Les mains vides
  • Date de parution 08/01/2025
  • Nombre de pages 200
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782370492609
  • Editeur VOLTE
  • Format 170 x 125 mm
  • Edition Grand format
Moins d'1 an

Les mains vides

3.80 / 5 (33 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans la seconde moitié du XXIeme siècle, le climat s’est déréglé, le pétrole est un souvenir et pourtant, parfois, quand un membre d’un village anarchiste subit une séparation amoureuse, il lui faut bien partir, chercher un autre endroit où passer l’été caniculaire, traverser des lieux où tout le monde ne roule pas tout à fait pareil."Les vagues de canicule arrivent et tu dois quitter ton foyer. Enfourche ton vélo et va, quitte tes montagnes à la recherche d’une belle communa pour passer la Torpeur. Rencontre, explore, discute et prends soin. Des autres, du vivant, de toi surtout. Le fol Horhizome est fort et fragile, il relie les anarchies entre elles, qui fleurissent différentes sur leur fondement commun : l’ordre, sans le pouvoir. Roule et traverse, prends garde aux Verticaux, mais nourris-toi de la friction, elle remplira ta carte et tes dessins. Mets l’eau à chauffer, fais tes infusions d’encre. N’es-tu pas manomade ?Alors que les utopies s’enclosent souvent dans des îles (des planètes, des tours, des souterrains), les sociétés sont ici pleines de trous, composent avec le voisin, bricolent et font avec. Hommage à Ursula Le Guin, cette eutopie se fait fiction-sacoche, journal de voyage qui tente de se saisir de la crise climatique pour en exprimer un possible désirable, dans une échappée à la fois politique et intime."

livré en 4 jours

  • Date de parution 08/01/2025
  • Nombre de pages 200
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782370492609
  • Editeur VOLTE
  • Format 170 x 125 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Faut bien dire ce qui est : ces derniers temps, j’ai quand même enchainé les supers lectures, et ce à un rythme aussi surprenant que délicieux : j’ai été fort gâté par mes choix et les SP qu’on m’a envoyés.

Bon eh comme toujours, il fallait bien que le combo soit breaké, n’est ce pas, c’est la vie.

Là où c’est un peu plus gênant pour moi, c’est comme toujours au moment d’expliquer pourquoi ça ne l’a pas fait, cette fois ci. Parce que fort ironiquement, je crois bien que j’ai toujours plus de choses à dire quand il s’agit de verbaliser mon mécontentement que ma satisfaction, et que les éléments de ce mécontentement semblent toujours plus simples à articuler, quand bien même ils s’enrobent de précautions oratoires, pour montrer que ce que je pense n’est bien que ce que je ressens, et n’a aucune autre valeur que celle qu’on veut bien lui accorder. J’ai certainement pas parole d’évangile, s’agirait de se respecter, à un moment.

Bref, tout ça pour dire : j’ai vraiment pas aimé Les mains vides, et c’est fort dommage. Heureusement, dans l’optique de mon disclaimer à peine camouflé à l’instant, je crois que cette inimité entre le présent texte et moi, c’est rien d’autre qu’une pure et intime incompatibilité d’humeurs.

En route, que j’essaie de vous expliquer ça.

Bon.

En vrai de vrai, ça n’a pas si mal commencé que ça. Si la forme choisie par Elio Possoz m’a assez vite convaincu qu’on était pas sur la même longueur d’ondes – j’y reviendrai plus en détails plus tard – sur le fonds, j’étais positivement curieux, au départ. J’aimais bien l’idée d’une exploration-fuite de cet alter-monde, uchronie contemporaine au travers des yeux de cette héroïne à vélo, aussi paumée dans sa trajectoire que dans son cœur ; le prétexte me semblait bon et propice à beaucoup de libertés narratives intéressantes. Et ç’a un peu tenu la route, pendant un certain temps ; les premiers chocs culturels entre notre protagoniste et ses rencontres, occasionnant les mises en lumière des différences d’orientations socio-politiques et de valeurs entre tou·te·s les habitant·e·s de ce monde familier mais décalé, promettaient une lecture riche de questionnements et d’enseignements.

Mon problème avec ça, c’est juste qu’à mes yeux, arrivé à une petite moitié de la novella, on commençait à thématiquement et conceptuellement tourner en rond. Parce que je crois qu’en fait, il me manquait quand même une histoire, dans ce bouquin, quelque chose de plus organique : l’essentiel de ce que m’a offert à lire l’auteur m’a semblé mécanique, manquant de souffle. Si j’ai tout de même eu droit à quelques petites scènes et fulgurances marchant plutôt bien, me donnant un fugace goût de ce qu’aurait pu être l’histoire de cette protagoniste sans nom et de ses rencontres avec d’autres humains ; l’essentiel de ce bouquin se résumait surtout à ses rencontres avec des systèmes.

Elio Possoz, en fin d’ouvrage, note comme influence majeure pour son texte Les Dépossédés d’Ursula Le Guin. Et bon, ça ne m’a pas vraiment surpris, dans la mesure où je pourrais faire le même reproche au présent texte que j’ai déjà fait au texte culte de l’autrice non moins culte : ça pontifie quand même un peu, et ici particulièrement, ça manque de la légèreté que suggère un road-trip. Ce que je veux dire par là, c’est que j’ai plus souvent eu le sentiment de lire un auteur essayer de m’expliquer des trucs que de m’immerger réellement dans son histoire ou son univers ; si l’inclusion de notes techniques sur les différentes organisations socio-politiques des structures que traverse l’héroïne font sens à l’aune du récit, il n’empêche que ça rajoute encore une couche de pure technicité sur un texte déjà pas mal aride, où tout me semblait être vecteur à démonstration plutôt qu’à monstration. Et malheureusement, au delà d’un côté très cyclique dans le texte – personnage va vers tel endroit, rencontre telle personne, se confronte à tel point de vue, s’arrête à tel endroit, y vit un peu selon les règles locales puis repart et recommence – quitte à encore me répéter, ça manque d’organicité ; Elio Possoz, je trouve, nous dit beaucoup plus les choses qu’il ne laisse son texte nous les montrer. Beaucoup de dialogues d’exposition, beaucoup d’explications seules, et pas beaucoup de simple scènes de vie pour nous raconter comment les choses se passent. Et pour en rajouter sur le côté cyclique, je suis sans doute très dur, mais je trouve que les différents modèles en question se ressemblent pas mal, dans leurs fonctionnements ; j’ai très vite eu le sentiment qu’ils n’existaient qu’en opposition à un modèle unique unanimement rejeté – le nôtre, actuel, évidemment – et ne savaient fondamentalement que réfléchir autour du travail et de son organisation plus horizontale. Fondamentalement, je suis très d’accord avec ce que la plupart de ces communautés proposent, d’ailleurs, au moins à ce niveau là, mais je trouve qu’elles se ressemblent un peu toutes et que le regard que nous propose l’auteur dessus est systématiquement trop superficiel ou tout du moins pas assez approfondi sur le temps long pour qu’on puisse réellement faire des différences majeures ou en tirer des réflexions ou enseignements aptes à titiller notre cortex collectif.

Plus diplomatiquement, en tâchant de prendre un peu de recul sur moi-même, je dirais que ce texte souffre particulièrement de mon bagage littéraire sur les questions qu’il soulève : il arrive bien trop tard pour me donner l’impression de traiter l’essentiel de ses sujets d’une manière qui puisse me paraître réellement originale, ce n’est pas à proprement parler de sa faute. D’ailleurs, le mot de faute est sans doute bien trop fort. S’il ne s’était agit que de ces questions là, j’aurais été ravi de simplement classer cette novella dans la catégorie des lectures bien intentionnées mais manquant simplement d’une singularité qui aurait su me parler.

Ironiquement c’est là qu’on arrive à la forme, et que ça coince particulièrement. Je ne vais pas nier ça à Elio Possoz : il a fourni un effort stylistique conséquent. Et dans un autre effort diplomatique et pour mettre un peu plus d’emphase sur mon disclaimer initial, je vais insister sur le fait que le style et moi, à de rares exceptions que j’ai toujours un peu de mal à expliquer précisément, ça fait deux. J’aime ma narration relativement simple et épurée, et le style, pour moi, doit être utilisé avec parcimonie pour être évocateur et/ou efficace, c’est une ressource limitée et précieuse.

Et c’est précisément le souci, ici, pour moi : l’auteur, en dehors de son très joli parti pris pour les dialogues chorales, en fait beaucoup trop.

Et mon aigreur vient sans doute du fait que là aussi, dans l’intention, je valide des deux pouces : renforcer l’altérité par le langage, à coup de néologismes et d’aphorismes teintés d’une culture émergente, ça devrait prêcher un converti. Sauf que là, le flow damasien choisi par Elio Possoz est cruellement contre-productif. Tout est sujet à figure de style contorsionnée, à mot-valise, à allitération ou assonance, accumulation de briques rhétoriques construisant lentement mais surement le mur de mon éloignement. À chaque fois que j’essayais de me remettre plus sérieusement à ma lecture en me reconcentrant, j’étais repoussé par une nouvelle litanie stylistique indigeste, en rien aidée par le choix, certes audacieux, mais à mon goût malavisé, de narrer tout le texte à la deuxième personne du singulier.

Et encore une fois : ce n’est pas un choix que je condamne pour lui-même, j’en ai lus de bons voire de très bons exemples. C’est juste qu’ici, je ne le trouve pas pertinent. D’abord stylistiquement, comme je l’ai dit, je trouve que ça alourdit et confuse considérablement un texte qui n’avait certainement pas besoin de ça pour me paraître surchargé. Mais surtout, parce qu’en essayant à tout prix, par quelques saillies narratives assez maladroites, de justifier diététiquement cet usage, je crois que l’auteur s’est encore un peu plus compliqué la tâche et a rendu son choix encore plus bancal. Je pense que sans cette lumière braquée par l’auteur lui-même sur son parti pris, il m’aurait paru plus naturel, ou a minima aurait pu bénéficier d’une aura de doute suffisante pour me faire croire à une certaine dose de symbolisme poétique allant de pair avec la volonté poétique du reste du texte.

À vrai dire, je ne peux pas dire que je suis déçu ou réellement triste d’avoir trouvé cette novella si peu à mon goût : ça n’aurait jamais pu marcher entre nous de toute manière. À l’image de Ketty Steward dans son Foodistan, Elio Possoz, ici, marque une ambition stylistique et science-fictive qui ne rentre simplement pas dans les carcans de ce que j’attends du genre ou de ma littérature en général. Je ne peux pas vraiment lui reprocher d’avoir autant mis l’accent sur la poésie de son langage au détriment de la logistique ou de la profondeur de ses réflexions politiques, je crois que ce n’était simplement pas son intention, ou tout du moins pas avec l’exigence cartésienne de mon filtre analytique.

En tout cas, je n’ai pas aimé du tout, mais ce n’est ni étonnant ni grave. Au contraire, d’une certaine manière, ça affine encore un peu le filtre de mes perceptions et de mes exigences ; je crois que je sais un peu mieux pourquoi j’aime certaines choses que j’aime et pourquoi je n’aime pas autant ce que je n’aime pas autant.

Et j’aime toujours autant lire des bouquins, même ceux que je n’aime pas.

Haut les cœurs, et au prochain livre.


AUTRES LIVRES DE Elio Possoz1

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés