
Martin Eden
Résumé éditeur
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Résumé
Martin Eden, le chef-d’oeuvre de Jack London passe pour son autobiographie romancée. Il s’en est défendu, disant que Martin n’était pas socialiste mais individualiste et que son histoire avait été écrite en protestation contre la philosophie de Nietzsche. Il y a plus d’une ressemblance entre l’auteur et le héros: ouvrier devenu romancier célèbre, invité dans les salons, amoureux d’une riche jeune fille qui ne le comprend pas, ex-prolétaire ne se reconnaissant pas dans le prolétariat et qui n’aura jamais sa place chez les bourgeois.
Toujours en contradiction avec lui-même, Jack London tombe dans les excès que son succès lui permet et il meurt à quarante ans d’une overdose de médicaments.
Mon avis
Wouahh mais comment ai-je pu laisser si longtemps traîner ce libre sur mes étagères sans comprendre qu’il y avait là un chef-d’oeuvre ? Pourtant dans le regard profond, volontaire et doux de Jack London sur la couverture à l’âge de son héros, ce jeune homme me tendait une perche….. Pourtant j’avais entendu que des éloges mais voilà la pile est importante mais je me suis fixée pour 2018 un impératif, retourner de temps en temps mais régulièrement, vers des classiques, ce que j’appelle des fondements de la littérature car comme dirait Martin Eden : Bon Dieu que c’est beau !
Quand on aime l’écriture, la littérature, le roman, l’aventure, les destins exceptionnels comment ne pas tomber en pâmoison, en admiration, comment ne pas être émue par un tel récit car au-delà du récit autobiographique en partie ou totalement d’après mes différentes recherches, il est question de la culture, de l’éducation, de l’instruction, de la volonté de changer son destin.
Martin Eden, orphelin, doit très jeune travailler, bourlinguer sur toutes les mers du monde, vivre presque au jour le jour, jouer des poings, sans se poser de question jusqu’au moment où il est confronté à un milieu qu’il ne connaît pas, celui de Ruth, la jeune femme qui fait battre de son coeur. Est-il amoureux de la personne où de ce qu’elle représente : la fortune bien sûr, un confort, une aisance mais surtout un univers culturel. Oui il veut devenir un homme cultivé pour pouvoir prétendre l’épouser, pas seulement éduqué non beaucoup plus profondément instruit : sciences, philosophie, mathématiques, physique, tout l’intéresse, le passionne et il s’y donne de façon maladive, totale car comme en amour, Martin Eden ne sait pas faire les choses à moitié, calculant ses heures de sommeil afin que rien ne l’empêche de dévorer, d’apprendre, de comprendre, se privant de manger mais restant honnête et droit, acceptant de travailler dans les pires conditions (dans la blanchisserie comme Jack London à une époque).
Tout s’enchaîne ensuite : apprendre, écrire, être publié mais il fera aussi des découvertes et en particulier le monde de l’édition, des journaux, des revues. Pourtant il a du talent, il le sait, il le sent, ses écrits valent bien ceux qu’il lit….. Et puis il y aura les déconvenues : pourquoi ceux qui lui tournaient le dos lui font ensuite des ponts d’or, qu’est-ce qui a changé car lui est resté le même.
On ne peut écrire un tel roman, une épopée, sans avoir vécu toutes ces situations et c’est également ce qui rend le roman si passionnant car rarement un auteur s’est autant livré. Il y a du vécu, de l’émotion, des pensées philosophiques et surtout une lucidité, une réflexion profonde sur le monde, son fonctionnement.
Il passera par tous les stades : misère puis célébrité, isolement puis reconnaissance, joie puis dépression, enthousiasme puis désenchantement. Tellement vrai, actuel et pourtant datant de plus d’un siècle, il soulève bien des questions sur l’éducation, les connaissances, les différentes classes de la société : bourgeoisie, prolétariat, la place de la femme (en particulier quand il parle de sa soeur Gertrude) mais aussi des petites gens dont il sait qu’il fera toujours partie même si la célébrité lui fera miroiter un autre monde.
Car Martin est lucide, généreux, sans concession et pour pouvoir être celui qui épousera Ruth il sera prêt à tout, même s’il comprendra que tout cela n’est qu’un miroir aux alouettes, que les connaissances ne font pas l’intelligence, que ce qui l’attirait au début n’était que superficialité et sa lucidité le mènera au désespoir. Il fait preuve d’une volonté à toute épreuve, au risque d’y laisser sa vie car il pense être dans la vérité. Il n’hésitera pas à affronter les moqueurs, les envieux, ceux qu’il fréquentait avant et qui ne le reconnaîtront plus mais lui restera le même profondément, sans rancune, il leur pardonne.
Le sujet me touche particulièrement car je suis convaincue du pouvoir de la culture, pour tous, du changement qu’elle peut opérer dans la vie d’un être humain mais aussi ses exigences, sa rigueur si l’on veut obtenir un résultat.
J’use de mon droit individuel, simplement (…) les grands juges musicaux peuvent avoir raison, tout tant qu’ils sont. Mais moi, je suis moi, et je ne subordonnerai pas mon goût au jugement unanime du public. Si je n’aime pas une chose, je ne l’aime pas, voilà tout ; et rien au monde ne me fera l’aimer, parce que la grande majorité de mes contemporains l’aime, ou fait semblant de l’aimer. Mes goûts et mes aversions ne suivent pas la mode. (p250)
Mais n’a-t-il pas réussi malgré tout sa vie : il atteint son but, il est devenu ce qu’il rêvait de devenir, il s’est donné les moyens d’y arriver ….. mais a-t-il obtenu ce qu’il voulait, en a-t-il été récompensé et en a-t-il été plus heureux ?
C’est le genre de récit qui ne peut laisser indifférent : on peut le lire comme un roman d’aventure, une réflexion sur la vie, ses miroirs, ses illusions et désillusions, un roman d’amour, d’ambition, une critique de la société, des pouvoirs, des luttes. On en ressort pas indemne et je pense qu’il va me suivre pendant longtemps.
Est-il encore utile de préciser que c’est un très gros coup de coeur, un coup de poing aussi et un conseil : ne soyez pas effrayé par les 500 pages : ce jeune homme vous prend par la main et par le coeur et on le suit, on ne le quitte pas, on est près de lui et on ne l’oubliera pas de si tôt.
Ce n’est pas dans le succès d’une oeuvre qu’on trouve sa joie, mais dans le fait de l’écrire.(p341)
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