La fin du monde est un concept sans avenir: oeuvres (1957-2010)

TTT - Très Bien "De son bunker matriciel, forme que ce croyant donna même à l’église Sainte-Bernadette du Banlay à Nevers, construite en 1966 avec Claude Parent, notre guetteur ne sera, finalement, lui, jamais sorti. Né d’un carrossier italien communiste et d’une Bretonne catholique, mais surtout fils de la guerre, qui le marqua au fer rouge en 1943 lors du bombardement de Nantes, Paul Virilio consacre quinze années de sa vie à Bunker archéologie – son premier livre paru en 1975, non repris ici (comme Guerre et Cinéma) –, enquête sur les blockhaus du mur de l’Atlantique, construit par les nazis. Le penseur captait ainsi la réalité de la claustration induite par la dictature de la vitesse, les dimensions du monde se réduisant à néant, sous l’effet de l’accélération. « Je ne suis pas pessimiste, je suis claustrophobe », disait Virilio, en annonçant la fin de la géographie et non la fin de l’histoire. Le remède ? Restaurer une représentation de la proportion, ce qu’il nommait la « grandeur nature », en penseur-architecte qu’il était. Qui s’était choisi cette anagramme de son nom : « Voir lui plaî (t) »…"