La Librairie Tanabe

Monsieur Iwa tient une librairie d’occasion à Tokyo. Féru de littérature, il passe sa journée à conseiller des clients, à trier, ranger, aidé de son petit-fils Minoru. Mais sous ses airs de papi bien tranquille Iwa écoute et observe. Par l’intermédiaire de ses clients, il mène l’enquête sur des morts étranges, des disparitions. Grâce à sa perspicacité et sa clairvoyance, il résoud les énigmes. Il est vrai qu’il sera conduit à découvrir les coupables grâce au titre d’un livre ou au détour d’une phrase: la littérature devient la clé de toutes les énigmes.

Si vous cherchez un roman policier avec un coupable, des meurtres sanguinolents et une enquête pleine de rebondissements, passez votre chemin. La Librairie Tanabe est un roman polocier différent des autres.

En réalité il ne s’agit déjà pas véritablement d’un roman policier mais plutôt d’une succession de récits policiers. Chaque chapitre correspond en fait à une nouvelle enquête d’une vingtaine de pages.

Ce n’est donc pas l’intrigue qui est au premier plan, ce n’est pas la résolution du meurtre et l’arrestation du coupable qui m’ont le plus préoccupées mais bien les personnages principaux: Monsieur Iwa le libraire, Minoru son petit-fils. Du fond de leur librairie, ils résolvent des crimes, trouvent les coupables. Ce qui les aident? Les livres bien entendu! Bien que l’auteur nous parle de romans dont nous ne connaissons pas l’existence (oeuvres japonaises oblige!), le lecteur prend plaisir à suivre les déductions du vieux monsieur Iwa. Car s’il trouve la solution, c’est toujours grâce à la littérature. Dans une des intrigues, un auteur se fait assassiner car dans un de ses romans, il a malencontreusement relevé la plaque d’immatriculation et le lieu de stationnement de la voiture d’un homme riche qui se trouvait à ce moment-là en compagnie de sa maîtresse! La perspicacité de Mr Iwa permettra d’arrêter le meurtrier. Dans une autre enquête, Mr Iwa est sur la piste d’un dangereux copycat (un meurtrier qui tue de la même façon que dans un roman précis). Là encore, c’est aux petit gestes, aux petites phrases qui nous trahissent, qu’il saura démasquer le criminel. Sous ses airs bienveillants, Mr Iwa est redoutable. C’est un véritable détective mais un fois l’enquête bouclée, il retourne tranquillement à sa petite librairie, au milieu de ses livres.

Les enquêtes sont donc courtes, parfois il est même un peu difficile de suivre tous les raisonnements, je l’avoue. Mais cette volonté minimaliste de mettre la littérature au premier plan est un vrai enchantement. Le personnage de Mr Iwa est attachant. Encore une fois, c’est une plongée dans la culture japonaise.

Un petit roman policier qui se lit rapidement et qui reflète un style d’écriture et de pensée dont nous avons peu l’habitude.