressent, se goûtent, elle aimait l’emprise des baisers, le mélange, elle aimait que ce soit différent chaque fois. (…) Elle aimait déambuler de corps en corps, dessiner une géographie secrète, que rien ne sorte jamais de la chambre du motel. »
De son côté iSam prend l’habitude de faire des escapades à la baie de Luniel, à une heure de Maleverne. Il y passe la soirée, parfois une journée, sans qu’on sache bien ce qu’il y faisait et il rentrait.
C’est dans ce contexte que le roman va basculer vers le thriller. Une première femme est retrouvée morte, littéralement saignée à l’arme blanche. Et alors que les soupçons se tournent vers Sam de nouveaux meurtres sont commis. « Les jeunes mortes étaient brunes aux cheveux longs, de taille moyenne, à peine vingt-cinq ans, personne n’ignorait la répétition, les points communs, on voyait une liste se constituer, la logique de meurtres en série, cela semait la peur, c’était facile de semer la peur à Maleverne. On ne parlait que des meurtres, seules trois personnes n’en parlaient jamais, Claire, Sam et Jean. L’agitation anxieuse ne passait pas par eux. Ces crimes ne les concernaient pas. »
Ce roman de silences et de loyautés muettes, d’attachements précoces et de liens inaccessibles – voire toxiques – allie la force envoûtante du mystère irrésolu et la quête désespérée d’un amoureux qui cherche à briser ce lien gémellaire qui l’éloigne de Claire autant qu’il l’obsède.
Anne Révah poursuit son œuvre feutrée et incisive sur les tensions de l’intime. Fidèle à ce qui faisait déjà la force de L’intime étrangère ou À ma reine, elle ausculte une nouvelle fois les méandres de l’identité et les fractures souterraines de la relation à l’autre, avec une acuité presque clinique — on se souvient que l’autrice est psychiatre — mais sans jamais sacrifier la poésie d’une prose retenue, pudique, frémissante. En courts chapitres qui très vite saisissent le lecteur, elle réussit à faire monter la tension. Un superbe roman, aussi angoissant qu’addictif !
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