Confusion des étoiles

Alda Merini demeure largement méconnue en France. Adoubée par Eugenio Montale ou Pier Paolo Pasonolini, elle est considérée dans son pays comme l'une des plus grandes, si ce n'est la plus grande poétesse italienne du XXe siècle.Les années 1980. C'est après son hospitalisation dans un asile d'aliénés que s'ouvre la grande période poétique d'Alda Merini. Les quelque soixante-dix poèmes trouvés dans la correspondance avec le poète Oreste Macrì, ainsi que de nombreuses lettres qui compose Confusione di stelle, datent des quatre années qui séparent La Terra Santa (1984) et Testamento (1988), ses deux recueils les plus étincelants. La poétesse s'adresse ici à son ami pour demander ses conseils au sujet de questions littéraires aussi bien que des problèmes liés à sa vie de famille. Certains de ces poèmes abordent en vers les mêmes sujets que les lettres : la folie est présentée ici à la fois comme un fardeau, un sacerdoce et un trésor d'où Alda tire le miel de ses épiphanies. La folie apparait comme une source pour nourrir une poésie faite de visions et de prophéties fulgurantes. Au détour d'un poème, elle nous révèle un secret, une clef pour la comprendre : " La maladie mentale est l'âme de la parole ". Parole poétique et folie ont donc partie liée. Dans La Confusion des étoiles, les poèmes sont du meilleur niveau dans la vaste production de la poète et ne souffrent pas de l'automatisme de la dernière période. Ils sont accompagnés dans le volume par quatre nouvelles et quatre auto-interviews très originales.