Les Aiguilles d'or
  • Date de parution 05/10/2023
  • Nombre de pages 520
  • Poids de l’article 344 gr
  • ISBN-13 9782381961361
  • Editeur LOUVERTURE
  • Format 165 x 107 mm
  • Edition Livre de poche
Anglo-Saxon Romans étrangers

Les Aiguilles d'or

4.12 / 5 (2099 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au coeur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.

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  • Date de parution 05/10/2023
  • Nombre de pages 520
  • Poids de l’article 344 gr
  • ISBN-13 9782381961361
  • Editeur LOUVERTURE
  • Format 165 x 107 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Il y a deux ans, je découvrais le feuilleton Blackwater de Michael McDowell. Ç’avait été une déception parce que j’avais trouvé cela assez commun, peu haletant et fort bien pâle à côté d’un Bellefleur de J. C. Oates. Mais cet été, j’avais envie d’autre chose, comme je le disais la semaine dernière dans ma chronique de Wayward Pines. Si ce dernier a été un fiasco total, j’ai en revanche passé un fort bon moment de lecture avec Les aiguilles d’or de McDowell. Je suis ravie d’avoir lu un roman de l’auteur qui m’a autant plu, je ne voulais pas rester sur mon faux départ.

Une saga familiale efficace

Une peinture sociale glaçante

J’aime beaucoup ce type de romans, surtout américains. C’est ce qui m’avait d’ailleurs plu avec Bellefleur ou La légende de Bloodsmoor. Je trouve que la peinture sociale, culturelle et des mœurs des USA par les plumes américaines est souvent bien sombre, à la fois criante de réalisme mais aussi un peu désabusée. Il n’y a pas de fuite ou de volonté de nier un passé peu glorieux, au contraire.

C’est exactement ce qu’offre le roman des Aiguilles d’or. J’aime beaucoup les histoires de familles, encore plus les histoires de lutte de familles. Ici, c’est particulièrement palpitant. Deux familles que tout oppose en lutte : ça promet. Alors évidemment, ça peut manquer de nuances, parfois. Toutefois, la société de l’époque ne l’était pas spécialement non plus. Ainsi, on a les riches WASP d’un côté et les pauvres miséreux de l’autre, baignant évidemment dans la délinquance (au mieux) pour survivre. L’auteur nous offre un contraste de milieux, de styles de vie, de décors… assez incroyable et très prenant.

J’ai beaucoup aimé découvrir l’envers du décor new-yorkais, que l’on ne connait pas toujours.

Une structure romanesque efficace

Au-delà de cela, l’histoire du roman est menée tambour battant. C’est un rouleau compresseur qui avance page après page. Tout se met en place dans une logique de complot assez génialissime, que l’on voit arriver, mais à laquelle personnages et lectorat ne peuvent échapper. C’est très savoureux d’assister à ce déroulement des événements et de voir comment l’auteur parvient à mettre en branle toute sa machinerie narrative. Il y a, dans ce roman, un cynisme dans la plume, mais aussi dans les faits racontés. Et une sorte d’inéluctabilité qui condamne les personnages à un destin dont ils ne peuvent se déprendre. C’est terrible à lire, mais en même temps très prenant.

Alors de page en page, la tension monte, c’est vraiment très bien fait, très bien dosé. J’ai beaucoup aimé cette maîtrise. Il en résulte un texte redoutablement efficace. À noter également le titre, vraiment brillant. Il met en valeur plusieurs éléments du texte, je le trouve donc particulièrement bien trouvé et parfaitement adapté au roman.

Une morale grise

Dernier gros atout du roman : la morale de l’histoire. Je disais plus haut que les personnages manquaient de nuances.

C’est à la fois vrai, et faux. Vrai parce que comme je le disais aussi, la société de l’époque ne faisait pas dans la nuance, c’est un fait. Encore que ce contraste grossier n’est que de façade : il suffit souvent de creuser un peu pour se rendre compte que la bienséance des aristocrates cache une dégueulasserie crade, la justice est une vaste blague, la presse un jouet corrompu. Il y a une telle fausseté dans cette société. Et cela, McDowell prend un malin plaisir à le démontrer.

Mais les personnages du roman parviennent à retourner les choses. Le bien, le mal, la morale, la justice… tout dans ce roman prend une autre figure et change de camp. Si bien que l’on en vient aussi, en tant que lecteur, à prendre du plaisir (malsain) à revanche et à la destruction d’une famille. Arrivée au bout du roman, je me suis demandé où étaient parties mes valeurs tant je me suis réjouie pour ce qui semble, dans le fond, être vraiment mauvais. La nuance est donc là, dans ce cynisme, cette boussole des valeurs qui s’affole et change de direction selon les histoires de chacun, le cadre, etc.

Une plume percutante et cynique

Blackwater ne m’avait pas séduite, pour deux raisons principales : une plume que je trouvais fort commune et un fantastique assez absent selon moi. En revanche, Les aiguilles d’or est un roman complètement différent, et selon moi bien plus maîtrisé. Plus condensé, donc plus percutant et plus efficace ? Peut-être.

Brutalité, cynisme et fluidité : un combo gagnant

En attendant, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire Michael McDowell cette fois. J’ai trouvé sa prose beaucoup plus percutante. C’est assez paradoxal de le noter, car Les aiguilles d’or paraît en 1980, soit trois ans avant Blackwater. Peut-être le format plus condensé de ce one shot en est-il la raison. Dans tous les cas, le prologue est absolument fabuleux, j’ai été scotchée dès ces premières pages. L’auteur y décrit, dans une sorte d’hypotypose remarquable, un tableau glaçant de la société new-yorkaise de 1882, entre richesse ostentatoire et misère crasse. La brutalité dépeinte est intelligemment enjolivée par une prose très fluide et faussement douce… Pourtant, le cynisme se fait entendre à chaque phrase. Mais l’apparente innocence de la plume de l’auteur parvient à associer tous ces contrastes avec brio.

Une distance glaçante

C’est là, je pense, que réside le talent de l’auteur dans ce roman. En effet, celui-ci se lit sans aucune difficulté. Pas de vocabulaire complexe ni très diversifié, pas de registre trop soutenu, pas de dialogues alambiqués ni d’effets de style comme dans Bellefleur. Non, Les aiguilles d’or est un roman à la construction assez basique, linéaire, très facile d’accès.

En revanche, j’ai aimé le ton de l’auteur, à la fois témoin un peu en recul et commentateur de son histoire. Le récit est ainsi fait avec ironie et distance glaçante, à l’image du prologue. Cela rend les événements du roman encore plus terribles.

Les aiguilles d’or est un roman de Michael McDowell qui m’a beaucoup plu. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un chef-d’œuvre. En revanche, je l’ai trouvé très bien mené et très bien équilibré dans l’alliance du fond et de la forme. Roman diablement efficace, passionnant aussi, qui m’a valu une belle semaine de lecture. Je lirai volontiers les autres romans de l’auteur. J’ai cru comprendre que les Éditions Monsieur Toussaint Louverture avaient pour ambition de traduire d’autres œuvres de l’auteur pour constituer la bibliothèque McDowell. Katie, d’ailleurs déjà paru chez eux, m’intéresse aussi.

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