Le tour du monde en 80 jours
  • Date de parution 15/03/2018
  • Nombre de pages 112
  • Poids de l’article 194 gr
  • ISBN-13 9782410010169
  • Editeur BELIN EDUCATION
  • Format 190 x 144 mm
  • Edition Grand format
Jules Verne

Le tour du monde en 80 jours

3.62 / 5 (4 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Un riche homme d'affaire anglais, Phileas Fogg, et son domestique, Passepartout, se lancent dans un pari un peu fou : accomplir le tour du monde en 80 jours. Une course contre la montre commence, avec son lot de rencontres invraisemblables, de péripéties et de rebondissements... Gagneront-ils leur pari ?   • Thématique des programmes de cycle 3 : « Vivre des aventures »   La collection Boussole propose de vrais livres illustrés pour étudier la littérature en cycle 2 et cycle 3 : un catalogue composé d'oeuvres patrimoniales et d'oeuvres de littérature jeunesse contemporaine. Chaque ouvrage comporte un « dossier de lecture » et des ouvertures culturelles. Pour chaque livre de l'élève, un guide pédagogique complet pour l'enseignant est proposé gratuitement en téléchargement sur boussole.belin-education.com.

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  • Date de parution 15/03/2018
  • Nombre de pages 112
  • Poids de l’article 194 gr
  • ISBN-13 9782410010169
  • Editeur BELIN EDUCATION
  • Format 190 x 144 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Récemment, Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne a fait l’objet d’une adaptation télévisuelle dans un format mini-série. Réalisée par Simon Crawford Collins, cette série italo-germano-française a été diffusée à partir du 20 décembre 2021 sur France 2. Je dois avouer que je n’avais, jusqu’ici, jamais lu un seul roman de Jules Verne… je ne sais pas vraiment expliquer ce qui me retenait. Toujours est-il que cette série m’a fait un drôle d’effet. J’ai donc voulu lire le livre. Retourner à la source, et enfin lire cet auteur… Ce billet propose un regard croisé entre les deux œuvres, et une remise en perspective du texte original dans son contexte littéraire.

Une adaptation en série d’un roman d’aventures

Le pitch

Le roman, écrit en 1872, raconte le pari fou d’un gentleman anglais assez discret, Phileas Fogg : faire le tour du monde en 80 jours, nouvelle prouesse possible du fait du développement des moyens de transport. Accompagné de son domestique français Jean Passepartout, il se lance dans cette aventure folle, sans savoir qu’un inspecteur de police, Fix, le suit à la trace. En effet, un hold-up vient de se produire à Londres, et Phileas Fogg est soupçonné d’être le coupable ! Alors, d’escale en escale, Fix attend le mandat d’arrêt… qui ne vient pas, amenant l’inspecteur à marcher dans les pas de Fogg tout au long de son aventure.

Adaptation…s

Ce n’est pas la première adaptation cinématographique du roman. Une première adaptation américaine en 1956, réalisée par Michael Anderson, a reçu plusieurs oscars dont celui du meilleur film en 1957. Plus récemment, le film de Franck Coracci en 2004, avec Michaël Youn, Arnold Schwarzenegger et Jacky Chan (un très grand film très certainement vu le casting). Et l’été dernier, c’est un film animé, réalisé par Samuel Tourneux, là encore très librement inspiré du roman, qui est sorti. Une série avait déjà été réalisée, en 1989, avec Pierce Brosnan.

Une nouvelle adaptation avec ce format mini-série : 8 épisodes de 60 minutes chacun. En guest star : David Tennant dans le rôle de Phileas Fogg. C’est essentiellement ce qui m’a convaincue de regarder la série, toujours aussi peu attirée par l’œuvre de Jules Verne. Une seconde saison est déjà prévue (Je me demande ce qu’ils vont raconter…).

Un roman d’aventures ?

De l’œuvre de Jules Verne…

Je le dis d’emblée : je me suis ennuyée à la lecture. C’est long. Il ne se passe pas grand-chose (et quand il se passe quelque chose, Phileas Fogg déjoue tout en deux temps trois mouvements). Le comique de situation créé par l’agent Fix et son mandat qui n’arrive jamais n’est pas hyper fendard. Mais il faut remettre l’œuvre dans son contexte. Aujourd’hui, on la lit en une traite comme un roman, ce qui accentue les longueurs. Or, cette œuvre est d’abord sortie en feuilleton à l’époque, dans le quotidien Le Temps, du 6 novembre au 22 décembre 1872. Puis elle a été reprise en volumes l’année suivante chez l’éditeur Hetzel. Le format feuilleton devait accentuer le suspense, ce qu’une lecture intégrale tend à lisser.

Si l’intrigue est pauvre en rebondissements et en péripéties, le roman offre en revanche un merveilleux aperçu du monde arpenté par les personnages en 1872. Il se rapproche davantage d’un guide touristique d’une incroyable précision offrant de nombreux détails, avec un œil sociologique et géographique. Néanmoins la focalisation omnisciente conservée tout au long du roman ne permet pas de rentrer dans les pensées des personnages ni de se faire une idée précise de leurs ressentis. Le tour du monde en 80 jours propose une narration factuelle, qui colle bien au projet littéraire de Jules Verne.

En effet, il s’agissait surtout de démontrer avec une précision scientifique et technique que le tour du monde en 80 jours était désormais possible. L’œuvre offre donc un bel éventail des différents moyens de locomotion et l’auteur passe beaucoup de temps à les décrire. Jules Verne prenait beaucoup de notes, enquêtait, lisait les journaux, les revues scientifiques. Il s’intéressait beaucoup à toutes les nouvelles technologies de son époque.

… A la série

Forcément, faire une série là-dessus n’était pas évident. Sûrement pas assez frappant pour une mise en scène télé.

Alors elle brode. Massivement. Elle invente des péripéties là où il n’y en a pas. A mon sens, il y a deux problèmes qui s’en suivent :

  • Le côté farfelu de ces rebondissements. Par exemple, elle invente un épisode en plein cœur de Paris en pleine ébullition en 1872 avec une prise d’otages. Les personnages quittent Paris à bord d’un ballon (le seul transport pas représenté dans le roman, mais clin d’œil certainement à 5 semaines en ballon). On a aussi une traversée du désert complètement imaginée en Arabie, ou encore une histoire de règlement de comptes dans une Amérique du Ku Klux Klan. A chaque fois, on frôle la catastrophe, avec une surenchère de tension dramatique. Ajoutons à cela une intrigue supplémentaire de fond, inventant un complot sous-jacent visant à faire échouer le pari de Fogg. Bref, au lieu de se concentrer sur le côté technique de ce tour du monde en transports, la série tisse une œuvre plus humaine, et sociale. Soit, pourquoi pas après tout. Mais on perd de vue selon moi l’idée originelle de l’œuvre de Verne.
  • Le temps de l’intrigue de la série n’est pas du tout le même que celui du roman. C’est plus problématique. Car c’était là aussi un élément phare du texte, à l’image de Fogg : la précision à la seconde, la programmation de ce voyage dont chaque minute de retard est prévue, anticipée, et rattrapée. Dans la série, on perd un temps fou avec toutes ces catastrophes. Mais magie magie : les personnages arrivent à la même heure au bout du compte. Mais beaucoup moins frais que leurs homologues textuels.

Un roman de technique

Lors d’un précédent billet, je vous présentais un ouvrage sur le merveilleux-scientifique. Je vous disais que c’était un genre post-vernien. Dans le podcast de La méthode scientifique à ce sujet, Fleur Hopkins expliquait que Maurice Renard aurait certainement été ravi de considérer ce genre comme « anti-vernien », car le merveilleux scientifique n’a rien à voir avec Jules Verne.

Et en effet, la lecture de ce roman révèle bien cette différence. Avec Le tour du monde en 80 jours, on est dans le concret, le réel, la technique et la précision technologique. Dans le fond, Jules Verne est un technicien : il relève, calcule, mesure, note. Avec une précision incroyable, il détaille ces moyens de transports avec l’œil de l’ingénieur, du concepteur, et de l’utilisateur. Il vulgarise, par le biais d’un roman d’aventures. Son roman en fait un formidable témoin technologique de son époque.

Une série qui sonne faux par ses personnages OOC

Des personnages entièrement repeints

Ce que je reproche surtout à la série est son traitement des personnages. Vous me direz, c’est cohérent avec l’angle choisi : proposer un roman d’aventures plus humaines et sociales que techniques.

Soit. Mais les personnages de la série n’ont rien à voir avec ceux de Jules Verne. Ils sont OOC (Out Of Character, un terme qu’on retrouve dans les fanfictions pour désigner ces personnages repris de manière non correcte par rapport au canon).

D’abord Phileas Fogg. Dans l’œuvre de Jules Verne, ce gentleman anglais est un taiseux, discret, droit. Rien ne déborde jamais avec lui ; nul cri, nulle exclamation, encore moins de comportement extravagant (l’image de l’anglais typique vu par les Français). Rien ne semble vraiment l’affecter. Vous me direz, personnage plat, visuellement fade et transparent à l’écran. Fallait-il néanmoins en faire un pleutre dans la série, qui parle, qui parle… sans arrêt ? Un personnage torturé par une romance avortée (inexistante) et par l’ascendant (inexistant) d’un autre membre du club sur lui ? J’aime beaucoup David Tennant, pour moi il est le merveilleux dingo Crowley, l’incroyable tourmenté Alec Hardy et le terrible fanatique Barty Croupton Jr. Mais là… déception 🙁

Un point de vue anachronique

Quant à Passepartout et Fix : l’incompréhension totale pour moi. Jean Passepartout est noir et Fix une femme.

Pourquoi ça m’embête ? Parce que je comprends le but recherché : représenter la diversité. Sauf que l’œuvre revisitée à l’écran reste ancrée dans son époque, fin XIXème. Et cela me semble anachronique d’une part, et infidèle à l’œuvre d’autre part. A la lecture du roman, on se rend compte qu’il n’y a pas de point de vue avant-gardiste sur la société. Quand on croise un personnage noir dans l’œuvre, l’auteur parle de « nègre »… quant aux femmes, elles sont très peu présentes et cantonnées dans un rôle très classique.

Réécrire des œuvres ancrées dans leur époque, conserver celle-ci tout en modernisant le propos avec un point de vue contemporain me semble assez inopportun. Dans ce cas, il aurait été préférable de détacher complètement la série de son époque. Quitte à réécrire, autant le faire pleinement et entièrement : vu le nombre de libertés qu’elle a prises, la série n’était plus à ça près. Et ça aurait été beaucoup plus cohérent. Là, ça ne colle pas. Du tout.

Et des absents

C’est d’ailleurs fort dommage et surprenant que la série fasse l’impasse totale sur un personnage féminin présent dans les deux-tiers du roman : Mrs Aouda, cette femme sauvée de la crémation par Jean Passepartout en Inde. Car elle va suivre Phileas Fogg tout au long de son périple par la suite, et la relation entre ces deux personnages avait d’ailleurs pour moi quelque chose de très romanesque pour une adaptation à l’écran. Car IL EST LA, le personnage féminin !! Alors certes, Mrs. Aouda n’est pas cette fougueuse Fix qui s’émancipe en tant que femme, en récolte contre la société paternaliste. Ben oui, mais on est en 1872, que voulez-vous que je vous dise. On ne refait pas l’Histoire ni les mentalités a posteriori…

Le tour du monde en 80 jours était une totale découverte pour moi. J’ai détesté la série, qui m’a fait lever les yeux au ciel pendant 8 épisodes de 60 minutes. Mais elle aura au moins eu un mérite : celui de me donner envie de retourner à la source et de lire l’œuvre de Jules Verne. Une œuvre qui ne m’aura pas passionnée non plus, à vrai dire. Mais ce texte est fort intéressant, pour son témoignage technologique qu’il apporte de son temps, pour sa narration novatrice aussi. Le tour du monde en 80 jours est une œuvre de cette nouvelle littérature populaire, qui vulgarise la science en la mêlant à un récit d’aventures. Je poursuivrai ma découverte des écrits de cet auteur, qui va certainement me proposer encore de grandes promenades dans ses Voyages extraordinaires.

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