Notre homme à Washington: Trump dans la main des Russes
  • Date de parution 15/10/2024
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 222 gr
  • ISBN-13 9782246836681
  • Editeur GRASSET
  • Format 205 x 130 mm
  • Edition Grand format
Actualité Médiatique Moins d'1 an

Notre homme à Washington: Trump dans la main des Russes

3.76 / 5 (19 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le 5 novembre prochain, Donald Trump sera de nouveau candidat à la présidence des Etats-Unis. Or il semblerait que l’homme soit depuis des décennies sous l’influence de Moscou. La première puissance occidentale sera-t-elle bientôt dirigée par un président « tenu » par une Russie en plein bras de fer avec l’Occident  ?Dans les années 1970, le KGB constate son retard dans le recrutement de sources. Aux Etats-Unis, il repère puis cultive un jeune développeur immobilier new yorkais ambitieux et sans scrupules : Donald Trump. Une cible toute désignée pour en faire un agent d’influence, objectif probablement atteint lors d’un premier voyage à Moscou, en 1987. A son retour, Trump prend des positions publiques critiquant l’OTAN, tout à fait dans la ligne du Kremlin.Les services russes lui apportent des soutiens financiers discrets mais salutaires, par une ribambelle de mafieux soviétiques, d’espions et d’oligarques. Tous soutiennent Trump, souvent sans que l’intéressé comprenne les raisons de cette sollicitude. A chaque fois qu’il frôle la faillite, de généreux mafieux achètent des appartements dans ses Trump Towers ou investissent dans ses projets immobiliers. Ces sauvetages occultes laissent des traces d’argent russe, notamment à travers le rôle trouble de la Deutsche Bank.L’incroyable campagne électorale de 2016 confirme les soupçons d’accointance du candidat avec le Kremlin  : membres de son entourage en contact étroit avec les Russes, financements douteux, plus-value de 56 millions de dollars sur la vente de sa demeure à Palm Beach à l’oligarque Dmitry Rybolovlev, piratage de milliers d’emails de la candidate Hillary Clinton, etc. De fait, le président Trump  se montre conciliant avec Moscou : il flatte Poutine, réitère sa volonté d’anéantir l’OTAN, prend des positions illibérales… La campagne actuelle va dans le même sens, Trump se déclarant prêt à cesser tout soutien à l’Ukraine.A travers de solides recherches documentaires et des interviews sur le terrain, Régis Genté passe au crible les nombreux indices qui tendent à prouver que Trump est l’homme des Russes. Avec son élection, Poutine peut espérer l’arrêt du soutien américain à Kiev. Il en découlerait une victoire russe en Ukraine aux conséquences incalculables pour le monde libre. Si Trump est l’homme des Russes, il pourrait bien être le fossoyeur de l’Occident démocratique. 

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  • Date de parution 15/10/2024
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 222 gr
  • ISBN-13 9782246836681
  • Editeur GRASSET
  • Format 205 x 130 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Un détour par l’actualité pour tenter de comprendre l’attitude de soumission de Trump vis-à-vis de Poutine. Depuis une semaine, le président nouvellement élu stupéfait les Occidentaux à propos de l’Ukraine et de l’Europe : pourparlers avec la Russie en avançant des propositions nettement en défaveur de l’Ukraine (comme si elle avait perdu la guerre), diffamations envers Zelensky (copié-collé de la propagande russe), rumeurs de retraits de forces américaines de l’OTAN des pays d’Europe de l’Est…

Mais comment la Russie fait-elle pour obtenir de Trump tout ce qu’elle désire ?

Chez les Anglo-saxons, les liens forts entre Trump et la Russie ont déjà été décrits. Avec les dernières nouvelles, j’ai ressenti le besoin d’en savoir plus grâce à cet essai publié en France en octobre 2024, peu de temps avant l’élection présidentielle américaine.

Régis Genté, journaliste spécialiste de l’Europe de l’Est et de l’Asie Centrale, a repris méticuleusement toutes les informations disponibles (presse, livre), et certaines font référence à des enquêtes judiciaires américaines et des rapports de FBI. C’est stupéfiant de constater que les grandes lignes sont dans le domaine public, le « seul » problème est le manque de preuves quant à la collusion supposée entre Trump et le pouvoir russe.

L’histoire commence dans les années 1970 (Trump est né en 1946, il est donc dans sa trentaine). Fils d’un promoteur immobilier, il prend le chemin de papa. L’immobilier est un terrain de jeux pour les personnes véreuses, et Trump père ne fait pas exception. Le fils aurait fricoté très vite avec un avocat pourri, se serait arrangé avec les lois, corrompu des fonctionnaires et des élus, menacé des syndicats. Et surtout, il a fait sienne la devise d’attaquer et de ne jamais s’excuser. Des comportements qu’il gardera toute sa vie.

Le hic, c’est qu’il vient de Brooklyn, et à cette époque s’y installent des Soviétiques venant directement de l’URSS. Ils y fondent les antennes américaines de la « mafia rouge », la mafia russe. Le hic dans le hic : en URSS puis chez son héritière, la Russie, la criminalité est un outil du pouvoir. Les mafieux, les politiques et les espions jouent ensemble depuis les années 1950. Le KGB a un agent derrière chaque mafieux. De cette époque datent les premiers liens de Trump avec des Russes via des activités commerciales, tendance qui s’amplifiera dans les années 1980 avec ses projets immobiliers à plusieurs centaines de millions de dollars. En clair : le KGB a « travaillé » Trump et l’a aidé dans ses investissements depuis les années 1970-1980.

L’auteur explique le mécanisme de financement, via des garanties de prêts ou des remboursements d’emprunts, mais aussi de très forts soupçons de blanchiment d’argent russe dans les casinos de Trump à Atlantic City, et dans des ventes à des Russes d’appartements à un prix supérieur au marché.

Puis Trump a été reçu à Moscou dès 1987, et plusieurs fois depuis.

C’est en rentrant de son premier voyage d’URSS qu’il publie une profession de foi pour réduire l’OTAN et couper ses budgets. Il écrit que les pays concernés ont les moyens de leur propre défense et donc les États-Unis doivent se désengager. Ce sont des propos à contre-courant d’une Amérique encore dans le vent du reaganisme et de l’idée de protéger le monde libre contre l’URSS.

Ensuite entrent dans la danse la Deutsche Bank et la banque russe VTB qu’elle a rachetée, alors que cette dernière est réputée être un nid d’espions. Trump ne pouvait plus emprunter auprès des banques occidentales puisqu’il avait trop souvent échoué à rembourser les prêts et qu’il avait fait faillite plusieurs fois (l’homme est connu pour mentir et gonfler le montant de sa fortune). Qu’à cela ne tienne, la Deutsche Bank lui a prêté des centaines de millions de dollars pour des projets immobiliers avec cette banque russe VTB. Les observateurs s’interrogent sur les garanties des prêts que Trump ne pouvait pas apporter ; l’hypothèse est donc que la VTB avait des garanties venant directement de Russie.

La justice américaine n’a jamais réussi à trouver de preuve de corruption ou de blanchiment, et c’est bien le problème. Mais les indices s’accumulent, et en quarante ans Trump a eu des liens avec une cinquantaine de Russes, pour certains liés au KGB puis à son successeur le FSB, d’autres à la mafia rouge, d’autres encore au Kremlin, et quelques-uns les trois à la fois.

L’auteur aborde ensuite la campagne présidentielle américaine de 2016. Beaucoup de gens ont eu connaissance de l’espionnage des mails du parti démocrate par les Russes, mais personne n’a agi à ce moment-là, pour ne pas interférer avec le processus électoral : ni la presse, ni le FBI. Quand le rapport d’enquête sera publié — pendant la présidence Trump — ce sera la déception : les enquêteurs se sont concentrés sur les aspects juridiques, sans creuser les questions de sécurité ou d’espionnage venant de l’étranger.

Le premier mandat de Trump décevra les Russes qui n’ont pas obtenu grand-chose. Trump lui-même est amer des freins constitutionnels et s’est promis d’en tirer les conséquences afin d’avoir les mains libres la fois suivante (ce qui semble être le cas).

L’essai souligne que s’il n’existe pas de preuve concrète de collusion ou de corruption, Trump a été séduit dès les années 1970-1980 par certains pans de la culture russe : le glamour, les jolies filles, le culte de l’homme fort, la puissance. De fait, il méprise les petites nations tant en souriant aux autocrates et autres dictateurs. Sa vision du monde est basée sur la puissance de deux États, les États-Unis et la Russie (pour la Chine, c’est plus flou). Les autres peuples sont quantité négligeable sauf quand il s’agit de faire des « deals » financiers.

En conclusion, un livre dense, instructif, et inquiétant pour le nouveau monde qui s’annonce. Pour revenir au propos initial de cette chronique : l’Ukraine va faire les frais d’un entrepreneur qui ne pense qu’en terme d’argent et de puissance. L’Europe aussi, car elle n’est pas fichue de s’unir. La nouvelle géopolitique est sombre. Quant à la question de savoir pourquoi Trump est servile face à Poutine, après la lecture de ce livre on se demande plutôt quel est le montant total d’argent russe qui l’a arrosé depuis des décennies.

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