
Les protégés de Sainte Kinga
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l’avis des lecteurs
J’étais impatiente de retrouver l’Inspecteur Andreas Auer dans une nouvelle aventure, autant dire que j’en espérais beaucoup après le Dragon du Muveran, Qui a tu Heidi ?et l’Aigle de sang, qui m’avaient beaucoup plu. Ce quatrième rendez-vous n’a pas été à la hauteur de mes espérances. Je ne peux nier un scénario bien imaginé et bien construit pourtant j’ai été gênée par le lot d’informations sur les mines de sel des Alpes vaudoises. C’était pour moi contre productif et plutôt fastidieux à lire, comme je n’ai pas l’habitude de sauter les passages qui ne me passionnent pas, j’ai lu consciencieusement toute l’histoire mais n’en ai pas gouté le sel. A part cela j’ai pris plaisir à la construction du roman qui se joue sur un passé/présent, avec une nette préférence pour le temps passé où l’on rencontre Aaron Salzberg en 1826 qui quitte ses mines de sel en Pologne pour rejoindre celles de Bex en Suisse. Son parcours va très vite tourner à la catastrophe et l’injustice est un thème qui me révolte toujours autant. Quand au présent, on assiste à une prise d’otages dans ces mêmes mines par un homme déguisé en Charlot qui semble avoir minutieusement préparé son coup. Parmi les otages, il y a une classe d’élèves venue visiter les lieux, ce qui va toucher d’une manière personnel notre Inspecteur. On va chercher à comprendre ce qui peut bien relier le passé au présent et inversement. Une enquête qui semble remonter le temps de la même façon que les mineurs creusant au plus profond pour trouver toujours plus de sel. Je ne suis pas arrivée à m’immerger dans ce thriller pour les raisons exposées ci-dessus et je suis la première à le regretter. Les thèmes traités étaient ambitieux, la tolérance, la révolte, la vengeance, la religion, les croyances et encore d’autres sujets abordés qui ne peuvent qu’interpeller le lecteur. Une fiction historique qui devrait trouver son public, n’oublions pas les arbres généalogiques et autres plans des mines qui sont une valeur ajoutée. Bonne lecture.
Tout d’abord un grand merci à Delphine des Editions Slatkine pour ce nouveau polar vraiment passionnant. L’auteur s’améliore à chaque livre et celui-ci est vraiment très réussi, comme en témoignent les nombreuses critiques très positives.
Le roman alterne les chapitres qui parlent du passé, en particulier de l’histoire d’Aaron Salzberg, un mineur juif polonais venu à Bex en 1826 pour travailler à la mine de sel, mais aussi un survol de l’histoire de la mine depuis sa découverte au dix-septième siècle et le présent, qui nous raconte une prise d’otages de nos jour dans la saline. Bien sûr peu à peu les deux histoires vont converger, sinon ça n’aurait pas d’intérêt. Aaron vient d’une région qui exploite aussi une mine de sel. Il est très bien accueilli par le directeur, il est très compétent et permet de réaliser des progrès techniques, ce qui fait perdre son emploi de gradueur à Samuel Ansermet, provoquant une grande rancoeur, qui culminera quand le jeune homme deviendra l’amant de l’épouse du directeur quelques années plus tard et déclenchera un drame.
De nos jours, l’inspecteur Andreas Auer anime une formation sur les prises d’otages à l’académie de police de Savatan, lorsque tout à coup il est appelé avec toute son équipe et des négociateurs pour une vraie prise d’otages dans les mines de sel de Bex. Un homme déguisé en Charlot s’est emparé d’employés de la mine, d’une classe d’adolescents, de leurs institutrices et d’un groupe d’extrême droite qui avait loué une salle pour une réunion, il les séquestre et commence par demander dix millions de francs de rançon. Pour montrer sa détermination, il abat l’un des otages très rapidement. On suit toute la prise d’otages, à la fois du côté des ravisseurs et des policiers. Les ravisseurs sont très organisés et ont toujours un coup d’avance sur les policiers, ils semblent tout maîtriser et la tâche des flics est très compliquée. Après la rançon, Charlot a des revendications plus « sociales » mais refuse toujours de libérer les otages, y compris les enfants. Il demande qu’on accorde l’asile à un réfugié débouté et séparé de sa famille ainsi que deux autres exigences du même ordre. La prise d’otages dure près de trois jours, suivie de la traque des complices qui ont pu s’échapper.
Le roman est très prenant et plein de rebondissements. Les chapitres sont courts et cette fois l’écriture de l’auteur est plus maîtrisée et plus sobre. On ne rencontre plus « l’homme qui n’est pas un assassin » ou « l’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère », je trouve qu’il a nettement progressé. Au début il y a une description très détaillée de la mine, de son histoire et de son fonctionnement. J’ai cru que l’auteur retombait dans son travers de la promotion régionale, comme s’il était subventionné par l’office du tourisme, mais ça n’a pas duré. Dans un de ses polars, Nicolas Feuz situe son action dans les moulins souterrains du Col des Roches et donne aussi beaucoup de détails historiques, toutefois ça m’a moins dérangée, sûrement parce que c’est ma région et que je connais l’endroit, contrairement aux lieux évoqués par Marc Voltenauer dans ses livres. Donc la pléthore de détails sur le contexte intéresse plus les lecteurs régionaux et peut vite ennuyer les autres. La documentation est très importante pour un roman mais elle doit rester légère dans l’histoire, on peut toujours en parler plus abondement dans les annexes comme le font Steve Berry ou Alice Quinn. Heureusement cette lourdeur ne dure pas dans ce polar et on est vite pris par cette histoire tout à fait passionnante, d’ailleurs, je voulais absolument savoir comment elle se terminait et je l’ai finie à 4h30 du matin à force de me dire encore un chapitre avant d’aller au lit, je ne pouvais le lâcher et c’est quand même rare que je sois si peu raisonnable, c’est dire la qualité de ce roman.
Sur le fond, Charlot est très ambigu, son action relève à la fois du grand banditisme par la demande de rançon, et le fait d’avoir cibler un otage avec une famille assez riche pour payer et d’un désir de rétablir la justice. Il veut qu’on accorde l’asile à un réfugié débouté au nom des règles de Schengen et qui se trouve dans une situation absurde, que les responsables de la communauté catholique intégriste reconnaissent leur responsabilité face à l’homophobie ou qu’on réhabilite la mémoire d’un mineur juif, même si dans l’histoire d’Aaron l’antisémitisme est un prétexte plus qu’une cause. Charlot combat en particulier l’extrême-droite qui se répand en Europe en séquestrant des militant d’un mouvement (heureusement fictif, même si ce genre d’idées existent aussi chez nous hélas). Andreas et le négociateur sont très clairs : si ces idées sont défendables et même honorables, il n’est pas question d’utiliser le violence pour les revendiquer. Charlot qui tue les militants nationalistes comme du bétail à l’abattoir ne vaut pas mieux que les homophobes qui ont tué Léo en le précipitant dans la Sarine. Les idées défendues par Charlot et celles qu’il combat sont largement expliquées et forment la trame du livre.
Comme dans tous ces romans, Marc Voltenauer parle d’homosexualité et d’homophobie, qui serait selon lui la nouvelle forme du racisme. Il parle de la communauté d’Ecône, mais ce groupe est ultra minoritaire en Suisse. Je n’ai pas trouvé le nombre de catholiques intégristes dans notre pays, mais ça doit faire au maximum quelques centaines et encore, donc il ne sont pas représentatifs des chrétiens suisses. Dans le roman des personnes proche de ce mouvement ont tué un participant à la Gay pride. La violence est évidemment condamnable et le meurtre encore plus. Toutefois il existe un courant important et pacifique qui n’approuve pas du tout ce que j’appellerais globalement la libéralisation des moeurs (qui englobe l’homosexualité mais pas seulement), ce sont les chrétiens évangéliques et qui se font museler. Si la haine envers qui que ce soit est bien évidemment interdite, on doit pouvoir discuter de certains choix de vie sans se faire criminaliser. On a parfaitement le droit de penser que l’homosexualité ou l’adultère ne sont pas conformes à la volonté divine, tout en rappelant que Jésus a bien plus souvent condamné l’amour de l’argent et l’idolâtrie (péchés que notre société pratique abondement) que le relâchement des moeurs. On peut penser de cette manière sans agresser qui que ce soit ni être un affreux fasciste. Malheureusement avec la pensée unique et le politiquement correct qui dominent, les opinions non conformistes semblent interdites, voire criminalisées.
Ce polar est très riche, très bien ficelé et passionnant, je trouve que l’auteur progresse à chaque livre, les deux derniers sont nettement plus aboutis que les deux premiers. Il est intéressant par son côté historique et nous fait réfléchir sur des questions actuelles comme les réfugiés, la pensée nationaliste qui revient en force en Europe et la notion de tolérance. Une lecture vraiment très agréable que je recommande vivement.
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