
New Iberia Blues
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Dave Robicheaux a une nouvelle coéquipière et va partir à la recherche d’un tueur en série qui sème les cadavres avec une mise en scène soignée rappelant les suites de tarot, à vous flanquer la chair de poule. C’est en regardant par le télescope de son ami Desmond Cormier qu’il découvre une jeune femme noire crucifiée, flottant sur les eaux. Avec l’aide inconditionnel de son ancien collègue Sean, il va tenter de comprendre qui se cache derrière cette série de cadavres. J’ai particulièrement aimé la dualité entre le bien et le mal. L’auteur a l’art et la manière de nous restituer tous ces sentiments ambivalents et leurs répercussions sur la vie des hommes. Le thème de l’amitié est très présent et lorsqu’elle est bafouée que reste-t-il à par le pardon. Et puis il y a le style incomparable de l’auteur qui vous fait sentir les accents cajuns de la Louisiane et de nos lointains compatriotes français venus s’y installer. Une pointe d’humour vient adoucir des scènes de crime terribles, et même s’il y a de nombreuses références à des poètes, chanteurs ou encore bibliques qui ne nous sont peu connues, j’ai apprécié de découvrir toute cette culture. Les descriptions de la nature, du bayou avec ses plantes inconnues chez nous comme les oreilles d’éléphants, cela m’a enchantée. Le personnage de Dave Robicheaux est riche et intense, il y a chez lui des remises en questions quasiment d’ordre spirituel alors qu’il est confronté à la barbarie et la violence de l’humain. On ressent très fort le passage du temps et des années dans ce tome comme un adieu à venir, cela pourrait être le dernier tome de la longue série sur Dave Robicheaux. L’intrigue policière est doublée d’une belle histoire d’amour impossible alors que demander de mieux pour un moment de lecture qui ne laissera personne indifférent. Bonne lecture.
« La mort choquante d’une jeune femme retrouvée nue et crucifiée amène Dave Robicheaux dans les coulisses d’Hollywood, au coeur des forêts louisianaises et dans les repaires de la Mafia. Elle avait disparu à proximité de la propriété du réalisateur Desmond Cormier, que Dave avait connu gamin dans les rues de La Nouvelle Orléans, quand il rêvait de cinéma… »
Mince alors, on a changé Dave… Dave Robicheaux, le personnage le plus célèbre de Burke, le héros d’une série dont nous découvrons ici la vingt deuxième aventure est devenu, au fil des années, une bonne vingtaine, un ami. C’est un pote que j’ai aimé retrouver une fois par an, parfois en mai et parfois en décembre. Souvent, il m’a permis une pause dans le train train quotidien, dans les soucis de la vie, permettant une évasion vers le Sud en sa compagnie, de celle de son “frère” Clete Purcel et de sa fille adoptive Alafair.
Alors, on pardonne, on s’amuse, on ignore les petits travers de nos amis qui le sont d’ailleurs parfois parce qu’ils sont assez éloignés des gens que nous côtoyons. Dave Robicheaux n’est pas parfait, loin de là: j’ai passé sur ses bondieuseries, son paternalisme parfois pesant, son addiction à l’alcool et aux A.A., son tempérament de vieux cowboy un peu macho, un peu réac parce qu’il compense par une volonté inébranlable de protéger la veuve et l’orphelin, les humbles et les bafoués, quelle que soit leur couleur de peau et montre une rage contre les salopards qui œuvrent dans ce coin du bayou de Louisiane.
Sur deux décennies, on vieillit comme son héros de papier en restant à peu près en harmonie avec la pensée de l’auteur, généralement… Mais là, James Lee Burke a trahi son personnage, a sali l’image du vieux justicier taiseux. Les fans de la série connaissent le chemin de croix de “Belle mèche” avec les femmes de sa vie. Sa première épouse, Martiniquaise, l’a quitté pour un mafieux à l’époque où il buvait sa vie au sein du NOPD de la Nouvelle-Orléans. La seconde est morte assassinée à sa place, la troisième a été vaincue par un lupus et la dernière a été victime d’un chauffard. Après un tel bilan calamiteux, on pourrait imaginer Robicheaux résigné à finir sa vie en guerrier solitaire, mais non, l’amour est aveugle… et c’est cet aveuglement qui est insupportable.
Le grand maître Burke doit être hors-sol actuellement, ne doit plus comprendre la réalité de la vie ou alors couche sur le papier ses propres fantasmes et ce n’est pas jojo. Voilà, si vous n’avez jamais lu la saga de Robicheaux, pas de problème pour vous. Un flic de New Iberia tombe amoureux de sa nouvelle partenaire de patrouille. Pas de quoi fouetter un chat, commun, banal…Par contre, si vous suivez le vieux cowboy depuis longtemps, ça se gâte. D’abord, la jeune collègue, Bailey Ribbons a quitté son boulot d’instit à NOLA pour devenir flic au milieu d’un nulle part louisianais. Au ministère de l’Education nationale à Paris, ils pourront certainement vous garantir qu’ils n’ont jamais connu pareille anomalie dans un parcours de carrière mais, soit, on est en Amérique…Cette dame créant un désir incendiaire chez Robicheaux est âgée de vingt six ans et c’est là que le bât blesse méchamment. Sans être totalement momifié pour l’heure, loin de là, comme on le verra dans le roman, le bonhomme a quand même fait la guerre du Vietnam et, à la louche, doit avoir aisément dépassé les 70 ans. Qu’il tombe amoureux d’une fille qui a l’âge de sa fille et qui pourrait très bien être sa petite-fille est embêtant mais l’humaniste qui est en lui va réagir, se défendre de pareille liaison hors norme. Mais non, Burke enfonce le clou et donne à Robicheaux un bien vilain rôle. Oh, Robicheaux va lutter contre ce penchant, contre la belle Bailey qui lui explique (lol !) que la différence d’âge n’a aucune importance pour elle… Il ne succombe pas la première fois, fuit se réfugier entre les draps d’une autre femme dans la quarantaine qu’il vient de rencontrer. Ça chiffonne un peu ce nouveau rôle de plante verte, de trophée donné aux femmes dans les écrits de Burke… mais le pire est à venir avec des pages bien navrantes racontant le début de la liaison et les sentiments d’ado du vieux Dave. C’est bien réac tout ça, digne de films noirs et de westerns d’autrefois et amplifié par les humeurs de Robicheaux quand la belle ose fumer une taf d’un joint lors d’une fête à L.A. Heureusement, tout revient dans l’ordre quand Bailey vient s’excuser de son attitude idiote le lendemain. Les fans de la série doivent être très surpris de la réaction de l’homme en se rappelant que Robicheaux a patrouillé avec la police de la Nouvelle Orléans pendant de nombreuse années, bourré du matin au soir avec à ses côtés un Clete Purcel saoul comme un Polonais.
Alors, par contre, pour sauver un roman qui le mérite, cette histoire d’amour n’a aucun impact sur une enquête une nouvelle fois captivante mais qui incite aussi à mieux déceler des petits trucs qui chiffonnent, des petites facilités d’écriture que l’on préférait ignorer par le passé quand Robicheaux était un homme d’âge mûr avec des des désirs et des besoins en accord avec l’âge de ses artères. Il y a quand même pas mal de recyclage dans ce “New Iberia Blues”, beaucoup de déjà lu : une intrigue dans le milieu du cinéma, le retour fortuné d’un banni d’autrefois, une théâtralisation gothique des meurtres, des tueurs qu’on croyait morts qui reviennent, une énigme héraldique sur les Croisés, des petites ficelles qui ne bernent que les néophytes… Les romans de Burke sont toujours aussi passionnants, toujours aussi addictifs et il est toujours très difficile de s’en extraire. Burke est un grand maître du premier chapitre qui emporte tout, de l’incipit qui vous chope par le colbac. Difficile d’y résister si on aime le genre polar du Sud et ses imitateurs avec ou sans stetson ont quand même encore pas mal de taf pour approcher son talent. Ne cachons néanmoins pas que Burke use de plus en plus de salopards en grand nombre, il y a pas mal de pourris au mètre carré à New Iberia.
Ce roman pêche un peu par un léger manque de distance par rapport à la situation, il y a moins de beaux tableaux de l’environnement, moins de considérations et de réflexions sur le monde, sur la vie, la mort, la souffrance… largement reconnues par le commun de mortels mais joliment magnifiées par la plume divine du vieux Jim. La priorité est quand même donnée à l’action, on est manifestement dans le thriller galopant avec un côté western moderne revendiqué où chacun administre la justice à sa manière, Robicheaux y compris. Il y a même parfois un gros décalage entre le discours de l’auteur et la réalité du roman… Burke, très en phase avec l’actualité ricaine du moment, dénonce les dérives policières et dix pages plus loin envoie Robicheaux rencontrer un suspect avec un canon scié dont il utilise allègrement la crosse pour engager le dialogue.
Une déception certainement pour le traitement réservé au brave Robicheaux mais un roman totalement percutant malgré son manque d’originalité. Allez, on pardonne pour cette fois en s’inquiétant néanmoins pour la suite.Y verra-t-on Robicheaux en déambulateur faire la sortie des écoles pour trouver une compagne?
Mince alors !
Impossible de tirer la prise et de dire adieu à une série emblématique de la littérature noire qui a débuté en 1991 avec Prisonnier Du Ciel mettant en scène la première enquête de Dave Robicheaux, alias Belle-Mèche. On découvrait ainsi, par l’entremise des éditions Rivages et des traductions du regretté Freddy Michalsky, l’oeuvre de James Lee Burke avec son écriture grandiloquente et hypnotique submergeant le lecteur d’émotions et de sensations qui ne sont pas sans lien avec cette région de la Louisiane qu’il sait dépeindre à la perfection. Avec La Pluie De Néon, préquel des aventures de Robicheaux, la série ne compte pas moins de 22 ouvrages qui nous ont accompagnés pendant trois décennies en suivant les péripéties de cet inspecteur hors-norme pouvant toujours compter sur ses partenaires comme Helen Soileau et l’inénarrable Clete Purcel ainsi que sur sa fille Alafair (prénom de la fille dur romancier) qui a grandi avec nous. Il faut admettre que James Lee Burke a su créer, avec tout un ensemble de paramètres subtils, une ambiance et une atmosphère attachante dont on ne peut se débarrasser d’un haussement d’épaule. J’ai ainsi marché dans les traces de Belle-Mèche à un point tel que je me suis rendu du côté de New Iberia pour voir si je ne le croiserais pas dans les rues de la paroisse. Véritables guides touristiques, les romans ne peuvent que vous inciter à découvrir cette Louisiane ensorcelante en dégustant quelques spécialités culinaires dans les restaurants de la Nouvelle-Orléans avant de s’égarer dans quelques bars éloignés du Vieux-Carré en se remémorant quelques scènes emblématiques d’une série policière qui nous marquera à jamais, même si l’on a pu éprouver quelques lassitudes voire même quelques déceptions à la lecture des derniers romans qui sentent tout de même le réchauffé comme c'est malheureusement le cas avec New Iberia Blues, dernier opus traduit de la série.
Ce ne sont pas moins de trois appels pour des cris de femme provenant de la baie de New Iberia qui poussent Dave Robicheaux et sa nouvelle équipière à se rendre à proximité de la propriété de Desmond Cormier, grand réalisateur d’Hollywood qui est revenu dans sa Louisiane natale afin de réaliser son nouveau film. Robicheaux qui a bien connu l’homme dans sa jeunesse en profite pour lui rendre visite afin d’avoir un meilleurs point du vue pour retrouver une éventuelle victime. Et c’est en regardant la mer avec un télescope que l’inspecteur de New Iberia distingue une femme noire ligotée sur une croix flottant au gré du mouvement des vagues. Débute ainsi une série de crimes où l’assassin dispose ses victimes en fonction des représentations des suites du tarot. Déconcerté par ces meurtres d’un genre nouveau, Dave Robicheaux continue d’affronter ses démons tout en tentant de discerner si l’auteur ne pourrait pas être un des individus douteux qui compose l’entourage de Desmond Cormier.
Bien ancré dans la paroisse de New Iberia, le récit fluctue au gré de meurtres qui s’enchainent à un rythme soutenu en reprenant d’une manière plutôt macabre les représentations des personnages emblématiques d’une suite de tarot. Dans ce contexte, Dave Robicheaux continue à porter sur ses épaules toute la douleur du monde et d’un passé qu’il n’a toujours pas exorcisé. Fidéle à lui-même Robicheaux fait du Robicheaux en affrontant les nantis représentés cette fois-ci par Desmond Cormier et son entourage hollywoodien tout en tentant de protéger les personnes de conditions modestes, proies de flics tripoux qui paient parfois le prix fort. On n'en attend pas moins de ses acolytes qui semblent plus en retrait comme Helen Soileau qui continue de veiller sur son vieux pops qu’elle ne ménage pourtant pas surtout lorsqu’il se tourne vers Clete Purcel personnage ingérable de la série qui reste pourtant dans cet opus extrêmement raisonnable. Comme à l’accoutumée on appréciera la dynamique entre ses protagonistes récurrents qui restent toujours bien dans leurs rôles respectifs avec des échanges incisifs qui sont la marque de fabrique de James Lee Burke. Si la dynamique entre ces individus semblent inscrite dans une dimension narrative éprouvée, on espère toujours que le changement viendra de personnages tels que Desmond Cormier ou Bailey Ribbons, nouvelle partenaire de notre détective qui semble tomber sous son charme en dépit d’une différence d’âge importante qui ne fait qu’accentuer sa culpabilité. Mais on savourera surtout le retour de Smiley Wimple, cet énigmatique tueur à gage qui va à nouveau semer le chaos tout autour de lui, ceci pour notre plus grand plaisir. A partir de là on continue à suivre Belle-Mèche dans ses pérégrinations du côté des bars mal famés à écouter du blues en sirotant du Dr Pepper ou du côté des bayous et des quartiers pauvres où il rencontre toujours une galerie de personnages atypiques comme Bella, cette chanteuse de blues aux charmes troubles qui va séduire notre héros.
Une nouvelle fois l'ennui d'une intrigue convenue est compensé par cette ambiance poisseuse et cette atmosphère à la fois chaleureuse et troublante qui font de New Iberia Blues un récit solide qui reste malheureusement sans surprise mais dont on sort tout de même étrangement charmé.
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