Le Guerrier de porcelaine

🎶 Une lecture en demi-teinte.

L'histoire est intéressante, attachante et joliment racontée. Toutefois, j'ai trouvé l'ensemble trop enfantin. C'est la voix du petit garçon que l'on entend raconter son histoire et je comprends qu'il a un langage naïf mais j'avoue que cela m'a gêné.

🎶 Je regrette que les dialogues et le vocabulaire soient un peu mièvres même si l'émotion reste toujours présente et ce jusqu'à la dernière page. Ce qui est un point fort dans ce roman.

🎶 Un récit qui m'a parfois un peu ennuyé mais j'ai eu envie d'aller jusqu'au bout de cette écoute pour en connaitre la fin. C'est signe que j'ai apprécié l'histoire que nous conte l'auteur malgré ces quelques bémols.

🎶 Une agréable lecture, simple, poétique avec une touche d'innocence touchante malgré un sujet grave relatée d'une manière originale et étonnante.

C'est peut-être cela qui en fait un joli roman.

C'est l'histoire de son père, Mainou, que Mathias Malzieu nous raconte. Mainou a dix ans début juin 44. Il vient de perdre sa maman et sa nouvelle petite soeur, son père doit retourner au combat.

Il va devoir rejoindre la famille de sa grand-mère maternelle. La grand-mère et son chignon strict, la tante Louise et ses bondieuseries et l'oncle Émile ...

Oui mais, le problème est que sa famille se trouve en zone occupée ! Ils occupent une petite ferme-épicerie, la Fröhmule, à Bitche, à cheval sur l'ancienne frontière allemande. C'est donc chez l'ennemi qu'il doit se rendre.

C'est en charette à foin, caché dans la meule emportant avec lui une boîte aux souvenirs fantômes et deux valises, qu'il traversera la ligne de démarcation.

Á la Fröhmule, il y a des règles à respecter ; ne pas sortir, ne pas parler français car tous risquent leur vie pour lui en le cachant.  

La vie c'est derrière la fenêtre, dans la cave souvent à cause des bombardements et il y a Sylvia aussi, le grenier... et l'écriture.

Solitude, tristesse mais aussi le sentiment en étant dans la maison de sa maman de s'en rapprocher, de voir ce qu'elle a vu à son âge, alors il lui parle, enfin lui écrit surtout dans son cahier afin d'être plus proche d'elle.

C'est magnifique, très poétique. Les phrases sont de petits trésors que l'on savoure au fil de la lecture.  

C'est le regard d'un enfant qui fait le deuil de sa maman par l'écriture. Un roman intime écrit avec humour et justesse. C'est magnifique et émouvant.

Á lire absolument.

Coup de ♥♥♥♥♥

Ce livre plein de tendresse, lu par l’auteur lui-même est un gros coup de coeur, on a l’impression d’être plongé dans le quotidien du petit Mainou et malgré sa situation tragique, la poésie est très présente.

Le 3 juin 1944, Mainou perd sa maman et sa petite soeur Mireille, son père est résistant et ne peut s’occuper de son fils. Il l’envoie donc chez sa grand-mère maternelle, qu’il ne connaît pas en Lorraine. Cette région est non seulement en zone occupée, mais a été carrément annexée par l’Allemagne au début de la guerre. Mainou passera la ligne de démarcation dans une charrette de foin, avec une cousine, avant d’arriver à la petite ferme épicerie de sa grand-mère. C’est une femme sévère mais aimante, elle vit avec la tante Louise, une bigote et l’oncle Emile, un homme plein de poésie et de tendresse qui saura illuminer le quotidien de l’enfant. Le code est strict mais indispensable, car les nazis ne doivent pas savoir que Mainou se trouve à la ferme, il doit rester caché, ne peut sortir que de nuit avec Emile et ne jamais parler français s’il rencontre quelqu’un par hasard. Il y a souvent des bombardements la nuit, et toute la famille reste cachée à la cave.

Surtout Mainou écrit des lettres à sa maman dans son cahier, il enquête sur les secrets de famille, notamment le cambrioleur des bombardements qui rôde dans la maison pendant que les bombes pleuvent. Il élève une petite cigogne et désobéit parfois, mettant toute la famille en danger. Oncle Emile prend toujours sa défense et essaie de lui apporter courage, humour et tendresse, c’est un personnage au grand coeur qui ne peut que nous toucher, tout comme les autres membres de cette famille. Mainou nous raconte la dernière année de guerre, de son point de vue d’enfant de neuf ans. Il a dû grandir trop vite et parfois il adopte un comportement qui met tout le monde en danger et surtout Sylvia, une jeune juive aussi cachée à la ferme. Mais sa famille ne lui reproche jamais rien et ne le juge pas.

Ce roman est riche en poésie et en émotion, tout les personnages sont attachants et lumineux à leur manière. Même l’un des nazis aide les Résistants au péril de sa vie. Ce livre nous parle de deuil et de résilience, des moyens de surmonter les épreuves grâce à la poésie et de la vie, plus forte que la mort, de la vie qui continue malgré la mort et le chagrin, l’espoir d’une vie meilleure après la guerre.

On ne peut résumer ce livre sans passer à côté de sa richesse, il faut absolument découvrir par soi-même cette année dans la vie de Mainou, le papa de l’auteur. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette merveilleuse découverte.