Honor Harrington Tome 1 Mission Basilic
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l’avis des lecteurs
Et me voici partie pour la saga Honor Harrington, cette série de science-fiction militaire qui a gagné sa réputation de référence dans le genre. Militaire, car en plus d’être un space-opera, le cœur du récit suit un équipage spatial, et surtout sa capitaine Honor Harrington, décrit avec minutie et cohérence les élaborations de plan de campagne (y compris sur terre), et bien sûr met en scène des combats qui durent plusieurs chapitres. Et c’est un point crucial : habituellement, les longues batailles me gonflent, notamment en fantasy. Mais là, j’ai dévoré ! Je dois avoir plus d’attirance pour les vaisseaux spatiaux se balançant des missiles les uns sur les autres, que pour les charges de cavaliers ou les manœuvres de fantassins.
Mais commençons par le commencement. Honor Harrington, (relativement) jeune femme officier de l’armée du Royaume de Manticore, se voit attribuer sa première affectation depuis sa promotion : l’Intrépide, petit croiseur militaire. Elle apprend trop tard que son vaisseau a été modifié pour tester une nouvelle arme, ce qui laisse l’appareil sans grande défense. Après quelques péripéties, elle est envoyée à Basilic, aux confins du Royaume de Manticore, un territoire délaissé par le pouvoir.
Et c’est là qu’entrent en jeu la politique et la géopolitique de l’univers crée par l’auteur, et plus particulièrement l’animosité entre Manticore et Havre. Le Royaume de Manticore a la maîtrise du nœud de trous de ver lui assurant des richesses liées aux droits de passage ; ses rouages sociaux et politiques sont fortement inspirés par l’Empire britannique. La République du Havre, quant à elle, est plutôt va-t-en-guerre, et a des visées expansionnistes pour financer sa politique dispendieuse envers ses citoyens.
Revenons à Honor : ses débuts en tant que capitaine de frégate sont difficiles, avec un équipage qui lui en veut pour des exercices d’entraînement où son croiseur ne pouvait pas gagner, puis pour son affectation à Basilic en guise de punition. Elle est un pion entre les mains de plus puissants qu’elle. Dans le système de Basilic, elle décide d’exécuter sa mission contrairement à ses prédécesseurs à ce poste, collabore avec les responsables civils de Manticore sur place, contrôle les chargements des cargos, saisit les biens de contrebandes… Et provoque des remous. Le lecteur entrevoie au passage les courants dans l’Amirauté et les politiciens, car l’auteur a su créer un monde réaliste avec des opposants et des liens complexes entre les personnes, ce qui ajoute de la saveur au roman : libéraux, conservateurs, haute noblesse, roturiers talentueux, militaires de carrière, lords dépravés, diplomates, et j’en passe. Honor reste fidèle à sa mission, collabore avec les civils manticoriens à Basilic, sans se douter de ce que trame la république du Havre.
Un mot sur les sciences et les technologies de l’univers : elles sont beaucoup inventées, même si parfois inspirées de théories bien connues (comme les trous de ver). Toutefois, l’auteur a su créer un schéma cohérent, complexe, et des contraintes fortes dont on devine qu’elles pourraient donner lieu à bien d’autres histoires.
Ce roman se dévore (je l’ai déjà dit) grâce aux enjeux, aux mécanismes de cet univers, mais aussi grâce aux personnages eux-mêmes, et en premier lieu Honor Harrington (et son chat), image d’une commandante surdouée, aux prises avec les subtilités de l’Amirauté et un équipage pas si facile à s’attacher même s’il exécute les ordres. La bataille finale est captivante, je n’ai pas pu lâcher le livre avant d’en connaître la conclusion.
Un petit regret cependant : la prose est fluide pour plus de 95 % du roman, mais certains paragraphes d’explications techniques ou scientifiques souffrent de lourdeurs et sont saccadés, comme si l’auteur (ou le traducteur ?) avait du mal à retranscrire en langue littéraire ces sujets-là.
Quoiqu’il en soit, je suis très curieuse de connaître la suite des aventures d’Honor. J’avais repéré que la série comptait 14 tomes, mais je viens de lire le guide de lecture d’Honorverse d’Apophis qui m’apprend que deux séries dérivées sont indispensables à partir du tome 10 ! Je pars donc sur 21 tomes. Mouiiiiiii ! Et l’auteur écrit souvent des pavés. Mouhahaha !
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