Grindadrap

Le grindadrap c’est le massacre de cétacés organisé chaque année aux îles Féroé. On rabat des baleines, des dauphins, des orques. On les accule dans une baie et on les tue pour prélever leur chair. La moitié des cétacés meurent asphyxiés sous le poids des autres. C’est une boucherie atroce qui réjouit les habitants de ces îles situées tout au nord de l’Europe.

Alors que le massacre se perpétue, une tempête terrible s’abat, rejetant le bateau d’une organisation de défense des cétacés. Les deux activistes du Sea Shepherd n’ont pas d’autres choix que de se réfugier sur cette île où ils ne sont pas les bienvenus. Pendant ce temps, on retrouve le cadavre échoué de l’organisateur du Grind. Soren, le chef de la police a alors fort à faire…

Comme chaque fois avec Caryl Férey, l’intrigue est très immersive et nous fait pénétrer au cœur d’une culture et d’une population mal connue. L’auteur présente deux points de vue: celui des défenseurs d’une tradition millénaire et celui des activistes écologistes. Chacun se fera sa propre opinion. Tout ce que je peux dire c’est que la description du massacre est obscène, terrible mais tellement réaliste.

Plus l’enquête avance et plus les morts s’accumulent. C’est efficace, sans pathos. L’auteur massacre à tour de bras. Il dénonce les dérives de la surpêche, des élevages intensifs de saumon. C’est assez abominable et ça passe l’envie de consommer du poisson. Caryl Férey n’épargne pas son lecteur.

Sa plume est immersive, sans concession, sans fioriture et prend aux tripes. On sort de cette lecture totalement éreinté, essoré. Certains passages aquatiques sont magnifiques, presque poétiques!

Ce huis-clos original tourné vers la défense des grands cétacés m’a convaincue malgré quelques facilités!