Tenir debout
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Deux bonheurs de lecture
Avec « Tenir debout » et « La faiseuse d’étoiles » Melissa Da Costa confirme tout son talent à explorer les drames humains. Le premier roman retrace le combat de François, devenu handicapé à la suite d’un accident, et de sa compagne Eléonore pour se construire un avenir malgré le handicap. Le second est un conte très émouvant dans lequel une mère imagine un stratagème pour ne pas dire à son petit garçon qu’elle va mourir. Deux réussites !
Si elle n’est pas faiseuse d’étoiles, Mélissa Da Costa est une incroyable porteuse d’émotions. On le sait depuis son premier roman, Tenir debout. En cette rentrée, elle ne déroge pas à la règle avec deux romans qui, dans des genres très différents, vont tireront des larmes.
Commençons par Tenir debout, l’histoire de François et Éléonore, les deux narrateurs qui prennent successivement la parole pour nous raconter le drame qui les frappe.
François Louvier est comédien. Il a 42 ans et jouit d’une certaine notoriété. Une réussite due à son talent, mais aussi à Isabelle, son épouse metteuse en scène.
Mais au moment où débute ce roman, il a décidé de divorcer pour s’installer avec Éléonore, rencontrée quelques mois plus tôt au théâtre où cette étudiante en art de 24 ans est ouvreuse deux jours par semaine pour arrondir ses fins de mois. Son rêve est de devenir administratrice.
Ensemble, ils ont réservé un appartement avec vue sur le parc des Buttes-Chaumont et préparé leur déménagement avec les amis de la troupe.
C’est alors que François est victime d’un grave accident, son scooter est happé par un bus. Il se retrouve à l’hôpital et ne veut pas croire ce que lui annoncent les médecins, à savoir qu’il ne retrouvera plus jamais l’usage de ses deux jambes. A l’incompréhension puis la colère suit l’abattement.
En quelque 600 pages, on va suivre l’évolution du traitement et de la relation du couple durant trois ans. Mélissa Da Costa ne nous cache rien des difficultés, de la réaction des proches, des peines et de la douleur, mais aussi des petites victoires qui permettent, jour après jour, de ne pas sombrer. Car le bus qui a heurté François « ne s’est pas contenté de lui prendre sa colonne vertébrale, ses jambes, sa virilité. Il a piétiné sa vie jusqu’à en faire une bouillie infâme de laquelle on ne peut plus rien extraire. » Ou presque.
Avec beaucoup de patience et d’abnégation, Éléonore se bat au quotidien à ses côtés, souvent contre lui. Car elle veut croire que leur amour sera plus fort que l’adversité, qu’ils pourront partager une vie heureuse, qu’ils pourront même fonder une famille.
En suivant la longue rééducation imposée à François, on comprend aussi parfaitement ce qu’implique le quotidien des ces gens « en situation de handicap ».
À ce propos je me permets une petite parenthèse pour saluer tous les athlètes qui ont participé aux Jeux paralympiques et que j’ai eu l’honneur et la chance de côtoyer en tant que volontaire. En lisant le roman de Melissa Da Costa, on se rend encore mieux compte des efforts qu’ils ont dû fournir, de leurs incroyables performances, mais aussi de tous les obstacles qu’ils rencontrent au quotidien. Si le regard a changé sur le handicap, il convient d’accompagner aussi – chacun à sa place – leur combat pour que les barrières qui freinent leur vie de tous les jours disparaissent. Pour que, comme François et Éléonore, leur avenir s’éclaire.
Le second roman qui vient de paraître est en fait une réédition. La faiseuse d’étoiles était paru l’an passé en version poche au profit de l’UNICEF. Albin Michel a eu la bonne idée, avant les fêtes, de nous en proposer la version grand format.
Un peu à la manière dont Roberto Benigni imagine un jeu pour son fils dans La vie est belle, afin de lui cacher l’horreur du camp de concentration, Clarisse va imaginer qu’elle part en mission dans l’espace pour cacher à son fils Arthur, cinq ans, qu’elle va mourir.
Si dès les premières pages, on comprend que cette issue est inéluctable, on se laisse prendre au jeu, car c’est à Arthur qu’est confié le soin de nous raconter cette histoire. Une histoire tellement formidable qu’il ne peut qu’y souscrire. Avec lui, on suit les préparatifs du grand voyage et on comprend combien il se sent investi d’une mission. D’autant que son père et sa tante jouent le jeu. Au fil des jours, son amour pour cette femme exceptionnelle grandit encore.
La magie Melissa Da Costa opère à nouveau avec ce mélange de légèreté et de gravité quand, à 23 ans, le jeune homme se retourne sur cet épisode marquant de son enfance. Un livre à mettre entre toutes les mains !
Je n’ai pas lu les derniers livres de Mélissa Da Costa, j’ai été déçue par « Je revenais des autres ». Devant l’enthousiasme pour « Tenir debout », j’ai retenté.
François, comédien professionnel, va laisser son épouse Isabelle, metteuse en scène, pour s’installer avec Éléonore, dix-huit ans plus jeune que lui. Elle est pétillante, pleine de fantaisie et ils sont fous amoureux. Mais alors que tout semble se mettre en place, c’est le drame. Un accident et François est hospitalisé. Le verdict tombe, il ne marchera plus jamais.
Mélissa Da Costa décrit les étapes du deuil « du corps d’avant » : le choc, le déni, la colère, la dépression avant de se résigner, d’accepter, et si possible se reconstruire.
Elle s’est renseignée auprès d’un jeune couple : Yann et Pauline, très présents sur les réseaux pour parler du handicap. Elle a écouté des médecins, des soignants pour la rééducation, des psychologues, des familles. Ça se sent car elle décrit sans tabou toutes les difficultés : le sexe, la toilette, le quotidien où le lieu de vie n’est pas forcément adapté, les sentiments de chacun. Les amis qui ne savent plus comment agir etc.
Rien de révolutionnaire, ces thèmes ont déjà été abordés par d’autres. Elle le fait bien mais ça reste une écriture assez « appliquée », un peu lisse mais bien en phase avec le sujet.
Elle donne la parole à François ou Éléonore, les deux disent « je » et partagent leurs ressentis, quelques fois sur une même situation. Que peut devenir leur couple, quel avenir pour François pour qui le théâtre, c’était se sentir vivant ?
Elle explique que la jeune femme ne sait plus à quoi se raccrocher, que tout prend l’eau, même ses amitiés. C’est un tsunami et elle n’est pas prête à encaisser la haine, la révolte de son compagnon. Lui, il est abimé et pas seulement physiquement… Légèreté et insouciance ont disparu pour eux deux. Éléonore est dévouée, mais elle a besoin de souffler sans culpabiliser.
« Je suis toujours heureuse de prendre mon sandwich à la cafétéria, hors de sa chambre. Je reconstitue mon masque, je me prépare à retourner au combat. Je fais durer cette trêve avant la bataille suivante. C’est ma respiration. Quand je suis ici, j’ai parfois envie de le fuir. Quand je me trouve à l’appartement, je rêve d’être à ses côtés. Je ne suis jamais pleinement heureuse. Ni ici ni là-bas. »
Le côté le plus intéressant, pour moi, c’est celui-ci, lorsque l’auteur parle du combat, non pas du blessé, mais de celui qui est à côté. Quelle attitude adopter ? Comment gérer le mal être de l’autre, ses cris, le fait qu’il rejette celui ou celle qui est resté le, la, même ? Comment trouver la bonne « distance » ? Aider, être présent-e mais sans trop en faire et sans tout accepter parce qu’on a le souhait que celui ou celle qui a été touché-e dans sa chair s’en sorte, puisse sourire à nouveau, être passionné, avoir envie de vivre, de reprendre une activité professionnelle (mais laquelle ?).
Pour cette approche de « l’aidant », les mots m’ont semblé justes, moins « convenus », tout est exprimé avec beaucoup d’intelligence, de doigté.
Bien sûr, certains événements sont prévisibles, d’autres sont un peu « trop », un tantinet « exagérés ». J’ai ressenti un coup de mou dans l’intérêt lors d’un de ces faits.
Je reconnais le formidable et sérieux travail de fond de Mélissa Da Costa pour la rédaction de ce récit. Je me suis ainsi « réconciliée » avec elle. J’ai lu cette histoire d’une traite, sans sauter de pages, pour voir le devenir des personnages. Même si je ne suis pas totalement conquise, je ne regrette pas cette lecture.
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