Nuit
  • Date de parution 08/01/2015
  • Nombre de pages 56
  • Poids de l’article 650 gr
  • ISBN-13 9782370550279
  • Editeur LE TRIPODE
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format
Allemagne Romans étrangers

Nuit

4.42 / 5 (315 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Resté censuré en Allemagne près de 20 ans, Nuit est aujourd'hui considéré comme le chef-d'ouvre d'Edgar Hilsenrath. C'est la nuit permanente sur le ghetto de Prokov. Au fil des jours, dans un décor apocalyptique, Ranek lutte pour sa survie. Les personnages sont réduits à des ombres... comme s'ils n'avaient plus ni âme ni corps. Pourtant, dans ce brouillard permanent, surnagent des éléments de vie : la faim, le froid, les scènes d'amour hâtives, de pendaisons (ratées) ou d'accouchement au milieu du ghetto montrent que l'humanité demeure. Le style, mécanique, concis, halluciné, est quasiment cinématographique. Hilsenrath s'est inspiré pour Nuit de sa propre histoire, et du ghetto ukrainien où il a passé quatre ans entre 1941 et 1945. C'est d'ailleurs la genèse de ce livre, qu'il a réécrit vingt fois entre 1947 et 1958, qui est racontée dans Fuck America. Hilsenrath est né en Allemagne en 1926. Après avoir survécu à l'expérience du ghetto pendant la guerre, puis avoir vécu en Palestine et en France, il arrive à New York (sur le même bateau que Rita Hayworth) au début des années cinquante. Il travaille comme garçon de café et réduit ses besoins à l'essentiel, écrivant la nuit dans les cafétérias juives. Les éditeurs allemands craignant son approche très crue de la Shoah, il est d'abord publié aux États-Unis... À son retour en Allemagne, en 1975, un petit éditeur relève enfin le gant et un article du Spiegel le rend célèbre du jour au lendemain. Depuis, il accumule les prix et les reconnaissances institutionnelles.

En stock

En stock

  • Date de parution 08/01/2015
  • Nombre de pages 56
  • Poids de l’article 650 gr
  • ISBN-13 9782370550279
  • Editeur LE TRIPODE
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Prokov, Ukraine. Les roumains, qui occupent la ville depuis la signature du pacte germano-soviétique, en ont fait un ghetto, vers lequel ils déportent les juifs de Roumanie. Nous y suivons l'un d'eux, Ranek, dont la famille a été décimée, et qui, porté par sa pugnacité à survivre, à l'instar de ses compagnons de malheur, s'enfonce dans l'abjection.


Les déportés, démunis, dépenaillés, s'amaigrissant atrocement au fil du temps, vieillissant prématurément de malnutrition, de froid, d'absence de soins, parcourent inlassablement les rues du ghetto, obnubilés par la quête de nourriture, de loques pour se couvrir, et surtout d'un abri pour la nuit : tout juif trouvé dehors risque alors la déportation ou l'exécution. Ils s'entassent ainsi dans des dortoirs improvisés infestés de poux, puants, où la promiscuité et l'insalubrité favorisent le typhus, parfois souillés par les déjections de ceux qui, ne pouvant plus bouger, se soulagent sur place.


Soumis à l'impératif pragmatique, mathématique même, de la survie, ils ont étouffé en eux tout élan de compassion, de générosité. Tout se monnaye, et tout s'échange : un bout de pain rassis ou une poignée de farine contre une paire de chaussures, une place pour dormir contre quelques minutes de sexe sordide... plus rien n'y est sacré... enfant ou vieillard, homme ou femme, proche ou anonyme, chaque être devient un mort potentiel dont on espère récupérer le coin de dortoir, les dents en or, les hardes, les miettes de tabac au fond des poches...


Une hiérarchie de la misère s'instaure, les plus mal lotis sont les malades et ceux qui, sans abri, dorment dans les fourrés, à la merci des milices.  


L'auteur nous donne à voir une humanité bien peu reluisante, d'individus ayant abdiqué tout respect des autres comme d'eux-mêmes. Immergés dans l'immédiateté de besoins primaires, oublieux de ce qu'ils ont été, ils renouent pour certains avec une forme d'animalité. Plus rien ne les choque, plus rien ne les émeut, ni la vision des cadavres que doit chaque jour ramasser le corbillard municipal, ni la pensée de la virginité cédée par des gamines pour un morceau de pain... 


"Nuit" est le premier roman d'Edgar Hilsenrath, et sans doute son plus personnel, puisqu'il s'inspire de sa propre expérience du ghetto ukrainien où il vécut de 1941 à 1945. Il est dénué de la dimension cocasse que l'on trouve dans ses écrits suivants, mais est empreint d'une absurdité macabre, et d'un cynisme sans concession. Le style sec, réaliste et cru, met en évidence la dureté, la cruauté de l'univers dans lequel il nous immerge. Par ailleurs, la redondance de certains épisodes, et la longueur du texte, servent son propos, car nous imprègnent de la routine cruellement morbide dans laquelle finissent par s'installer les protagonistes, comme prisonniers d'une interminable nuit dont seules la mort ou la démence peuvent les délivrer.


Il restera probablement pour moi le titre le plus marquant d'Edgar Hilsenrath.


AUTRES LIVRES DE Edgar Hilsenrath4
DOLPO RECOMMANDE4

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés