Le monde est fatigué
  • Date de parution 22/08/2025
  • Nombre de pages 224
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782363392350
  • Editeur FINITUDE
  • Format 220 x 145 mm
  • Edition Grand format
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Le monde est fatigué

4,32 / 5 (147 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Êve est une sirène professionnelle qui nage dans les plus grands aquariums du monde. Mais personne n’imagine la femme brisée, fracassée, que cache sa queue en silicone. Quelqu’un lui a fait du mal, tellement de mal, et il faudra un jour rééquilibrer les comptes.En attendant, de Genève à Tokyo, de Brisbane à Dubaï, elle sillonne la planète, icône glamour et artificielle d’un monde fatigué par le trop-plein des désirs.À travers un destin singulier, Joseph Incardona revisite le mythe de la sirène et nous donne à voir une humanité en passe de perdre son âme.

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  • Date de parution 22/08/2025
  • Nombre de pages 224
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782363392350
  • Editeur FINITUDE
  • Format 220 x 145 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

On ne sait jamais trop à quoi s'attendre avec ce romancier qui nous entraîne dans des univers éclectiques où il est souvent question d'âmes abimées, d'individus à la marge qui traversent son oeuvre qu'il est désormais difficile d'énumérer tant elle est foisonnante et singulière. Et s'il fallait citer un seul auteur pour définir le style de Joseph Incardona, on pencherait volontiers du côté de Harry Crews pour cette impétuosité burlesque imprégnant ses textes qui se situent toujours à la lisière des genres avec cette pointe de noirceur ou de tragédie grecque, c'est comme on le voudra, qui émerge de ses récits. Mais au delà des influences que l'on pourrait déceler, l'auteur se distingue dans ce décalage, cette marge dans laquelle il trace son sillon en se tournant parfois vers vous afin de vous interpeller au fil de l'intrigue ou de décortiquer les mécanismes narratifs qu'il met en scène. Ressortissant suisse aux origines italiennes, Joseph Incardona se distingue également dans l'écrin de la littérature conventionnelle puisqu'il poursuit, depuis de nombreuses années déjà, une belle collaboration éditoriale avec Finitude, sublime maison d'éditions indépendante basée à Bordeaux où il a séjourné de nombreuses années. Et pour parfaire cette originalité tant dans son oeuvre que dans le parcours de celui qui travaille également à l'écriture de scénarios tout en animant des ateliers au sein de l'Institut littéraire suisse à Bienne, on notera que le romancier plutôt discret, n'apparaît sur aucun réseau social en privilégiant les médias traditionnels pour parler de ses livres à l’instar de son dernier ouvrage Le Monde Est Fatigué qui se distingue de Stella Et L'Amérique (Finitude 2024), son précédent roman, avec des nuances un peu plus sombres pour ce qui apparaît comme une vision désenchantée d'un monde où le rêve prend la forme d'une queue de sirène en silicone dissimulant les mutilations dont il fait l'objet.

Dans le mot rêve, il y a Êve qui, après avoir enfilé sa queue de sirène, en distribue à tous les privilégiés qui la voient évoluer gracieusement dans les bassins luxueux de riches propriétaires ou dans les plus grands aquariums de la planète en octroyant quelques bisous bulle à son public extasié devant tant de beauté. Ainsi va la vie d'Êve la Sirène qui parcourt le monde telle une icône artificielle que l'on convoite sans relâche. Mais derrière cet enchantement de pacotille, il y a une femme au corps brisé que l'on a patiemment reconstitué tandis que son âme abimée distille sa douleur et son désir de vengeance. De Genève à Brisbane en passant par Paris et Tokyo, pour se rendre à Dubaï, elle sillonne donc les continents en observant l'usure d'un monde qui s'étiole tout en échafaudant patiemment le plan qui va lui permettre d'assouvir sa soif de représailles qui seront forcément spectaculaire. 

Quoi de mieux pour aborder sereinement cette rentrée littéraire, chauvinisme oblige, que de sélectionner ce nouveau roman de Joseph Incardona, publié, qui plus est, au sein d'une maison indépendante devant se faire une place au milieu des mastodontes de l'édition qui fourbissent leurs stratégies markéting pour dominer ce grand raout annuel de la littérature où l'on convoite les têtes de classement et les grands prix littéraires tandis que critiques, journalistes et autres influenceurs vont s'échiner, de manière parfois complètement débridée, à vous présenter le chef-d'oeuvre qui émerge des près de 500 romans annoncés. Et c'est peut-être bien de cela dont il s'agit dans Le Monde Est Fatigué que de mettre en exergue, d'une manière plus globale, cette frénésie outrancière, forcément déraisonnable, qui régule la planète jusqu'à l'épuisement, jusqu'aux mutilations irréversibles. Et le reflet de ce déclin, on le retrouve dans le personnage d'Êve dont on se gardera d'en dire trop afin de ne pas dévoiler certains aspects de l'intrigue qui s'inscrit sur le schéma narratif d'une vengeance dont on connaîtra les origines en suivant la trajectoire de cette jeune femme parcourant les continents où elle incarne, avec une grâce virtuose, le rôle d'une sirène en enfilant une queue en silicone de 15 kilos lui permettant d'évoluer dans les plus grands bassins du monde mais également dans les piscines de quelques privilégiés richissimes. Mais derrière le rêve, au delà de l'éblouissement, il y a la laideur et la souffrance qui en découle dans une somme de douleurs autant physiques que psychiques que Matt Mauser, détective privé obèse accompagnant Êve dans sa trajectoire vengeresse, n'est pas en mesure d'endiguer. Et si "l'humain est le territoire", l'intrigue se décline sur six parties qui portent les noms des lieux dans lesquelles Êve va se rendre que ce soit, Genève, Paris, mais plus curieusement Derborence ou Tokyo, révélant certaine facettes de la personnalité de cette sirène brisée, tandis que Point Lookout et ces mystérieuses coordonnées du Pacifique Nord, tout comme Dubaï nous laisse entrevoir ce monde qui se délite. Tout cela se décline sous la forme d'un roman noir aux tonalités poétiques, donc forcément mélancoliques sans jamais verser dans le pamphlet ou la critique sociale car Joseph Incardona s'accroche à son récit qui s'inscrit dans la logique d'une intrigue extrêmement bien agencée tout en promenant ce regard acide qui caractérise son écriture afin de révéler les failles de l'environnement qui nous entoure et qu'il dynamite soudainement dans une scène finale d'anthologie qui confine à la folie. Se déclinant sur le mode d'une tragédie dépourvue de la moindre forme de résilience ou d'espérance, Le Monde Est Fatigué révèle donc toute son envergure dramatique autour de cette sirène de pacotille à l'âme fracassée, traduisant la vacuité d'une société disruptive à qui il ne reste plus rien, pas même les rêves. "Parce que dans rêve, il y a Êve". 

Le boulot d’Eve est original, elle fait la sirène dans les aquariums du monde. De Paris à Tokyo en passant par Brisbane, vêtue de sa queue en silicone et de son bustier en coquillages elle plonge et émerveille petits et grands. Mais sous le déguisement Eve est fracassée et souffre. Et surtout elle veut se venger. Le monde ne devrait pas oublier le danger que représentent les sirènes …

On ne rigole donc pas dans ce nouveau roman de Joseph Incardona. Eve souffre et rêve de vengeance. En suivant ses pérégrinations, le lecteur découvre, effaré, le monde de ceux qui ont tellement d’argent qu’ils n’ont aucune limite. Ils peuvent acheter ce qu’ils veulent, quand ils veulent et ils peuvent s’affranchir des lois. On parcourt un monde ravagé par l’argent, la pollution, le cynisme et l’arrogance.

Un roman bien sombre, parfaitement mené, parfaitement cohérent, jusqu’à la toute fin. Pas particulièrement gai mais particulièrement réussi.

« Êve est une sirène professionnelle qui nage dans les plus grands aquariums du monde. Mais personne n’imagine la femme brisée, fracassée, que cache sa queue en silicone. Quelqu’un lui a fait du mal, tellement de mal, et il faudra un jour rééquilibrer les comptes.

En attendant, de Genève à Tokyo, de Brisbane à Dubaï, elle sillonne la planète, icône glamour et artificielle d’un monde fatigué par le trop-plein des désirs. »

On suit Joseph Incardona depuis de nombreuses années maintenant et chacun de ses romans s’avère un régal. Grand défenseur des humbles, des bousillés, des oubliés du libéralisme cannibale, des victimes du système dont tout le monde se fout, le Suisse nous raconte des destins tragiques mais surtout la résistance de ces personnes qui affrontent le grand capital broyeur d’existences. « Homme à femmes » depuis quelques années, Joseph Incardona fait d’elles les héroïnes modernes qui ne lâchent rien dans l’adversité, de belles rebelles qui se lèvent, luttent seules pour un avenir meilleur. Dans les plus récentes parutions, on pourra citer les magnifiques Les corps solides de 2022 et Stella et l’Amérique de 2024, ses deux derniers romans. Le monde est fatigué est donc une nouvelle variante de « la lutte des classes » avec l’histoire d’une femme flinguée par la vie, la connerie, le fric roi. Mais ici, pas d’apitoiement, on a presque brisé Eve mais surtout on a fait de la jeune femme une guerrière que personne ne pourra arrêter dans sa quête.

« Parce que dans rêve, il y a Êve. »

Alors, les fans dont je suis, trouveront peut-être que le garçon tourne un peu en rond, que peut-être cette histoire comme les réflexions sur l’époque qui l’accompagnent ont déjà été écrites par le Suisse. « Ce n’était pas mieux avant. C’est pire maintenant. » Bien sûr, on a déjà senti la rage et la colère sous-jacentes chez le Suisse mais pourtant, il faut le reconnaître, on ne l’en lasse pas. Comment en vouloir à ce brillant avocat des filles, des femmes, des mères, ces victimes depuis l’aube des temps? … Les nouveaux lecteurs, eux, seront certainement impressionnés par la patte de l’auteur, le pouvoir émotionnel dégagé par ce roman.

On n’en dira pas plus faisant ainsi l’économie de certaines péripéties à l’image d’un auteur un tantinet paresseux parfois à nous dévoiler les détails du décor. La guerre d’Êve s’avère instantanément addictive et le final, démentiel, politiquement jouissif emporte tout, merci beaucoup Joseph Incardona !

Redoutez le chant des sirènes…

La belle sirène à soif de vengeance

Toujours aussi imaginatif, Joseph Incardona explore notre monde fatigué en mettant en scène une jolie sirène qui parcourt la planète pour offrir des shows aquatiques époustouflants. Mais ce qui l’anime avant tout, c’est une soif de vengeance.

Êve est une jeune femme superbe. Quand elle arrive à Vandœuvres, dans la banlieue ultra-chic de Genève, c’est pour offrir ses services à l’occasion d’un anniversaire. Elle se transforme en sirène et apprend aux filles présentes comment se maquiller, s’affubler d’une queue-nageoire et à batifoler dans la piscine. Le tout pour deux mille francs suisses. La différence entre elle et ses élèves tient au fait qu’elle n’a plus de jambes et vit avec des prothèses en titane. Un lourd handicap qui fait suite à un accident de la route, dont on découvrira les circonstances un peu plus tard.

Après trois ans dans le coma et deux en centre de rééducation, elle a repris une vie à peu près normale. Mais désormais, elle fait peur aux hommes, comme ce cadre supérieur rencontré au bar de son hôtel et qui s’est enfui dès qu’il a découvert en l’allongeant sur son lit qu’elle était « différente ».

Alors sa colère se fait plus explicite, sa soif de vengeance plus forte. Matt Mauser, le détective privé qu’elle a engagé pour retrouver l’homme qui l’a renversée avant de prendre la fuite, à réussi à l’identifier.

Toutes les étapes de son périple autour du monde, sillonnant les aquariums géants de Paris à Brisbane et de Tokyo à Dubaï, sans oublier une escale en plein Pacifique Nord, où se sont rassemblés des tonnes de déchets plastique, ne sont que des rendez-vous préparatoires à son but ultime.

Et l’occasion pour Joseph Incardona de nous offrir un final en apothéose !

En revisitant le mythe de la sirène pour en faire le symbole d’une humanité épuisée, consumée par ses propres excès, Joseph Incardona nous offre une fois encore un cocktail explosif, où le glamour le dispute à la désolation, où les désirs se transforment en fardeau, et où chaque éclat de lumière semble n’être qu’un leurre de plus.

Les phrases, ciselées comme des lames, percent l’apparence pour révéler la dualité de son héroïne, à la fois icône glamour et femme brisée, produit et victime d’une société qui consomme tout, même les rêves.

Dans cette course effrénée vers toujours plus, l’auteur excelle à capturer l’atmosphère d’un monde globalisé, où les frontières s’effacent au profit d’une uniformité déshumanisante. Les aquariums, ces espaces clos et artificiels, deviennent la métaphore d’une société qui étouffe sous le poids de ses propres illusions. Pourtant, au cœur de cette noirceur, le roman trouve des éclats de poésie, comme autant de respirations dans l’oppression. Êve, malgré sa quête de vengeance, reste un personnage profondément humain, dont la complexité fascine et bouleverse.

Après Stella et l’Amérique (2024), où il peignait le portrait d’une Amérique en crise à travers le destin d’une femme aux pouvoirs exceptionnels, Les Corps solides (2022) dans lequel une mère s’inscrit à un jeu aux règles délirantes pour assurer un avenir à son fils et La Soustraction des possibles (2020), une plongée dans les mécanismes de la manipulation et de l’illusion, Joseph Incardona poursuit ici son travail d’auscultation des marges et des excès du monde moderne. Avec cette même tension narrative, haletante et si addictive!

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