Personne sur cette terre

Qu’est-ce qui a bien pu pousser Martín Leal, policier modèle promis à un brillant avenir à tabasser à mort un homme d’affaire catalan avant d’aller se livrer à sa collègue et amie Virginia ? Et quel est le rapport avec les événements qui se sont succédés dans un petit village de Galice dont Martín est originaire ? Qui est ce mystérieux narrateur qui semble tout savoir sur tout le monde ? Autant de questions qui trouveront leur réponse au bout de Personne sur cette terre.

Cela fait maintenant quelques années que Victor del Arbol est un des auteurs qui comptent dans le monde du polar. Personne sur cette terre confirme qu’il a atteint une maîtrise exceptionnelle de son écriture et de sa construction.

Les alternances entre le passé et le présent, entre les différents lieux de l’action, sont menées avec une fluidité et une apparente simplicité confondantes. Les différentes pièces du puzzle qu’il nous propose, pièces que l’on pourrait croire venant d’images différentes vont s’assembler peu à peu pour le plus grand plaisir du lecteur. Et l’ajout d’un narrateur mystérieux dont le masque tombera peu à peu est magistrale.

Comme toujours, derrière cette absolue maîtrise du récit, Victor del Arbol fait appel aux traumatismes passé et présents de l’Espagne. La guerre civile et ses suites sont là, en fond diffus, et encore et toujours l’impunité des puissants, la misère, et les plus pauvres, les plus démunis, victimes de ces situations.

Et je vous laisse découvrir le dernier chapitre qui clôt parfaitement ce roman magistral. Un des grands romans de cette année.