Ils appellent ça l’amour
  • Date de parution 22/08/2025
  • Nombre de pages 176
  • Poids de l’article 226 gr
  • ISBN-13 9782021569490
  • Editeur SEUIL
  • Format 207 x 141 mm
  • Edition Grand format
Moins de 3 mois

Ils appellent ça l’amour

3,57 / 5 (164 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d’elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C'est ainsi que Clotilde se dépouilla d'elle-même, jusqu'à devenir un simple objet, mais un objet d'amour.De son assujettissement d’alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu’à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur.Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.

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  • Date de parution 22/08/2025
  • Nombre de pages 176
  • Poids de l’article 226 gr
  • ISBN-13 9782021569490
  • Editeur SEUIL
  • Format 207 x 141 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Se découdre la bouche

Dans son nouveau roman, Chloé Delaume raconte comment Clotilde, le temps d’un week-end prolongé avec des copines, va finir par avouer le viol dont elle a été victime. La chronique de cette relation toxique est aussi le moyen d’analyser l’évolution des relations entre hommes et femmes.

Quand Judith, Adélaïde, Bérangère et Hermeline ont invité Clotilde à se joindre à elles pour un week-end de la Toussaint, elles n’ont pas précisé dans quelle ville elles avaient réservé. Aussi, quand en débarquant du TGV, elle se rend compte qu’elle retrouve la ville aux vieilles pierres où elle a séjourné avec Monsieur, elle voit ressurgir de biens douloureux souvenirs.

Et elle n’a pas vraiment envie de s’appesantir sur sa liaison avec cet homme de 14 ans son aîné, tant le traumatisme est vif. « Elle se dit que ces trois jours si près de chez Monsieur ne vont pas être gérables sans tout avouer aux filles. Mais Clotilde n’est pas prête. Raconter cette histoire, c’est dire qui elle était, ce en quoi elle croyait et où ça l’a menée. »

Alors, elle tergiverse, reste figée dans son déni. Une attitude qui va vite devenir ingérable, tant son malaise est visible et tant les copines la pressent de questions.

Alors, il faut bien revenir vingt ans en arrière, lors de ce dîner de clôture d’un grand salon du livre où elle a fait la connaissance de cet homme. « Clotilde venait de publier son deuxième roman, Monsieur son énième ouvrage, il était historien, spécialisé dans la déconstruction du roman national et des héros de l’histoire de France. Ils s’étaient retrouvés côte à côte, lui grand, blond frisé, raide, pantalon en velours côtelé vert, pull col roulé et veste en tweed ; elle alors mince, coupe au carré et décolleté plongeant, bottines vernies, jupon en tulle, le tout noir, évidemment. »

Très vite, il lui a proposé de sortir avec lui et très vite, se sentant flattée, elle a dit oui. C’est alors que le piège s’est refermé. Profitant de son statut de mâle dominant, il a assis son emprise, il a façonné leur relation à son idée. Une manière de faire alors très – trop – largement répandue à l’époque. « C’était le tout début du XXIe siècle, les tours jumelles venaient de tomber, la télé-réalité d’apparaître, le café du commerce migrait du comptoir des bars-tabacs vers les forums Internet, Nelly Arcan publiait Putain et Christine Angot Normalement, les jeans se portaient taille basse tandis que les lèvres se tartinaient de gloss, Montmartre devenait l’otage des fans d’Amélie Poulain, Marie Trintignant était vivante, la radio diffusait Le vent nous portera de Noir Désir. »

Monsieur profite d’un contexte très favorable et de la fragilité de Clotilde, alors jeune romancière sans revenu ou presque. Elle va accepter de vivre avec lui, chez lui, et de céder une grande partie des objets qu’elle avait accumulés. Elle va vivre « cette brutale dépossession comme un rite de passage, espérant que le sacrifice de ses maigres biens chargés de souvenirs la mènerait à une nouvelle forme d’elle-même, plus forte, stable, solide et structurée. »

Il n’en sera rien, bien au contraire. Il devient facile à ce macho d’user et d’abuser de Clotilde. Jusqu’à franchir la ligne rouge. Jusqu’à cet épisode qu’elle a tant de peine à raconter.

Le constat que dresse Chloé Delaume est sans appel. Dans cette France là, la femme est une subalterne, un faire-valoir, un objet. Elle ne dispose pas des armes pour se rebeller. Pire même, elle doute de la violence qu’elle subit. Ne serait-elle pas un peu consentante, un peu complice ? Et ses amies qui s’offusquent et s’indignent, n’ont-elles pas elles aussi accepté de jouer le jeu en se soumettant – de guerre lasse – à la volonté d’un mari, d’un amant ?

En situant le crime subi vingt ans plus tôt, le roman permet aussi de comprendre que si des progrès ont été réalisés depuis, la situation post #metoo n’est guère réjouissante. Ils sont encore légion, ces hommes qui considèrent que « leur plaisir est souverain. Et ainsi leur désir, la puissance de leurs pulsions, le rapt de nos muqueuses, ils appellent ça l’amour. »

Un roman choc, éclairant autant qu’engagé. Une lecture à conseiller aux femmes pour qu’elles décousent leur bouche et aux hommes pour qu’ils se remettent en question.

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